Conseil législatif de Hong Kong
Le Conseil lĂ©gislatif (en anglais : Legislative Council, couramment appelĂ© LegCo ; en chinois traditionnel : ç«æłæ ; pinyin : ; cantonais Jyutping : Laap6 faat3 wui5) est l'organe lĂ©gislatif monocamĂ©ral de la rĂ©gion administrative spĂ©ciale chinoise de Hong Kong.
(en) Legislative Council
(zh) ç«æłæ
7e législature
Type | Monocaméral |
---|---|
Création | |
Lieu | Central, Hong Kong |
Durée du mandat | 4 ans |
Président | Andrew Leung (BPA (en)) |
---|---|
Ălection |
Membres | 90 députés |
---|
Groupes politiques |
Pro-Pékin (89) Non-affilié (1)
|
---|
SystĂšme Ă©lectoral |
|
---|---|
Dernier scrutin | 19 décembre 2021 |
Complexe du conseil législatif (en)
Site web | legco.gov.hk |
---|---|
Voir aussi | Politique Ă Hong Kong |
Chinois traditionnel | éŠæžŻçčć„èĄæżćç«æłæ |
---|---|
Chinois simplifiĂ© | éŠæžŻçčć«èĄæżćșç«æłäŒ |
Chinois traditionnel | ç«æłæ |
---|---|
Chinois simplifiĂ© | ç«æłäŒ |
Histoire
à la fin de la PremiÚre guerre de l'opium (1839 - août 1842), en vertu du traité inégal, qu'est le Traité de Nankin, du , la concession de Hong Kong est cédée par l'Empire mandchou à l'Empire britannique.
En 1843, une lettre patente de la reine Victoria, intitulée « charte de la colonie de Hong Kong », établit la premiÚre constitution de Hong Kong. Le texte autorise l'établissement d'un conseil législatif colonial, représenté alors par quatre membres officiels, choisis par le gouvernement britannique, afin de conseiller le gouverneur de Hong Kong dans l'administration de la colonie.
AprÚs la signature de la déclaration commune sino-britannique sur la question de Hong Kong le , les premiÚres élections au conseil législatif ont lieu le . Le scrutin est néanmoins indirect et ne concerne que 24 siÚges sur les 46 que compte le Conseil.
En 1991, les premiÚres élections législatives (en) permettent pour la premiÚre fois aux Hongkongais d'élire directement 39 des 60 membres de cette assemblée.
Afin de préparer la transmission de la souveraineté de Hong Kong du gouvernement britannique au gouvernement chinois, un Conseil législatif provisoire de Hong Kong est établi par le comité de préparation pour la Région administrative spéciale de Hong Kong de la République populaire de Chine lors d'une session de l'Assemblée nationale populaire de la République populaire de Chine en 1996.
Le Conseil lĂ©gislatif provisoire est mis en place en janvier 1997 et tient ses rĂ©unions Ă Shenzhen, avant d'ĂȘtre installĂ© Ă Hong Kong, oĂč il se substitue au Conseil lĂ©gislatif de la colonie lors de la rĂ©trocession de celle-ci le suivant. Il est dissous le et remplacĂ© par le Conseil lĂ©gislatif issu des Ă©lections du prĂ©cĂ©dent. Depuis, six Ă©lections lĂ©gislatives ont eu lieu, les plus rĂ©centes le 19 dĂ©cembre 2021.
Le , le bùtiment du Conseil est occupé pendant trois heures par des manifestants[1].
En 2021, d'aprÚs le presse, une réforme secrÚte du parlement changerait le nombre de siÚges et leur attribution[2].
Bùtiment du conseil législatif
Le conseil lĂ©gislatif de Hong Kong a Ă©tĂ© hĂ©bergĂ© dans l'ancien bĂątiment de la Cour suprĂȘme dans le district central de Hong Kong de 1985 Ă 2011. Ce bĂątiment est aujourd'hui utilisĂ© par la Cour d'appel final de Hong Kong.
Depuis 2011, le siĂšge du conseil lĂ©gislatif se trouve au parc Tamar, Ă Admiralty[3]. Le complexe du conseil lĂ©gislatif dispose d'une partie haute (bureaux des membres du conseil et du personnel du secrĂ©tariat) et d'une partie basse (bĂątiment du conseil, salles de confĂ©rence dont celles de la chambre elle-mĂȘme, bibliothĂšque, installations Ă©ducatives)[4].
à la différence de nombreux autres organes législatifs actuels et passés du Commonwealth, le conseil législatif de Hong Kong ne possÚde pas de masse cérémonielle. Toutefois, les tribunaux de grande instance de Hong Kong utilisent une masse pour ouvrir les sessions, et elle représente l'autorité et les pouvoirs de la cour.
Pouvoirs et fonctions
Les fonctions principales du Conseil lĂ©gislatif sont de voter, amender et abroger les lois, examiner et approuver les budgets, approuver les taxes et dĂ©penses publiques et suivre le travail du Gouvernement. D'aprĂšs l'article 73 de la loi fondamentale, le Conseil lĂ©gislatif dispose de pouvoirs supplĂ©mentaires pour ratifier la nomination et la rĂ©vocation des juges de la Cour d'appel et du Premier Juge de la Haute Cour, et destituer le Chef de lâexĂ©cutif s'il commet un dĂ©lit majeur ou nĂ©glige son travail.
Composition
Depuis , à la suite d'une réforme du systÚme électoral effectué par l'Assemblée nationale populaire, le conseil est désormais composé de 90 siÚges, dont seulement 20 sont pourvus par les électeurs au suffrage universel direct. 30 siÚges sont pourvus au scrutin indirect par des groupes socioprofessionnels, et les 40 siÚges restants par un comité des personnalités pro-Pékin[5].
Avant 2021 le Conseil lĂ©gislatif est composĂ© de 70 siĂšges pourvus tous les quatre ans selon un systĂšme mĂȘlant suffrage universel direct et indirect. Sur ce total, 35 siĂšges sont ainsi pourvus par les Ă©lecteurs au scrutin proportionnel plurinominal dans cinq circonscriptions Ă©lectorales appelĂ©s « circonscriptions gĂ©ographiques » (GC). Dans ces derniĂšres, la rĂ©partition des siĂšges est faite selon la mĂ©thode du plus fort reste, Ă l'aide du quota de Hare. Les 35 siĂšges restants sont pourvus au scrutin indirect dans des circonscriptions dites fonctionnelles (FC) par plusieurs groupes socio-professionnels, dont 5 par une circonscription rassemblant les conseillers de districts, Ă©lus directement par la population au cours des Ă©lections locales[6] - [7].
Le mandat dâun membre est de quatre ans depuis les Ă©lections de 2000. Lors de ces derniĂšres, 24 ont Ă©tĂ© Ă©lus directement, 6 par un CollĂšge Ă©lectoral portant le nom de ComitĂ© Ălectif de Hong Kong et 30 Ă©lus dans les FC. En 2008 et 2004, 30 membres Ă©taient Ă©lus au suffrage universel dans 30 circonscriptions gĂ©ographiques (GC) et 30 issus de circonscriptions fonctionnelles (FC). DâaprĂšs la Loi Fondamentale, si la mĂ©thode de formation du Conseil LĂ©gislatif doit ĂȘtre spĂ©cifiĂ©e de maniĂšre graduelle et ordonnĂ©e, lâobjectif est que tous les membres du conseil soient Ă©lus au suffrage universel.
Circonscriptions
Circonscriptions géographiques
Les circonscriptions gĂ©ographiques (GC) attribuent 20 siĂšges au suffrage universel depuis . Le systĂšme de vote adoptĂ© dans les circonscriptions est une forme de scrutin proportionnel plurinominal utilisant le quota de Hare pour lâattribution des siĂšges. Ce systĂšme est la forme de proportionnelle la plus utilisĂ©e et permet de faciliter la formation d'un organe lĂ©gislatif reprĂ©sentatif. Il y avait 4,47 millions dâĂ©lecteurs enregistrĂ©s pour le scrutin de 2021[8].
Circonscriptions GĂ©ographiques | Nombre de SiĂšges | |||||
1998 | 2000 | 2004 | 2008 | 2012 | 2016 | |
Ăle de Hong Kong | 4 | 5 | 6 | 6 | 7 | 6 |
Kowloon Est | 3 | 4 | 5 | 4 | 5 | 5 |
Kowloon Ouest | 3 | 4 | 4 | 5 | 5 | 6 |
Nouveaux Territoires Est | 5 | 5 | 7 | 7 | 9 | 9 |
Nouveaux Territoires Ouest | 5 | 6 | 8 | 8 | 9 | 9 |
Total | 20 | 24 | 30 | 30 | 35 | 35 |
Circonscriptions fonctionnelles
Il y a 35 siÚges pour les circonscriptions fonctionnelles dans le Conseil Législatif (30 en 2008), qui représentent les différents secteurs de la communauté considérés comme ayant un rÎle crucial dans le développement de Hong Kong.
27 circonscriptions fonctionnelles disposent d'un siĂšge, avec un systĂšme de scrutin uninominal majoritaire Ă un tour, oĂč un votant nâa le droit quâĂ une voix, Ă lâexception des CF des Heung Yee Kuk, Agriculture et PĂȘche, Assurance et Transport oĂč un systĂšme de vote alternatif est utilisĂ© en raison du faible nombre dâĂ©lecteurs (239 724 en 2016). Dans le systĂšme de vote alternatif ou prĂ©fĂ©rentiel, un Ă©lecteur doit indiquer des prĂ©fĂ©rences plutĂŽt quâune approbation/dĂ©sapprobation ou un choix unique.
|
|
1 circonscription fonctionnelle dispose de trois siĂšges : la CF ouvriĂšre. Un Ă©lecteur peut enregistrer jusquâĂ trois votes (scrutin majoritaire plurinominal).
Il y a 5 siÚges pour les conseils de district, dits secondaires, créés en 2012. Les modalités de scrutin pour ces siÚges sont celles de la proportionnelle[9].
Présidence
De la création du Conseil législatif en 1843 à 1993, le gouverneur en était le président et un membre à part entiÚre. Jusqu'en 1917, il devait agir sur les conseils mais pas nécessairement le consentement du Conseil législatif. La lettre patente de 1917 a changé ce fonctionnement en obligeant le gouvernement à agir sous les « conseils et l'accord » du Conseil législatif.
à partir de 1993, la fonction de président est exercée par un membre du Conseil élu par ses pairs.
Membres du Conseil législatif
Le Conseil lĂ©gislatif est principalement composĂ© de citoyens chinois, rĂ©sidents permanents de Hong Kong, sans droit de rĂ©sidence dans aucun autre pays. Toutefois, les rĂ©sidents permanents de Hong Kong qui nâont pas la nationalitĂ© chinoise ou disposent dâun droit de rĂ©sidence Ă lâĂ©tranger peuvent aussi devenir membres, Ă condition que la proportion de tels membres ne dĂ©passe pas 20 % du total du Conseil lĂ©gislatif.
DĂ©veloppements constitutionnels
Les 3 et 5 mars 2011, une majoritĂ© aux deux-tiers du conseil lĂ©gislatif de Hong Kong a acceptĂ© les motions du gouvernement concernant une modification du systĂšme de scrutin du chef de lâexĂ©cutif et du conseil lĂ©gislatif. Lâamendement concernant le chef de lâexĂ©cutif prĂ©voit dâaugmenter le nombre de siĂšges de chaque secteur du collĂšge Ă©lectoral Ă 300, dâallouer les siĂšges supplĂ©mentaires entre les diffĂ©rents secteurs et de faire des changements liĂ©s aux secteurs des conseils de district et de la mĂ©decine. Lâamendement concernant le conseil lĂ©gislatif vise Ă Ă©largir celui-ci en y ajoutant cinq siĂšges issus des circonscriptions gĂ©ographiques, et en crĂ©ant une nouvelle circonscription fonctionnelle de cinq siĂšges pour les conseils de district et dâautres changements liĂ©s Ă lâĂ©lection du conseil lĂ©gislatif.
Mécanisme de remplacement des membres du conseil législatif démissionnaires
En janvier 2010, cinq membres du Conseil appartenant chacun a une circonscription gĂ©ographique ont dĂ©missionnĂ© afin de dĂ©clencher des Ă©lections pour crĂ©er un rĂ©fĂ©rendum de facto. Ils ont remportĂ© les Ă©lections intermĂ©diaires et ont tous Ă©tĂ© rĂ©Ă©lus. Ă la suite de cela, le gouvernement a proposĂ© un systĂšme de remplacement oĂč un dĂ©part au milieu dâun mandat du Conseil lĂ©gislatif serait remplacĂ© par le premier candidat non Ă©ligible de la liste disposant du plus grand nombre de votes restants. Lâopinion publique a montrĂ© des rĂ©serves sur la mesure en demandant que le gouvernement conduise une enquĂȘte publique puisque celle-ci conduit Ă une modification des droits des Ă©lecteurs. En juillet 2011, le gouvernement a publiĂ© un document de travail dans lequel quatre options sont proposĂ©es pour le remplacement des membres du Conseil lĂ©gislatif.
Procédures de vote des lois et motions
Par tradition, le prĂ©sident ne prend pas part au vote. Toutefois, cette convention nâest pas inscrite dans la constitution[10].
Les lois et motions proposĂ©es par des membres doivent ĂȘtre validĂ©es par la majoritĂ© des membres issus des GC et la majoritĂ© des membres issus des FC. Ce systĂšme, nâest toutefois pas applicable aux lois et motions du gouvernement, pour lesquelles une majoritĂ© simple est suffisante. Un amendement Ă la Loi fondamentale nĂ©cessite une majoritĂ© des deux tiers, peu importe le rĂ©sultat dans chacun des deux groupes de circonscriptions. AprĂšs passage au Conseil, lâamendement Ă la Loi fondamentale doit aussi obtenir lâaccord de deux tiers des dĂ©putĂ©s hongkongais Ă lâAssemblĂ©e nationale populaire et lâaccord du chef de lâexĂ©cutif qui dispose ainsi dâun droit de veto.
Disposition des siĂšges
Dans une rĂ©union du Conseil normale, les membres sont assis Ă gauche devant le siĂšge du prĂ©sident. Les trois rangĂ©es de droite sont rĂ©servĂ©es aux reprĂ©sentants du gouvernement et aux autres personnalitĂ©s assistant Ă la rĂ©union. Lorsque le conseil occupera ses nouveaux locaux, les membres sâassiĂ©ront face au prĂ©sident et aux huissiers du Conseil lĂ©gislatif dans un arc de cercle.
Huissiers du Conseil législatif
Les services aux Membres Ă©taient Ă lâorigine fournis par le Bureau du Greffier du Conseil LĂ©gislatif, qui faisait partie du SecrĂ©tariat du Gouvernement. Dâautres unitĂ©s administratives comme le SecrĂ©tariat des Membres Non-Officiels des Conseils LĂ©gislatifs et ExĂ©cutifs (UMELCO) ont par la suite contribuĂ©, du fait du volume de travail grandissant du Conseil. Avec la crĂ©ation de lâUMELCO en 1963, les huissiers furent secondĂ©s par lâUMELCO pour aider les membres Ă gĂ©rer les requĂȘtes du public et construire des relations publiques avec la communautĂ© Hongkongaise. Durant leurs dĂ©tachements, les huissiers ne prenaient dâordre que de la part des membres du conseil. La pratique est restĂ©e lorsque le Bureau des Membres des Conseils LĂ©gislatifs et ExĂ©cutifs (OMELCO) a remplacĂ© lâUMELCO en 1986. En 1991, le SecrĂ©tariat de lâOMELCO fut crĂ©Ă©, avec pour rĂ©sultat la sĂ©paration complĂšte entre les membres du Conseil LĂ©gislatif et ceux du Conseil ExĂ©cutif. LâOMELCO fut par consĂ©quent renommĂ©e Bureau des Membres du Conseil LĂ©gislatif (OMLEGCO). La Commission du Conseil LĂ©gislatif, un organe juridique indĂ©pendant du gouvernement, fut crĂ©Ă©e par lâOrdonnance de la Commission du Conseil LĂ©gislatif le 1er avril 1994. Cette commission intĂ©gra le support administratif et les services au Conseil du Bureau du Greffier du Conseil LĂ©gislatif et du SecrĂ©tariat de lâOMELGCO en un SecrĂ©tariat du Conseil LĂ©gislatif indĂ©pendant. Cette commission a remplacĂ© tous les fonctionnaires par du personnel contractuel lors de la session 1994-1995. Ă lâheure actuelle, le SecrĂ©tariat, dirigĂ© par le SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral, fournit le support administratif et dâautres services au Conseil via ses dix divisions. En plus dâĂȘtre directeur exĂ©cutif du SecrĂ©tariat, le SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral est aussi Greffier au Conseil LĂ©gislatif et conseille le PrĂ©sident sur tous les sujets liĂ©s aux procĂ©dures du Conseil.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Legislative Council of Hong Kong » (voir la liste des auteurs).
- « Des manifestants entrent de force dans le Parlement de Hong Kong », sur Le Temps,
- Le Figaro avec AFP, « La Chine approuve une réforme radicale du systÚme électoral à Hongkong », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
- « Tamar Development Project », sur www.admwing.gov.hk, (version du 28 mai 2010 sur Internet Archive)
- « Legislative Council of the Hong Kong Special Administrative Region - The LegCo Complex », sur www.legco.gov.hk (consulté le )
- « Nouveau systÚme électoral à Hong Kong: ce qui va changer », sur lepetitjournal.com (consulté le ).
- (en) « Legislative Council of the Hong Kong Special Administrative Region - LegCo Today », sur www.legco.gov.hk (consulté le ).
- « Elections parlementaires cruciales Ă Hongkong », Le Monde.fr,â (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en) Gouvernement de Hong Kong, « Voter Registration Statistics », sur voterregistration.gov.hk (consulté le )
- Facts
- Michael DeGolyer (24 July 2008+accessdate=2008-07-24). The Standard. http://www.thestandard.com.hk/news_detail.asp?pp_cat=15&art_id=69034&sid=19876711&con_type=3&d_str=20080724&sear_year=2008.