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Conjecture de Zimmer

En mathĂ©matiques, la conjecture de Zimmer est une conjecture Ă©noncĂ©e par Robert Zimmer en 1983, et dĂ©montrĂ©e depuis. Elle affirme que certaines symĂ©tries ne peuvent exister en petites dimensions. Elle peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une version « non linĂ©aire » du thĂ©orĂšme de super-rigiditĂ© (en) de Gregori Margulis.

ÉnoncĂ©

Le programme de Zimmer[1] est une collection de conjectures selon lesquelles les groupes suffisamment grands n’agissent que trivialement sur des variĂ©tĂ©s compactes de dimension relativement petite. La conjecture de Zimmer en fait partie. De maniĂšre informelle, la conjecture dĂ©crit les « circonstances dans lesquelles les espaces gĂ©omĂ©triques peuvent prĂ©senter certains types de symĂ©tries »[2]. La conjecture dit qu'il peut exister des symĂ©tries (spĂ©cifiquement des rĂ©seaux ) en dimension Ă©levĂ©e qui ne peuvent exister dans des dimensions infĂ©rieures.

Soit un réseau dans un groupe de Lie rang . Le théorÚme de la super-rigidité de Margulis dit que les représentations linéaires de sont ou bien des restrictions de représentations de ou bien ont une image finie. La conjecture de Zimmer est une conjecture analogue pour les actions de groupe sur les variétés. Elle affirme qu'une action de sur une variété de dimension au plus doit se factoriser sur un groupe fini. En particulier, elle dit pour les réseaux dans le groupe spécial linéaire que les actions sur les variétés de dimension au plus factorisent sur les actions d'un groupe fini.

L'énoncé formel du théorÚme qui la démontre est[3] :

ThĂ©orĂšme — Soit un sous-groupe d’indice fini dans et soit une reprĂ©sentation dans le groupe des diffĂ©omorphismes de classe d’une variĂ©tĂ© compacte de dimension . Alors l’image est finie.

Discussion

Pour , c'est-Ă -dire les actions de rĂ©seaux sur le cercle, il est connu par des travaux de Witte, Ghys[4] et Burger-Monod que de tels actions ont un point fixe global . Pour les actions en dimension un, la conjecture a Ă©tĂ© rĂ©solue indĂ©pendamment par Burger et Mo- nod et par Ghys (par des techniques de nature plus ergodique). Un rĂ©sultat antĂ©rieur de Witte Morris[5], montre que tout rĂ©seau non-cocompact dans , pour , n’agit que trivialement (image finie) sur la droite rĂ©elle par homĂ©omorphismes. Pour ce cas, un « point final »[3] a Ă©tĂ© mis par Deroin et Furtado[6] en 2020[3].

Pour les réseaux cocompacts en et aussi pour , Brown, Fisher et Hurtado[7] ont prouvé la conjecture pour les actions , pourvu que .

Notes et références

Bibliographie

  • Aaron Brown, David Fisher et Sebastian Hurtado, « Zimmer’s conjecture for actions of », Inventiones mathematicae, vol. 221,‎ , p. 1001–1060 (arXiv 1710.02735).
  • Kevin Hartnett, « A Proof About Where Symmetries Can’t Exist », Quanta Magazine,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Michele Triestino, « La conjecture de Zimmer (d’aprĂšs Brown, Fisher, et Hurtado) », La Gazette des mathĂ©maticiens, no 169,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Serge Cantat, « ProgrĂšs rĂ©cents concernant le programme de Zimmer », SĂ©minaire Bourbaki,‎ 2017–2018, ExposĂ© 1136.
  • David Fisher, « Recent progress in the Zimmer program », Arxiv,‎ (arXiv 1711.07089).
  • Étienne Ghys, « Sur les groupes engendrĂ©s par des diffĂ©omorphismes proches de l’identitĂ© », Bol. Soc. Brasil. Mat. (N.S.), vol. 24, no 2,‎ , p. 137-178.
  • D. Witte Morris, Ratner’s theorems on unipotent flows, University of Chicago Press, coll. « Chicago Lectures in Mathematics », , xii+203.
  • Bertrand Deroin et Sebastian Hurtado, « Non left-orderability of lattices in higher rank semi-simple Lie groups », Arxiv,‎ (arXiv 2008.10687).
  • Robert J. Zimmer, « Actions of semisimple groups and discrete subgroups », dans Proceedings of the International Congress of Mathematicians, vol. 1, 2, Berkeley, Amer. Math. Soc., , p. 1247-1258.
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