Congrès des Républicains de 2019
Le congrès des Républicains de 2019 vise à désigner le président du parti à la suite de la démission de Laurent Wauquiez.
Congrès des Républicains de 2019 | ||
Date | ||
---|---|---|
Christian Jacob, élu président des Républicains à l'issue du congrès. | ||
Président élu | Christian Jacob | |
Élection du président | Christian Jacob : 62,58 % Julien Aubert : 21,28 % Guillaume Larrivé : 16,14 % |
|
Site internet | republicains.fr | |
Il s'agit du huitième congrès depuis la création de l'UMP en 2002 et du deuxième depuis le changement de dénomination du parti, en 2015.
Christian Jacob, président du groupe LR à l’Assemblée nationale et faisant figure de candidat de consensus dans un parti en crise, est élu président de LR au premier tour, avec 62,6 % des suffrages exprimés et une participation de 47,4 % des inscrits.
Contexte
Déjà contesté en interne dès son élection lors du congrès de 2017 du fait de sa stratégie et de sa personnalité, Laurent Wauquiez démissionne de la présidence du parti le , après le mauvais résultat (8,5 %) de la liste Les Républicains-Les Centristes aux élections européennes. Le vice-président délégué des Républicains, Jean Leonetti, figure de l’aile modérée du parti, assure l'intérim[1].
Marqués par le déclin électoral de LR, plusieurs personnalités appellent à une orientation plus centriste et à un rapprochement avec la majorité formée autour de La République en marche (LREM) et d'Emmanuel Macron. Tenant de cette ligne, le président du Sénat, Gérard Larcher, annonce l’organisation d’une « convention nationale de la droite et du centre ». Le maire de Nice, Christian Estrosi, appelle à la conclusion d'un accord de gouvernement avec la majorité présidentielle, une position qui reste cependant minoritaire au sein du parti[2]. Plusieurs députés LR menacent de créer un groupe dissident et plusieurs élus — notamment Valérie Pécresse, Robin Reda et Florence Portelli (candidate au congrès de 2017) — annoncent qu'ils quittent le parti[3] - [4].
Organisation
Dates
Les statuts de LR prévoient que, « sauf cas de force majeure constaté par la Haute Autorité », un congrès doit être organisé « dans les 50 jours au moins et 65 jours au plus après l’ouverture de la vacance »[5]. Les Républicains écartent rapidement ces délais, qui conduiraient à une organisation d’une élection en août, en pleine période estivale[2].
Les dirigeants du parti adoptent alors des positions divergentes[6]. Souhaitant mettre un terme rapide à la crise et ne pas déroger aux statuts (il considère que le cas de force majeure « ne peut pas être politique »), Jean Leonetti se prononce pour septembre ou octobre, et menace d'une démission en cas de report plus tardif[2] - [7]. Cette proposition est soutenue par de possibles candidats comme Guillaume Peltier ou Julien Aubert[8]. Mais de nombreuses figures des Républicains, notamment Christian Jacob, Éric Woerth, Éric Ciotti et Annie Genevard, se montrent favorables à la tenue d’un scrutin après les élections municipales de 2020, avec la mise en place d’une direction collégiale dans l'intervalle[alpha 1] - [8].
Le , constatant que « plusieurs circonstances rendent matériellement et techniquement impossible l'organisation d'une élection dans le délai de soixante-cinq jours prévu », la Haute Autorité des Républicains décide de fixer le premier tour aux 12 et et un éventuel second tour aux 19 et [9].
Modalités
Le président de LR est élu par les adhérents au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Selon le guide électoral publié par la Haute Autorité supervisant les élections, la liste électorale est composée de 131 268 adhérents[10]. Lors du précédent congrès en 2017, elle était composée de 234 556 adhérents et 99 597 avaient participé au scrutin.
Concernant les candidatures, la Haute Autorité indique que « tout candidat devra être présenté par au moins 5 % des parlementaires issus du mouvement (députés, sénateurs et membres du Parlement européen), ainsi que par au moins 1 % d’adhérents à jour de cotisation »[11]. La liste des candidats doit être rendue publique entre le 14 et le , soit 45 jours au moins avant le premier tour de scrutin[11].
La campagne officielle doit se dérouler entre la date de publication de la liste des candidats et le [11].
Candidats
Retenus
Candidat (nom et âge[12]) | Fonction(s) politique(s) exercée(s) au moment de la campagne | Détails | ||
---|---|---|---|---|
Julien Aubert (41 ans) |
Député du Vaucluse (depuis 2012) Conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur (depuis 2015) Secrétaire Général Adjoint LR (depuis 2017) |
Il annonce sa candidature le [13]. Il a déjà tenté de se présenter en 2017 mais a dû se retirer, faute d’un nombre de parrainages suffisants. | ||
Christian Jacob (59 ans) |
Président du groupe UMP puis LR à l'Assemblée Nationale (depuis 2010) Député de Seine-et-Marne (1995-2002 & depuis 2007) Autres fonctions
|
Il annonce sa candidature le [14]. | ||
Guillaume Larrivé (42 ans) |
Député de l'Yonne (depuis 2012) |
Il annonce sa candidature le [15]. |
Candidature n'ayant pas obtenu les parrainages nécessaires
- Franck Yonboue, militant UMP puis LR de la Seine-Saint-Denis. Il revendique 800 parrainages, dont deux parlementaires, ce qui est insuffisant pour pouvoir se présenter[16].
Personnalités ayant refusé
- François Baroin, maire de Troyes[17].
- Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France ; a quitté LR en 2017[18].
- Gérard Larcher, président du Sénat[19].
- Jean Leonetti, président des Républicains par intérim[2].
- Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d'Île-de-France[18] ; quitte le parti le [4].
- Guillaume Peltier, député de Loir-et-Cher[20].
- Bruno Retailleau, sénateur de la Vendée, président du groupe LR au Sénat[21].
- Nicolas Sarkozy, ancien président de la République[22].
- Éric Woerth, député de l’Oise, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale[23] ; indique qu'il ne sera pas candidat si Christian Jacob l’est[24].
Résultats
Candidat | Unique tour | ||
---|---|---|---|
Voix | % | ||
Christian Jacob | 38 712 | 62,58 | |
Julien Aubert | 13 162 | 21,28 | |
Guillaume Larrivé | 9 982 | 16,14 | |
Suffrages exprimés | 61 856 | 99,13 | |
Blancs | 545 | 0,87 | |
Votants | 62 401 | 47,44 | |
Abstentions | 69 113 | 52,56 | |
Inscrits | 131 514 | 100,00 | |
Notes et références
Notes
- Une direction collégiale — composée des anciens Premiers ministres Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, François Fillon — avait été mise en place pour quelques mois après la démission de Jean-François Copé en 2014[7].
Références
- « Jean Leonetti, un spécialiste de la fin de vie pour remplacer Laurent Wauquiez chez LR », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
- « Gérard Larcher lance le "chantier de la reconstruction" du parti Les Républicains », sur france24.com, (consulté le ).
- « Les Républicains : comment reconstruire la droite ? », sur lci.fr, (consulté le ).
- « Dans le sillage de Pécresse, LR se dépeuple encore un peu, au risque du « grotesque » », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
- « Règlement intérieur », sur republicains.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre Haddad, « Quand sera désigné le successeur de Laurent Wauquiez ? », sur rtl.fr (consulté le ).
- « Crise à LR : et maintenant, la bataille du calendrier », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
- Ludovic Vigogne, « LR : le calendrier pour élire un nouveau président fait débat », sur lopinion.fr, (consulté le ).
- « Les Républicains: l'élection du futur président aura lieu en octobre », sur bfmtv.com, (consulté le ).
- « Elections 2019 : Guide Electoral », sur republicains.fr.
- « Élection du président des Républicains : la Haute autorité fixe les règles du jeu », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- Par convention, l'âge des candidats est calculé à la date de dépôt des candidatures.
- « Le député Julien Aubert brigue la présidence des Républicains », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « Les Républicains : Christian Jacob annonce sa candidature à la tête du parti », sur rtl.fr, (consulté le ).
- « Guillaume Larrivé: «Je suis candidat» à la présidence LR », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- L. C., « Jacob, Larrivé et Aubert seront candidats à la présidence LR », sur 20 Minutes, (consulté le ).
- « Baroin soutient Jacob pour la présidence des Républicains », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- « Démission de Laurent Wauquiez : et maintenant, qui pour diriger les Républicains ? », sur lci.fr, (consulté le ).
- « Gérard Larcher : «Tous les partis politiques sont mortels» », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- Alexandre Sulzer, « Guillaume Peltier ne sera pas candidat à la présidence des Républicains : « Je fais le choix de l’unité » », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- « Retailleau renonce à être candidat à la présidence de LR », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- Marion Mourgue, « Nicolas Sarkozy exclut de reprendre les Républicains », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- « Démission de Wauquiez : qui va jouer un rôle dans sa succession ? », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- « Présidence LR : Peltier envisage d'être candidat, Woerth le sera si Jacob ne l'est pas », sur parismatch.com, (consulté le ).
- « Annonce des résultats provisoires du 1er tour de l’élection du président des Républicains », sur Les Républicains, (consulté le ).