Confrérie des jardiniers de Saint-Fiacre
La confrĂ©rie des jardiniers de Saint-Fiacre â du quartier de la Robertsau Ă Strasbourg â est crĂ©Ă©e en 1752 par Jean Plumeret, jardinier du premier magistrat de la ville.
Forme juridique | association loi de 1901 |
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But | Apporter conseils et aides aux membres dans un esprit d'amitié et de fraternité |
Zone dâinfluence | Strasbourg quartier de la Robertsau |
Fondation | 1752 |
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Fondateur | Jean Plumeret |
Slogan | « Prier et Travailler» |
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Ă l'origine confrĂ©rie d'obĂ©dience religieuse catholique, elle a pour but d'apporter conseils et aides aux membres dans un esprit d'amitiĂ© et de fraternitĂ©, mais aussi, au travers des grandes fĂȘtes villageoises, le jour de la Saint-Fiacre, patron des jardiniers, de sensibiliser la population Ă leur existence et Ă l'importance de leur rĂŽle socio-Ă©conomique. MalgrĂ© la disparition progressive des maraĂźchers de la Robertsau, elle existe encore en 2019 sous forme d'association regroupant les maraĂźchers et jardiniers de toutes les confessions religieuses. Sa devise est « Ora et Labora » (prier et travailler).
Histoire de la confrérie Saint-Fiacre de la Robertsau
Création
Jean Plumeret[1], natif de Dijon et installĂ© Ă la Robertsau depuis la capitulation de Strasbourg (30 septembre 1681), est le principal artisan de la crĂ©ation de cette confraternitĂ©. L'idĂ©e lui est venue le 2 fĂ©vrier 1752 lors de la fĂȘte de la purification de Notre-Dame en l'Ă©glise de Saint-AndrĂ© des rĂ©vĂ©rends pĂšres rĂ©collets. Il en parle aux jardiniers Fremiotte, Pierre Joly, SĂ©bastien Juslot, RenĂ© Bellanger, Jean Rigault et Jacques Pillot qui constituent la dĂ©lĂ©gation qui entame les dĂ©marches. Ils sont rapidement soutenus par 60 jardiniers de Strasbourg et environs. La premiĂšre assemblĂ©e a lieu le chez Monsieur Erember Inspecteur Royal des PĂ©piniĂšres[2]. L'Ammeister Rishoffer, Grand-maĂźtre des jardiniers strasbourgeois, donne volontiers son accord. L'autorisation Ă©piscopale est plus difficile Ă obtenir.
Monseigneur d'Uranople, Ă©vĂȘque de Strasbourg, leur fait part : « De ses craintes Ă ce qu'une pareille association ne durasse pas longtemps et des rumeurs malveillantes qui en rĂ©sulteraient par des confrĂšres jardiniers d'autres confessions »[3].
AprĂšs plusieurs requĂȘtes et grĂące Ă l'intervention de l'Ammeistre Rishoffer, le prĂ©lat signe le dĂ©cret Ă©piscopal qui prĂ©voit la formation d'une association pour une durĂ©e d'un an. Pour pouvoir l'Ă©riger en confraternitĂ©, il faut solliciter l'accord de Rome. Cela n'empĂȘche pas les jardiniers de Strasbourg et de ses environs de fĂȘter pour la premiĂšre fois la Saint-Fiacre le dans l'Ă©glise Saint-AndrĂ© des rĂ©vĂ©rends pĂšres rĂ©collets, qui devient la paroisse et le point de dĂ©part de la fĂȘte chaque annĂ©e[4].
Le arrive la bulle papale de Sa Sainteté le pape Bénédicte XIV contenant l'autorisation pour l'association de devenir une confraternité[4].
Le est signĂ© le traitĂ©, entre les RĂ©vĂ©rands PĂšres RĂ©collets et les maĂźtres jardiniers catholiques strasbourgeois, fixant les rĂšgles de la confrĂ©rie. La confrĂ©rie est rĂ©gie par des rĂšgles prĂ©cises. Ainsi par exemple, la fĂȘte patronale est minutieusement codifiĂ©e avec la grand-messe et sermon en allemand et vesprĂ©es avec sermon en langue française. La fĂȘte patronale est cĂ©lĂ©brĂ©e avec Ă©clats et ferveurs jusqu'aux perturbations de la RĂ©volution française[4].
La période révolutionnaire
L'existence de la confrĂ©rie est perturbĂ©e par les troubles religieux sous la rĂ©volution qui supprime l'ordre des RĂ©vĂ©rends PĂšres RĂ©collets. L'Ă©glise Saint-AndrĂ©-des-RĂ©collets est transformĂ©e en magasin Ă l'administration de guerre[5]. Avec le Consulat et la paix religieuse qu'il apporte, la confrĂ©rie Saint Fiacre reprend ses activitĂ©s. Le est signĂ© le traitĂ© Ă©tablit entre « Monsieur le curĂ© de la Paroisse Saint-Louis de Strasbourg et les MaĂźtres Jardiniers catholiques de la mĂȘme ville, au sujet de l'association faite dans la susdite Ă©glise paroissiale sous l'invocation et en l'honneur de Saint-Fiacre ». Pour la confrĂ©rie, les signataires sont RenĂ© Michel Renard, Louis Jullot et Pierre Plumeret descendant direct du fondateur de la confrĂ©rie[4]. L'Ă©glise Saint-Louis de Strasbourg devient le point de dĂ©part des fĂȘtes de la Saint Fiacre.
La confrĂ©rie entame alors un dĂ©veloppement d'annĂ©e en annĂ©e, grĂące Ă l'intĂ©rĂȘt soutenu et au dĂ©vouement de sa grande et fidĂšle corporation de jardiniers.
Les deux églises Saint-Louis et la période de l'annexion (1870-1918)
En 1859, la construction de l'Ă©glise Saint-Louis de la Robertsau fait que, durant les annĂ©es prĂ©cĂ©dant la premiĂšre guerre mondiale, la fĂȘte de la Saint Fiacre est cĂ©lĂ©brĂ©e dans les deux paroisses Saint-Louis (la nouvelle de la Robertsau et celle du centre-ville de Strasbourg). En 1867, aprĂšs de dures nĂ©gociations entre l'association et les autoritĂ©s allemandes (l'Alsace est annexĂ©e), l'Ă©glise Saint-Louis de la Robertsau devient la paroisse de la confrĂ©rie et les statuts de la corporation sont redĂ©finis[6]. Sa fĂȘte patronale (s'GĂąrtnersfescht) devient celle de tous les jardiniers sans distinction de confession ni de langue[4].
- Eglise Saint-Louis en ville.
- Eglise Saint-Louis Ă la Robertsau.
Statuts de 1957
En 1957, la confrérie adopte de nouveaux statuts qui définissent les buts de l'association et montrent que les questions confessionnelles ne jouent plus un rÎle à l'intérieur de la société.
Voici ces buts :
- Se réunir dans un esprit d'amitié et de fraternité dans l'idée de solidarité chrétienne selon le principe « " Ora et labora " » (prier et travailler).
- CĂ©lĂ©brer la fĂȘte de Saint-Fiacre, patron des jardiniers, par un office d'actions de grĂąces en l'Ă©glise Saint-Louis de la Robertsau, dans un esprit de profonde fidĂ©litĂ© envers Dieu qui rĂ©git tout ici-bas, dans la reconnaissance de notre travail et de tous nos actes qui n'ont de valeur intĂ©grale que dans la foi. Nous ne sommes que les instruments de la crĂ©ation divine.
- Donner la preuve de l'esprit de joyeuse fraternitĂ© qui anime les membres de la sociĂ©tĂ© par une fĂȘte des jardiniers l'aprĂšs-midi de la Saint Fiacre[7].
La fĂȘte de la Saint-Fiacre
La fĂȘte de la Saint-Fiacre est, Ă l'origine, cĂ©lĂ©brĂ©e le 30 aoĂ»t dans la paroisse de la corporation (Saint-AndrĂ©, puis Saint-Louis Strasbourg et Robertsau suivant la pĂ©riode).
C'est une fĂȘte religieuse et professionnelle, mais aussi le rendez-vous de nombreux habitants de la Robertsau et de Strasbourg mĂȘme conviĂ©s en cette circonstance.
Elle débute par une cérémonie religieuse dans l'église paroissiale, qui est richement décorée pour l'occasion avec des fleurs et des légumes. Les membres de la confrérie apportent devant l'autel les brancards chargés de fleurs et de légumes. Ces produits de la terre et du travail des jardiniers et maraßchers sont par la suite offerts aux personnes ùgées ou nécessiteuses. Symbole de partage, le moment le plus solennel est la distribution (sous forme de brioche) du pain bénit (symbole de partage) à toute l'assistance.
Ă la fin de l'office, les participants sont invitĂ©s Ă un vin d'honneur servi au foyer paroissial. La traditionnelle tombola, dotĂ©e de cageots joliment dĂ©corĂ©s de lĂ©gumes offerts par les membres de la ConfrĂ©rie, vient agrĂ©menter la fĂȘte.
Enfin, le banquet traditionnel réunit dans une ambiance de joie et d'amitié les membres de la Confrérie[8] - [7].
- Notable et jardiniers
- Les brancards portĂ©s en tĂȘte du cortĂšge. Ils sont encore utilisĂ©s en 2019.
- Les enfants dont les plus jeunes vont dans des carioles tirés par les parents. Elles sont encore utilisées en 2019.
- Constitution du cortĂšge.
- Le cortĂšge formĂ© avec en tĂȘte la banniĂšre de la confrĂ©rie des jardiniers de Saint Fiacre.
- Chariot décoré dans lequel prennent place deux enfants. Ils étaient tirés par des adultes.
- Le drapeau de la confrérie sortant de l'église Saint-Louis. Il est décoré avec des rubans aux couleurs nationales tenus par les enfants.
- Brancard décoré porté par des adultes.
- Le drapeau prĂšs de la statue de Saint-Fiacre dans l'Ă©glise Saint-Louis de la Robertsau.
- Panier de légumes.
Autres confrĂ©ries et fĂȘtes de Saint-Fiacre en France
D'autres confrĂ©ries de Saint-Fiacre sont actifs en France, ailleurs qu'en Alsace. La tradition de la fĂȘte de Saint-Fiacre, patron des jardiniers, maraĂźchers, horticulteurs, pĂ©piniĂ©ristes et bouquetiers, est maintenue dans de nombreuses paroisses et communes, ou a Ă©tĂ© rĂ©introduite, parfois sous l'Ă©gide voir le patronage des conseils paroissiaux ou municipaux ou des offices de tourisme. Des confrĂ©ries Ćuvrent Ă Rouen[9] et Ă Nancy[10]. Des fĂȘtes de Saint-Fiacre ont (eu) lieu Ă Sens[11], Ă Nevers, Ă St Valery sur Somme[12], etc. A OrlĂ©ans, cette fĂȘte est mĂȘme particuliĂšrement cĂ©lĂ©brĂ©e, les habitants Ă©tant attachĂ©s Ă cette tradition horticole datant de 400 ans[13].
Notes et références
- Le nom de cette vieille famille bourguignonne s'est orthographiĂ© successivement avant 1870 Plumeret, entre 1870 et 1918 PlĂŒmere, entre 1918 et 1940 Plumere, entre 1940 et 1945 PlĂŒmmerer en vertu d'une ordonnance du Gauleiter enfin PlumerĂ© depuis la fin de la derniĂšre guerre.
- Bulletin de présentation de la confrérie Saint fiacre de Strasbourg pour son bicentenaire.,
- Gilbert Bronner (préf. Robert Grossmann Conseiller Général de la Robertsau), La Robertsau, , 86 p., p. 22
- Pfister, Robert., Metamorphose d'un village : La Robertsau de 1900 Ă anos jours, Wissembourg, Editions de la Tour Blanche, , 260 p. (ISBN 2-86587-000-6 et 9782865870004, OCLC 17629146, lire en ligne)
- « Ancienne église des Récollets », sur www.archi-wiki.org (consulté le )
- Bernard Vogler, « Le 100Ăšme anniversaire de la Saint-Fiacre », DerniĂšres Nouvelles d'Alsace (DNA),â , p. 40
- Freddy Sarg, Jean Willer et Patrick Hamm (préf. Robert Grossmann Conseiller Général de la Robertsau), La Robertsau et ses quartiers environnants vers 1900, Le Verger, , 175 p., p. 88
- « La fĂȘte de la Saint-Fiacre Ă Strasbourg-Robertsau : Les maraĂźchers pĂ©rennisent un noble et vivante tradition. », L'Est agricole et viticole,â
- « Confrérie Saint-Fiacre Rouen », présentation des actions et de l'équipe actif de la confrérie, site officiel, sur confreriesaintfiacre.org (consulté le )
- « Confrérie de Saint-Fiacre de la cathédrale de Nancy », annonce de création parue dans le Journal officiel du 11 avril 1998, sur journal-officiel.gouv.fr (consulté le )
- Office du tourisme sĂ©nonais, « FĂȘte de la Saint-Fiacre », sur tourisme-sens.com (consultĂ© le )
- « Le patron des jardiniers, Saint Fiacre, se fĂȘte le 30 aoĂ»t », sur lemonde.fr (consultĂ© le )
- Marzena Devoud, « FĂȘte de la Saint Fiacre : le jour que tous les jardiniers attendent », sur aleteia.org, (consultĂ© le )
Voir aussi
Bibliographie
- Gilbert Bronner (préf. Robert Grossmann Conseiller Général de la Robertsau), La Robertsau, , 86 p.
- Robert Pfister (préf. Marcel Rudloff et Robert Grossmann), Métamorphose d'un village : La Robertsau de 1900 à nos jours, Wissembourg, Editions de la Tour blanche, , 260 p. (ISBN 2-86587-000-6)
- Freddy Sarg, Jean Willer et Patrick Hamm (préf. Robert Grossmann Conseiller Général de la Robertsau), La Robertsau et ses quartiers environnants vers 1900, Strasbourg-Illkirch, Le Verger, , 175 p.
- Freddy Sarg, Aspect de la Roberstau, Strasbourg, Editions Oberlin, , 65 p. (ISBN 2-85369-015-6), p. 32
Filmographie
- FĂȘte des jardiniers Ă la Robertsau, INA () Alsace actualitĂ©. ConsultĂ© le .
Articles connexes
- Fiacre (saint), fiche sur le Saint ;
- Robertsau, le quartier de Strasbourg.