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Comparaison des plus grands joueurs d'échecs

Un certain nombre de méthodologies ont été utilisées pour comparer les joueurs d'échecs de toutes les époques. Elles se divisent essentiellement en deux catégories : d'une part, les méthodes statistiques se basent essentiellement sur les résultats des parties jouées, présentent de solides bases mathématiques, mais sont en revanche très discutables pour comparer des joueurs qui ne se sont jamais affrontés ; d'autre part, les méthodes intrinsèques tentent d'évaluer directement la qualité des coups joués, en utilisant généralement comme référence des programmes d'ordinateurs considérés aujourd'hui comme beaucoup plus forts que les meilleurs joueurs humains[1]. Elles permettent donc des comparaisons objectives, mais des travaux récents montrent une certaine sensibilité du classement à la méthode utilisée[2].

Méthodes statistiques

Le classement Elo

Le système le plus connu est celui développé par Arpad Elo dans les années 1960 et présenté en détail dans son ouvrage The Rating of Chessplayers, Past and Present[3]. Le classement Elo a remplacé de façon presque universelle d'autres systèmes nationaux comme le système Harkness[4] utilisé par la fédération américaine (USCF), ou le système Ingo (1948) d'Anton Hoesslinger utilisé en Allemagne, ou encore le classement ECF conçu pour la fédération britannique par Richard Clark (en).

En 1970, la FIDE a adopté officiellement le classement Elo pour classer les joueurs d'échecs. Le moyen le plus simple de comparer les joueurs d'échecs est donc simplement de comparer leur classement Elo. Les meilleurs Elo jamais atteints sont présentés dans le tableau ci-dessous.

Meilleurs classements Elo

A la date du , 121 joueurs d'échecs avaient dépassé la barre des 2 700 points et treize celle des 2 800 points :

Joueurs ayant atteint un classement Elo de 2 800 points[5]
Rang et Elo maximum
(record)
NomFédérationsNé enGMI
en
Elo ≥
2 700
en
Elo ≥
2 800
en
Date du
meilleur Elo
12 882Magnus CarlsenDrapeau de la Norvège Norvège1990.11200420072009 mai 2014
août 2019
22 851Garry KasparovDrapeau de la Russie Russie1963.04198019841990
(Inactif depuis 2005)
32 844Fabiano CaruanaDrapeau des États-Unis États-Unis
et Italie
1992.07200720102014.08 octobre 2014
42 830Levon AronianDrapeau des États-Unis États-Unis, Arménie
et Allemagne[6] - [7]
1982.10200020052010 mars 2014
52 822Wesley SoDrapeau des États-Unis États-Unis
et Philippines
1993.10200820132017.01 février 2017
62 820Shakhriyar MamedyarovDrapeau de l'Azerbaïdjan Azerbaïdjan1985.04200220062017.06 septembre 2018
72 819Maxime Vachier-LagraveDrapeau de la France France1990.10200520082016 août 2016
8-92 817Viswanathan AnandDrapeau de l'Inde Inde1969.12198819932006.04 mars 2011
8-92 817Vladimir KramnikDrapeau de la Russie Russie1975.06199219932001 octobre 2016
(inactif depuis 2020)
10-122 816Veselin TopalovDrapeau de la Bulgarie Bulgarie1975.03199219962006.01 juillet 2015
10-122 816Hikaru NakamuraDrapeau des États-Unis États-Unis1987.12200320082015 octobre 2015
10-122 816Ding LirenDrapeau de la République populaire de Chine Chine1992.10200920122018.09 novembre 2018
132 810Aleksandr GrichtchoukDrapeau de la Russie Russie1983.10199920022014.10 décembre 2014
142 804Alireza FirouzjaDrapeau de la France France, FIDE et Iran2003.06201820192021.12 décembre 2021

Évolution de la moyenne du classement Elo au fil du temps

La moyenne du nombre de points au sein du classement Elo n'a cessé de s'élever au cours du temps. Par exemple, la moyenne des 10 meilleurs joueurs en activité en juillet 2000 était de 2 751 points, puis de 2 794 points en juillet 2014. Dans le même temps, la moyenne des 100 meilleurs joueurs est passé de 2 644 points à 2 703 points[8]. Il est aujourd'hui communément admis qu'il s'agit là d'un artefact du système Elo qui le rend inadapté pour comparer les joueurs appartenant à des époques différentes[9].

Arpad Elo était lui-même d'avis qu'il était inutile d'essayer d'utiliser son système pour comparer des joueurs ne s'étant jamais affrontés. Il estimait également que l'estimation de la force d'un joueur d'échecs ne pouvait être qu'approximative; il la comparait à essayer de mesurer la position d'un bouchon de liège à la surface de l'eau, qui monte et qui descend sur une mer agitée, avec un bâton attaché à une corde qui bat au vent (« the measurement of the position of a cork bobbing up and down on the surface of agitated water with a yard stick tied to a rope and which is swaying in the wind. »[10]).

Chessmetrics (2005)

Plusieurs statisticiens ont travaillé sur l'amélioration du classement Elo, afin de tenter de limiter certains de ses inconvénients, comme l'inflation au fil du temps, ou le problème de l'affectation d'un classement à un joueur débutant.

Chessmetrics est un système développé par le statisticien américain Jeff Sonas. Il prétend prendre en compte l'inflation dont souffre le système Elo. Toutefois, le système Chessmetrics est sensible à la fréquence des parties jouées. Suivant Sonas lui-même, « dès que l'on passe un mois sans jouer, le classement Chessmetrics commence à baisser[11] ».

Sonas, tout comme Arpad Elo, affirme qu'il est impossible de comparer la force de joueurs ayant pratiqué à des époques différentes : « Bien entendu, un classement indique un niveau de supériorité d'un joueur par rapport à ses contemporains; il ne dit rien sur le fait que ce joueur a un niveau de jeu plus ou moins élevé qu'un joueur d'une époque passée. Donc, si on ne peut pas dire que Bobby Fischer au début des années 1970, ou José Capablanca au début des années 1920, étaient les meilleurs joueurs de tous les temps, on peut dire avec une grande confiance qu'ils ont été les joueurs ayant le plus dominé leur époque dans l'histoire. C'est tout ce que ce type de classement peut nous dire[12] - [13] ».

Néanmoins Sonas compare sur son site web différents joueurs pris à différentes époques. On prenant en compte des données prises jusqu'en décembre 2004, les classements étaient les suivants:

Rang Sur 1 an[14] Sur 5 ans[15] Sur 10 ans[16] Sur 15 ans[17] Sur 20 ans[18]
1 Bobby Fischer, 2 881Garry Kasparov, 2 875Garry Kasparov, 2 863Garry Kasparov, 2 862Garry Kasparov, 2 856
2 Garry Kasparov, 2 879Emanuel Lasker, 2 854Emanuel Lasker, 2 847Anatoli Karpov, 2 820Anatoli Karpov, 2 818
3 Mikhaïl Botvinnik, 2 871José Capablanca, 2 843Anatoli Karpov, 2 821Emanuel Lasker, 2 816Emanuel Lasker, 2 809
4 José Capablanca, 2 866Mikhaïl Botvinnik, 2 843José Capablanca, 2 813José Capablanca, 2 798Alexandre Alekhine, 2 781
5 Emanuel Lasker, 2 863Bobby Fischer, 2 841Bobby Fischer, 2 810Alexandre Alekhine, 2 794Viktor Kortchnoï, 2 766
6 Alexandre Alekhine, 2 851Anatoli Karpov, 2 829Mikhaïl Botvinnik, 2 810Mikhaïl Botvinnik, 2 789Vassily Smyslov, 2 759

En 2005[19], Sonas a utilisé son système pour évaluer les performances sur un an, et est arrivé à la conclusion que Kasparov a été le joueur qui a dominé les échecs pendant le plus grand nombre d'années, suivi de Karpov et de Lasker. Il a aussi publié la liste suivante, donnant les classements les plus élevés atteints, à partir de calculs effectués au début de chaque mois[20]:

Méthodes basées sur la qualité des coups

Méthode de Guid et Bratko (2008)

En 2006, Matej Guid and Ivan Bratko (en) de l'Université de Ljubljana, ont développé l'idée originale que l'on pouvait classer les joueurs d'échecs non pas en fonction du résultat de leurs parties, mais en comparant les coups qu'ils jouent aux coups que jouerait un ordinateur[21], en l'occurrence Crafty. L'idée sous-jacente était que Crafty était meilleur que la grande majorité des joueurs humains, et qu'en regardant le pourcentage de coups parfaits (identiques à ceux choisis par l'ordinateur) joués, on pourrait ainsi trouver le meilleur' joueur.

Cette méthode, très originale, reçut cependant un certain nombre de critiques[22]. D'une part, le travail fait par Guid et Bratko souffrait de la faible' qualité du programme (2657 ELO, inférieur à nombre de joueurs humains) utilisé pour évaluer les coups à l'époque, et aussi du peu de parties évaluées, essentiellement par manque de puissance de calcul. D'autre part, la méthode ne permettait pas de trancher la difficulté suivante : vaut-il mieux jouer presque à chaque fois le meilleur coup, mais faire de temps en temps d'énormes erreurs, ou jouer seulement presque le meilleur coup à chaque fois, mais ne commettre jamais de graves erreurs ?

Une étude du même type fut menée en 2008, en utilisant cette fois-ci Rybka 2.3.2a (un programme beaucoup plus fort que Crafty)[23]. Les résultats furent les suivants[24] - [25]:

Rang Sur 1 an Sur 2 ans Sur 3 ans Sur 5 ans Sur 10 ans Sur 20 ans
1 Fischer (1968, 25 ans)FischerFischerKasparov
et Fischer
Capablanca
et Fischer
Capablanca
2 Kramnik (2007, 32 ans)Kramnik,
Capablanca,
Kasparov
Capablanca,
Kasparov
Karpov,
Kramnik
3 Kasparov (1998, 35 ans)CapablancaKramnik
4 Botvinnik (1939, 28 ans)SmyslovKramnik, BotvinnikKasparovSmyslov, Kasparov
5 Capablanca (1915, 27 ans)Karpov,
Smyslov
BotvinnikKarpov, Smyslov
6 Karpov (1983, 32 ans)KramnikSmyslovFischer
7 Smyslov (1983, 62 ans) ,
Tal (1987, 51 ans)
Alekhine,
Botvinnik
KarpovKarpov, LaskerBotvinnik,
Spassky
Botvinnik,
Spassky,
Petrossian
8 Spassky,
Lasker
9 Petrossian (1962, 33 ans)AnandAlekhine, AnandAnand
10 Euwe (1938, 37 ans)Tal, SpasskyAnandLasker, PetrossianAnand
11 Spassky (1980, 43 ans)PetrossianPetrossian, SpasskyTal
12 Alekhine (1927, 35 ans) ;
Anand (2006, 37 ans)
Lasker, EuweTal, AlekhineTal, AlekhineAlekhine, Lasker
13 Euwe, Tal
14 Lasker (1909, 41 ans)PetrossianEuweEuweEuwe
15 Morphy (1858, 21 ans)MorphyMorphySteinitzSteinitzSteinitz
16 Steinitz (1886, 50 ans)SteinitzSteinitz

Une nouvelle étude en 2008, utilisant Rybka 3, a montré que Capablanca avait le plus faible taux d'erreur, mais en ajustant en fonction de la complexité de la position, le meilleur joueur semblait être Fischer, suivi de Capablanca, Karpov et Kramnik[26].

Modèle Markovien (2017)

Dans un article[27] publié par le Journal de l'ICGA (en), Jean-Marc Alliot, de l'Institut de Recherche en Informatique de Toulouse (IRIT[28]) reprend les travaux effectués par Guid et Bratko, ainsi que ceux réalisé par Diogo Ferreira[29], en considérant une partie d'échecs comme un processus Markovien, et en construisant un modèle probabiliste de chaque joueur. Cette méthode permet de prendre en compte et de régler les différentes critiques portées précédemment au niveau théorique. La méthode a été testée sur 26 000 parties jouées par tous les champions du monde d'échecs depuis Wilhelm Steinitz. Elles ont été évaluées sur un superordinateur en utilisant le programme Stockfish, qui a un classement de 3 150 Elo dans le cadre de cette étude[1].

L'évaluation a pris 62 000 heures de CPU. Pour chaque position, on estime d'abord la probabilité qu'une erreur soit commise, et l'amplitude de cette erreur, en comparant les deux meilleurs coups (évaluées au rythme de deux minutes par coup, soit une profondeur d'environ 26 demi-coups), avec le coup effectivement joué[30], en commençant au dixième coup, pour limiter les biais liés aux bibliothèques d'ouverture. Ces modèles, calculés annuellement pour chaque joueur, sont ensuite utilisés pour calculer la probabilité de victoire/nul/défaite pour un match opposant n'importe lequel des joueurs dont on connait le modèle. Le modèle a été comparé aux résultats réels des matchs lorsque ceux-ci ont eu effectivement lieu, et les prédictions sont extrêmement proches de résultats réels. D'autre part, les résultats prédits sont meilleurs que ceux prédits par le classement Elo. Globalement, ces résultats montrent que le niveau intrinsèque des joueurs d'échecs s'est globalement élevé : Magnus Carlsen (2013) arrive en tête, Bobby Fischer (1971) est troisième et Garry Kasparov (2001) quatrième.

Les résultats complets sont les suivants (on considère pour chaque joueur sa « meilleure » année) : Carlsen en 2013, Kramnik en 1999, Fischer en 1971, Kasparov en 2001, Anand en 2008, Khalifman en 2010, Smyslov en 1983, Petrossian en 1962, Karpov en 1988, Kasimdzhanov en 2011, Botvinnik en 1945, Ponomariov en 2011, Lasker en 1907, Spassky en 1970, Topalov en 2008, Capablanca en 1928, Euwe en 1941, Tal en 1981, Alekhine en 1922, Steinitz en 1894. Les nombres représentent la probabilité de victoire du joueur contre chacun de ses possibles adversaire. Le tableau n'est pas symétrique, car jouer avec les blancs ou avec les noirs ne donne pas le même résultat.

Résultats des matchs entre les différents champions du monde
Ca Kr Fi Ka An Kh Sm Pe Kp Ks Bo Po La Sp To Ca Ta Eu Al St
Carlsen 52 54 54 57 58 57 58 56 60 61 59 60 61 61 64 66 69 70 82
Kramnik 49 52 52 55 56 56 57 55 59 60 58 60 60 60 63 65 68 70 83
Fischer 47 49 51 53 57 56 57 56 59 60 60 61 61 62 64 68 70 73 85
Kasparov 47 49 50 53 54 54 54 53 57 58 56 56 58 58 60 62 66 68 82
Anand 44 46 48 48 54 52 53 53 57 56 57 57 59 59 62 64 69 71 86
Khalifman 43 45 44 47 47 50 51 52 53 54 55 55 56 56 60 62 64 67 79
Smyslov 43 45 45 47 49 51 50 51 53 55 54 54 54 55 59 63 64 68 82
Petrossian 43 44 45 47 49 50 51 52 53 54 54 55 55 56 59 63 63 67 80
Karpov 44 46 45 48 48 49 50 49 51 52 52 52 52 52 56 58 60 63 76
Kasimdzhanov 41 43 42 45 45 48 48 48 50 52 52 52 54 53 56 60 62 65 80
Botvinnik 40 41 41 44 45 48 46 48 49 49 50 54 52 52 56 60 60 64 80
Ponomariov 42 43 41 45 44 47 47 47 49 49 51 51 52 52 55 58 59 62 77
Lasker 41 41 40 45 44 46 47 46 49 49 48 50 51 50 54 58 59 63 78
Spassky 40 41 40 43 42 45 47 46 48 47 49 49 50 51 53 58 57 61 75
Topalov 40 41 39 44 42 45 46 45 49 48 49 49 50 51 54 57 57 61 75
Capablanca 37 38 37 41 39 42 42 42 45 45 45 47 47 48 47 53 54 59 76
Tal 35 36 34 39 37 39 39 38 43 41 41 43 43 43 44 48 49 54 72
Euwe 32 33 32 36 32 37 37 38 41 39 41 42 43 44 44 47 52 56 75
Alekhine 31 31 29 34 30 35 33 35 38 36 37 39 38 40 40 43 47 45 69
Steinitz 20 19 17 20 16 22 19 22 25 22 22 25 24 27 27 26 30 27 33

Listes subjectives

De nombreux joueurs célèbres, ou des écrivains spécialisés, ont établi leur propre classement.

Bobby Fischer (1964 et 1970)

En 1964 Bobby Fischer avait établi son top 10 dans Chessworld : Morphy, Staunton, Steinitz, Tarrasch, Chigorin, Alekhine, Capablanca, Spassky, Tal, Reshevsky[31] - [32]. Il considérait que Morphy était le meilleur, écrivant même : « Dans un match de compétition, il battrait n'importe quel joueur vivant aujourd'hui. (In a set match he would beat anyone alive today[33]). »

In 1970 Fischer établit dans CHESS magazine une autre liste avec, dans l'ordre : Morphy, Steinitz, Capablanca, Botvinnik, Petrossian, Tal, Spassky, Reshevsky, Svetozar Gligorić et Bent Larsen[34].

Irving Chernev (1974)

En 1974, Irving Chernev publia un article intitulé Who were the greatest? dans le magazine britannique CHESS[35]. Cet article fut suivi d'un livre en 1976 The Golden Dozen, dans lequel il établit le classement suivant du top 12[36] :

Keene et Divinsky (1989)

Raymond Keene et Nathan Divinsky dans leur livre Warriors of the Mind[37] essaient de construire un classement en comparant directement les joueurs de toutes époques, afin de déterminer le meilleur joueur de tous les temps. En prenant en compte les parties jouées entre soixante-quatre des meilleurs joueurs de l'histoire, ils sont arrivés à la liste suivante[38]:

Les valeurs ci-dessus n'ont rien à voir avec celles utilisées dans le classement Elo. Johannes Zukertort a, par exemple, un score de 873 dans ce classement, qui est inférieur à la valeur minimale de 1 000 pour le classement Elo. Le système de Keene et Divinsky n'a pas rencontré une forte adhésion[39]. et Warriors of the Mind a été accusé de sélectionner arbitrairement les joueurs, et d'avoir un fort biais en faveur des joueurs contemporains[40].

Viswanathan Anand (2000, 2008 et 2012)

En 2000, alors que Karpov, Kortchnoï et Kasparov étaient encore en activité, Anand a donné son propre top 10: Fischer, Morphy, Lasker, Capablanca, Steinitz, Tal, Kortchnoï, Keres, Karpov et Kasparov[41].

En 2008, peu après la mort de Fischer, il mit Kasparov en tête devant Fischer, car Kasparov était resté au sommet du classement pendant le plus grand nombre d'années[42].

En 2012, Anand considérait que Fischer était le meilleur, en raison des difficultés qu'il avait rencontrées[43].

Vladimir Kramnik (2005 et 2011)

En 2005, Vladimir Kramnik (Champion du monde de 2000 à 2007) ne désigna pas un meilleur joueur mais estima que « Il manquait quelque chose à tous les autres champions du monde, mais pas à Kasparov : il savait tout faire » (The other world champions had something missing'. I can't say the same about Kasparov: he can do everything[44].)

Dans une interview en 2011, Vladimir Kramnik disait de Anand : « je considère qu'il a un talent considérable, un des plus grands dans l'histoire des échecs. En termes de jeu, il n'est pas plus faible que Kasparov [...] Dans les 5 ou 6 dernières années il a fait des progrès qualitatifs qui permettent de le considérer comme un des plus grands. » (I always considered him to be a colossal talent, one of the greatest in the whole history of chess, « I think that in terms of play Anand is in no way weaker than Kasparov », and In the last 5–6 years he's made a qualitative leap that's made it possible to consider him one of the great chess players »[45].)

Classement en fonction du nombre de championnats du monde gagnés

Le tableau ci-dessous présente les différents champions du monde en fonction du nombre de championnats gagnés (un nul dans la défense du titre est compté comme une victoire). La complexité du tableau vient de la séparation entre les titres FIDE et classique entre 1996 et 2006 (tableau actualisé en décembre 2021).

ChampionTitresSans contes-
tation
FIDEClassiqueNombre d'années
comme champion
sans contestation
nombre d'années
comme champion
FIDE ou classique
Nombre total
d'années
comme champion
Emanuel Lasker662727
Garry Kasparov6428715
Anatoli Karpov63310616
Mikhaïl Botvinnik551313
Magnus Carlsen5599
Viswanathan Anand541628
Alexandre Alekhine441717
Wilhelm Steinitz4488
Vladimir Kramnik312167
Tigran Petrossian2266
José Raúl Capablanca1166
Boris Spassky1133
Bobby Fischer1133
Max Euwe1122
Vassily Smyslov1111
Mikhaïl Tal1111
Ruslan Ponomariov1122
Aleksandr Khalifman1111
Rustam Qosimjonov1111
Veselin Topalov1111

Notes et références

Notes

    Références

    1. Who is the master?, ICGA Journal, 39-1, avril 2017 (2.1 Evaluation of the ELO strength of the program used)
    2. Who is the master?, ICGA Journal, 39-1, avril 2017 (4 Fitting, validating, comparing)
    3. Arpad E. Elo, The Rating of Chessplayers, Past and Present, Arco, 1978. (ISBN 0-668-04721-6).
    4. Kenneth Harkness. Official chess handbook. McKay, 1967
    5. Liste actualisée en janvier 2021.
    6. Transfers in 2003
    7. Transfers in 2004.
    8. World Top chess players and Statistics, FIDE.com
    9. ChessBase News; Rating inflation – its causes and possible cures
    10. Chess Life, 1962
    11. « As soon as you go a month without playing, your Chessmetrics rating will start to drop. », The Greatest Chess Player of All Time – Part I, Jeff Sonas, at Chessbase
    12. « Of course, a rating always indicates the level of dominance of a particular player against contemporary peers; it says nothing about whether the player is stronger/weaker in their actual technical chess skill than a player far removed from them in time. So while we cannot say that Bobby Fischer in the early 1970s or José Capablanca in the early 1920s were the strongest players of all time, we can say with a certain amount of confidence that they were the two most dominant players of all time. That is the extent of what these ratings can tell us. »
    13. About the Chessmetrics Rating System , Jeff Sonas
    14. « Peak Average Ratings: 1 year peak range » (version du 9 mars 2012 sur Internet Archive)
    15. « Peak Average Ratings: 5 year peak range » (version du 9 mars 2012 sur Internet Archive)
    16. « Peak Average Ratings: 10 year peak range » (version du 9 mars 2012 sur Internet Archive)
    17. « Peak Average Ratings: 15 year peak range » (version du 9 mars 2012 sur Internet Archive)
    18. « Peak Average Ratings: 20 year peak range » (version du 9 mars 2012 sur Internet Archive)
    19. Sonas, J., « The Greatest Chess Player of All Time – Part IV », Chessbase, Part IV gives links to the 3 earlier parts
    20. Sonas, J., « The Greatest Chess Player of All Time – Part II », Chessbase,
    21. Computers choose: who was the strongest player?, Chessbase, 2006
    22. Computer Analysis of World Chess Champions, par Søren Riis, Chessbase, 2006
    23. Compare the World Champions!, par Charles Sullivan, TrueChess, 2007
    24. {{cite web|url=http://www.truechess.com/web/champs.html |title=by Charles Sullivan |publisher=Truechess.com |date= |accessdate=2013-10-21}}
    25. « by Charles Sullivan », Truechess.com (consulté le )
    26. (en) « Chess Player Analysis by Rybka 3 14ply », sur Scribd (consulté le ).
    27. Who is the master?, ICGA Journal, 39-1, avril 2017
    28. IRIT
    29. Determining the Strength of Chess Players Based on Actual Play, ICGA Journal, 35-1, mars 2012
    30. Who is the master?, ICGA Journal, 39-1, avril 2017 (Introduction)
    31. Bobby Fischer, The Ten Greatest Masters in History, Chessworld, vol. 1, no 1 (janvier-février 1964), p. 56–61.
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    33. the Even More Complete Chess Addict, par Mike Fox et Richard James, 1993, pp. 129–30
    34. CHESS magazine, novembre 1970, p. 70
    35. CHESS magazine, avril 1974, p. 201–202
    36. Twelve Great Chess Players and Their Best Games, Irving Chernev, 1995 (réédité en 1976).
    37. Warriors of the Mind, Raymond Keene et Nathan Divinsky, (1989)
    38. « Divinsky-Keene rankings » (version du 26 novembre 2009 sur Internet Archive)
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