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Compagnie des mines de Ligny-les-Aire

La Compagnie des mines de Ligny-lès-Aire est une compagnie minière qui a exploité la houille dans les concessions de Fléchinelle et d'Auchy-au-Bois dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, à l'extrême ouest. Elle prend la suite de la Compagnie des mines de Lières, qui a elle-même réuni les concessions des anciennes compagnies d'Auchy-au-Bois et de la Lys-Supérieure, fondées en 1852, et respectivement disparues en 1886 et 1884.

Compagnie des mines de Ligny-lès-Aire
Création 1894
Disparition 1946 (Nationalisation)
Siège social Lambres
Drapeau de la France France
Activité Houille

Créée en 1894, elle s'occupe premièrement de remanier la fosse de Fléchinelle à Enquin-les-Mines et de lui ajouter un puits no 1 bis, destiné à l'aérage. En 1900, elle ouvre la fosse no 2 - 2 bis à Ligny-les-Aire, qui devient son principal siège d'extraction. Il est opérationnel en 1904. Durant la Première Guerre mondiale, la Compagnie augmente sa production afin de participer à l'effort de guerre. En 1927, elle ouvre une fosse no 3 à Auchy-au-Bois, pour assurer l'aérage, au lieu d'ouvrir un nouveau puits, trop coûteux, elle reprend la fosse no 2 de la Compagnie des mines d'Auchy-au-Bois et la renomme fosse no 3 bis.

La Compagnie est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe d'Auchel, mais le gisement peu rentable à exploiter entraîne la fermeture des fosses au début des années 1950.

Historique

Les concessions de Fléchinelle et d'Auchy-au-Bois se trouvent à l'extrême ouest du bassin minier hors Boulonnais.

La Compagnie des mines de Ligny-les-Aire est créée en 1894 et rassemble les concessions d'Auchy-au-Bois et de Fléchinelle, sur lesquelles ont été primitivement établies la Compagnie des mines d'Auchy-au-Bois et la Compagnie des mines de la Lys-Supérieure depuis 1852[C 1] - [C 2] jusque leur liquidation respectivement en 1886[A 1] et 1884[A 2].

Le conseil d'administration est composé de Messieurs Demeure, Baily, Soubeiran, Courtin, Demon, Deroy et Lyon. Messieurs Baily et Poulet assurent la direction de la Compagnie[A 3]. Les efforts se portent immédiatement sur la fosse de Fléchinelle, dite no 1. Les installations sont modernisées, et un puits d'aérage est ajouté la même année en 1894[A 3].

En 1899, 111 000 tonnes ont Ă©tĂ© extraites, la Compagnie emploie 429 hommes et 65 enfants au fond, et 74 hommes, 16 femmes et 18 enfants au jour[A 3]. En 1900, la fosse no 2 - 2 bis est commencĂ©e sur le territoire de Ligny-les-Aire. C'est un siège d'extraction moderne qui commence Ă  produire en 1904. Le chevalement du puits no 2 est de construction allemande, et est remarquable par le fait que sa machine d'extraction se situe au sommet de la tour[A 3]. En 1903, la Compagnie emploie 554 hommes au fond et 196 au jour, et produit 112 661 tonnes. Elle produit 129 000 tonnes en 1904 et 142 000 tonnes en 1905[A 3].

La Compagnie emploie, en 1910, 702 hommes au fond et 198 au jour. La production augmente durant la Première Guerre mondiale car la concession de la Compagnie n'est pas occupĂ©e, et il faut produire pour participer Ă  l'effort de guerre[A 3]. Ainsi, en 1918, 101 000 tonnes sont extraites Ă  la fosse no 1 - 1 bis et 135 000 tonnes Ă  la fosse no 2 - 2 bis, la Compagnie emploie alors 1 572 ouvriers, dont 1 266 mineurs et 306 ouvriers au jour. Elle possède Ă  cette Ă©poque une caisse de secours et 186 maisons[A 3].

Action de 500 francs Ă©mise en 1927, quatre coupons sont encore prĂ©sents.

Le directeur de la Compagnie est en 1923 M. Poulet[A 3]. La Compagnie commence le le fonçage du puits no 3 Ă  Auchy-au-Bois[A 4]. Elle rĂ©utilise l'ancien puits no 2 de la Compagnie des mines d'Auchy-au-Bois qu'elle rouvre la mĂŞme annĂ©e afin d'assurer l'aĂ©rage, et qu'elle renomme 3 bis. Le puits no 3 bis est lui aussi situĂ© Ă  Auchy-au-Bois[A 4]. La fosse no 3 commence Ă  produire en , cette annĂ©e-lĂ , l'extraction cesse Ă  la fosse no 1 - 1 bis, et les puits sont remblayĂ©s[A 4]. La production est de 86 000 tonnes en 1934, 72 000 tonnes en 1935, 89 000 tonnes en 1936, 90 000 tonnes en 1937 et 87 000 tonnes en 1938[A 4]. En 1938, l'ingĂ©nieur-directeur de la Compagnie est M. Lemaire, il est assistĂ© dans son travail par les ingĂ©nieurs Thilha et Vaillant[A 4]. Quatre cents mineurs travaillent au fond en 1939, ainsi que treize porions. Au jour, il y a 132 ouvriers et 23 surveillants[A 4].

La Compagnie des mines de Ligny-les-Aire est nationalisée en 1946, elle intègre le Groupe d'Auchel. Mais la faible production entraîne la fermeture des fosses en 1950.

Les fosses

Fosse no 1 - 1 bis

La fosse no 1 - 1 bis.
Puits no 1
50° 35′ 08″ N, 2° 18′ 27″ E[BRGM 1]
Puits no 1 bis
50° 35′ 08″ N, 2° 18′ 30″ E[BRGM 2]

La fosse no 1 est entreprise Ă  Enquin-les-Mines dans le hameau de FlĂ©chinelle[JLH 1], qui forme une commune Ă  part entière jusqu'en 1822[1] - [2], par la Compagnie des mines de la Lys-SupĂ©rieure sur sa concession de FlĂ©chinelle. Le fonçage commence le [A 5], le puits, d'un diamètre de 3,40 mètres, est maçonnĂ© jusqu'Ă  la profondeur de 17 mètres puis est cuvelĂ© en bois d'orme Ă  seize pans jusqu'Ă  la profondeur de 98 mètres[A 5]. La production reste cependant faible, et la Compagnie a rĂ©alisĂ© trop d'investissements, aussi est-elle mise en faillite en 1884[A 5].

Après une reprise par la Compagnie de Lières, la Compagnie des mines de Ligny-les-Aire ouvre en 1894 le puits no 1 bis Ă  55 mètres du puits no 1, le nouveau puits, profond de 180 mètres et d'un diamètre de 3,75 mètres[A 3], assure l'aĂ©rage de la fosse no 1 - 1 bis. La fosse ferme le [A 5] et les puits nos 1 et 1 bis, respectivement profonds de 358 et 180 mètres sont remblayĂ©s[JLH 1]. Les fosses nos 3 et 3 bis commencent Ă  produire en , et remplacent la fosse no 1 - 1 bis[A 4].

  • Le puits no 1.
    Le puits no 1.
  • Le puits no 1 bis.
    Le puits no 1 bis.
  • Une remise.
    Une remise.
  • La bascule.
    La bascule.
  • Les Ă©curies.
    Les Ă©curies.
  • Les Ă©curies.
    Les Ă©curies.
  • Les bureaux.
    Les bureaux.
  • Un pan de mur, entre le puits no 1 et le triage.
    Un pan de mur, entre le puits no 1 et le triage.

Fosse no 2 - 2 bis

Le chevalement du puits no 2.
Puits no 2
50° 34′ 35″ N, 2° 19′ 25″ E[BRGM 3]
1900 - 1951
Puits no 2 bis
50° 34′ 34″ N, 2° 19′ 26″ E[BRGM 4]
1900 - 1951

Les puits nos 2 et 2 bis sont commencĂ©s en 1900 Ă  Ligny-les-Aire[JLH 2]. Le puits no 2, dit nord, est destinĂ© Ă  l'extraction, il est profond de 270 mètres et a un diamètre de quatre mètres[A 3]. Il possède deux cuvelages en fonte, le premier de 27 Ă  95 mètres, et le second de 129 Ă  177 mètres[A 3]. Le chevalement, de construction allemande, est une tour qui possède sa machine d'extraction au sommet. La maquette a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e Ă  l'Exposition universelle de 1900 Ă  Paris[A 3]. Le puits no 2 bis, dit sud, est de conception plus habituelle. Il est profond de 126 mètres et a un diamètre de quatre mètres aussi. Son cuvelage est en bĂ©ton[A 3].

La fosse commence Ă  produire en 1904[A 3]. Bien que les installations aient Ă©tĂ© modernisĂ©es après la nationalisation, le gisement est limitĂ©, et la fosse ferme en 1950, ce qui n'est pas sans causer des grèves. Les puits nos 2 et 2 bis, respectivement profonds de 567 et 406 mètres sont remblayĂ©s en 1951 et les chevalements dĂ©truits la mĂŞme annĂ©e[JLH 2].

Fosse no 3

La fosse no 3.
Puits no 3
50° 33′ 24″ N, 2° 21′ 27″ E[BRGM 5]
1927 - 1950

Le puits no 3 est commencĂ© le Ă  Auchy-au-Bois[JLH 3] - [A 4]. Le fonçage est poursuivi jusque la profondeur de 483 mètres, le cuvelage est en bĂ©ton. L'extraction commence en . Après la nationalisation, la production est trop faible. Les fosses nos 3 et 3 bis sont fermĂ©es en mĂŞme temps que la fosse no 2 - 2 bis. Le puits no 3, profond de 481 mètres, est remblayĂ© en 1950.

Fosse no 3 bis

Le chevalement en bois du puits no 3 bis.
La fosse no 3 bis.
Puits no 3 bis
50° 33′ 21″ N, 2° 22′ 21″ E[BRGM 6]
1862 - 1950

Le puits no 3 bis est remis en service en 1927, il s'agit de l'ancien puits no 2 de la Compagnie des mines d'Auchy-au-Bois creusĂ© en 1862 Ă  Auchy-au-Bois[JLH 3], et Ă  l'abandon depuis 1900[A 4]. Profond de 431 mètres, il est muni d'un chevalement en bois. Le puits no 3 bis est remblayĂ© en 1950.

Notes et références

Notes
    Références
    1. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Enquin-les-Mines », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
    2. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Flechinelle », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
    Références aux fiches du BRGM
    Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
    Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
    1. Vuillemin 1880, p. 293
    2. Vuillemin 1880, p. 321

    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

    Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

    • Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I, , p. 167-168. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
    • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel, (lire en ligne), p. 293-319, 321-340. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
    • Bertrand Cocq et Guy Dubois, Histoire des mines de l'Artois, Imprimerie LĂ©once Deprez Ă  BĂ©thune, , 162 p., p. 60-63. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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