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Communisme primitif

Le communisme primitif est, selon Karl Marx, Friedrich Engels et différentes théories communistes, l'organisation politique de la société humaine primitive.

La base scientifique est le travail de Lewis Henry Morgan, le père de l'anthropologie, sur les sociétés archaïques des Iroquois. Les résultats sur une évolution de la parenté (consanguinité selon Morgan), de la famille, de la condition de la femme dans l'histoire ont été reprises par Engels pour l'écriture de L'origine de la famille, de la propriété privée et de l'État, initiée par des notes de Marx.

De la pensée rousseauiste…

À contre-courant de la pensée dominante de la société bourgeoise du XIXe siècle, le droit de propriété dans la pensée socialiste n'est pas un droit naturel mais une construction des hommes et de la société à un moment donné.

Une égalité sociale…

Les rapports sociaux y sont égalitaires. La division du travail y est « naturelle », c'est-à-dire fondée sur les capacités physiques et intellectuelles (les goûts aussi) de chaque individu. Grossièrement, elle se traduit par une division sexuelle des tâches où l'homme chasse le gros gibier et assume les tâches les plus dangereuses, et la femme assure la cueillette et l'éducation des jeunes enfants. Elle se manifeste aussi par une division naturelle entre classes d'âge.

Mais tout cela n'entraîne pas alors une domination des vieux sur les jeunes, et des hommes sur les femmes.

…sous domination naturelle

Ces sociétés, par delà toute leur diversité, ont toutes un point en commun : elles sont dominées par les facteurs naturels, par l'environnement. Tout leur effort tend pour l'essentiel à s'affranchir de cette domination afin d'améliorer les conditions de vie et de reproduction de leurs membres, depuis la création des premiers outils jusqu'aux inventions de l'élevage et de l'agriculture.

Ces améliorations sont lentes du fait que la nature est vécue comme un être vivant, une force supérieure, qui se donne à l'être humain à la condition que celui-ci la serve correctement. Dans ce contexte toute invention technique, pour pouvoir être adoptée, ne doit jamais être considérée par le groupe comme une transgression de l'ordre naturel.

Naissance des inégalités et des classes sociales

Avec l'agriculture et l'élevage, ce rapport à la nature s'inverse progressivement et l'idée d'une domination de l'homme sur la nature va aller en se développant pour aboutir, technologiquement parlant, à l'industrie. Mais, dans le même temps, l'inversion de ce rapport va s'accompagner d'un effondrement de l'égalité sociale.

Les inégalités dans la production agricole, selon la qualité des sols cultivés, vont progressivement transformer les rapports d'entraide des chasseurs-cueilleurs du communisme primitif en rapports de dépendance des premières sociétés divisées en classes sociales. La limitation de superficie des terres cultivables et les inégalités sociales vont aussi amener aux premiers affrontements sociaux entre groupes humains (lutte de classes) et à la guerre.

…aux découvertes scientifiques

Une société sans propriété ne veut pas dire comme dans la vision utopique du bon sauvage que les problèmes d'exploitation, de domination[1] ou de guerres[2] n'existent pas ou n'existeraient plus.

Cependant, l'anthropologue Alain Testart constate que toutes les sociétés sans exception ne pratiquant pas de stockage sont économiquement égalitaires. Et inversement, celles pratiquant le stockage sont inégalitaires. Mais, le rapport entre le caractère de production et les structures sociales n'est pas si évident et encore mal défini.

Références

  1. Alain Testart, critique du Don, Syllepse, 2007.
  2. Keeley Lawrence H., Les Guerres préhistoriques, Éditions du Rocher, Paris, 2002, 354 p.

Bibliographie

Études du XXIe siècle

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