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Codex Escalada

Le Codex Escalada (ou Codex 1548) est une feuille de parchemin sur laquelle ont Ă©tĂ© dessinĂ©es, Ă  l'encre et dans le style europĂ©en, des images (accompagnĂ©es d'un texte en nahuatl) illustrant une apparition mariale, Ă  savoir celle de Notre-Dame de Guadalupe Ă  Juan Diego qui aurait eu lieu Ă  quatre reprises en sur la colline de Tepeyac, au nord du centre de Mexico. S'il est authentique et qu'il est bien datĂ© du milieu du XVIe siĂšcle (comme l'indiquent les tests effectuĂ©s jusqu'Ă  prĂ©sent), le document comble une lacune dans les archives documentaires quant Ă  l'anciennetĂ© de la tradition concernant ces apparitions et de l'image de la Vierge associĂ©e Ă  la quatriĂšme apparition qui est vĂ©nĂ©rĂ©e Ă  la basilique Notre-Dame-de-Guadalupe de Mexico. Le parchemin a Ă©tĂ© dĂ©couvert pour la premiĂšre fois en 1995. En 2002, il est dĂ©nommĂ© « Codex Escalada » en l'honneur du pĂšre jĂ©suite Xavier Escalada qui l’a portĂ© Ă  l’attention du public et qui l’a publiĂ© en 1997.

Codex Escalada
Le Codex Escalada
Le Codex Escalada
Type feuille de parchemin
Dimensions 13,3 x 20 cm
Matériau peau de daim
PĂ©riode milieu du XVIe siĂšcle
Culture Nouvelle-Espagne
Date de découverte 1995
Lieu de découverte Mexique
Conservation archives historiques de la basilique de Guadalupe

Description

Le codex

Ce document n’est pas un codex au sens classique du terme, mais une simple feuille de parchemin (d'environ 13,3 x 20 cm) prĂ©parĂ©e Ă  partir de ce qui est probablement une peau de daim. Dans les Ă©tudes mĂ©soamĂ©ricaines, le mot codex est appliquĂ© Ă  tous les types de manuscrits illustrĂ©s, quelle que soit leur forme, exĂ©cutĂ©s dans la tradition autochtone[1]. Le codex Escalada prĂ©sente plusieurs plis significatifs, tant sur la longueur que sur les cĂŽtĂ©s, et les bords sont abrasĂ©s ce qui, associĂ© Ă  une patine jaunĂątre profonde, en empĂȘche une lecture nette. Cependant, les principales caractĂ©ristiques peuvent ĂȘtre distinguĂ©es.

L'image principale comprend un paysage rocheux parsemĂ© de maigres garrigues flanquĂ© Ă  gauche par un Indien agenouillĂ© au pied d'une montagne et faisant face aux trois quarts de la plaine en direction de la Vierge qui, Ă  son tour, flanque le paysage Ă  droite. Elle est contenue dans une mandorle nĂ©buleuse, et Ă  ses pieds sont des traces de ce qui semble ĂȘtre une lune Ă  cornes. Ceci reprĂ©sente l’apparition qui aurait eu lieu le sur la colline de Tepeyac situĂ©e Ă  six kilomĂštres au nord de la place principale de Mexico. Le soleil se lĂšve sur les collines derriĂšre la Vierge.

Au-dessus du paysage central se trouve la date « 1548 » en dessous de laquelle quatre lignes de texte nahuatl sont Ă©crites en alphabet latin et peuvent ĂȘtre traduites comme suit : « En cette annĂ©e du 15 [0] 31, Cuauhtlatoatzin, notre bien-aimĂ©e mĂšre, Notre-Dame de Guadalupe au Mexique »[2]. Sous le paysage et un peu excentrĂ© Ă  droite, se trouve l'imposante signature de Fra Bernardino de SahagĂșn (vers 1499-1590), cĂ©lĂšbre missionnaire franciscain, historien et pionnier en ethnologie. Sur les falaises au-dessus de l'Indien agenouillĂ© se trouve une reprĂ©sentation beaucoup plus petite d'un homme sur la colline. Juste en dessous de l'Indien agenouillĂ© se trouve un texte en nahuatl Ă©crit en alphabet latin, dont la premiĂšre partie peut ĂȘtre traduit par: « Cuauhtlatoatzin est mort d'une mort digne », et la suite : « en 1548, Cuauhtlatoatzin est mort ». D’aprĂšs d'autres sources, il s’agit du nom d’origine de Juan Diego, bien que l’orthographe normale du milieu du XVIe siĂšcle soit « Quauhtlahtoatzin »[3] - [4] - [5]. Ce sont ces derniers dĂ©tails qui ont conduit le parchemin Ă  ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un « type d'acte de dĂ©cĂšs » de Juan Diego[6] - [7].

Pictogramme d'Antonio Valeriano dans le Codex Aubin.

La marge droite du parchemin constitue un registre d'images distinct. La moitiĂ© supĂ©rieure est une continuation du paysage, en dessous de laquelle se trouve une image rectiligne indistincte. En dessous, Ă  l'extrĂȘme droite, se trouve un pictogramme orientĂ© vers la gauche dans le style indigĂšne d'un homme brandissant un bĂąton debout assis sur une chaise de cĂ©rĂ©monie. La chaise est surmontĂ©e d'un glyphe reprĂ©sentant la tĂȘte d'un oiseau d'oĂč jaillissent des ruisseaux. Sous ce pictogramme se trouvent les mots « juez anton vareliano [sic] » pris comme une rĂ©fĂ©rence Ă  Antonio Valeriano (environ 1525-1605)[8]. Valeriano a Ă©tĂ© juez-gobernador (ou juge-gouverneur) de sa ville natale d'Azcapotzalco de 1565 Ă  1573, puis de San Juan Tenochtitlan. Il avait Ă©tĂ© Ă©lĂšve puis associĂ© de SahagĂșn dans la compilation d'un rĂ©cit encyclopĂ©dique de la vie des Nahuas et de leur culture avant la conquĂȘte espagnole, travail rĂ©alisĂ© entre 1540 et 1585 (environ) et qui est cĂ©lĂšbre sous le nom du codex de Florence[9].

Le pictogramme de Valeriano est trĂšs proche de celui qui figure dans le codex Aubin du British Museum, qui date probablement de 1576, d'oĂč son nom alternatif de « manuscrito de 1576 ». Le but et le rĂŽle de la signature de SahagĂșn et du pictogramme Valeriano restent incertains.

L'iconographie

La disposition de Juan Diego et de la Vierge sur le parchemin et leurs attributs physiques sont en partie similaires Ă  une gravure d'Antonio Castro qui orne la deuxiĂšme Ă©dition (posthume) d'une Ɠuvre de Luis Becerra Tanco, publiĂ©e pour la premiĂšre fois au Mexique en 1666 sous le nom d'« Origen milagroso del santuario de Nuestra Señora de Guadalupe » et republiĂ© en Espagne en 1675 sous le nom de « Felicidad de MĂ©xico »[10]. L'iconographie de la Vierge sur le parchemin se caractĂ©rise par l'absence de trois Ă©lĂ©ments qui font depuis toujours partie de l'image:

  • l'aurĂ©ole ou les rayons dorĂ©s qui entourent la Vierge
  • la couronne sur la tĂȘte de la Vierge
  • et l'ange avec un drap pliĂ© Ă  ses pieds.

Les premiers et derniers Ă©lĂ©ments sont encore visibles sur l'image imprimĂ©e sur la tilma (ou le manteau) de Juan Diego dans la basilique Notre-Dame-de-Guadalupe de Mexico, mais la couronne avait disparu en 1895, dans des circonstances qui restent obscures[11]. Ces trois Ă©lĂ©ments sont visibles dans la plus ancienne reprĂ©sentation connue du tilma, peinte Ă  l'huile sur panneau datĂ©e de 1606 et signĂ©e Baltasar de Echave Orio (es)[12]. Une sĂ©rie de marques sur la frange du manteau de la Vierge tombant sur son Ă©paule gauche ont Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©es comme des Ă©toiles mais (comme pour ce qui pourrait ĂȘtre la lune) sont trop rudimentaires pour permettre une identification sĂ»re. À la suite d’une Ă©tude infrarouge et oculaire de la tilma en 1979, Philip Callahan a conclu que la lune, l'ange avec tissu pliĂ©, l'aurĂ©ole et les Ă©toiles, avaient Ă©tĂ© ajoutĂ©es ultĂ©rieurement Ă  l’image originale (sur ce codex). Probablement dans cet ordre, commençant Ă  une date indĂ©terminĂ©e du XVIe siĂšcle et probablement jusqu'au dĂ©but du XVIIe siĂšcle[13].

Historique

Origine du document

Un certain JosĂ© Antonio Vera Olvera a trouvĂ© le parchemin, par hasard, enfermĂ© dans une enveloppe de manille et logĂ© entre les pages d'un ouvrage de dĂ©votion du XIXe siĂšcle en vente sur un marchĂ© du livre d'occasion. Il l'a ensuite transmis Ă  la famille Guerra Vera de QuerĂ©taro qui a rĂ©vĂ©lĂ© son existence Ă  Xavier Escalada en 1995. À l’occasion de la donation officielle du parchemin Ă  l’archevĂȘque de Mexico le , les propriĂ©taires ont demandĂ© qu’il soit connu sous le nom de Codex Escalada en hommage au travail de Xavier Escalada sur l'Ă©tude des apparitions de Guadalupe[4] - [14]. Xavier Escalada est dĂ©cĂ©dĂ© en [15].

Circonstances de sa publication, propriété et emplacement

L'existence du parchemin a Ă©tĂ© rendu publique pour la premiĂšre fois en aoĂ»t 1995 lorsque le pĂšre Escalada, jĂ©suite espagnol et rĂ©sident de longue date au Mexique[16], a annoncĂ© que les propriĂ©taires du parchemin l'avaient portĂ© Ă  son attention tout en lui demandant que leur identitĂ© reste confidentielle[17]. L’annonce initiale se situait presque Ă  mi-chemin entre la bĂ©atification et la canonisation de Juan Diego en 1990 et 2002 respectivement, et le parchemin aidait Ă  dissiper des doutes sur l’historicitĂ© de Juan Diego lui-mĂȘme et sur l’antiquitĂ© de la tradition quant aux apparitions. Avant la dĂ©couverte du parchemin, la premiĂšre rĂ©fĂ©rence documentĂ©e Ă  Juan Diego qui ait survĂ©cu Ă©tait Imagen de la Virgen MarĂ­a de Miguel SĂĄnchez (es), publiĂ©e au Mexique en 1648[18]. NĂ©anmoins, le parchemin ne contient pas de faits nouveaux alors inconnus et relatifs Ă  Juan Diego ou aux apparitions, car son nom d'origine et l'annĂ©e de sa mort Ă©taient dĂ©jĂ  connus via d'autres sources. De mĂȘme le rĂŽle d'Antonio Valeriano dans la promotion du culte de Notre-Dame de Guadalupe Ă©tait dĂ©jĂ  connu (si, de fait, le Nican mopohua lui est bien attribuĂ©, comme cela a toujours Ă©tĂ© le cas, malgrĂ© les rĂ©centes critiques)[19] - [20] - [21] - [17] - [22].

Xavier Escalada a ensuite publié (en 1997) une annexe de 80 pages à son Enciclopedia Guadalupana contenant des photographies du Codex et une présentation de l'étude scientifique sur son authenticité.

Études critiques

Études du document

Parchemin et encre

Le parchemin a Ă©tĂ© confiĂ© par Escalada Ă  une Ă©quipe de 18 experts de diverses disciplines rĂ©unis au Centro de FĂ­sica Aplicada and TecnologĂ­a Avanzada (UNAM) sur le campus de QuerĂ©taro. Cette Ă©quipe Ă©tait coordonnĂ©e par le professeur Victor Manuel Castaño, qui l'a soumis Ă  une sĂ©rie de tests non destructifs pour dĂ©terminer l'Ăąge, l'authenticitĂ© et l'intĂ©gritĂ© des matĂ©riaux. Dans leur rapport du , ils concluaient que le parchemin et les encres correspondaient Ă  une pĂ©riode du XVIe siĂšcle et qu'il y avait suffisamment de preuves pour conclure que le document lui-mĂȘme Ă©tait d'origine du XVIe siĂšcle. Plus de dix ans aprĂšs les tests, Castaño a indiquĂ© que l’équipe avait des contraintes de temps (bien qu’il n'ait donnĂ© aucune indication sur leur origine ou leur urgence). Il a Ă©galement Ă©voquĂ© l'impossibilitĂ© de soumettre l'Ă©chantillon Ă  des tests destructifs empĂȘchant une Ă©valuation concluante, mais il a reconnu que la crĂ©ativitĂ© et l'ingĂ©niositĂ© des membres de l'Ă©quipe (qui travaillaient dans des groupes volontairement isolĂ©s les uns des autres afin de parvenir Ă  des conclusions indĂ©pendantes) avaient suffisamment surmontĂ© ces limitations pour leur permettre d'obtenir les conclusions auxquelles elles sont arrivĂ©es[23].

La signature de SahagĂșn

Une copie de la signature telle qu'elle figure sur le parchemin a Ă©tĂ© envoyĂ©e Ă  Dr. Charles E. Dibble (en), ancien professeur Ă©mĂ©rite d'anthropologie de l'UniversitĂ© d'Utah et l'un des principaux spĂ©cialistes des Ă©tudes de SahagĂșn. Dans une lettre du , ce dernier Ă©crivait: « J'ai reçu une copie du codex 1548. J'ai Ă©tudiĂ© la signature et je crois que c'est la signature de Fra Bernardino de SahagĂșn. Je fonde mes conclusions sur les indications de trois Ă©lĂ©ments : la forme du 'Fray', le 'd' et le 'b'. À mon avis, la signature n'est pas la mĂȘme que, elle n'est pas contemporaine de la date du codex de 1548. Je donnerais la signature dans les annĂ©es 50 ou les annĂ©es 60 »[24]. Dans son rapport du , Don Alfonso M. Santillana RenterĂ­a, chef du Bureau de numĂ©risation et de photographie de la Banque du Mexique Ă  Mexico, a vĂ©rifiĂ© la signature de SahagĂșn en ces termes: « ... la firma cuestionada, atribuida a Fray Bernardino de SahagĂșn, que aparece en el CĂłdice 1548, fue hecha por su puño y letra; por lo tanto es autĂ©ntica. » (La signature en question, attribuĂ©e Ă  Fra Bernardino de SahagĂșn, figurant sur le codex 1548, a Ă©tĂ© faite de sa propre main; elle est donc authentique)[25] - [26]. L'Ă©quipe du professeur Castaño a identifiĂ© l'encre utilisĂ©e pour la signature de SahagĂșn (comme ils l'ont Ă©galement fait pour la date "1548"), cette encre n’est pas identique Ă  celle utilisĂ©e pour le reste du parchemin.

Publication des résultats

Les rĂ©sultats de toutes ces analyses et enquĂȘtes ont Ă©tĂ© publiĂ©s par Escalada en juillet 1997 dans le cinquiĂšme volume (ou appendice)de son Enciclopedia Guadalupana, appendice de 80 pages avec photographies et donnĂ©es techniques[4] - [25] - [26] - [27].

Doutes et suspicions

En 1996 et 1997, le parchemin et la signature de SahagĂșn ont Ă©tĂ© soumis Ă  une analyse technique et critique dont les rĂ©sultats ont tous Ă©tĂ© favorables Ă  l'authenticitĂ© du document[28]. NĂ©anmoins, la stipulation initiale des propriĂ©taires relative Ă  leur anonymat ajoutait une touche de mystĂšre Ă  ce qui Ă©tait dĂ©jĂ  une dĂ©couverte extrĂȘmement fortuite, Ă  la fois en ce qui concerne son calendrier, de la nature et de la quantitĂ© des donnĂ©es historiques dont il semble tĂ©moigner, bien que ce ne soit pas la seule dĂ©couverte de ce type (durant cette pĂ©riode) qui ait contribuĂ© aux Ă©tudes sur l'historicitĂ© de Juan Diego. Le tableau de Baltasar de Echave Orio (es) datĂ© de 1606 a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mentionnĂ© Ă  cet Ă©gard[29].

À cela s’ajoute la dĂ©couverte par Eduardo ChĂĄvez SĂĄnchez en d’une copie (datĂ©e du ) de la traduction originale des Informations juridiques de 1666 (en), jadis connues uniquement par un exemplaire datĂ© de 1737 et publiĂ© pour la premiĂšre fois par Fortino HipĂłlito Vera y Talonia (en) en 1889[30]. En , Ă  la veille de la canonisation de Juan Diego, les propriĂ©taires ont renoncĂ© Ă  leur droit Ă  l'anonymat et, lors d'une cĂ©rĂ©monie publique, ont fait don du parchemin Ă  l'archevĂȘque de Mexico. Depuis lors, il est conservĂ© aux archives historiques de la basilique de Guadalupe[31].

Certains spĂ©cialistes ont trouvĂ© que le mode et le moment de la dĂ©couverte Ă©taient suspects et que la convergence des donnĂ©es sur celle-ci n’était guĂšre miraculeuse. Un Ă©rudit mexicain Ă©minent (Rafael Tena) a rassemblĂ© des Ă©lĂ©ments surprenants qui requiĂšrent des Ă©claircissements et des explications[32] :

  • la provenance : ses commentaires Ă©taient antĂ©rieurs Ă  la publication des informations en 2002
  • l'analyse des matĂ©riaux : Tena a prĂ©conisĂ© des techniques d'investigation destructives malgrĂ© les dimensions exiguĂ«s du document
  • critique d'histoire de l'art, y compris orthographe)
  • la graphologie : Tena, malgrĂ© l'opinion experte de Dibble, Ă©tait d'avis que l'accĂšs Ă  l'original Ă©tait indispensable pour pouvoir attribuer de maniĂšre concluante la signature de SahagĂșn
  • l'historiographie : selon Tena, le codex doit ĂȘtre postĂ©rieur Ă  1573, annĂ©e oĂč Valeriano a Ă©tĂ© nommĂ© juez gobernador de Tenochtitlan, et que la signature de SahagĂșn sur le codex est inconciliable avec son opposition connue au culte (voir le paragraphe suivant)
  • l'analyse linguistique.

Bien que de nombreuses caractĂ©ristiques dĂ©routantes n’aient pas encore Ă©tĂ© expliquĂ©es ou expliquĂ©es en dĂ©tail (y compris les anachronismes prĂ©sumĂ©s qui prĂ©sument que la date 1548 est la date de composition par opposition Ă  la date d’enregistrement), et bien que d’autres tests ne puissent ĂȘtre conçus, aucun critique n’a Ă©tĂ© contestĂ©e[17] - [27] - [10] - [33] :

  • l'intĂ©gritĂ© et l'expertise de ceux qui ont soumis le document Ă  une enquĂȘte
  • la fiabilitĂ© et la cohĂ©rence des tests et des investigations rĂ©ellement effectuĂ©s ou conduits (sous rĂ©serve du non-accĂšs au document original par Dibble)
  • les conclusions tirĂ©es des rĂ©sultats de ces tests et enquĂȘtes

Rafael Tena, entre autres, a affirmĂ© que mĂȘme si la signature de SahagĂșn est authentique, sa prĂ©sence sur un document comme celui-ci constitue une grave incohĂ©rence interne rĂ©sultant de l'hostilitĂ© connue de SahagĂșn Ă  l'Ă©gard du culte de Guadalupe[34]. Bien que SahagĂșn ait effectivement exprimĂ© des rĂ©serves quant au culte dans ses ouvrages historiques, cette critique relativement rĂ©cente s'appuyait sur le fait qu'il considĂ©rait (cette dĂ©votion) comme Ă©tant une application syncrĂ©tiste Ă  l'Ă©pithĂšte Tonantzin (« notre chĂšre mĂšre ») qu'il avait cependant lui-mĂȘme librement utilisĂ©e dans ses propres sermons dĂšs les annĂ©es 1560[35].

Notes et références

  1. C’est dans ce sens que mĂȘme la tilma de Juan Diego est parfois qualifiĂ©e de « codex », comme par exemple dans (en) Jeanette Rodriguez, Our Lady of Guadalupe : Faith and Empowerment among Mexican-American Women, University of Texas Press, , 263 p. (ISBN 978-0-292-78772-8, lire en ligne), p. 39.
  2. Les érudits nahuatl chargés de déchiffrer et de traduire le texte (y compris Miguel León-Portilla, Rafael Tena et Mario Rojas Sånchez) étaient légÚrement en désaccord sur la formulation exacte, mais la portée du texte est claire : pour les variantes, voir Betancourt 2003.
  3. (en) D. A. Brading, Mexican Phoenix : Our Lady of Guadalupe: Image and Tradition Across Five Centuries, Cambridge, Cambridge University Press, , 464 p. (ISBN 978-0-521-53160-3, OCLC 44868981, lire en ligne), p. 117.
  4. Betancourt 2003.
  5. Tena 1999 (un des érudits nahuatl chargé du déchiffrement et de la traduction du texte) disent lire « Cuauhtlatoatzin ».
  6. Brading 2001, p. 345.
  7. (es) GonzĂĄlez FernĂĄndez, F., E. ChĂĄvez SĂĄnchez et J. L. Guerrero Rosado, El encuentro de la Virgen de Guadalupe y Juan Diego, Mexico, Editorial PorrĂșa, , 608 p. (ISBN 978-970-07-3005-9, OCLC 838110321), p. 329-352.
  8. La date de naissance d'Antonio Valeriano est incertaine car son calcul dĂ©pend de la combinaison de diverses probabilitĂ©s quant au moment et Ă  l’ñge auxquels Valeriano a commencĂ© ses Ă©tudes au CollĂšge de Santa Cruz de Tlatelolco (en) et Ă  son Ăąge probable au dĂ©but de sa carriĂšre politique. Karttunen (en) met la date de naissance « au dĂ©but des annĂ©es 1530 » (Karttunen 1997, p. 114), d'autres historiens l'ont mis dans les annĂ©es 1520, par exemple Miguel LeĂłn-Portilla donne une fourchette de 1522-1526 (voir la revue de Tonantzin-Guadalupe d'Eduardo Matos Moctezuma : (es) Patrick Johansson, « RESEÑAS BIBLIOGRÁFICAS », Tonantzin-Guadalupe, vol. 33,‎ , p. 359-374 (lire en ligne, consultĂ© le ). Rodrigo MartĂ­nez Baracs suggĂšre "1524?" (Voir (es) Rodrigo MartĂ­nez Baracs, « De Tepeaquilla a Tepeaca, 1528-1555 », Andes, vol. 17,‎ , p. 370 (ou 24 du PDF) (lire en ligne, consultĂ© le )).
  9. (es) Frances Karttunen, « From Court Yard to the Seat of Government: The Career of Antonio Valeriano, Nahua Colleague of Bernardino de SahagĂșn », Amerindia, nos 19/20,‎ , p. 115-116 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  10. Brading 2001, p. 344.
  11. Brading 2001, p. 304-307, 335.
  12. Discussion et illustration sur Victoria 1994, p. 137 ; voir Brading 2001, p. 105 planche 10 ; ainsi que (en) Donna Pierce, Rogelio Ruiz Gomar, Clara Bargellini, Frederick et Jan Mayer, Painting a New World : Mexican Art and Life, 1521-1821, University of Texas Press, , 327 p. (ISBN 978-0-914738-49-7, lire en ligne), p. 85.
  13. (en) Philip Serna Callahan, « The Tilma under infrared radiation : CARA Studies in Popular Devotion », Guadalupe Studies, Washington D.C, Center for Applied Research in the Apostolate, vol. II, no 3,‎ , p. 6-13, les conclusions Callahan 1981, p. 9,10,13,18 et les hypothĂšses Callahan 1981, p. 19.
  14. (es) « Es verdadera historia lo de la Guadalupana », El Observador, no 544,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ) ; (es) « Confirma cĂłdice el milagro guadalupano », El MĂ©xicano,‎ .
  15. (es) « Muere el padre Xavier Escalada" », Noticieros Televisa,‎ .
  16. Le pÚre Escalada a consacré sa vie à l'étude de la Vierge de Guadalupe et qui préparait alors l'édition de son Enciclopedia Guadalupana.
  17. (es) Alberto Peralta, « El CĂłdice 1548: CrĂ­tica a una supuesta fuente Guadalupana del Siglo XVI », Proyecto Guadalupe,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  18. Brading 2001, p. 55.
  19. Brading 2001, p. 191.
  20. (en) Lisa Sousa, Stafford Poole et James Lockhart, The Story of Guadalupe : Luis Laso De La Vega's Huei Tlamahuicoltica of 1649, Stanford University Press, , 160 p. (ISBN 978-0-8047-3482-0, OCLC 39455844), p. 4-8, 12-19, 43-47.
  21. (en) Stafford Poole, « Did Juan Diego Exist? Questions on the eve of canonization », Commonwealth,‎ .
  22. Traslosheros 2009.
  23. Castaño 2008.
  24. « I have received a copy of codice 1548. I have studied the signature, and I believe it to be the signature of Fray Bernardino de SahagĂșn. I base my conclusions on the indications of three crosses; the form of the 'Fray', the 'd' and the 'b'. In my opinion the signature is not the same as, that is not contemporaneous with the 1548 date of the codice. I would assign the signature to the 50's or the 60's ».
  25. (es) Xavier Escalada, Enciclopedia Guadalupana, vol. 5, Mexico, Enciclopedia Guadalupana, , Apéndice.
  26. (es) Roberto E. Moreno, « Es de SahagĂșn la firma que aparece en el CĂłdice 1548 », Cronica,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  27. (en) Stafford Poole, The Guadalupan Controversies in Mexico, Stanford University Press, , 318 p. (ISBN 978-0-8047-5252-7, OCLC 64427328, lire en ligne), p. 132.
  28. Voir le chapitre sur les Ă©tudes du document.
  29. RetrouvĂ© par l'historien Manuel Ortiz, il a Ă©tĂ© portĂ© Ă  la connaissance du public en novembre 1987 dans le cadre de l'exposition « ImĂĄgenes guadalupanas / Cuatro siglos », qui s'est tenue au « Centro Cultural Arte ContemporĂĄneo de MĂ©xico ». Voir M. Ortiz Vaquero : « Pintura guadalupana: Tres ejemplos in the exhibition catalogue ». (es) JosĂ© JuĂĄrez, Recursos y discursos del arte de pintar, El Colegio de MichoacĂĄn A.C., , p. 212 ; (es) Patricia Barrea Azcon, « La IconografĂ­a de la Virgen de Guadalupe de MĂ©xico en España », Archivo Español de Arte, vol. LXXX, no 318,‎ , p. 177-206, 189 (OCLC 5575813829).
  30. (es) ChĂĄvez SĂĄnchez et Alfonso AlcalĂĄ Alvarado, La Virgen de Guadalupe y Juan Diego en las Informaciones JurĂ­dicas de 1666, EdiciĂłn del Instituto de Estudios TeolĂłgicos e HistĂłricos Guadalupanos, (OCLC 76965983).
  31. (es) Dr. Gustavo Watson Marrón, « Archivo Histórico de la Basílica de Guadalupe », sur Basílica de Guadalupe, /basilica.mxv.mx (consulté le ).
  32. (es) Tena, Rafael, « Algunas consideraciones sobre el llamado 'CĂłdice Guadalupano de 1548' », La BĂșsqueda de Juan Diego,‎ , Ă©ditĂ© comme prĂ©face au livre de OlimĂłn Nolasco 2002.
  33. Pour une liste d'objections : (es) Stafford Poole, « Observaciones acerca la historicidad y beatificaciĂłn de Juan Diego », La BĂșsqueda de Juan Diego,‎ , appendice du livre ; il conjecture qu'il est « trĂšs probablement un faux cru du XIXe siĂšcle » : Poole 2002.
  34. Peralta 2003 citant le livre 11 « Historia General de las Cosas de la Nueva España » de SahagĂșn.
  35. (en) Louise M. Burkhart, Before Guadalupe : the Virgin Mary in early colonial Nahuatl literature, Albany, University at Albany, Institute for mesoamerican studies, coll. « IMS Monograph », , 173 p. (ISBN 978-0-942041-21-7, OCLC 469280138, lire en ligne), p. 11.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

    Sites Pro-authentique
    http://luxdomini.net
    http://www.virgendeguadalupe.org.mx/
    Sites Sceptiques
    http://www.proyectoguadalupe.com/

    Bibliographie

    • (es) Manuel Betancourt, « CĂłdice 1548 », BoletĂ­n Guadalupano, no 35,‎ , p. 5-7.
    • (en) D. A. Brading, Mexican Phoenix : Our Lady of Guadalupe: Image and Tradition Across Five Centuries, Cambridge, Cambridge University Press, , 464 p. (ISBN 978-0-521-53160-3, OCLC 44868981, lire en ligne).
    • (en) Louise M. Burkhart, Before Guadalupe : the Virgin Mary in early colonial Nahuatl literature, Albany, University at Albany, Institute for mesoamerican studies, coll. « IMS Monograph », , 173 p. (ISBN 978-0-942041-21-7, OCLC 469280138, lire en ligne).
    • (en) Philip Serna Callahan, « The Tilma under infrared radiation : CARA Studies in Popular Devotion », Guadalupe Studies, Washington D.C, Center for Applied Research in the Apostolate, vol. II, no 3,‎ .
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