Accueil🇫🇷Chercher

Climat de la Nouvelle-Calédonie

Le climat de Nouvelle-CalĂ©donie est tropical, tempĂ©rĂ© par l'influence ocĂ©anique et influencĂ© pĂ©riodiquement par les phĂ©nomènes El Niña, avec des vents dominants Ă  l'est et au sud-est (les alizĂ©s). Il comprend des tempĂ©ratures relativement chaudes (la moyenne des tempĂ©ratures Ă©tablie sur 12 mois pour la pĂ©riode 1952-1965 est d'environ 23,2 °C, avec un pic infĂ©rieur Ă  22,3 °C en 1965 et supĂ©rieur Ă  25 °C en 1998[1]) et une humiditĂ© assez forte (la moyenne annuelle du taux d'humiditĂ© de l'air oscillant entre 73 et 81 %)[2].

Photographie satellite de la Nouvelle-Calédonie.

Saisons

L'année est divisée en deux saisons séparées par deux inter-saisons, déterminées par la position de la zone de convergence intertropicale (ZCIT) et l'importance de l'anticyclone de l'île de Pâques :

Le cyclone Erica de 2003.
  • l’étĂ© austral, saison chaude et humide, ou encore « saison des cyclones », appelĂ©e localement « saison chaude », de mi-novembre Ă  mi-avril, est caractĂ©risĂ©e par des tempĂ©ratures maximales de 28 °C Ă  32 °C, mais pouvant aisĂ©ment dĂ©passer les 30 °C (la plus forte tempĂ©rature jamais enregistrĂ©e Ă©tant ainsi de 39,1 °C Ă  BourakĂ©, sur la commune de Boulouparis, le ) et un fort taux d'humiditĂ©. Les mois les plus chauds de l'annĂ©e sont janvier et fĂ©vrier, avec des tempĂ©ratures moyennes entre 24 et 29 °C, et le plus pluvieux est mars, avec des prĂ©cipitations moyennes de 168,3 mm[3]. Sur la cĂ´te est, nettement plus humide, janvier est en gĂ©nĂ©ral le mois le plus humide. Durant cette saison, les journĂ©es se caractĂ©risent gĂ©nĂ©ralement par un grand soleil dès le matin, qui peut ĂŞtre suivi d’une averse tropicale sur le coup de midi, puis le soleil reviendra l'après-midi. La ZCIT Ă©tant dans l'hĂ©misphère sud, de nombreux cyclones ou dĂ©pressions tropicaux se succèdent Ă  cette pĂ©riode, particulièrement en fin fĂ©vrier et tout le mois de mars et peuvent parfois ĂŞtre violents. Ainsi, lors du cyclone Erica, qui a frappĂ© la Nouvelle-CalĂ©donie les 13 et , le Territoire a connu des records de vents et de pressions minimales (tous enregistrĂ©s Ă  la pointe de Vavouto, au sud de Voh, le ), soit un vent de 166 km/h en moyenne sur 10 minutes, avec des rafales de 234 km/h et une pression de 952,3 hPa[4]. Ce cyclone a alors fait deux morts, dont un indirect, près de 3000 sans-abris momentanĂ©s et des dĂ©gâts matĂ©riels estimĂ©s Ă  5,692 milliards de Francs Pacifique (47,7 millions d'euros environ)
  • une première saison de transition, de mi-avril Ă  mi-mai, « l'automne calĂ©donien »avec une diminution du nombre de basses pressions, des prĂ©cipitations et des tempĂ©ratures, ponctuĂ©es des dernières grandes journĂ©es ensoleillĂ©es.
  • l'hiver austral, saison fraĂ®che, de mi-mai Ă  mi-septembre, localement appelĂ©e « saison fraĂ®che », quelquefois « saison froide », autant pour ses tempĂ©ratures que pour sa pluviomĂ©trie, la ZCIT Ă©tant alors dans l'hĂ©misphère nord et le Territoire Ă©tant sous l'influence des perturbations d'origine polaire qui remontent la mer de Tasman et qui amènent des « coups d'ouest » (vents froids et forts d'ouest, entraĂ®nant des phases d'importantes prĂ©cipitations sur la cĂ´te ouest de la Grande Terre). Les tempĂ©ratures oscillent gĂ©nĂ©ralement entre 15 °C et 25 °C, avec toutefois des minimales pouvant descendre en dessous des 15 °C en altitude (le record de la tempĂ©rature la plus basse enregistrĂ©e en Nouvelle-CalĂ©donie est de 2,3 °C Ă  Bourail le [4]). Les mois les plus froid de l'annĂ©e sont en gĂ©nĂ©ral les mois de juillet et d'aoĂ»t, avec des tempĂ©ratures moyennes entre 17 et 24 °C[3], avec parfois des minimales de 15 °C, voir en dessous. Si la pluviomĂ©trie y est moins forte que l'Ă©tĂ©, le ciel est souvent nuageux et couvert.
  • la deuxième saison de transition, ou saison sèche, de mi-septembre Ă  mi-novembre, le « printemps calĂ©donien »est influencĂ©e par l’anticyclone de l'Ă®le de Pâques qui atteint son Ă©tendue maximale, faisant remonter les tempĂ©ratures (qui oscillent entre 18 et 26 °C) et protĂ©geant l'archipel des perturbations polaires. Cela se traduit par des alizĂ©s largement dominants et de très faibles prĂ©cipitations, le mois le plus sec Ă©tant octobre avec des prĂ©cipitations moyennes de 60,5 mm[3]. De nombreux « feux de brousse » et incendies se dĂ©clenchent gĂ©nĂ©ralement Ă  cette Ă©poque de l'annĂ©e. Notamment, entre fin dĂ©cembre 2005 et dĂ©but janvier 2006, un vaste incendie commencĂ© Ă  La CoulĂ©e, zone limitrophe de l'agglomĂ©ration du Grand NoumĂ©a, a ravagĂ© plus de 4 500 hectares de forĂŞt sèche et de maquis minier, deux Ă©cosystèmes connus pour leur richesse en biodiversitĂ©[5]. C'est une très jolie saison, marquant la fleuraison de nombreux arbres et plantes.

Ă€ cela il faut ajouter les facteurs locaux, notamment la prĂ©sence de la Grande Terre qui protège des vents dominants et donc des prĂ©cipitations principales la cĂ´te ouest, qui est en revanche la plus exposĂ©e aux « coups d'ouest », vents forts et froids de la mer de Tasman durant la saison sèche. Ainsi, Ă  NoumĂ©a par exemple le mois le plus pluvieux n'est pas janvier mais mars (134,6 mm) suivi de juillet (128,7 mm)[6]. Quoi qu'il en soit, les prĂ©cipitations ne dĂ©passent que rarement les 200 mm par mois. En revanche, la cĂ´te est et les ĂŽles LoyautĂ©, directement exposĂ©es aux vents dominants, ont une pluviomĂ©trie beaucoup plus forte : elle dĂ©passe en moyenne les 350 mm par mois de janvier Ă  mars Ă  PoindimiĂ© (avec des pointes Ă  400 mm en janvier et en mars)[7].

Il y a en moyenne entre 2500 h et 2800 h d'ensoleillement par an en Nouvelle-Calédonie[8].

Mais au-delà de ces données globales, il existe d'importantes différences régionales qui donnent naissance aux différents paysages de la Nouvelle-Calédonie.

Cyclones

  • 1951, Claudette,
  • 1959, BĂ©atrice,
  • 1969, Coleen,
  • 1975, Alison,
  • 1981, Cliff,
  • 1981, Gyan (en),
  • 1988, Anne (en),
  • 1989, Harry,
  • 1992, Esau (en),
  • 1992, Fran (en),
  • 1994, ThĂ©odore,
  • 1996, Beti,
  • 1997, Drena (en),
  • 1998, Yali (en),
  • 1999, Frank (en),
  • 2003, Erica,
  • 2017, Cook
  • 2021, Niran
  • 2021, Ruby

Climats locaux

Nouméa

Protégée en partie des vents dominants (sud-est : les alizés tropicaux) par sa situation sur la côte Ouest de la Grande Terre, elle dispose également d'une rade profonde à laquelle l'accès se fait par l'une des plus grandes passes dans le récif corallien.

Du fait de cette situation et du climat tropical, elle bĂ©nĂ©ficie d'une exposition au Soleil importante, avec une durĂ©e d'ensoleillement normale annuelle de 2 484,3 heures pour la pĂ©riode 1991-2010[9]. C'est l'une des plus fortes de Nouvelle-CalĂ©donie et d'un territoire français, infĂ©rieure Ă  celles mesurĂ©es sur le littoral mĂ©diterranĂ©en mais Ă©quivalentes Ă  celles de plusieurs dĂ©partements du Midi de la France telles que l'Ardèche, la DrĂ´me ou les Alpes-de-Haute-Provence[10]. C'est Ă©galement Ă  NoumĂ©a que le rayonnement quotidien le plus fort de l'Ă®le a Ă©tĂ© atteint en 2006 avec 3 177 J/cm2 le 14 janvier[11]. Le flux solaire maximal quotidien dĂ©passe les 1 130 W/m2 en dĂ©but d'annĂ©e[12].

Plusieurs autres caractĂ©ristiques du climat tropical se retrouvent tempĂ©rĂ©es par les influences ocĂ©aniques et la protection des vents dominants : ce n'est pas lĂ  que s'enregistrent les plus fortes tempĂ©ratures minimales ou maximales, ni les plus fortes prĂ©cipitations de Nouvelle-CalĂ©donie. Ainsi, la moyenne des prĂ©cipitations Ă  l'annĂ©e (basĂ©e sur la pĂ©riode 1981-2010) est de 1 070 mm[9] (comparativement aux 1 674,8 mm de moyenne annuelle pour la mĂŞme pĂ©riode pour la station de Wanaham Ă  Lifou aux ĂŽles LoyautĂ©)[13], les mois les plus pluvieux (plus de 100 mm en moyenne) Ă©tant janvier, fĂ©vrier, mars et dans une moindre mesure avril (la « pĂ©riode des cyclones » durant la saison chaude) ainsi que, de façon plus limitĂ©e, mai et juin (pĂ©riode des pluies durant la saison fraĂ®che), selon MĂ©tĂ©o-France[9]. La tempĂ©rature maximale moyenne (toujours calculĂ©e Ă  partir des donnĂ©es enregistrĂ©es entre 1981 et 2010) est de 26,6 °C, avoisinant les 30 °C durant la saison chaude de dĂ©cembre Ă  mars (le mois le plus chaud est fĂ©vrier) et redescendant entre 23 °C et 25 °C durant la saison fraĂ®che de juin Ă  septembre. La minimale moyenne pour sa part est de 20,5 °C, presque toujours supĂ©rieure Ă  23 °C durant la saison chaude et descendant jusqu'Ă  17 °C durant les mois de saison fraĂ®che (les plus frais Ă©tant juillet et aoĂ»t), toujours selon MĂ©tĂ©o-France. Les records de tempĂ©rature enregistrĂ©s Ă  NoumĂ©a ont Ă©tĂ© de 36,8 °C pour les maximales et 12,2 °C pour les minimales[9].

Relevé météorologique de Nouméa-altitude : 69 m-latitude: 22° 17'S
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 23,2 23,4 22,8 21,4 19,8 18,5 17,2 17,2 17,7 19,2 20,7 21,9 20,2
Température moyenne (°C) 26,3 26,5 25,6 24,1 22,5 21,1 19,9 20 20,8 22,4 23,9 25 23,1
Température maximale moyenne (°C) 29,4 29,6 28,5 26,9 25,2 23,7 22,6 22,8 23,8 25,5 27 28,2 26
PrĂ©cipitations (mm) 112,9 123,1 134,6 110,5 90,6 128,7 73 70,1 39,2 53,2 62,9 72,7 1 071,5
Diagramme des précipitations et températures mensuelles moyennes de Nouméa.
Vue sur les quartiers Sud de Nouméa depuis le sommet du Ouen Toro.

Le dernier en date à avoir fortement touché la ville, Erica en 2003, a provoqué des dégâts importants du fait de la puissance de ses vents et de son accélération subite qui a pris de court les météorologues ainsi que les autorités : à Nouméa, plusieurs arbres ont été arrachés, à quoi se sont ajoutés de nombreux dégâts matériels (une demi-lune datant de la Seconde Guerre mondiale a été balayée, le toit de l'université s'est envolé, etc.), 230 personnes ont dû être accueillies dans trois centres d'hébergement (Nouville, Anse Vata et Rivière-Salée), mais aucune perte humaine ne fut à déplorer sur Nouméa (le bilan humain sur l'ensemble du territoire s'élevant à deux morts à quoi s'ajoute la mort d'un agent d'électricité après le cyclone lors de travaux de rétablissement de l'énergie sur le réseau). De plus, Nouméa fut la seule commune du Territoire à ne pas souffrir d'une coupure en eau potable. En revanche, de nombreux voiliers de plaisance, mouillés dans les différentes baies de Nouméa, furent échoués du fait des vents violents et de la forte houle sur les digues du port[15].

Koumac

ĂŽlot Kendec dans le lagon de Koumac

La Nouvelle-CalĂ©donie est marquĂ©e par un climat tropical ocĂ©anique Ă  deux saisons (une saison chaude et une saison fraĂ®che). Toutefois, du fait de son relief, des nuances sont observĂ©es entre la cĂ´te est (humide) et la cĂ´te ouest (sèche) oĂą se situe Koumac. Les prĂ©cipitations Ă  Koumac sont ainsi très faibles (997 mm d'eau en 2010), avec ensoleillement très Ă©levĂ©. La tempĂ©rature moyenne annuelle est de 20,5 °C (en 2010) : 15 °C est la tempĂ©rature moyenne la plus basse (en aoĂ»t 2011), 31 °C est la plus Ă©levĂ©e (moyenne de dĂ©cembre 2010), avec des pics atteignant les 34 °C.

Le village dispose d'un centre automatisé de Méteo France Nouvelle-Calédonie qui prélève automatiquement les mesures.

Marina de Pandop

Bourail

Relevé météorologique de Bourail
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 20,7 21,5 21 18,9 16,4 14,9 13 13 13,5 15,3 17,4 19,5 17,1
Température moyenne (°C) 26,2 26,6 25,9 24,2 21,9 20,4 18,9 19,1 20,4 22,1 23,6 25,4 22,9
Température maximale moyenne (°C) 31,7 31,8 30,8 29,6 27,5 25,8 24,8 25,2 23,8 27,3 29 29,9 28,7
PrĂ©cipitations (mm) 175,3 179,7 205,3 104,3 80,7 90,4 64,9 64,4 36 46 76,5 117,1 1 240,6
Nombre de jours avec précipitations 11,1 12,5 12,9 9 7,5 8,7 7,2 7 4,4 4,3 7,7 9 101,3

Le record de la température la plus basse enregistrée en Nouvelle-Calédonie est de 2,3 °C à Bourail le [17].

Notes et références

  1. [PDF] J-L. Maitrepierre, « Impact du réchauffement global en Nouvelle-Calédonie », Météo France, 2006.
  2. [PDF] Fiche sur le climat, institut de la statistique et des études économiques Nouvelle-Calédonie (ISEE).
  3. Données météorologiques moyennes pour la Nouvelle-Calédonie données par meteo.msn.com.
  4. Quelques records météorologiques, Météo France.
  5. « Sur les terrains incendiés de la Coulée », Mocamana
  6. (en) Données météorologiques moyennes pour Nouméa sur le site climate-charts
  7. (en) Données météorologiques moyennes pour Poindimié sur le site en.allmetsat.com
  8. [PDF] Climat, institut de la statistique et des études économiques Nouvelle-Calédonie (ISEE)..
  9. Données climatiques de la station de Nouméa, site officiel de Météo France, consulté le 27 juillet 2017
  10. « Les villes les plus ensoleillées de France en 2016 », L'Internaute.com, p. 47 et suiv.
  11. « Présentation de l'environnement calédonien sur le site de la DASS de Nouvelle-Calédonie. »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  12. Tableaux sur l'ensoleillement de Nouméa sur le site ptaff.ca
  13. Données climatiques de la station de Nouméa, site officiel de Météo France, consulté le 27 juillet 2017
  14. Service de la météorologie de la Nouvelle-Calédonie, « Nouméa » [PDF], Fiche climatologique 1981-2010, sur http://www.meteo.nc/, Météo-France, (consulté le ).
  15. Page consacrée au cyclone Erica sur le site des sapeurs pompiers.
  16. Service de la météorologie de la Nouvelle-Calédonie, « Bourail » [PDF], Fiche climatologique 1981-2010, sur http://www.meteo.nc/, Météo-France, (consulté le ).
  17. Service de la météorologie de la Nouvelle-Calédonie, « Climat en Nouvelle-Calédonie », sur http://www.meteo.nc/, Météo-France, (version du 3 décembre 2010 sur Internet Archive).
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.