Claude Rifat
Claude Rifat, né au Caire le à 13h30 au 23, rue Mahmoud Amine dans le quartier de Doukki, mort à Tokyo le , est un biologiste français, psychonaute, activiste politique, écrivain et chercheur. Ses travaux incluent certaines recherches sur le GHB, notamment sur les effets antidépresseur et sociabilisant de cette molécule. La première exportation de plants et de graines de Mitragyna speciosa à l'extérieur de la Thaïlande lui est attribuée. Ces échantillons sont la source de la grande majorité des plants de Kratom actuellement disponibles à l'extérieur de la Thaïlande.
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Biographie
Sa petite enfance a été marquée par un événement dont il portera les stigmates toute sa vie. En effet, son père était encore étudiant en médecine et dépendait d'une bourse octroyée par son père. Sa mère a dû trouver un emploi pour subvenir aux besoins de la famille car son beau-père ne subventionnait que son fils, probablement car il trouvait que ce mariage avait été trop rapide (les conjoints avaient à peine 20 ans) et mettait en danger le succès des études de son fils. De plus il s'agissait d'un mariage entre un égyptien musulman et une chrétienne française. Sa mère s'est engagée comme vendeuse et le bébé s'est retrouvé seul à la maison pendant les premiers mois de sa vie: ses parents étant trop jeunes pour se rendre compte de l'effet dévastateur que cela pouvait avoir sur lui. Et effet dévastateur il y a eu! Claude a toujours souffert de cet "abandon" et cela a probablement pollué ses relations avec certaines des femmes qu'il a connues. Son enfance est devenue plus normale lorsqu'il a eu 1-2 ans car son père ayant fini ses études, a commencé à travailler. D'abord pour le gouvernement égyptien dans le cadre d'un poste sanitaire de quartier, puis il s'est expatrié en Arabie Saoudite qui engageait beaucoup de personnel. Claude a rejoint son père avec sa mère en Arabie alors qu'il avait 2 ans. Il n'a pas quitté la maison familiale puisqu'il n'y avait bien entendu ni crèche, ni garderie, ni même d'école autre que coranique à cette époque en Arabie. Il est donc resté à la maison jusqu'à ce que le divorce de ses parents l'amène à suivre sa mère en Suisse. Il avait alors 8 ans, sa mère lui ayant appris les rudiments de lecture et d'écriture. À Genève Claude a été placé en école privée à l'École Internationale où il a obtenu un baccalauréat français. Il est entré à l'Université de Genève pour poursuivre des études de Biologie mais il a refusé de se présenter aux examens des autres disciplines nécessaires pour réussir le diplôme, notamment aux examens de physique et de chimie, ce qui l'a exclu de l'université. Il a fait quelques travaux au Jardin Botanique ou au Muséum d'Histoire Naturelle de Genève (assistant, classification...) ou d'enseignement avant de partir pour Tahiti où il pensait s'installer, mais où il a trouvé le climat beaucoup trop chaud et humide à son goût. Il a ensuite passé pas mal de temps en Thaïlande avant de s'installer au Japon.
Les personnages du rêve
La question de l'identité du rêveur et des rapports entre les consciences, éveillée et onirique, se manifestent au travers des personnages de rêve. Selon Claude Rifat[1], le Moi que nous connaissons n'est qu'un représentant d'une multitude d'autres moi à l'intérieur de notre "endoréalité". Le Moi habituel se distingue des autres en raison d'une plus forte capacité volitive. Cette capacité, selon cet auteur, est en rapport avec un métabolisme préférentiel, activé dans le cortex préfrontal. Étant donné l'utilisation préférentielle et dominante du Moi sur cette région, cela explique la préeminence du Moi à l'état de veille. Pendant le rêve, cette région étant moins impliquée (son métabolisme étant réduit), les êtres oniriques ressurgissent des zones de "bas-métabolismes". Il existe des exceptions à la prédominance du cortex préfrontal à l'état de veille, il s'agit : des personnalités multiples, chez les "schizophrènes en chronicité", dans le cadre des lobotomies chirurgicales, où il existe une modification dans l'intégrité entre le cortex frontal et les structures plus profondes (structures limbiques). À l'inverse, le processus de la "raison" se trouve amplifié sous l'effet de substances tels que la psilocine et la kétamine, qui induisent une "hyperfrontalité". Les êtres oniriques ne seraient que "des hybrides entre notre Moi et les représentations stockées que nous avons des autres dans notre mémoire", ainsi que nos moi propres, "stockés depuis notre enfance". Ce "continuum des Moi" reflète l'organisation en corail de notre mémoire, où chacun des moi ressemblerait à un polype du corail. Pendant le rêve, ces moi, à faible capacité volitive, utiliseraient les mêmes structures cérébrales que le Moi à l'état de veille, notamment le cortex moteur et les structures cérébrales impliquées dans la mémorisation. Ceci permettrait de comprendre que notre individualité n'est qu'un leurre, que nous sommes essentiellement les autres[2] et que notre Moi cohabite en fait avec d'autres moi.
Articles et livres
Outre les nombreux articles publiés par Claude, dont l'essentiel se trouve sur shaman-australis.com , Claude a participé à la rédaction de livres, notamment avec le souverainiste français Charles-Xavier Durand dans La nouvelle guerre contre l'intelligence[3].
Claude Rifat a également fait un travail considérable sur le rêve et le rêve conscient, et on lui doit quelques articles dans ce domaine[4] - [5].
Liens externes
Notes et références
- Claude Rifat, « Les Etres oniriques : le continuum des Moi », in Rêver, no 3 Ed. Ea-Anahita, (ISSN 1278-5458).
- Henri Laborit
- La nouvelle guerre contre l'intelligence, Charles-Xavier Durand, Claude Rifat, éd. François-Xavier de Guibert, 3 tomes, décembre 2001, (ISBN 9782868397348)
- Les êtres oniriques : le continuum des Moi, Claude Rifat dans Rêver n°3 Ed. Ea-Anahita ISSN 1278-5458
- Des motifs de pixélisation, de la mémoire et des phénomènes oniriques, Claude Rifat, Agressologie, 1981, 22, 6 : 231-240, ISSN 0002-1148