Classe Arrogante
La classe Arrogante est la troisième classe de batteries flottantes construites en France pour la Marine française, dans les années 1860. Conçues pour renforcer les défenses côtières françaises, leur mise en chantier est influencée par les évènements de la guerre de Sécession.
Classe Arrogante | |
Maquette de l'Arrogante. | |
Caractéristiques techniques | |
---|---|
Type | Batterie flottante |
Longueur | 44 m[1] |
Maître-bau | 14,75 m |
Tirant d'eau | 2,70 m |
Déplacement | 1 514 tonnes |
Propulsion | 2 hélices 2 machines Schneider |
Puissance | 2 x 150 ch |
Vitesse | 7 nœuds (13 km/h) |
Caractéristiques militaires | |
Blindage | Ceinture : 12 cm Batterie : 11 cm Pont = 1 cm |
Armement | 1866 : 9 canons de 16 cm 1867 : 4 canons de 19 cm 2 canons de 16 cm |
Autres caractéristiques | |
Équipage | 190 hommes |
Histoire | |
Architecte | Lemoine |
Constructeurs | Chantiers Goüin (Nantes) |
A servi dans | Marine nationale |
Période de construction |
1861-1864[2] |
Période de service | 1865-1884[3] |
Navires construits | 3 |
Navires démolis | 3 |
Genèse et conception
En 1853, éclate la guerre de Crimée, qui va montrer la nécessité de construire des batteries flottantes. En 1854 Pierre Armand Guieysse conçoit des plans d'une telle installation qui va former la classe Dévastation. 10 unités sont commandées le [4], 5 sont construites et trois d'entre elles sont remorquées vers la mer Noire où elles participent avec succès à la bataille de Kinbourn, le . Elles réduisent le fort russe au silence en quelques heures, et la plupart des boulets ennemis ricochent sur leur cuirassé, sauf un qui passera par un panneau tuant deux marins[5]. Leur efficacité n'étant plus à démontrer, les évènements de la guerre de Sécession vont alors accélérer la construction de telles batteries cette fois destinées à défendre les côtes françaises[1].
La construction de trois nouvelles batteries côtières est lancée à Nantes en 1861, aux chantiers Goüin. Ce sont les premières à être construites entièrement en fer, le Conseil des travaux ayant validé le concept le . D'un déplacement de 1 514 tonnes, elles disposent de deux hélices mues par deux moteurs de 150 chevaux, leur permettant une vitesse maximale de 7 nœuds (13 kilomètres par heure), soit autant que les Palestro. Longues de 44 mètres, larges de 14,75 mètres et dotées d'un faible tirant d'eau de 2,70 mètres, elles sont armées de 9 canons de 16 cm lors de leur armement en 1866, puis armées de 4 canons de 19 cm et de 2 canons de 16 cm l'année suivante. Elles sont manœuvrées par un équipage de 190 hommes[1].
Unités
Nom | Chantier[6] - [2] | Quille | Lancement | Mise en service | Destin |
---|---|---|---|---|---|
Arrogante | Chantiers Goüin (Nantes) | Rayée des listes en 1881 | |||
Implacable | Rayée des listes en 1884 | ||||
Opiniâtre | Rayée des listes en 1885 |
Histoire
Les trois batteries flottantes sont lancées à Nantes en 1864. L'Arrogante arme pour essais en 1865 à Lorient avant d'y être mise en réserve. En 1867 elle fait des essais de canons de 24 cm, et en 1870 elle rejoint Brest pour participer à la défense de la rade, avant d'être désarmée le . Réarmée en 1876 elle rejoint Toulon, avant de devenir l'annexe du Souverain (en), puis bâtiment d'école de canonnage. Le , la batterie est jetée à la côte par un coup de vent, et s'échoue sur la plage de la Badine (presqu'île de Giens), provoquant la mort de 50 marins[7]. Renflouée en mai, elle est désarmée avant d'être condamnée en 1881[8].
L'Implacable quant à elle arme pour essais dès 1864. En 1872 elle devient l'annexe du navire-école de canonnage Louis XIV (en), avant d'être mise en réserve en 1877. Réarmée brièvement en 1878, la batterie flottante est mise en réserve le et sert comme annexe de l'école des mécaniciens[8]. Rayée en 1884, elle sert encore de ponton de réglage des torpilles en 1908[2].
L'Opiniâtre arme pour essais en 1865 à Nantes puis à Lorient avant d'être placée en réserve. Elle réarme en 1867 et rallie Brest, puis encore en 1870 avant de rallier Cherbourg. Elle est désarmée en et condamnée en 1885 et sert de caserne de défense mobile jusqu'en 1900. Elle est vendue pour démolition en 1912[2].
Notes et références
- Gille 1999, p. 16.
- Clouet 2017.
- Gille 1999, p. 15.
- Gille 1999, p. 13.
- Gille 1999, p. 14.
- Gille 1999, p. 12.
- « Correspondance du capitaine du Souverain au Dr Léon Emile Vidal », Hyères,
- Gille 1999, p. 51.
Bibliographie
- Éric Gille, Cent ans de cuirassés français, Nantes, Marines éditions, , 160 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-909675-50-5, présentation en ligne)
- Paul Dislère, La marine cuirassée, Gauthier-Villars, , 237 p. (lire en ligne)
- (en) Roger Chesneau et Eugène M. Koleśnik, Conway's All the World's Fighting Ships (1860-1905), [détail de l’édition]
- (en) James Phinney III Baxter, The Introduction of the Ironclad Warship, Harvard University Press, (lire en ligne)
- (en) Jack Greene et Alessandro Massignani, Ironclads at War : The Origin and Development of the Armored Warship, 1854–1891, Pennsylvania, Da Capo Press, , 423 p. (ISBN 0-938289-58-6)
- Dyson, « La catastrophe de « l'Arrogante » », Le Monde illustré, no 1148, (lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Alain Clouet, « La flotte de Napoléon III : Batteries flottantes »,
- « L'Arrogante : le naufrage à La Capte », sur arevpam.org (consulté le )