Claire Deschênes

Alors qu'elle étudiait dans un programme de cégep, le père de Claire Deschênes décéde et sa mère reçoit un diagnostic de sclérose en plaques[2]. Elle fait deux ans au cégep en psychologie, avant de prendre un an de congé pour prendre soin de sa mère, puis termine son cégep avec une année en mathématiques, physique et biologie[2]. Pendant ses études de premier cycle à l'université Laval, elle se spécialise en génie mécanique, citant comme raison d'aller en sciences le désir d'avoir une carrière stable, car elle pourrait devoir un jour aider les membres de sa famille[2].

Elle est la seule femme de sa cohorte en génie mécanique[3]. Après l'obtention de son baccalauréat en 1977, elle travaille par la suite deux ans à Hydro-Québec comme ingénieure junior, où elle se fait connaissance avec le domaine des turbines[3]. Elle entâme par la suite une maîtrise en analyse numérique des écoulements dans labyrinthes des roues de turbines hydrauliques[3]. Muni d'une bourse d'études de l'Université Laval lui garantissant un emploi à son retour[3], elle poursuit des études doctorales en mécanique des fluides numérique à l'Institut polytechnique de Grenoble, dont elle obtient un diplôme de doctorat en 1990[4].

À son retour au Québec, elle devient la première professeure d'ingénierie de l'histoire de la Faculté des sciences et de génie de l'Université Laval[3].

Claire Deschênes fonde le Laboratoire de Machines Hydrauliques (LAMH) en 1989, un centre de recherche sur les turbines hydrauliques[5].En 2007, Deschênes créé le Consortium en machines hydrauliques, une collaboration université-industrie, comprenant Hydro-Québec et Ressources naturelles Canada, afin de mener des recherches sur les turbines hydrauliques de grande puissance. Le Consortium reçoit le soutien de l'industrie et de subventions fédérales (dont celles de la Fondation canadienne pour l'innovation (en) (FCI) et des subventions de recherche et développement collaboratif du CRSNG) afin d'acheter de l'équipement pour mener des recherches en collaboration, tel que l'analyse numérique des modèles d'écoulement des turbines en 3D, ou l'étude des facteurs qui influent sur la durabilité des turbines à faible charge. Les découvertes de Deschênes ont conduit à une meilleure compréhension des turbines et de la technologie hydroélectrique[5].

Claire Deschênes est l'une des cinq scientifiques nommés par le CRSNG pour diriger les chaires régionales CRSNG/Alcan vouées aux femmes en sciences et en génie. Elle occupe ce poste de 1997 à 2006[5]. Elle cofonde trois organismes à but non lucratif pour encourager et promouvoir la présence des femmes en sciences et en génie: l'Association de la Francophonie à propos des Femmes en Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques (AFFESTIM),l'International Network for Women Engineers and Scientists (INWES) et l'INWES Education and Research Institute[5].

Galon des officiers de l'Ordre du Canada

• 2020 Prix Lionel-Boulet, première femme à recevoir ce prix[6]
• 2019 Nommée membre de l'Ordre du Canada pour « sa contribution à la recherche et à l’enseignement en génie mécanique et pour sa promotion remarquable des femmes en sciences et ingénierie »[1]
• 2019 Docteure honoris causa en génie de l'Université de Sherbrooke pour son travail sur les machines hydrauliques et sa promotion des sciences et du génie auprès des femmes[4]
• 2016 Doctorat honorifique de l'Université d'Ottawa afin de souligner le caractère exceptionnel de sa contribution au domaine de recherche sur les turbines hydrauliques[7]
• 2016, Lauréat Le Soleil/Radio-Canada en « Science et recherche »[8]

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