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Clément de Laage

Clément de Laage (1724 † 1794), seigneur de Bellefaye, conseiller secrétaire du roi près la cour des aides de Paris, en 1752, receveur général des domaines et bois de la généralité d’Orléans, fermier général en 1762, doyen des fermiers généraux sous la Révolution[1], a été condamné à mort par jugement du 19 floréal an II (), puis guillotiné le jour même, à Paris, sur la place publique de la Révolution[2].

Clément de Laage
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Famille
Père
HĂ©lie de Laage (d)
Mère
Marie Madeleine Roffay (d)
Enfants
Marie Clémentine de Laage de Bellefaye (d)
Anne du Ruey (d)
Autres informations
Propriétaire de
Château de Bry, château de Beauregard (d), château de Bellefaye
Membre de

Biographie

Clément de Laage de Bellefaye est né à Saintes[2] l’an 1724.

Il est le 10e enfant de l'union entre Marie Madeleine de Roffay et Élie Jacques de Laage. Son père est conseiller du Roi, receveur des tailles de Poitiers, (né le à Jonzac)[Note 1] - [3].

ClĂ©ment de Laage naĂ®t au dĂ©but du règne de Louis XV. Ă€ l’âge de 30 ans, il est nommĂ© receveur des domaines de la gĂ©nĂ©ralitĂ© d’OrlĂ©ans. En 1752, ClĂ©ment dĂ©missionne de sa charge de receveur des tailles d’OrlĂ©ans en faveur de son frère JĂ©rĂ´me, le 7e enfant. Il est nommĂ© receveur des domaines et bois d’OrlĂ©ans, puis secrĂ©taire du Roi Ă  la Cour des aides et enfin lieutenant des chasses de la capitainerie et DuchĂ© d’OrlĂ©ans. Bien en cour, il Ă©pouse Marie-Madeleine ThĂ©rèse de Heere dans les salons de la marquise de Pompadour, au château de Versailles, le .

Durant cette période, Clément de Laage se lie d’une grande amitié avec son cousin Étienne de Silhouette (éphémère Contrôleur général des finances et Ministre d'État en 1759) qui le rendra plus tard légataire universel.

Aidé par ses relations dans le domaine de la finance, et notamment par Étienne de Silhouette, Clément de Laage acheta une charge de fermier général.

Il s’installe à Paris en 1763. En 1763, au moment où Clément de Laage est nommé fermier général, la situation politique de la France est bien sombre, les impôts sont élevés, les disparités sont accentuées, la situation géopolitique et économique française est désastreuse.

Clément de Laage héritera la fortune d’Étienne de Silhouette et fit embellir le château de Bry notamment en créant des jardins à la française avec le concours des paysagistes les plus réputés. Il devint ainsi seigneur de Bry. En 1780, il s’installe dans un hôtel particulier place Vendôme. Propriétaire de la seigneurie de Bellefaye, il agrandit les terres et favorise son développement. Il acquiert également le château de Beauregard à Villeneuve-Saint-Georges, situé dans l'actuel département du Val-de-Marne.

Il devient membre de la Société philanthropique en 1784.

Sous la RĂ©volution

Les événements révolutionnaires vont mettre un terme à ses privilèges. Le , une commission composée de six fermiers généraux, dont Clément de Laage fait partie, est chargée de liquider la ferme générale.

Louis XVI, également dans une position complexe, fait part de ses projets de s’enfuir hors du territoire national à l’administrateur du trésor royal, Joseph Duruey, qui est le beau-père du fils aîné de Clément de Laage[Note 2].

En 1793, les fermiers généraux sont écroués, dont son fils aîné. Ils seront transférés à l’hôtel de la ferme pour y achever leurs comptes.

Jugement du 19 floréal an II

Clément de Laage est guillotiné à Paris le 19 floréal an II (), à 17 h, selon le jugement visant également 27 autres fermiers généraux, dont le scientifique Antoine Lavoisier[2]. Àgé de soixante-dix ans, il était le doyen des fermiers généraux[4]

À la Conciergerie, sur la liste des guillotinés, une erreur de transcription le désigne sous le nom de Clément Delorge.

Titulature

Il avait formé la branche de Bellefaye et portait le titre de baron de Bellefaye. Cette baronnie lui fut adjugée en 1769.Elle avait été acquise par son oncle Jacques de Laage en 1720. Le château de Bellefaye (bien conservé jusqu'à nos jours) se situe dans le Limousin sur la commune de Nouhant (Creuse). Il était aussi connu comme seigneur de Brie-sur-Marne, de Gaumont et de la Barre[5].

Notice généalogique

Son épouse, Marie-Madeleine Thérèse de Heere[5], fille de Pierre François de Heere, président du présidial d'Orléans, et de Marie Thérèse Seurrat de Bellevue, ainsi que sœur du chevalier de Heere, dont il nous reste un portrait de Carmontelle lorsqu’il était capitaine au régiment Colonel-général[6]. Elle lui donna trois enfants : leur fils aîné, Clément-François-Philippe (1764 † 1824), également fermier général[5], échappa de justesse à la guillotine. Il avait reçu en avance son diplôme de licencié en lettres, puis avait épousé Anne-Jeanne-Josèphe-Antoinette Duruey[5], dont le père avait médité avec Louis XVI quelques projets de fuite hors de France ; leur fille Marie-Thérèse (1767 † ?), a été mariée au marquis de Villeneuve de Vence, pair de France sous Louis XVIII[5]; enfin leur dernier fils, Fortuné (1780 † 1824), passé plus tard aux colonies[5].

Notes et références

Notes

  1. Élie de Laage est né en 1625 à Jonzac, où son père, Jacques de Laage, exerce la fonction de procureur fiscal.
  2. Clément-François-Philippe de Laage, baron de Bellefaye, né le 1er mai 1764, fermier général en 1784, émigré, mort à Paris le 12 juin 1824. Il avait épousé, le 11 mai 1784, Jeanne-Josèphe-Antoinette Duruey. Parmi les différentes versions sur la fuite du roi à Varennes, on a dit que Joseph Duruey aurait avancé au roi toute sa fortune personnelle, en lui fournissant de quoi organiser sa fuite, et qu'il aurait été suivi en cela par quelques amis proches, dont Clément de Laage. (Se reporter à l'article consacré à Joseph Duruey)

Références

  1. Henri Frotier de La Messelière, Filiations bretonnes : 1650-1912, recueil des filiations directes des représentants actuels des familles nobles, de bourgeoisie armoriée ou le plus fréquemment alliées à la noblesse, d’origine bretonne ou résidant actuellement en Bretagne, depuis leur plus ancien auteur vivant en 1650, vol. 3e, Saint-Brieuc, René Prudhomme [réédition imprim. J. Floch, 1965], (présentation en ligne), p. 337 ;
  2. Alcide de Beauchesne, La vie de Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI (1869), t. 2e, Paris, Henri Plon, imprimeur-éditeur, (lire en ligne), p. 330 ;
  3. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, t. 3 (Bas-Ber), Évreux, impr. de C. Hérissey, (BNF 34209118, lire en ligne).
  4. La Messelière, ibid, T-3, p. 337-338
  5. Léon Audebert La Morinerie, La noblesse de Saintonge et d’Aunis convoquée pour les États-généraux de 1789, Paris, J.-B. Dumoulin, (lire en ligne), p. 318 ;
  6. LĂ©on Audebert La Morinerie, Chantilly : Les portraits de Carmontelle, Paris, J.-B. Dumoulin, (lire en ligne), p. 120 ;

Voir aussi

Ouvrages généraux

  • Adrien Mentienne, Histoire de Bry-sur-Marne des temps prĂ©historiques au XXe siècle
  • Philippe-Joseph-Benjamin Buchez, Histoire Parlementaire de la RĂ©volution française, ou Journal des AssemblĂ©es Nationales, depuis 1789 jusqu’en 1815, contenant la narration des Ă©vènements... prĂ©cĂ©dĂ©e d’une introduction sur l’histoire de France jusqu’à la convocation des États gĂ©nĂ©raux
  • Baron Henri Kervyn de Lettenhove, Quelques Portraits de Famille

Ouvrages relatifs Ă  la noblesse

  • Catalogue de la noblesse française, Robert Laffont, Paris, 2007, par RĂ©gis Valette.
  • Table GĂ©nĂ©rale de L’A.N.F, Paris. 2007.

Articles connexes

Liens externes

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