Clément Serpeille de Gobineau
Clément Serpeille de Gobineau, né le à Paris et mort le à Sartrouville, est un homme de lettres et propagandiste antisémite et collaborationniste français.
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(Ă 58 ans) Sartrouville |
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Christine de Gobineau (d) |
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Biographie
Né le 25 mai 1886 au no 64 de la rue Nicolo, dans le 16e arrondissement de Paris, Maxime Louis Jean Clément Serpeille est le fils de Maxime Serpeille (1858-1930), journaliste au Gaulois, et de Christine de Gobineau (1857-1944), fille d'Arthur de Gobineau, auteur de l’Essai sur l'inégalité des races humaines[1].
Pacifiste après la Première Guerre mondiale, Clément Serpeille de Gobineau adhère à des associations de soutien à la Société des Nations. En 1931, il prône une entente étroite et une collaboration économique entre la France, l'Allemagne et l'Italie[2].
Passionné par l’œuvre de son grand-père maternel, qu'il s'efforce de réhabiliter, Clément Serpeille de Gobineau rédige à son sujet un article pour un numéro spécial de la revue Europe en octobre 1923[3]. Au cours des années 1930, il édite différents écrits de son aïeul.
Complaisant à l'égard de l'Allemagne nazie, à la fois par pacifisme et par sympathie envers un régime raciste qui s'inspire en partie du « gobinisme », Serpeille de Gobineau collabore au Völkischer Beobachter avant la Seconde Guerre mondiale[4] et rédige un petit journal ronéotypé, Notre Peuple. En septembre 1933, il a assisté au Congrès du parti nazi à Nuremberg[5]. Le 23 juin 1939, ces activités pro-nazies lui valent une première perquisition, qui confirme ses liens avec la propagande du Troisième Reich[6].
Le 6 juin 1940, il est arrêté, en même temps que d'autres publicistes pro-nazis, Robert Fabre-Luce (d), Alain Laubreaux, Charles Lesca, Pierre Mouton et Thierry de Ludre, en tant que suspect d'atteinte à la sûreté de l’État[7]. Incarcéré à la Santé, il est évacué le 12 juin vers le camp des Groues, près d'Orléans, la capitale étant sur le point d'être prise par les Allemands. Au cours des jours suivants, Serpeille et ses codétenus sont transférés au camp d'Avord puis à celui de Gurs[8]. Le 12 août, il bénéficie d'une ordonnance de non-lieu[9].
Après sa libération, Serpeille de Gobineau donne des conférences et rédige la préface d'un ouvrage antisémite d'André Chaumet. En février 1941, il adhère au Rassemblement national populaire, le parti collaborationniste fondé par Marcel Déat[10]. La même année, il devient le président du comité d'honneur de l'Institut d'étude des questions juives[11] et commence à faire paraître plusieurs articles dans Paris-Soir.
Le 27 mai 1944, Serpeille de Gobineau meurt dans le bombardement d'un train qui circulait entre Paris et Maisons-Laffitte. Son acte de décès porte la mention « Mort pour la France » par décision du secrétariat général aux Anciens combattants en date du 1er février 1945[12].
Références
- Archives de Paris, Ă©tat civil du 16e arrondissement, registre des naissances de 1886, acte no 604 (vue 22 sur 31).
- Le Quotidien, 26 décembre 1931, p. 1-2.
- Clément Serpeille de Gobineau, « Gobineau et le gobinisme », Europe, 1er octobre 1923, p. 35-40 (consultable en ligne sur Gallica).
- Le Matin, 31 mai 1944, p. 2.
- Le Journal juif, 16 octobre 1935, p. 2.
- Emmanuel Debono, « Autre temps, autres perquisitions (1939) », lemonde.fr, 4 décembre 2015 (consulté le 16 janvier 2022).
- Le Temps, 7 juin 1940, p. 2.
- Jacques Boulenger, « Histoire d'un complot monté par Mandel », Le Matin, 20 octobre 1940, p. 1-2.
- Le Figaro, 13 août 1940, p. 2.
- L'Œuvre, 11 février 1941, p. 1.
- Le Matin, 10 mai 1941, p. 1.
- Archives départementales des Yvelines, état civil de Sartrouville, registre des décès de 1944, acte no 175 (vue 34 sur 92).
Voir aussi
Bibliographie
- Simon Epstein, Les Dreyfusards sous l'Occupation, p. 1943.
Liens externes
- Reportage des Actualités mondiales du 23 mai 1941 montrant René Gérard et Clément Serpeille de Gobineau à l'inauguration de l'Institut d'étude des questions juives, consultable en ligne sur le site de l'INA.
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :