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Cimetière Volkovo

Le cimetière Volkovo ou Volkovskoïe est un cimetière situé dans la partie méridionale de Saint-Pétersbourg, en Russie. Il doit son nom à l'ancien village de Volkovaïa et de la rivière Volkovka à proximité.

Cimetière Volkovo
Vue du cimetière Volkovo et de son église Saint-Job.
Pays
Commune
Religion(s)
Une partie pour orthodoxes et une pour les non orthodoxes
Superficie
26 hectares
Patrimonialité
Site du patrimoine culturel fédéral en Russie (d)
Coordonnées
59° 54′ 09″ N, 30° 21′ 54″ E
Géolocalisation sur la carte : Russie
(Voir situation sur carte : Russie)
Géolocalisation sur la carte : Saint-Pétersbourg
(Voir situation sur carte : Saint-Pétersbourg)

Fondation

Fondé en 1710, il est devenu un cimetière officiel de Saint-Pétersbourg en 1756 par un édit de l'impératrice Élisabeth, lorsqu'il est décidé de fermer le cimetière insalubre de l'Exaltation de la Sainte-Croix qui longeait la rue de Moscou.

Il se divise en deux parties : une pour les orthodoxes et une pour les non orthodoxes appelée « cimetière luthérien », même si des vieux-croyants ou des catholiques y étaient aussi enterrés.

On estime que près de 100 000 personnes y furent inhumées.

Il faisait à la veille de la révolution de 1917 trente-trois hectares avec cent-vingt allées sur douze kilomètres. Il s'étend sur vingt-six hectares.

Partie orthodoxe

Façade de l'église Saint-Job
Tombes du cimetière Volkovo et église Saint-Job
Tombes du cimetière Volkovo

Une église vouée au Sauveur est construite en bois en 1759, une autre en 1777, reconstruite en pierre en 1785 et vouée à la Résurrection.

Cette partie du cimetière est agrandie et réaménagée en 1812. On construit un nouveau portail et un clocher en 1832-1834 et une nouvelle église du Sauveur en 1837-1842. Une troisième église, vouée à Tous-les-Saints, est consacrée en 1852, une quatrième, vouée au prophète Job en 1887. C'est la seule église du cimetière encore ouverte au culte. La cinquième et dernière, bâtie entre 1910 et 1913, est vouée à l'Assomption.

Le cimetière est nationalisé en 1918. Il subit des déprédations dans les décennies qui suivent, des monuments sont profanés et une partie du cimetière est supprimée en 1932.

L'église de l'Assomption est démolie en 1935, celle de Tous-les-Saints en 1937.

Le cimetière est toujours ouvert et les inhumations continuent d'avoir lieu.

C'est dans cette partie du cimetière que se trouve la passerelle des écrivains[1].

Partie non orthodoxe

Ce cimetière se trouve à l'ouest du cimetière orthodoxe, et était divisé à l'origine en trois parties, celle des luthériens, celle des Vieux Croyants et celle de non-orthodoxes.

Cimetière luthérien

Le cimetière luthérien se trouve derrière la Volkovka.

Le premier à y être enterré fut un marchand allemand du nom de Johann-Gebhard Bretfeld en 1773, d'où le surnom de Bretfoldov, donné à cette parcelle autrefois. Les dépouilles de quelques personnages célèbres, comme Carlo Rossi, sont transférées dans d'autres cimetières (Laure de Saint-Alexandre-Nevski) dans les années 1930. Cette partie du cimetière accueillait aussi des anglicans et des catholiques. C'est ici que fut enterrée la pédagogue madame de Lafont (1717-1797), fondatrice de l'institut Smolny. Sa tombe a disparu.

La Société allemande de Saint-Pétersbourg répertorie la majorité des tombes dans les années 1990.

L'entretien et la gestion du cimetière étaient assurés par la paroisse luthérienne Saint-Pierre-et-Saint-Paul (la Petrikirche). Des allées sont dessinées, les tombes numérotées, les inhumations enregistrées et les archives tenues en règle. Cette organisation sert de modèle aux autres cimetières de la ville.

On construit un pont au-dessus de la rivière en 1790, un portail de pierre en 1842, et une chapelle consacrée en 1879. Un nouveau portail avec un grand catafalque de pierre imposant est construit en 1900. La chapelle est détruite dans les années 1920 et tous les bâtiments et monuments de bois utilisés pour faire des bûches

Cimetière des Vieux Croyants

Le cimetière des Vieux Croyants se trouve au nord du cimetière luthérien, mais leur maison de prières construite à la fin des années 1880 a été transformée en dispensaire dans les années 1930 et aucune tombe ancienne ne subsiste.

Cimetière des non-orthodoxes

Le cimetière des non-orthodoxes a été réuni au cimetière luthérien et l'église de l'Annonciation, qui s'y trouvait depuis 1818, a été détruite dans les années 1930.

Quelques personnalités inhumées au cimetière Volkovo

Tombe de Tourgueniev

Le premier à être enterré à la Passerelle des écrivains fut Vissarion Biélinsky en 1848 et l'habitude fut prise d'y enterrer des membres de l'intelligentsia, souvent critiques à l'égard de la société de leur époque[2]. Ivan Tourguéniev demande à être enterré le plus près possible de son ami Biélinsky, mais il est inhumé un peu plus loin, dans une autre parcelle réservée à l'aristocratie, près de l'église du Sauveur. Le critique Nikolaï Dobrolioubov, Dmitri Pissarev, Saltykov-Chtchedrine, et Nikolaï Leskov y sont également enterrés.

Grigori Elisseïev déclara en parlant de la Passerelle des écrivains, que tous les gens qui se trouvent ici furent en leur temps des défenseurs infatigables de la pensée et de la liberté russes, du développement et du progrès russes[3]. Après la révolution, elle accueillit également les dépouilles des révolutionnaires comme Gueorgui Plekhanov et Véra Zassoulitch.

Galerie

  • Tombes du cimetière Volkovo
    Tombes du cimetière Volkovo
  • Tombes du cimetière Volkovo
    Tombes du cimetière Volkovo
  • Tombes de Plekhanov au premier plan, de Biélinski (croix de marbre noir) et de Dobrolioubov
    Tombes de Plekhanov au premier plan, de Biélinski (croix de marbre noir) et de Dobrolioubov
  • Tombe de la danseuse Agrippina Vaganova
    Tombe de la danseuse Agrippina Vaganova
  • Tombe de l'historien Nikolas Kostomarov
    Tombe de l'historien Nikolas Kostomarov
  • Tombe de l'économiste Mikhaïl Manevitch
    Tombe de l'économiste Mikhaïl Manevitch
  • Tombe de la mère de Lénine, Maria Alexandrovna Oulianova
    Tombe de la mère de Lénine, Maria Alexandrovna Oulianova

Notes

  1. Les allées étant recouvertes de neige en hiver et de boue à l'arrière-saison, elles étaient recouvertes de planches de bois, d'où leur nom de passerelles ou mostki en russe.
  2. Georges Nivat, Les Sites de la mémoire russe, p. 433
  3. Georges Nivat, Les Sites de la mémoire russe, p. 434.

Voir aussi

Bibliographie

* Sous la direction de Georges Nivat, Les Sites de la mémoire russe, tome I, Paris, Fayard, 2007

Articles connexes

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