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Ciboria batschiana

Ciboria batschiana est une espèce de champignons (Fungi) ascomycètes de la famille des Sclerotiniaceae. Cette pézize brune présente sur l'ensemble de l'Eurasie se développe au sein des glands. Agent de la pourriture noire du gland, ce champignon peut avoir un impact non négligeable en sylviculture, notamment dans la régénération naturelle des Chênes.

Ciboria batschiana
Description de cette image, également commentée ci-après
Ciboria batschiana (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne)

Espèce

Ciboria batschiana
(Zopf) N.F.Buchw. (d), 1947[1]

Synonymes

  • Ciboria pseudotuberosa Rehm[2]
  • Hymenoscyphus pseudotuberosus (Rehm) W.Phillips[2]
  • Peziza glandicola Doassans & Pat.[2]
  • Phialea glandicola (Doassans & Pat.) Gillet[2]
  • Sclerotinia batschiana Zopf (basionyme)[2]
  • Sclerotinia pseudotuberosa (Rehm) Rehm[2]
  • Stromatinia pseudotuberosa (Rehm) Boud.[2]

Description

Ciboria batschiana produit des apothĂ©cies aux allures de pĂ©zizes mesurant 15 mm de diamètre pour 20 mm de hauteur. ColorĂ©es de gris-brun, lisses et brillantes Ă  mates, elles sont en forme de coupelle Ă  la bordure rĂ©gulière. Le pied concolore est plus ou moins long et cylindrique, sa partie supĂ©rieure Ă©tant le prolongement de l'apothĂ©cie. La chair cireuse et tendre est colorĂ©e de brun[3].

Les spores ellipsoĂŻdes, lisses, non guttulĂ©es et parfois en pointe, mesurent de 10 Ă  12 ÎĽm de long pour 4 Ă  4,5 ÎĽm. Elles sont regroupĂ©es par 8 dans des asques cylindriques-claviformes mesurant de 120 Ă  125 ÎĽm de long pour 8 Ă  9 ÎĽm de large. Ils sont protĂ©gĂ©s par des paraphyses cylindriques, lĂ©gèrement Ă©largies au sommet[3].


Confusions possibles

Ciboria batschiana se distingue aisĂ©ment par son habitat particulier. Lanzia echinophila est une espèce morphologiquement proche qui pousse typiquement dans les bogues de châtaignes, mais peut Ă©galement parfois se dĂ©velopper dans les glands. Elle produit des spores cloisonnĂ©es en forme de croissant plus grandes, mesurant de 18 Ă  20 ÎĽm de long pour 5 Ă  6 ÎĽm. Souvent, de petites spores secondaires sont prĂ©sentes mais elles sont arrondies aux extrĂ©mitĂ©s extĂ©rieures. Ciboria americana est une espèce Nord-amĂ©ricaine lĂ©gèrement plus petite au pied long, entièrement brun noisette. Elle fructifie en troupe sur des châtaignes dĂ©tĂ©riorĂ©es et prĂ©sente des spores non cloisonnĂ©es plus petites mesurant de 6 Ă  8,5 ÎĽm de long pour 3 Ă  4 ÎĽm de large[3].

Écologie, biologie et répartition

Ciboria batschiana se développe en automne exclusivement sur les glands de Chênes tombés et déformés[3], de préférence par temps humide et frais. L'infection des glands de l'année se fait au sol à partir des spores produites par les champignons en pleine fructification présents sur les glands de l'année précédente. Le mycélium pénètre à l'intérieur du gland aussi bien par l'apex que par la base. Le premier symptôme est l'apparition de taches sombres sur le tégument extérieur de la graine, et de petites taches jaune orangé, bordées de sombre, sous le tégument. Avec le temps, les cotylédons deviennent bruns et poreux et dégagent une odeur de pourriture désagréable. L'automne suivant, les fructifications se forment sur le gland désormais entièrement noir et momifié[4].

Cette espèce est présente sur l'ensemble du paléarctique de la France au Japon[2].

Impact parasitaire

En tant qu'agent pathogène de la pourriture noire du gland, Ciboria batschiana peut provoquer la perte quasi totale des semences de glands d'une station. Afin de les préserver, les semences sont stockées au sec et peuvent être désinfectées efficacement par un traitement à l'eau chaude à 38 °C pendant 24 heures, sans que cela nuise à leur capacités germinatives[4] - [5].

Notes et références

  1. Buchwald, N.F., « Sclerotiniaceae Daniae », Friesia, vol. 3, no 4,‎ , p. 235-330
  2. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 18 novembre 2021
  3. (it) Gianfranco Medardi, Atlante fotografico degli Ascomiceti d'Italia, Trento, Associazione micologica Bresadola, , 345 p.
  4. C. Delatour, « Recherche d'une méthode de lutte curative contre le Ciboria batschiana (Zopf) Buchwald chez les glands », European Journal of Forest Pathology, vol. 8, no 4,‎ , p. 193–200 (DOI 10.1111/j.1439-0329.1978.tb00627.x)
  5. (en) I. M. B. Knudsen, K. A. Thomsen, B. Jensen et K. M. Poulsen, « Effects of hot water treatment, biocontrol agents, disinfectants and a fungicide on storability of English oak acorns and control of the pathogen, Ciboria batschiana », Forest Pathology, vol. 34, no 1,‎ , p. 47–64 (ISSN 1437-4781 et 1439-0329, DOI 10.1046/j.1439-0329.2003.00348.x)

Bibliographie

  • C. Delatour & M. Morlet, « La pourriture noire du gland », Revue forestière française (RFF), vol. XXXI,‎ , p. 101-115 (lire en ligne)

Liens externes

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