Chrysotile
Le chrysotile est un nom générique qui recouvre trois espÚces minérales polytypes : le clinochrysotile, l'orthochrysotile, et le parachrysotile. Ils font partie du groupe des silicates, dans le sous-groupe des phyllosilicates [2].
Chrysotile Catégorie IX : silicates[1] | |
Chrysotile | |
Général | |
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Classe de Strunz | 9.ED.15
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Classe de Dana | 71.01.2d.00
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Formule chimique | (Mg)3Si2O5(OH)4 |
Identification | |
Couleur | blanc, vert, jaunùtre ou doré |
SystĂšme cristallin | monoclinique |
Clivage | parfait |
Cassure | aucune |
Habitus | fibreux |
Ăchelle de Mohs | 2-3 |
Ăclat | rĂ©sineux, soyeux Ă gras |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | nα = 1,569 nγ = 1,570 |
Biréfringence | Ύ = 0,001, biaxial |
Propriétés chimiques | |
Densité | 2,6 |
Propriétés physiques | |
Magnétisme | aucun |
Radioactivité | aucune |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
Caractéristiques physiques et utilité
Le chrysotile est un minĂ©ral fibreux ininflammable et imputrescible, flexible, rĂ©sistant Ă la plupart des produits chimiques et qui possĂšde une contrainte de rupture Ă©levĂ©e. Cette combinaison unique de propriĂ©tĂ©s en fait une matiĂšre extrĂȘmement utile qui a constituĂ©, durant de nombreuses dĂ©cennies, un composant principal des produits lĂ©gers en ciment renforcĂ©, des matĂ©riaux de friction, des joints et garnitures Ă haute tempĂ©rature et d'une quantitĂ© d'autres applications. Le chrysotile reprĂ©sente 94 % du marchĂ© mondial de l'amiante dont il est un trĂšs important reprĂ©sentant mais pas un synonyme.
Historique
On connaßt le chrysotile depuis plus de 2 000 ans. Il a été d'abord employé dans les tissus d'incinération, les mÚches de lampes à huile et dans d'autres matiÚres textiles. Mais c'est seulement au cours du XIXe siÚcle que l'extraction du chrysotile à des fins commerciales a commencé en Oural (Russie), en Italie et au Canada.
Synonymie
- Amiante blanc
Ătymologie
Vient du grec signifiant fibre ou cheveu d'or de ÏÏÏ ÏÏÏ or et ÏáżÎ»ÎżÏ chose cueillie ou arrachĂ©e.
Polytypes
- Parachrysotile (déclassé par l'IMA en 2006)
- Orthochrysotile (déclassé par l'IMA en 2006)
- Clinochrysotile
Toxicité
Toutes les fibres d'amiante génÚrent une réponse cancérogÚne au niveau pulmonaire ou pleural[3]. De fait, le chrysotile, tout comme les autres formes d'amiante, se comporte à la fois comme un initiateur, un promoteur et un cocarcinogÚne.
Le chrysotile ne peut donc ĂȘtre considĂ©rĂ© comme moins dangereux que les autres types d'amiante et une utilisation dite sĂ©curitaire et responsable de cette fibre ne peut occulter sa dangerositĂ© et la nĂ©cessitĂ© de l'Ă©carter de tout processus industriel ou usage commercial.
Interdiction
Une trentaine de pays dans le monde ont interdit l'usage de l'amiante chrysotile, car il est cancĂ©rigĂšne. En France, il est classĂ© cancĂ©rigĂšne depuis 1977 et interdit depuis 1997. Il est par contre utilisĂ© dans une soixantaine de pays pour combler les besoins nĂ©cessaires en infrastructures, principalement l'apport en eau potable et comme matĂ©riau de construction. Dans ces pays, qui utilisent le chrysotile selon les normes dictĂ©es par la convention de lâOIT sur la sĂ©curitĂ© dans l'utilisation de l'amiante, l'utilisation d'autres produits plus dispendieux ne permettrait pas de combler les besoins aussi efficacement.
LâOrganisation internationale du travail (OIT) a proposĂ© en 2006 une rĂ©solution prĂ©conisant l'Ă©limination de l'amiante chrysotile sous toutes ses formes, mais cette rĂ©solution n'a pas Ă©tĂ© adoptĂ©e par les pays membres.
Cependant, le chrysotile n'entre pas dans la liste des substances dangereuses de la convention de Rotterdam, engagée par le PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement). Le PNUE a expliqué le qu'en raison de l'opposition des principaux pays producteurs de chrysotile (Canada, Inde, Russie et Kirghizstan) la prise de décision était reportée à 2008.
Les pays producteurs de chrysotile s'opposent Ă l'inclusion du chrysotile dans la liste de 39 produits chimiques Ă usage industriel, pesticides et prĂ©parations pesticides de la PNUE, tous extrĂȘmement dangereux et soumis Ă la « procĂ©dure de consentement prĂ©alable en connaissance de cause ». Une liste rouge sur laquelle figurent les quatre autres fibres d'amiante.
Citations
- « L'absence de décision quant à l'inclusion de l'amiante chrysotile pose un problÚme pour tous les pays en développement qui ont besoin de protéger leurs concitoyens des risques bien connus de cette substance dangereuse. » Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement).
- « Au moins 200 000 ouvriers seront tuĂ©s par des maladies liĂ©es Ă l'amiante avant que la proposition d'inscrire le chrysotile sur la liste de la convention de Rotterdam puisse ĂȘtre de nouveau examinĂ©e, en 2008 » (Laurie Kazan Allen, de Ban Asbestos)
- « On peut manipuler le chrysotile de façon relativement sĂ©curitaire tout autant que lâon peut manipuler des matiĂšres radioactives. On a bien appris que la radioactivitĂ© induisait des cancers et les protocoles de manipulation des matiĂšres radioactives sont extrĂȘmement rigoureux. On peut probablement manipuler le chrysotile de façon aussi sĂ©curitaire si on applique la mĂȘme rigueur. Ăvidemment, il ne viendrait Ă personne lâidĂ©e de produire des objets pour consommation grand public Ă partir dâuranium enrichi sous prĂ©texte que câest un mĂ©tal rĂ©sistant⊠De mĂȘme, il faut rĂ©server lâusage du chrysotile Ă des crĂ©neaux bien pointus, lĂ oĂč il nâexiste aucune autre solution. »[4] (Yves Bonnier Viger, mĂ©decin spĂ©cialiste en santĂ© communautaire)
- « Contrairement Ă ce que prĂ©tendent les Ă©ternels opposants de cette fibre, les raisons qui prĂ©valaient en 2004 pour ne pas inclure le chrysotile Ă la liste sont toujours valables et nâont Ă©tĂ© contredites par aucune nouvelle Ă©tude scientifique. Plus encore, les Ă©tudes attendues depuis longtemps et exigĂ©es par le Canada sur lâinnocuitĂ© des fibres et produits de remplacement sur la santĂ© humaine se font toujours attendre. Dans ce contexte, il est tout Ă fait raisonnable de sâopposer Ă lâinclusion du chrysotile Ă la ProcĂ©dure PIC, le Canada a donc bien fait de lâannoncer » ClĂ©ment Godbout, Institut du chrysotile
- « La décision d'Ottawa de ne pas inclure les résidus miniers dans son rÚglement qui interdit l'amiante déçoit le milieu québécois de la santé publique. Le gouvernement Trudeau va bannir d'ici l'an prochain ce minerai cancérigÚne, mais il a choisi de ne pas encadrer les projets d'exploitation des métaux contenus dans les montagnes de minerai qui entourent les anciennes mines d'amiante. » - La vraie raison n'est pas la prétendue innocuité du chrysotile, mais bien le souci de traiter les résidus miniers[5].
Notes et références
- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- Canadian Mineralogist 44 (2006), 1557
- « Fiche toxicologique FT145 - amiante », sur www.inrs.fr (consulté le )
- « L'exportation de la mort - Revue à bùbord ! », sur www.ababord.org (consulté le )
- Alexandre Touchette, « Le lobby de lâamiante encore trĂšs actif au QuĂ©bec », sur Radio Canada, (consultĂ© le )
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Angeles Gavira et Peter Frances, Smithsonian Institution, Rocks and Minerals, The definitive visual guide [« Rock and Gem (2005) »], Londres (Grande-Bretagne), Dorling Kindersley Limited, , 364 p. (ISBN 978 1 4053 2831 9) (RoMiGuide)
Liens externes
- PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement)
- (en) Ban Asbestos
- Institut du chrysotile (Organisme regroupant syndicats et producteurs québécois)
- Chrysotile, Mindat.