Chen Duxiu
Chen Duxiu (chinois simplifiĂ© : éçŹç§ ; chinois traditionnel : éłçšç§ ; pinyin : ; Wade : Ch'en Tu-hsiu ; EFEO : Tchen Tou-sieou), nĂ© en 1879 dans le xian de Huaining, Ă Anqing, province de l'Anhui et dĂ©cĂ©dĂ© en 1942, est un homme politique chinois dâorientation marxiste et figure importante du « Mouvement du 4 Mai ».
Chen Duxiu éçŹç§ | |
Fonctions | |
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Secrétaire général du parti communiste chinois | |
â (6 ans, 11 mois et 8 jours) |
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Prédécesseur | Premier titulaire |
Successeur | Xiang Zhongfa |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Anqing (Chine) |
Date de décÚs | (à 62 ans) |
Lieu de décÚs | Chongqing (République de Chine) |
Nationalité | Chinoise |
Parti politique | Parti communiste chinois (1921 Ă 1929) Opposition de gauche (1929 Ă 1942) |
Enfants | 7 |
DiplÎmé de | Académie Qiushi |
Profession | Enseignant Ăcrivain Philosophe |
Secrétaires généraux du Parti communiste chinois |
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Biographie
Il né à Huaining, dans la province de l'Anhui. AprÚs la mort de son pÚre, mandarin militaire en Mandchourie, peu aprÚs sa naissance, il est élevé par son grand-pÚre puis son frÚre et devient bachelier en 1898. Mais Chen Duxiu opte alors pour une formation moderne et se rend à Hangzhou pour y suivre des cours dans une école de construction navale, qui sont dispensés en langue française.
Ă cette Ă©poque, il commence Ă©galement Ă se dĂ©dier Ă des activitĂ©s sur le domaine politique et, Ă la suite de sa critique du gouvernement impĂ©rial de la dynastie Qing, se voit forcĂ© de fuir au Japon de 1900 Ă 1902. Il y Ă©tudie d'abord Ă l'Ăcole normale de Tokyo, puis Ă l'universitĂ© Waseda. De retour en Chine en 1903, il accepte un poste dâenseignant supĂ©rieur Ă lâĂ©cole supĂ©rieure de l'Anhui Ă Wuhu. Peu de temps aprĂšs son chemin le dirige de nouveau au Japon puis, de 1907 Ă 1910, on perd sa trace : il effectue peut-ĂȘtre un sĂ©jour en France, afin dây Ă©tudier[1]. Occidentaliste convaincu, il refuse cependant d'adhĂ©rer au groupement de Sun Yat-sen, dont il rejette le racisme anti-mandchou. AprĂšs la rĂ©volution de 1911, il est commissaire Ă l'Ăducation dans le gouvernement de l'Anhui. Mais, en 1913, sous le gouvernement de Beiyang, il prend parti contre Yuan Shikai et doit fuir au Japon, d'oĂč il revient en 1915[2].
ImprĂ©gnĂ© par les impressions de ses sĂ©jours Ă lâĂ©tranger, Chen Duxiu sâadonne complĂštement Ă la politique, Ă partir de ce moment et, Ă cette fin, fonde, dans la concession française de Shanghai, une revue dâorientation politique et littĂ©raire sous le nom de Nouvelle Jeunesse (Xin Qingnian) en 1915, qui soutient un rejet du systĂšme de valeurs traditionnellement confucĂ©ennes, en faveur dâune nouvelle orientation vers celles de l'Ă©galitĂ© et des Droits de l'homme, ainsi quâun nationalisme censĂ© servir Ă ces fins, promues par lâOccident, et qui est accueillie avec enthousiasme dans le cercle des jeunes intellectuels. La revue a la particularitĂ© de porter un sous-titre en français, La Jeunesse, et paraĂźtra jusqu'en 1926. C'est dans ses pages que sont publiĂ©s le manifeste de Hu Shi, en 1917, appelant Ă l'abandon du chinois littĂ©raire, puis la premiĂšre Ćuvre en chinois vernaculaire de la littĂ©rature moderne, le Journal d'un fou de Lu Xun, en 1918. La revue dĂ©fend deux valeurs : dĂ©mocratie et science.
De nouveau chargĂ© dâenseignement supĂ©rieur en 1916, cette fois Ă lâuniversitĂ© de PĂ©kin, il lui est possible de poursuivre ses activitĂ©s sous une nouvelle forme. Sous lâinfluence de la rĂ©volution en Russie, dans laquelle il perçoit des courants comparables Ă ceux de la sociĂ©tĂ© moderne en Chine, il Ă©tudie intensĂ©ment les thĂ©ories marxistes. En 1918, Chen et Li Dazhao crĂ©ent une nouvelle revue, La Critique hebdomadaire, plus politique et plus radicale[3]. En , paraĂźt un numĂ©ro spĂ©cial de Nouvelle Jeunesse consacrĂ© au lĂ©ninisme[4]. L'orientation radicale donnĂ©e Ă Nouvelle Jeunesse provoque le dĂ©part de Hu Shi et Lu Xun du comitĂ© de rĂ©daction en 1920. Ă partir de , Nouvelle Jeunesse devient une revue du parti communiste chinois.
Pour son rĂŽle dominant dans le cadre du Mouvement du 4 Mai en 1919, Chen est emprisonnĂ© de juin Ă septembre. Ă sa sortie de prison, il sâengage dâabord au sein dâun groupe communiste pour participer Ă la fondation du Parti communiste de Chine qui a lieu lors du 1er congrĂšs national du Parti communiste chinois en 1921 Ă Shanghai dans la maison de Li Hanjun dans la concession française, Ă Shikumen[5]. Alors que la fondation du parti se base sur le soutien du Komintern, celui-ci entre Ă©galement en contact avec le parti nationaliste, le Kuomintang, de telle façon quâen 1923, suivant les instructions du Komintern, les deux partis forment un Front unifiĂ©. Il fait partie du 3e bureau central du Parti communiste chinois, du 4e et du 5e. Avec la mort de LĂ©nine en 1924, et de Sun Yat-sen en 1925, la politique dans les deux pays est dominĂ©e par les querelles concernant leur succession. En Chine, Staline reprĂ©sente une politique censĂ©e soutenir une rĂ©volution, atteignant toutes les classes, sous la commande du Kuomintang, Trotski, son principal concurrent, au contraire, se centre sur les forces rĂ©volutionnaires du Parti Communiste Chinois. Dans ce cadre, la politique de Chen Duxiu, qui est axĂ©e sur le maintien dâune position distancĂ©e envers le Kuomintang, est attaquĂ©e.
AprĂšs le coup d'Ătat de Chiang Kai-chek, le , et la rĂ©pression contre les communistes qui s'ensuit, Chen est rendu responsable du dĂ©sastre et, en aoĂ»t 1927, il est obligĂ© dâabandonner la direction du parti. Deux ans plus tard, en 1929, il est exclu du parti ; c'est cette mĂȘme annĂ©e qu'il rallie l'Opposition de gauche dont le leader est LĂ©on Trotski. De 1932 Ă 1937, il est dĂ©tenu par le gouvernement nationaliste. Il meurt cinq ans plus tard, Ă 62 ans, en 1942, dans les environs de Chongqing[6].
Notes et références
- Jacques Guillermaz, Histoire du parti communiste chinois, p. 56
- Lucien Bianco, t, 1915-1949, pp. 73-74
- Lucien Bianco, Les Origines de la révolution chinoise (en), 1915-1949, p. 90
- Jacques Guillermaz, Histoire du parti communiste chinois, p. 45
- Tamiatto 2011.
- Yves Chevrier CHEN Duxiu Le Maitron
Voir aussi
Bibliographie
- Lucien Bianco, Les Origines de la révolution chinoise, 1915-1949 (en), Gallimard, coll. « Folio-Histoire » (no 15), , 375 p. (ISBN 9782070323739)
- Jacques Guillermaz, Histoire du parti communiste chinois, Payot, , 713 p. 2 vol.
- Yves Chevrier, « De lâoccidentalisme Ă la solitude : Chen Duxiu et lâinvention de la modernitĂ© chinoise », Ătudes chinoises. æŒąćžç 究, no 3,â , p. 7-34 (DOI 10.3406/etchi.1984.1008, lire en ligne)
- JĂ©rĂ©mie Tamiatto, « La naissance du parti communiste chinois : le dĂ©but de la « Grande Renaissance » ? », Bulletin de l'Institut Pierre Renouvin, no 34,â , p. 81-90 (DOI 10.3917/bipr.034.0081, lire en ligne)
Article connexe
Liens externes
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