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Chemin de fer industriel du port de Vilvorde et extensions

Le chemin de fer industriel du port de Vilvorde et extensions ex raccordement Lauwaert (en abrégé C.F.I.) est une société anonyme créée en 1908 en vue de promouvoir le développement de l'industrie lourde au nord de Bruxelles en offrant aux industriels la possibilité de se raccorder au réseau ferré de l'Etat Belge via le réseau privé de la société. Effectuant la traction avec ses propres locomotives sur son réseau pour le compte de client situés essentiellement le long du canal de Willebroeck ou dans Vilvorde, Machelen, Diegem, Neder-over-Heembeek et Haren, elle était, en 1996, le dernier concessionnaire de chemin de fer en Belgique. L'activité de traction fut arrêtée en 1996 lorsqu'elle perdit son dernier client tandis que l'activité de fabrication d'appareils de voie et de pose de voies ferrées fut cédée à la firme Frateur de Pourck à Boom en 1999.

Chemin de fer industriel (du port de Vilvorde et extensions)
Création
Forme juridique Société anonyme (d)
Siège social Bruxelles
Drapeau de la Belgique Belgique
Activité Transport ferroviaire local

L'emprise du raccordement s'étendait sur les communes de Haren, Neder-over-Heembeek, Vilvorde, Machelen et Grimbergen et a atteint, dans ses plus belles années, une longueur total de 120 km. Le raccordement au réseau ferré public se faisant au niveau de l'ancienne gare de marchandise de Haren-Nord (extrême nord de la gare de triage de Schaerbeek) ou les locotracteurs venaient échanger leurs wagons avec la SNCB après avoir traversé l'avenue de Vilvorde à hauteur de l'actuelle station d'épuration de Bruxelles nord.

Un dépôt était aménagé sur la zone industrielle du Marly, permettant l'entretien du matériel roulant et la conception et la fabrication d'appareils de voie. À son apogée (vers 1947), elle employait une centaine de personnes et comptait plus de 200 clients de tous types (cockeries, dépôts de carburant, meunerie, négoce de matériaux, assembleurs automobiles...) pour 124.864 wagons traités, avec des pointes de 800 wagons par jour[1].

En outre, un chemin de fer touristique utilisera une partie des voies de la société le weekend entre 1980 et 1995 : le Museum Stoomtrein der Twee Bruggen (Train à vapeur - musée des deux ponts).

Compagnie privĂ©e, elle n'a pas disposĂ© du pouvoir d'expropriation et son rĂ©seau fait donc des incursions multiples sur le domaine public et comporte des courbes de faible rayon (75 m). la voie est armĂ©e pour une charge de 15 tonnes par essieux, ce qui interdit de facto l'accès par des locomotives de ligne.

Histoire

  • En 1935, Ă  l'occasion de l'exposition de Bruxelles aux plateau du Heysel, les dernières innovations europĂ©ennes en matière de matĂ©riel roulant furent amenĂ©es sur site via les voies de la sociĂ©tĂ©.
  • Pendant la guerre, elle dĂ» effectuer de nombreuses prestations pour l'occupant afin d'alimenter ses dĂ©pĂ´ts, la plupart du temps sans indemnitĂ©s. Elle sortit exsangue du conflit. Les difficultĂ©s d'approvisionnement l'ont en outre empĂŞchĂ© de pouvoir effectuer l'entretien du matĂ©riel et du rĂ©seau. C'est le dĂ©veloppement d'une division route, pĂ©niblement commencĂ©e en 1938, qui permit, après la guerre, de gĂ©nĂ©rer des liquiditĂ©s qui furent rĂ©investies dans la remise en Ă©tat du rĂ©seau et du matĂ©riel roulant
  • En 1949, les tarifs kilomĂ©triques, plafonnĂ©s Ă  240% de ce qu'ils Ă©taient avant guerre par arrĂŞtĂ© royal ne suffisent plus Ă  couvrir les frais. Paradoxalement, la santĂ© financière de la sociĂ©tĂ© dĂ©cline Ă  mesure que ses clients se dĂ©veloppent (un effet similaire sera fatal Ă  la compagnie Bruxelles-Tervueren).
  • Dans les annĂ©es 1970, le CFI rĂ©duit sĂ©vèrement son activitĂ© face Ă  la concurrence de la route. En 1973, il reste 40 km de voies, une centaine de clients, les plus petits - et spĂ©cifiquement ceux Ă©tablis en zone d'habitations - ayant abandonnĂ© l'expĂ©dition par chemin de fer. Le camion n'a toutefois pas encore repris les plus gros trafics et 400 wagons en moyenne restent manipulĂ©s quotidiennement[2].
    • l'usine automobile Renault de Vilvorde (50 wagons de pièces dĂ©tachĂ©es par jour)
    • les coqueries du Marly et de Clabecq qui rĂ©ceptionnent le charbon par bateau et expĂ©dient le coke par trains-blocs (150 wagons par jour)
  • Le dernier raccordĂ© est la centrale Ă©lectrique qui renvoya ses derniers wagons de charbon vides le [3]. La desserte de Renault Ă©tait effectuĂ© par C.F.I. en ce qui concerne les pièces dĂ©tachĂ©es tandis que l'expĂ©dition des voitures Ă©tait effectuĂ© par la SNCB. Cette activitĂ© pris fin dĂ©but des annĂ©es 1990.

Matériel

  • En 1949, la sociĂ©tĂ© dispose de 8 locomotives Ă  vapeur, majoritairement Ă  3 essieux. Les dernières locomotives furent vendues Ă  la mitraille dĂ©but des annĂ©es 1970
  • En 1960, 6 locotracteurs industriels Cockerill sont acquis. Trois locotracteurs de 40 Tonnes furent acquis auprès de Cockerill dans les annĂ©es 1980. Ils seront revendus entre 1996 et 1999. Le locotracteur numĂ©ro 3 sera utilisĂ© par le chantier de dĂ©molition Paridans/Luxfer (actuellement eCore) Ă  Aubange [4]

Ouvrages d'art

À son apogée, le réseau comportait 2 ponts au-dessus du canal :

  • un pont pivotant sur le canal de Willebroeck qui, dĂ©truit par les Anglais dans la nuit du 16 au , fut remplacĂ© par un pont provisoire construit par les allemands durant la guerre. Celui-ci fut dĂ©truit en 1951 quand deux pĂ©niches, qui naviguaient en parallèle, s'encastrèrent dans les pilastres du pont qui s'Ă©croula sur elles. Il fut finalement remplacĂ© par l'emblĂ©matique pont mĂ©tallique a hauteur du Marly (Neder-Over-Heembeek), dit pont de Buda, construit en 1955 par les Ponts et ChaussĂ©es. Il fut inaugurĂ© le de la mĂŞme annĂ©e
  • un autre pont existait au lieu-dit Pont brĂ»lĂ© (Verbrande Brug) Ă  Grimbergen.

Notes et références

  1. H-F. Guillaume, « Le chemin de fer industriel du port de Vilvorde et extensions, un bel exemple de réseau ferré », Rail et traction (revue de vulgarisation ferroviaire de l'A(R)BAC),‎ , p. 7-11 (www.tassignon.be/trains/PDF/rt03.pdf)
  2. « CFI Group - Le porte à porte des wagons », Informations SNCB (bulletin de la direction commerciale de la SNCB), no 5,‎ , p. 3-5 (lire en ligne)
  3. (nl) « Museum Stoomtrein der Twee Bruggen »
  4. « "Cockerill" - Luxfer, Aubange »

Voir aussi

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