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Cheddadides

Les Cheddadides (Banou-Cheddâd) ou, selon la translittération en anglais, Shaddadides sont un clan d’origine kurde qui contrôle l’Arran et une partie de l’est de l’Arménie du Xe au XIIe siècle.

L'Arménie aux XIe et XIIe siècles, avec notamment les domaines des Cheddadides.

Origine

Les Cheddadides mettent à profit l’affaiblissement du royaume d’Arménie pour s’établir à Gandja vers 950 puis, après les invasions des Turcs du XIe siècle, pour s’implanter à Ani, l’ancienne capitale de l’Arménie qui leur est cédée en 1072 par le conquérant seldjoukide.

Gandja

Après 1075, la ville de Gandja est soumise directement aux Seldjoukides. On note toutefois la présence d’un gouverneur cheddadide du nom d'Abu Nasr Iskandar b. Aboul Aswar Shavur tué à Dvin en 1105 par un émir Ghzil[3].

Dans son ouvrage, Dimiter Angelov [4] avance que la famille byzantine des Lascaris descend très certainement du patrice Artasir Laskaris, identifié sur un sceau trouvé à Klicevac, sur le Danube (édité en 1990 par L. Maksimovic et M. Popovic) dans les termes : « Artaseiras, fils du frère de Phaltoum, prince du pays des kantzakènes », donné en otage à Byzance en 1055.

Cet otage définitivement établi à Byzance, patrice et général, serait dans cet ordre d'idée fils de Lashkari Ali ben Musa, gouverneur Cheddadide de Gandja (1034-1046).

Cette hypothèse s'accorde avec l'étymologie perse du nom des Laskaris et explique l'insertion de cette famille dans les milieux aristocratiques byzantins..

Ani

Mosquée de Manuchir à Ani (Menuçehr Camii).

Aboul Aswar Shavur Ier, qui se faisait nommer « David Â» par ses sujets chrĂ©tiens, avait Ă©pousĂ© une princesse bagratide, fille du roi Achot IV d'ArmĂ©nie et sĹ“ur de Gagik II[5] - [6]. En 1072 le Sultan Alp Arslan confie la ville d'Ani Ă  son fils et successeur Fadl II. Ce dernier la remet Ă  son frère cadet Manuchir[7] (en armĂ©nien : Manoutchehr).

La ville est alors définitivement prise par les princes Mkhargrdzéli-Zachariades[9] et devient l'un des deux centres de l'Arménie zakaride (l'autre étant Dvin)[10].

Voir aussi

Notes et références

  1. Règne à Dvin également.
  2. Règne à Dvin de 1022 à 1049.
  3. (en) Vladimir Minorsky, Studies in Caucasian History, p. 83, qui cite Vardan Areveltsi, § 65.
  4. (en) Dimiter Angelov, The Byzantine Hellene: The Life of Emperor Theodore Laskaris and Byzantium in the Thirteenth Century, Cambridge University Press, , 453 p. (ISBN 1108480713)
  5. Selon Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 123 qui suit Aristakès Lastivertsi, Histoire, 17, p. 109.
  6. Selon René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071 [détail des éditions], p. 578, la princesse bagratide est une fille de Gourgen Ier d'Aghbanie.
  7. René Grousset, op. cit., p. 634.
  8. Selon Minorsky p. 84-85, le roi de Géorgie confie la ville à Abouleth Orbélian et à son fils Iwané.
  9. (en) Robert Bedrosian, The Turco-Mongol Invasions and the Lords of Armenia in the 13-14th Centuries, 1979, p. 89-90 [Ph.D. Dissertation, Columbia University (page consultée le 16 juillet 2009)].
  10. Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Privat, Toulouse, 2007 (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 330.

Bibliographie

  • (en) Vladimir Minorsky, Studies in Caucasian History: I. New Light on the Shaddadids of Ganja II. The Shaddadids of Ani III. Prehistory of Saladin, CUP Archive, 1953 (ISBN 0521057353).
  • (en) Clifford Edmund Bosworth, The New Islamic Dynasties : A Chronological and Genealogical Manual, 2e Ă©d., Edinburgh University Press, 2004 (ISBN 0748621377), chapitre 73, p. 151-52.
  • RenĂ© Grousset, L'Empire du Levant : Histoire de la Question d'Orient, Paris, Payot, coll. « Bibliothèque historique », (rĂ©impr. 1979), 648 p. (ISBN 978-2-228-12530-7), p. 158-60.
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