Chavela Vargas
Chavela Vargas (MarĂa Isabel Anita Carmen de JesĂşs Vargas Lizano) est une chanteuse mexicaine d'origine costaricienne, nĂ©e le au Costa Rica dans le canton de Flores et morte le Ă Cuernavaca, au Mexique. Elle est considĂ©rĂ©e comme une figure de proue de la musique ranchera qu'elle a chantĂ© avec force et Ă©motion. Sa voix rugueuse et chaude Ă la fois a servi ses interprĂ©tations théâtrales, passionnĂ©es et pleines d'humanitĂ©, des standards du rĂ©pertoire traditionnel mexicain.
Surnom | La dame au sarape rouge, cheveux d’argent et chair brune |
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Nom de naissance | MarĂa Isabel Anita Carmen de JesĂşs Vargas Lizano |
Naissance |
Flores, Costa Rica |
Décès |
(Ă 93 ans) Cuernavaca, Mexique |
Activité principale | auteur-interprète |
Activités annexes | actrice |
Genre musical | ranchera |
Instruments | guitare |
Années actives | 1949-2012 |
Labels | RCA Records |
Influences | JosĂ© Alfredo JimĂ©nez, JoaquĂn Sabina, Pedro AlmodĂłvar, Lila Downs, Lhasa de Sela |
Site officiel | Chavela Vargas |
Biographie
Jeunesse
« Ma vie commença dans un petit pays, en un petit village, et dans un petit monde (..) j’aime dire que mon village était si petit que seul une vache et moi rentrions dedans » écrit-elle. Sa mère Herminia, au foyer, venait d’une « bonne famille espagnole » et son père Francisco, policier[1], était costaricien « Et puisque je dois le dire presque partout, je le dirai : mes parents ne me voulaient pas. J’en ai souffert ». Adolescente, Isabel Vargas Lizan[2] quitte son pays natal pour le Mexique, s'éloignant de sa famille avec laquelle elle entretient des rapports difficiles[3]. Elle exprime alors son rejet d'une société ultra-conservatrice qui l'empêche de développer son talent d'artiste[1]. Elle commence à chanter dans les rues[4].
Dans les années 1940, elle se lie d'amitié avec les peintres Diego Rivera et Frida Kahlo chez qui elle réside pendant quelque temps et devient l'amante de Frida Kahlo[5] - [6]. Âgée de 30 ans, elle est remarquée sur la grande avenue Insurgentes de Mexico par le compositeur et célèbre chanteur de rancheras José Alfredo Jiménez qui devient l'auteur de ses principaux succès[1]. Grâce à son aide, elle se produit dans les cabarets de Mexico au milieu des années 1950 avant de s'engager sur la voie du succès à Acapulco, destination touristique internationale, où elle chante pour l'une des noces d'Elizabeth Taylor[1].
Carrière internationale
Chavela Vargas connaĂ®t son heure de gloire durant les annĂ©es 1960 et 1970, effectuant des tournĂ©es dans le monde entier. Elle devient une figure connue de la chanson ranchera Ă laquelle elle redonne ses lettres de noblesse, et dont elle est l'une des nombreuses interprètes fĂ©minines aux cĂ´tĂ©s de Lola Beltrán, Lucha Villa, Amalia Mendoza, Guadalupe Pineda, Lucero. VĂŞtue comme un homme, fumant et buvant comme un homme, portant un pistolet, « la dame au poncho rouge, cheveux d’argent et chair brune » comme la dĂ©crivait le chanteur espagnol JoaquĂn Sabina est caractĂ©risĂ©e par son sarape rouge. Alcoolique, elle affirme avoir bu durant sa vie 45 000 litres de tequila qui lui permirent, l'alcool la conservant, d'atteindre l'âge vĂ©nĂ©rable de 93 ans. Lors d'un entretien tĂ©lĂ©visĂ© en 2000, elle fait part de son homosexualitĂ©. « J’ai du me battre pour ĂŞtre moi-mĂŞme et pour ĂŞtre respectĂ©e. Je suis fière d’assumer que je suis lesbienne. Je n’en parle pas trop, mais je ne nie pas. J’ai du affronter la sociĂ©tĂ© et l’Église, qui dit que les homosexuels sont condamnĂ©s. C’est absurde ! Comment peuvent-ils juger quelqu’un qui est nĂ© comme ça ? Je n’ai pas appris Ă ĂŞtre lesbienne, personne ne m’a appris Ă ĂŞtre comme je suis. Je suis nĂ©e comme ça. Je n’ai jamais couchĂ© avec un homme. Jamais. Oui, je suis vierge et je n’ai pas honte. Mes Dieux m’ont faite comme ça »[7].
La carrière de Chavela connaĂ®t sa pĂ©riode la plus fĂ©conde de l'enregistrement de son premier album (Noche de Bohemia) en 1961 jusqu'Ă la fin des annĂ©es 1970. S'ensuit une pĂ©riode longue de quinze ans durant lesquels la chanteuse, en proie Ă une forte addiction Ă l'alcool, interrompt sa carrière musicale qu'elle ne reprend qu'en 1991[8]. Elle Ă©merge « d’une prison d’amour et d’un dĂ©lire d’alcool » et brandit Ă nouveau le flambeau : « je suis sortie des enfers mais je l’ai fait en chantant », dit-elle. EncouragĂ©e par son ami, le rĂ©alisateur Pedro AlmodĂłvar, qui la compare à Édith Piaf[9], Chavela se lance dans une tournĂ©e mondiale et se produit Ă l'Olympia de Paris et au Carnegie Hall de New York. Parmi ses interprĂ©tations les plus remarquables, se trouve celle de TĂş me acostumbraste de Frank DomĂnguez dans le film Babel. Muse de Pedro AlmodĂłvar dont elle est une amie personnelle, elle figure dans plusieurs de ses films, dont La Fleur de mon secret.
Elle reçoit le prix d'excellence musicale de l'Académie des Sciences latine et des arts de l'Enregistrement en 2007[10].
Décès
Ă€ l'issue d'un ultime concert donnĂ© Ă Madrid le 10 juillet 2012 pour prĂ©senter son album (La Luna Grande) dĂ©diĂ© au poète Federico GarcĂa Lorca et son autobiographie (Dos vidas necesito), elle est hospitalisĂ©e dans la capitale espagnole Ă la suite d'importants troubles respiratoires. Elle est rapatriĂ©e au Mexique et admise en soins intensifs dans un hĂ´pital de Cuernavaca le 30 juillet 2012 pour une broncho-pneumonie[11]. Elle meurt le 5 aoĂ»t 2012, âgĂ©e de 93 ans.
Discographie (incomplète)
Chavela Vargas fut l'interprète de nombreux compositeurs notamment AgustĂn Lara et JosĂ© Alfredo JimĂ©nez. Elle est rĂ©putĂ©e avoir enregistrĂ© 80 disques en cinquante ans de carrière[1].
- El corrido hablado, 1991
- Piensa en mĂ, 1991
- Boleros, 1991
- Bande originale de Kika avec Luz de luna, 1993
- Sentimiento de MĂ©xico (vol. 1), 1995
- De MĂ©xico y del mundo, 1995
- Le canta a MĂ©xico, 1995
- Bande originale de La Fleur de mon secret avec En el Ăşltimo trago, 1995
- Volver, volver, 1996
- Dos (album), 1996
- Grandes momentos, 1996
- Macorina, 1996
- Bande originale de En chair et en os avec Somos, 1997
- Chavela Vargas, 1997
- ColecciĂłn de oro, 1999
- Con la rondalla del amor de Saltillo, 2000
- Para perder la cabeza, 2000
- Las 15 grandes de Chavela Vargas, 2000
- La dama del poncho rojo, 2001
- Bande originale de Frida avec Paloma negra et La llorona, 2002
- Grandes Ă©xitos, 2002
- Para toda la vida, 2002
- DiscografĂa básica, 2002
- AntologĂa, 2004
- Somos, 2004
- Chavela Vargas, 2004
- En Carnegie Hall, 2004
- La llorona, 2004
- Bande originale de Babel avec TĂş me acostumbraste, 2006
- Cupaima, 2007
- ¡Por mi culpa!, 2010
- Luna Grande, 2012
Chansons connues
- La Llorona
- El andariego
- Macorina
- En el Ăşltimo trago
- Un mundo raro
- Piensa en mi
- Luz de luna
- Las Ciudades
- Las simples cosas
- La Sandunga
- El preso número 9»
- Paloma Negra
- No volveré
- Soledad
- MarĂa Tepozteca
- Noches de Ahuatepec
- Que te vaya bonito
- Arráncame la vida
- No soy de aquĂ, ni soy de allá
- Vámonos
- Sombras
- Sus ojos se cerraron
- Volver, volver
- Noches de boda
Postérité
- Catherine Gund et Daresha Kyi lui ont consacré un documentaire, intitulé Chavela Vargas, sorti au cinéma en 2017[5].
Notes et références
- Décès de la chanteuse mexicaine Chavela Vargas, L'Express, 6 août 2012
- La chanteuse Chavela Vargas décédée, Le Figaro, 5 août 2012
- Chavela Vargas, une voix de bohème Next Libération, 6 août 2012
- L’auteure de « Piensa en mà », Chavela Vargas, s’est éteinte Ouest-France, 7 août 2012
- « Chavela Vargas, l’indomptable », sur brain-magazine.fr,
- « La vie de la chanteuse Chavela Vargas », La montagne,‎ (lire en ligne)
- Portrait d'Isabelle Vargas Lizano
- Mort de la chanteuse mexicaine Chavela Vargas Le Point, 6 août 2012
- Mort de la chanteuse mexicaine Chavela Vargas, 20 minutes', 6 août 2012
- Prix d'excellence musicale de l'académie latine de l'Enregistrement en 2007.
- Mort de la chanteuse mexicaine Chavela Vargas France tv Culturebox, 6 août 2012
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives Ă la musique :
- Discogs
- Last.fm
- (en) Billboard
- (en) Carnegie Hall
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
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- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- (en) AllMovie
- (de + en) Filmportal
- (en) IMDb
- Quelques morceaux en Ă©coute libre