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Charles Palant

Charles (Shaia) Palant, né le dans le 12e arrondissement de Paris, et mort le dans le 15e arrondissement de Paris, est un militant français des droits de l'homme. Il est secrétaire général du Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et pour la paix (MRAP) entre 1950 et 1971.

Biographie

Enfance et famille

Charles (Shaia[1]) Palant, naît le dans le 12e arrondissement de Paris, de parents juifs polonais qui avaient immigré en France depuis peu, il grandit dans le quartier de Belleville à Paris. Son père meurt le et laisse une famille de quatre enfants (dont Charles est le troisième) qui doit survivre avec le seul salaire de l'aîné. Sa mère, Fajga Palant (née Frosznaider) est née le à Chełm, en Pologne[1] - [2].

Il a trois filles avec son épouse Daisy Safan (1928-2003), Éliane Palant (psychiatre), Francine Palant (professeur de langues) et Judith Palant (chef d'entreprise).

Formation

Le 12 fĂ©vrier 1934, Charles Palant manque l'Ă©cole pour participer Ă  la grève gĂ©nĂ©rale. En juillet de la mĂŞme annĂ©e est signĂ© le pacte d'unitĂ© d'action entre les communistes et les socialistes. L'un des signataires, le socialiste AndrĂ© Blumel, sera 15 ans plus tard le premier prĂ©sident du MRAP. En 1935, Charles Palant quitte l’école Ă  12 ans : le certificat d’études primaires, obtenu six mois plus tĂ´t, reste son seul diplĂ´me. Il devient alors maroquinier chez un petit patron du voisinage[3].

Le Front populaire

En , avec le triomphe du Front populaire, Charles Palant voit son salaire doubler, son temps de travail est ramenĂ© de 55 heures Ă  40. En , il perd son travail, et est engagĂ© dans une petite fabrique de maroquinerie. Il milite alors Ă  la Ligue internationale contre l'antisĂ©mitisme (LICA), mais il doit se rĂ©soudre Ă  fuir Paris et Ă  y revenir après avoir parcouru, Ă  pieds, 600 kilomètres. « Ă€ l'âge des plus exaltantes promesses de la vie, j'ai dĂ» pour survivre apprendre les dures lois de l'illĂ©galitĂ©, devenir faussaire, franchir des frontières dans mon propre pays[4]. »

DĂ©portation

En , dĂ©noncĂ©, Charles Palant est arrĂŞtĂ© par la Gestapo Ă  son domicile lyonnais[5], 67 place Voltaire[1]. Il a 21 ans. Sa mère (53 ans) et sa jeune sĹ“ur, Lina Palant (17 ans), nĂ©e le dans le 15e arrondissement de Paris[1], sont arrĂŞtĂ©es avec lui. Ils sont tous les trois dĂ©portĂ©s par le convoi no 60, en date du , de Drancy vers Auschwitz[1]. Elles meurent en dĂ©portation. « On comprend que si on cède au chagrin, on est mort[6] ». Il est dĂ©tenu Ă  la prison Montluc Ă  Lyon, au camp de Drancy près de Paris, puis dĂ©portĂ© dans les camps d'Auschwitz et de Buchenwald d'oĂą il revient en 1945, pesant 38 kilos. Il a 23 ans.

Le MRAP

C'est avec les communistes, dit Charles Palant, qu'il a appris Ă  refuser l'injustice et qu'il a rĂ©sistĂ© dans les prisons et dans les camps. En 1949, il participe Ă  la crĂ©ation du MRAP, dont il a Ă©tĂ© le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral pendant 21 ans, et un des prĂ©sidents d'honneur depuis. Il reprĂ©sente Ă©galement le MRAP Ă  la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH).

« Je ne me souviens plus quand je suis devenu communiste, écrit-il, mais c'est à Buchenwald que j'ai adhéré au PCF. (...) Je ne crois pas avoir jamais cédé aux fallacieuses promesses du grand soir. Je ne cesserai jamais de croire au matin[7]. »

.

Mort

Charles Palant meurt le dans le 15e arrondissement de Paris[8] - [2].

Distinctions

Publications

  • Charles Palant, après 650 jours en enfer, lutter pour un monde meilleur, Le Monde, 22 aoĂ»t 2005; tĂ©moignage de quatre heures recueilli en 2004 et diffusĂ© par le MĂ©morial de la Shoah et la Mairie de Paris. Voir tĂ©moignage en ligne :
  • Charles Palant, Je crois au matin, Paris, Ă©d. Le Manuscrit - Fondation pour la mĂ©moire de la Shoah, coll. TĂ©moignages de la Shoah, 2009

Notes et références

  1. Voir, Klarsfeld, 2012.
  2. « Fichier INSEE des décès Charles Palant », sur deces.matchid.io (consulté le ).
  3. Paragraphe tiré du texte écrit et signé à la main par Charles Palant, Je ne cesserai jamais de croire au matin, juin 1993, conservé aux archives du MRAP, 43 boulevard Magenta, 75010 Paris. Voir également Charles Palant : après 650 jours en enfer, lutter pour un monde meilleur, Le Monde, 22 aout 2005; témoignage de quatre heures recueilli en 2004 et diffusé par le Mémorial de la Shoah et la Mairie de Paris. Voir témoignage en ligne :
  4. Texte écrit et signé à la main par Charles Palant, Je ne cesserai jamais de croire au matin, juin 1993, conservé aux archives du MRAP, 43 boulevard Magenta, 75010 Paris.
  5. « Charles Palant », sur http://www.enseigner-histoire-shoah.org/ (consulté le )
  6. Charles Palant : après 650 jours en enfer, lutter pour un monde meilleur, Le Monde, Paris, 22 août 2005.
  7. Charles Palant, Je ne cesserai jamais de croire au matin, juin 1993, conservé aux archives du MRAP, 43 boulevard Magenta, 75010 Paris.
  8. « Décès de Charles Palant figure historique du combat contre le racisme et l’antisémitisme », interieur.gouv.fr, 28 février 2016.

Pour approfondir

Bibliographie

Liens externes

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