Accueil🇫🇷Chercher

Charles Mordacq

Charles Mordacq, dit Rolla, né le à Embrun (Hautes-Alpes) et mort le au Château-d'Olonne, est un chansonnier, journaliste et militant nationaliste français.

Charles Mordacq
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonyme
Rolla
Nationalité
Activités
Fratrie

Biographie

Fils d'Henriette Murat (1834-) et de Charles-Jean-Baptiste Mordacq (1824-1900), alors lieutenant d'infanterie, Charles-Henri Mordacq est le frère aîné de Jean-Jules-Henri Mordacq, futur général de corps d'armée. Contrairement à ce dernier et à son père, Charles ne fera pas carrière dans l'armée d'active mais il deviendra réserviste en 1881, après son service militaire.

Bachelier ès sciences[1], Charles Mordacq entre en 1883 dans l'administration, comme commis-expéditionnaire de 5e classe à la préfecture de la Seine[2]. L'année suivante, il épouse Jeanne-Baptistine-Marie Allandrieu (1861-19..)[3].

Parallèlement à son emploi de fonctionnaire, il écrit des poésies et des chants patriotiques, utilisant à l'occasion le nom de plume de Rolla[2]. En , à l'époque de l'affaire Schnæbelé, il écrit les paroles de Prépare-toi, soldat de France, une chanson revanchiste de Frédéric Wachs dédiée au ministre de la Guerre, le général Boulanger[4]. Il collabore également à la Revue des journaux, dont il rédige le courrier des théâtres[5].

Charles Mordacq (Rolla) en 1888.

SanctionnĂ© pour son adhĂ©sion au boulangisme, Mordacq est rĂ©voquĂ© par le prĂ©fet Poubelle le . Le suivant, il participe Ă  la crĂ©ation du Syndicat des rĂ©voquĂ©s, dont il est le trĂ©sorier avant d'en ĂŞtre Ă©lu prĂ©sident le . Candidat au siège de conseiller municipal du quartier du Val-de-Grâce Ă  l'occasion des Ă©lections municipales d'avril-mai 1890, il ne parvient pas Ă  s'imposer face Ă  un autre boulangiste, l'avocat Lecouturier. Ayant ainsi Ă©chouĂ© Ă  obtenir l'investiture exclusive des boulangistes, Mordacq se prĂ©sente quand mĂŞme, avec l'aide financière du chef des antisĂ©mites parisiens, le marquis de Morès, dont il est devenu depuis peu le secrĂ©taire particulier[2]. Au premier tour, il devance Lecouturier (par 657 suffrages contre 491) mais n'arrive qu'en quatrième place derrière l'opportuniste Beaumont (790 voix), le rĂ©publicain libĂ©ral Edmond Pigeonneau (997 voix) et le radical Pierre LampuĂ© (1 372 voix). Entre les deux tours, Mordacq est perquisitionnĂ© et mĂŞme brièvement arrĂŞtĂ© en tant que secrĂ©taire de Morès, ce dernier Ă©tant alors accusĂ© d'avoir tenu des propos sĂ©ditieux. Au second tour, il termine en troisième position, avec 981 suffrages[6].

Le Balai du , faisant référence à la représentation de Lohengrin à l'Opéra.

Au cours des mois et des annĂ©es suivants, Mordacq tente de gagner sa vie en collaborant Ă  divers journaux tels que La Fronde de MĂ©norval, La Patrie (1892) et Le Balai, journal satirique qu'il dirige Ă  partir de 1891. Il continue Ă©galement de militer au sein de divers groupes nationalistes mais finit par ĂŞtre exclu de la plupart d'entre eux : il est ainsi radiĂ© de la Ligue des patriotes en , moins d'un an après son adhĂ©sion[2]. Le , il connaĂ®t un nouvel Ă©chec Ă©lectoral, cette fois-ci dans le quartier de la Sorbonne : arrivĂ© quatrième au premier tour (541 voix), derrière le rĂ©publicain RenĂ© Lafon (746), le clĂ©rical Victor de Clercq (757) et le conseiller sortant radical-socialiste, Louis-François Deschamps (2 134), il se retire avant le second tour[6].

Par la suite, il fonde le groupe des Chansonniers patriotes (1905) et se plaît à porter la contradiction dans différentes réunions politiques[2]. Le , il assiste ainsi à une réunion de l'Action française au cours de laquelle il pose la question suivante : « L'expulsion des juifs, plaie de la France, doit-elle précéder le retour du Roi, ou est-ce le Roi, une fois restauré, qui nous délivrera de ces parasites ? » Bernard de Vesins lui répond : « Le Roi fixera le statut des Juifs. Ce que nous voulons, c'est moins expulser les Juifs du territoire, que les expulser de notre nationalité. On peut avoir besoin de Juifs pour de basses besognes ou pour des services matériels d'argent. Mais on ne peut les utiliser que sous le Roi, qui se charge en revanche de les protéger parfois contre d'excessifs débordements populaires »[7].

Ex-adjudant de réserve, dégagé de toute obligation militaire depuis 1906, Charles Mordacq est âgé de 53 ans au début de la Première Guerre mondiale. Engagé volontairement, il sert dans l'infanterie avant de devenir mitrailleur à bord d'avions[8]. Blessé en , il est décoré de la médaille militaire le et de la croix de guerre 1914-1918. Il est démobilisé en 1919.

Le , il provoque un petit incident à un kiosque de presse du boulevard des Italiens, dont il déchire et jette au ruisseau les journaux allemands, notamment le Berliner Tageblatt, en s'écriant qu'il est honteux « d'étaler ainsi des journaux boches ». Amené au commissariat de police, il est relâché après avoir dédommagé le marchand[8].

Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1932, Charles Mordacq meurt au Château-d'Olonne le .

Notes et références

  1. La Cocarde, 14 octobre 1889, p. 4.
  2. Joly, p. 293-295.
  3. La Presse, 3 avril 1884, p. 4.
  4. Le Rappel, 26 avril 1887, p. 3.
  5. La Justice, 19 mars 1888, p. 4.
  6. Ernest Gay, Nos Ă©diles, Paris, 1895, p. 122 et 125.
  7. L'Action française, 26 janvier 1912, p. 2.
  8. Le Matin, 7 avril 1923, p. 1.

Voir aussi

Bibliographie

  • Bertrand Joly, Dictionnaire biographique et gĂ©ographique du nationalisme français (1880-1900), Paris, HonorĂ© Champion, 2005, p. 293-295.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.