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Charles Julien Fanneau de Lahorie

Charles-Julien Fanneau de Lahorie, né le à Javron et mort le à Cayenne en Guyane, est un navigateur français.

Charles Julien Fanneau de Lahorie
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Prononciation

Origine

Charles-Julien Fanneau de Lahorie appartient à une famille de juges de paix à Couptrain, tirant son titre de noblesse d’une terre de La Ferté-Macé. Il est le deuxième d’une famille de seize enfants de Charles-Julien Fanneau de Lahorie et de Marie Jeanne Renée Le Meunier du Bignon.

L’un de ses frères, Victor Claude Alexandre Fanneau de Lahorie sera général d’Empire, et mêlé à des conspirations contre Napoléon Ier. Un autre, Louis-Michel Fanneau de Lahorie, colonel de cavalerie, fit une vingtaine de campagnes militaires sous la République et l’Empire, y compris la campagne de Russie.

L’initiation à la mer

En 1769, il effectue son premier voyage de mer sur les navires de commerce du Havre en qualité de volontaire. Il a continué jusqu’en 1774. En 1774, sa famille sollicite son admission au Corps des Élèves de la Marine établi au Havre sous les ordres du capitaine de vaisseau Sainte-Cézaire. Il est admis et reçu en juin 1774. Il a navigué en cette qualité sur les vaisseaux royaux destinés au service de la colonie jusqu’au mois de juin 1776.

Amérique

À cette époque il sollicite un brevet de sous-lieutenant d’infanterie, avec permission d’aller servir aux États-Unis. Il s’y rend avec passeport et lettre de recommandation de Benjamin Franklin. Arrivé à Boston le , il est immédiatement incorporé au corps d’infanterie du colonel Chansay, faisant partie de l’Armée du Général Green. Il va rejoindre l’armée à Washington, où il est reçu lieutenant en arrivant au régiment. Il sert dans ce Corps et en cette qualité jusqu’en août 1777, où il est promu au grade de capitaine jusqu’au mois de novembre de la même année.

Son goût prédominant pour la marine l’engage à solliciter auprès du Congrès son agrément pour reprendre le service de mer, ce qui lui fut accordé en conservant son rang dans l’armée. Il semble que son frère Henri qui a présenté les mêmes états de services a usurpé son identité pour prétendre au brevet de capitaine.

La marine

Au mois de décembre 1777, il prend le commandement d’un brick de guerre armé de 20 canons de 6", avec lequel il est envoyé croiser aux Antilles de janvier 1778 jusqu’au mois d’octobre de la même année. Il prend et conduit dans les ports de la Martinique et de la Guadeloupe 34 prises britanniques. En , il sort de Saint-Pierre-de-la-Martinique pour reprendre sa navigation ; rendu au vent d’Antigua, il rencontre une frégate britannique de 36 canons de 12". Après un combat de huit heures, il est forcé de se rendre et est conduit à Antigua. Peu de jours après son arrivée à Antigua, il s'évade et se rend à la Martinique, où il séjourne pendant un mois ; il s’embarque alors sur un corsaire américain pour se rendre aux États-Unis pour y faire juger sa conduite relativement à la perte du navire qui lui avait été confié. Sur sa demande, le Congrès a nommé une commission. Il a été jugé que sa conduite était non seulement irréprochable mais qu’elle recevait l’approbation de la commission en ce qu’il avait croisé avec succès contre les ennemis des États-Unis, et qu’il avait « soutenu un combat honorable pour le pavillon contre la frégate anglaise ». Sur ce rapport adressé au Congrès, il en reçut une lettre de satisfaction et le brevet de lieutenant-colonel.

Antilles

La guerre s'étant déclarée entre la France et la Grande-Bretagne, son devoir et son inclination le portèrent à consacrer sa vie au service de sa Patrie. Il exposa au Congrès le désir qu’il avait de rentrer au service de la France, que c'était pour encore servir les États-Unis puisque la France était leur plus ferme appui. Il reçoit alors une lettre flatteuse d’adhésion à sa demande, sa confirmation de mon grade de Lieutenant-colonel dans l’armée des États-Unis d’Amérique, et la Croix de l’Ordre de Cincinnatus. En mai 1779, il se rend à la Martinique où il trouve le comte Charles Henri d'Estaing, généralissime des forces de terre et de mer à qui il offre ses services. En , le général désira former un corps de « Volontaires Flibustiers des Antilles ». Il en nomma le Chevalier de La Roque-Percins, colonel commandant, et La Horie lieutenant-colonel commandant en second, et les chargea du recrutement de ce corps. À la fin de juillet, il fut composé et formé de 500 hommes destinés aux débarquements pour la conquête des îles britanniques. Il sert sous les ordres de d’Estaing pour la conquête des îles de Saint-Vincent, la Grenade, où il a la jambe gauche cassée par une mitraille, et Tobago. Au départ du Général pour la France, le Corps est resté sous les ordres du marquis de Bouillé, général commandant en chef aux Îles du Vent. Son Corps a été employé par le Marquis de Bouillé et sous ses ordres aux sièges et prises des îles britanniques de Saint-Christophe, Montserrat. Ces dernières conquêtes ayant terminé la campagne aux Isles du Vent par la retraite des armées navales à Saint-Dominique, Bouillé décida de licencier le Corps de Lahorie. Il revient en France au mois de mars 1782.

Cabotage

Après la paix, il sollicite la faculté de rentrer dans sa famille, faculté obtenue en 1783. Il se rend à Saint-Dominique pour des affaires de famille et y séjourne jusqu’en 1789. Il s’est rendu de cette colonie à la Martinique où il a séjourné jusqu’en décembre de la même année. Il est arrivé à Paris le et y demeure jusqu’en 1792. Sa propriété de St Dominique étant détruite, et sans fortune en France et n’ayant plus de rang de l’armée, il a sollicité du Ministre de la Marine, en vertu de ses anciens services, le grade d’enseigne-de-vaisseau. Il l’obtient, avec l’ordre de se rendre à Brest pour y prendre le commandement de l’aviso Le Papillon. Cette expédition ayant reçu contre-ordre, il se rend à Paris pour solliciter du Gouvernement le gouvernement du Sénégal. Cette place était déjà donnée. En mai 1790, il est armateur propriétaire de la goélette Industrie. En septembre, il va à Bordeaux et Paris pour des démarches. Au mois d’octobre 1792, il reçoit l’ordre de se rendre à Brest pour y attendre des ordres ultérieurs. Il reçoit en novembre l’ordre d’embarquement sur la corvette La Blonde, destinée pour porter à Cayenne le commissaire civil, et y porter l’ordre de commandement de la colonie au général Benoist, ancien colonel d’artillerie. Partie en , l’expédition pour Cayenne arrive en mai.

Guyane

Il accepte avec réticence la place de Lieutenant Général du Gouvernement à Cayenne et de la Guyane le après la démission de Monge, 1er Ministre du nouveau régime. Il arrive sur la Blonde avec Jeannet (neveu de Danton). Le , il est nommé commandant de la Marine. Il entre en désaccord avec Jeannet et donne sa démission le . En 1795, il rentre en France. Il est pris par l’escadre de l’amiral Nottham et conduit à Gibraltar. Il a été pillé de tout ce qu’il possédait. De Gibraltar, il se rend à Marseille, et de là à Paris.

Le , c’est la publication du décret d’abolition de l'esclavage, La Horie est arrêté pour, dit-il « désobéissance aux ordres contre-révolutionnaires » et grâce à un ennemi délateur, le commissaire Jeannet, qu’il accusera ensuite de malversations. Il part pour la Nouvelle-York puis la Nouvelle-Angleterre sur l'Insipide comme prisonnier. Il se rend ensuite au Suriname, puis en France. En 1802, il revient à Cayenne (lettre du 6 Thermidor an X) où il se fixe sur ses propriétés, uniquement occupé à l’agriculture.

En 1809, à l’époque de l’entrée des Portugais à Cayenne, il accepte une place de conseiller à la Cour d’appel jusqu’en 1811. Il reçoit la croix de Saint Louis le . En 1818, il obtient le commandement du quartier de Macouria, le plus riche et le plus populeux de la colonie.

Famille

Il aurait épousé une demoiselle Desprez, de La Flèche, dont il aurait eu un fils mort à 22 ans sans descendance. Après le décès de sa première femme, il aurait épousé (le ?) à Cayenne une demoiselle Victoire (ou Henriette) Barthélémy morte à 23 ans le sans enfant. Il se retire ensuite à Tonate où il a acheté la propriété Mon Désir dans le quartier de Macouria. Il meurt le à Cayenne. En dépit d’un décès postérieur à celui de sa femme, ce sont des parents de celle-ci qui hériteront de tous ses biens et vendront sa propriété en 1846. Une mine d’or y aurait été exploitée vers 1930.

Notes et références

    Liens externes

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