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Charles Cagniard de Latour

Charles Cagniard de Latour, nĂ© le Ă  Paris et mort Ă  Paris le , est un ingĂ©nieur et physicien français. Il est passĂ© Ă  la postĂ©ritĂ© pour ses travaux d'acoustique quantitative, pour lesquels il mit au point la « sirène Â».

Charles Cagniard de Latour
Fonction
Auditeur au Conseil d'État
Ă  partir de
Titre de noblesse
Baron
Ă  partir du
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Conjoint
Philippine Gracieux de Lacoste (d)
Enfant
Philippine Cagniard de La Tour (d)
Ĺ’uvres principales
Notice sur les travaux scientifiques de M. Cagniard-Latour (d)

Biographie

Polytechnicien[note 1] de l'an III (automne 1794 - été 1795) nommé le 16 ventose an 5 élève à l'école des aérostiers, qui vient d'être créée à Meudon. Il rejoint ensuite le corps des ingénieurs géographes, devient auditeur[note 2] de seconde classe au Conseil d'État le 1er août 1810 et est affecté dans l'administration des poudres en 1811. Auditeur de première classe près le ministre et la section de l'Intérieur en 1812 et 1813, il devient aussi auditeur à la commission des Pétitions en 1813.

Il quitte assez rapidement ces activités de fonctionnaire pour se consacrer à ses recherches dans des domaines aussi divers que la mécanique, la chimie, la physique et l'acoustique.

Recherches scientifiques

Travaux d'acoustique

Sirène de Cagniard-Latour

Cherchant Ă  produire un Ă©talon pour la hauteur des sons en s'appuyant sur une frĂ©quence dĂ©terminĂ©e, il met au point en 1819 la sirène dite « de Cagniard-Latour Â» : en contrĂ´lant la vitesse de rotation, cet instrument permet de produire Ă  volontĂ© un son de frĂ©quence calculable et rĂ©glable[1].

Il se servira par la suite de cet appareil pour Ă©tudier la propagation du son dans les liquides.

Recherche sur les Ă©tats des fluides

Il étudie quantitativement, en vase clos, l'expansion des vapeurs de différents liquides (alcool, éther et eau) du point de vaporisation jusqu'à des températures nettement plus élevées (362 °C pour l'eau), dans un espace deux à trois fois plus grand que le volume du liquide. Ces expériences sont encore aujourd'hui une des bases expérimentales de la théorie des gaz.

C'est ainsi qu'en 1822, grâce à son canon à gaz, il dégage la notion de point critique d'une substance[2] et définit l'état fluide supercritique.

MĂ©canisme de la fermentation alcoolique

En 1838[3], il montre comment multiplier, par bourgeonnement, la levure de bière et explicite son rôle dans la fermentation alcoolique ; il démontre ainsi que le processus de fermentation est dû à des organismes vivants.

Inventions diverses

Ses inventions et découvertes majeures sont :

Vis d'Archimède (Cagniardelle). A – Axe de la vis B – Bâche C – Pales d'hélice E – Orifice de chasse F – Actionneur G – Réservoir H – Prise d'air
  • la cagniardelle, en 1809, machine destinĂ©e Ă  insuffler l'air sous un liquide dont le principe est fondĂ© sur une vis d'Archimède faiblement inclinĂ©e, de façon que l'extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure soit complètement immergĂ©e et l'extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure seulement partiellement ; la vis est actionnĂ©e dans le sens inverse de celui qui ferait monter l'eau ; Ă  chaque tour, l'air entre par l'extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure et descend, en refoulant l'eau, le long des spires vers l'extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure oĂą un tuyau le rĂ©cupère ;
  • un moulin portatif, Ă  l'usage des armĂ©es, d'un poids minime de sept livres et qui permettait aux soldats de moudre du blĂ© au beau milieu des champs ; l'armĂ©e napolĂ©onienne s'en servit durant les Cent-Jours ;
  • des appareils d'Ă©clairage au gaz pour l'hĂ´pital Saint-Louis et pour l'usine royale. Ces appareils d'Ă©clairage lui valent, en 1819, d'ĂŞtre fait baron par Louis XVIII ;
  • une nouvelle machine Ă  feu (9 novembre 1809) ;
  • le canon-pompe ;
  • une machine Ă  vapeur qui Ă©lève l'eau sans piston ;
  • la pompe Ă  tige filiforme ;
  • le peson chronomĂ©trique ;
  • une machine pour Ă©tudier le vol des oiseaux.

Membre de l'Académie des sciences, il succède le 17 mars 1851 à Gay-Lussac.

Distinctions

  • LĂ©gion d'Honneur chevalier en 1811
  • MĂ©daille d'argent dĂ©cernĂ©e par le jury de l'exposition des produits de l'industrie de 1819 pour diverses machines hydrauliques de son invention telles que la vis d'Archimède pneumatique citĂ©e plus haut[4].
  • Ordre de Saint-Michel en 1823

Notes et références

Notes

  1. L'École polytechnique fut créée le 15 fructidor an III (1er septembre 1795). Charles Cagniard fit donc partie des premiers élèves et de la première promotion.
  2. Un auditeur est un fonctionnaire recruté sur concours faisant partie du bas de la hiérarchie dans le personnel du Conseil d'État ou de la Cour des comptes.

Références

  1. D'après Michel Brenet, Dictionnaire pratique et historique de la musique, Armand Colin, , 488 p., 1 vol. in-octavo broché avec 140 figures plein-texte (lire en ligne), « Acoustique », p. 9.
  2. Cf. Charles Cagniard de la Tour, « Exposé de quelques résultats obtenus par l'action combinée de la chaleur et de la compression sur certains liquides, tels que l'eau, l'alcool, l'éther sulfurique et l'essence de pétrole rectifiée », Annales de chimie et de physique, no 21,‎ , p. 127-132.
  3. Cagniard-Latour, « Mémoire sur la fermentation vineuse, présenté à l'Académie des sciences le 12 juin 1837 », Annales de chimie et de physique, 2e série, t. 68, 1838, p. 206-222, consultable sur Google Books. On lit déjà dans les Comptes rendus de l'Institut de 1836 que Cagniard de Latour considérait la levure de bière comme une substance vivante. (Cagniard de Latour, « Observations sur la fermentation du moût de bière », L'Institut, 23 novembre 1836, IV, p. 389-390; voir L. Pasteur, Mémoire sur la fermentation alcoolique, Œuvres complètes de Pasteur, t. 2, p. 83, consultable sur Gallica, et P. Pinet, Pasteur et la philosophie, Paris, 2005, p. 51.) En 1787, Adamo Fabbroni avait déjà attribué la fermentation à une substance « végéto-animale » ; voir citation dans L. Pasteur, Mémoire sur la fermentation alcoolique, Œuvres complètes de Pasteur, t. 2, p. 80, consultable sur Gallica.
  4. « Suite de la liste des médailles décernées par le Jury de l'Exposition de 1819 - Bulletin de la S.E.I.N. n° CLXXXIX, dix-neuvième année », Société d'encouragement pour l'industrie nationale, mars 1820.

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