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Char 61

Le Char 61 (Panzer 61 en allemand) est un char moyen suisse de la guerre froide reclassé par la suite comme char de combat. Entré en service en 1965, le Char 61 est une évolution du Char 58, il est mieux armé que ce dernier. À partir de 1971, le Char 61 sera supplanté par le Char 68, qui diffère du Char 61 par son moteur un peu plus puissant, des chenilles plus larges et par l'installation d'un système de stabilisation du canon.

Char 61 / Panzer 61
Image illustrative de l’article Char 61
Un Panzer 61 en démonstration au musée des Blindés de Bovington, en 2019.
Caractéristiques de service
Type Char moyen - Char de combat principal
Service de Ă 
Utilisateurs Drapeau de la Suisse Suisse
Production
Constructeur Ateliers fédéraux de construction de Thoune et Georg Fischer
Production de 1964 Ă 
Unités produites 150 exemplaires
Variantes Char de dépannage 65/88
Caractéristiques générales
Équipage 4 hommes (chef de char, pilote, opérateur en tourelle et chargeur)
Longueur 6,685 m (caisse)
9,43 m ou 9,45 m (avec le canon pointĂ© vers l'avant)
Largeur 3,06 m ou 3,1 m
Hauteur 2,47 m (toit tourelle)
2,72 m (sommet du tourelleau)
Garde au sol 420 mm
Masse au combat 38 Ă  39 tonnes en ordre de combat
Blindage (Ă©paisseur/inclinaison)
Blindage jusqu'Ă  120 mm
Type acier moulé
Armement
Armement principal un canon L7A1 de 105 mm (52 Ă  56 obus)
Armement secondaire un canon-mitrailleur Oerlikon 5 TGK de 20 mm (240 obus)
deux mitrailleuses Mg 51 de 7,5 mm (3 200 cartouches Ă  (3 400 cartouches)
Mobilité
Moteur V8 diesel Daimler-Benz AG MB 837 Ă  refroidissement liquide
Puissance 630 ch (463 kW) Ă  2 200 tr/min
Transmission semi-automatique SLM (6 AV/2 AR) incorporant une direction hydrostatique à double différentiel
Suspension paquets de rondelles ressort/Belleville
Pression au sol 0,85 kg/cm²
Vitesse sur route 55 km/h
Puissance massique 16,5 ch/t
RĂ©servoir 760 â„“
Autonomie 300 km Ă  500 km

Historique

Au début des années 1950, l'armée suisse tente d'acheter des chars modernes pour renforcer ses forces blindées, ce qui, du fait de la guerre en Corée, s’avère impossible.

En guise de solution provisoire, l'armée suisse commande à la France, en 1951, 200 chars légers AMX-13 (Char 51) ainsi que 200 Centurion Mk. 3 et Mk. 7 (Char 55 et Char 57) au Royaume-Uni entre 1954 et 1956 et décide de développer son propre char moyen.

Le premier prototype, appelĂ© KW30 est fabriquĂ© en 1958, il est armĂ© d'un canon de 90 mm de conception locale.

Le deuxième prototype est fabriquĂ© en 1959, il est armĂ© d'un canon britannique QF 20-pounder britannique[1] de 84 mm.

Dix Chars 58 de prĂ©sĂ©rie sont construits entre 1960 et 1961, ils sont armĂ©s du canon de 84 mm QF 20-pounder, Ă©galement prĂ©sent sur les 212 Char 55 commandĂ©s au Royaume-Uni en 1955 et livrĂ©s les deux annĂ©es suivantes.

En mars 1961, le parlement suisse attribue une ordonnance pour la production de 150 exemplaires armĂ©s d'un canon de 105 mm, ces derniers seront produits de 1964 Ă  1966 par les Ateliers fĂ©dĂ©raux de construction Ă  Thoune[2]. Ils seront livrĂ©s Ă  l'armĂ©e suisse de janvier 1965 Ă  dĂ©cembre 1966

De 1967 Ă  1994 (lorsque le dernier bataillon Panzer 61 est rĂ©Ă©quipĂ© de chars plus modernes), les blindĂ©s Char 61 sont mis Ă  niveau et modernisĂ©s grâce aux technologies retrouvĂ©es plus tard sur le Char 68, son successeur plus perfectionnĂ©. Le canon-mitrailleur 20 mm est remplacĂ© en 1983 par une mitrailleuse coaxiale de 7,5 mm dans la variante Char 61 AA9.

Description

Canon de 105 mm

Le Char 61 est armĂ© d'un canon PzKan 61 d'un calibre de 105 mm. Il s'agit d'une version modifiĂ©e du canon britannique L7A1 produit sous licence en Suisse.

Le PzKan 61 se dĂ©marque du L7A1 par sa culasse semi-automatique Ă  coin horizontal de conception suisse et par son effort de recul rĂ©duit grâce Ă  sa longueur de recul (55 cm Ă  60 cm) double Ă  celle du L7A1[3].

Le système permettant le pointage en site est particulier, il s'effectue à l'aide d'un guide en forme de quadrant dans l'arrière de la culasse au lieu d'un système d'engrenages au niveau des tourillons. Le débattement du canon en site est de -10° à +21°. L'élévation du canon (31°/sec) et la rotation de la tourelle (24°/sec) sont assurés par un système CH 25 comprenant deux moteurs électro-hydraulique conçu par la firme française SAMM.

Munitions de 105 mm

De part et d'autre du conducteur se trouvent deux rĂ©servoirs de carburant de 338 L chacun[4], ils sont creux et possèdent une sĂ©rie de renfoncements destinĂ©s Ă  accueillir les munitions de 105 mm logĂ©es en caisse.

Gamme de munitions disponible Ă  l'Ă©poque pour le Char 61 :

  • 10,5 Pz Kan 60/61 Pz Ke G Lsp : un obus perforant sous-calibrĂ© (SC) Ă  sabot dĂ©tachable de conception britannique (L28A1 APDS-T), son noyau en carbure de tungstène est capable de perforer une plaque d'acier de 120 mm sous une incidence de 60° Ă  914 m de distance.
  • 10,5 Pz Kan 60/61 Pz Sgr G Boz Lsp : un obus Ă  tĂŞte d'Ă©crasement de conception britannique (L35A2 HESH), il capable de gĂ©nĂ©rer des Ă©clats derrière une plaque de blindage Ă©paisse de 127 mm.
  • 10,5 Pz Kan 60/61 St G Mz 54 Lsp : un obus explosif Ă  fragmentation de conception locale.

Optiques

Le tireur dispose d'un :

  • Un viseur pĂ©riscopique possĂ©dant deux grossissements Ă— 2,7 et Ă— 8[5].

Le chef de char dispose d'un :

  • Un tĂ©lĂ©mètre optique Ă  coĂŻncidence d'une base de 1,5 m possĂ©dant un grossissement de Ă— 8. Conçu par Wild AG, il traverse le toit de la tourelle sur toute sa largeur.

Motorisation

Le Char 61 possède un moteur diesel MB 837 Ba-500 conçu par Daimler-Benz AG comportant 8 cylindres disposés en V pour une cylindrée de 29,9 l.

Il dĂ©veloppe une puissance nominale de 630 chevaux Ă  un rĂ©gime de 2 200 tr/min pour un couple maximal de 2 050 N m atteint Ă  1 700 tr/min. Ce moteur Ă  refroidissement liquide pèse 1 550 kg et est suralimentĂ© par un compresseur centrifuge.

Un groupe auxiliaire de puissance est installĂ© dans le compartiment moteur, il s'agit d'un moteur Mercedes Benz OM 636 VI E de 38 chevaux entraĂ®nant une gĂ©nĂ©ratrice de 9 kW.

Transmission

La boîte de mécanisme a été conçue par la SLM de Winterthour, elle intègre une boîte de vitesse semi-automatique, six rapports sont disponibles en marche-avant et deux en marche-arrière.

Elle incorpore également une direction hydrostatique à double différentiel, le groupe hydrostatique de direction (GHD) a été conçu par la société Gesellschaft der von Rollschen Einsenwerke établi à Klus[3].

Suspension

Le train de roulement est du type Vickers, il comporte six galets et trois rouleaux porteurs par chenille.

La suspension, légère et compacte, est unique en son genre, chaque galet de roulement est soutenu par des rondelles ressort groupés en paquets montés le long du châssis. Cette suspension avait été développées initialement pour les futurs chars développés dans le cadre du programme Entwicklungsserie.

Blindage

Le Char 61 a la particularité d'être intégralement fait en acier moulé d'une seule pièce. Les moules du Char 61 ont été réalisés par la société Georg Fischer de Schaffhausen en coopération avec les ateliers fédéraux de construction de Thoune.

Le blindage du masque atteint une Ă©paisseur maximale de 165 millimètres, inclinĂ©s Ă  une incidence de 40°[6].

L'avant de la tourelle possède une Ă©paisseur de 120 millimètres[7].

Le glacis fait 60 millimètres d'Ă©paisseur, son incidence Ă  60° porte l'Ă©paisseur Ă  120 millimètres.

Les flancs de la caisse et l'arrière du compartiment moteur font 40 millimètres d'Ă©paisseur[6].

Galerie photo

HĂ©ritage

Le châssis constitue la base du Char 68[8] et du prototype du Char de dépannage 65/88[9]. Les roues et les chenilles du Char 61 sont également utilisées sur le Char 68.

Dans la culture populaire

Deux chars Char 61 sont maquillés en tant que chars allemands Panzer III dans le film Stalingrad. Ces répliques ont été réutilisées dans Les Hommes de Sa Majesté et Les Insurgés.

Références

  1. Roger Ford, The World's Great Tanks : From 1916 to the Present Day, Brown Packaging Books Ltd, , 176 p. (ISBN 1-897884-29-X), p. 121
  2. www.janes.com
  3. (en) R.M Ogorkiewicz, Swiss Battle Tanks, Windsor, Berkshire, Profile Publication Limited, , 24 p. (ASIN B000XYAXB4, lire en ligne), p. 16
  4. (de) « Panzer 61 K+W, Pz 61 K+W », sur militaerfahrzeuge.ch (consulté le )
  5. (en) « Pz 68 », sur army-guide.com (consulté le )
  6. (de) Rolf Hilmes, Kampfpanzer - Die Entwicklungen der Nachkriegszeit, Frankfurt am Main Bonn, Report Verlag GmbH, , 128 p., p. 74
  7. (en) « Panzer 61 MBT », sur tanks-encyclopedia.com (consulté le )
  8. http://www.janes.com/extracts/extract/jmvl/jmvl0200.html
  9. (en) Christopher Chant, A Compendium of Armaments and Military Hardware, Routledge, (ISBN 0-7102-0720-4), p. 10

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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