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Chapelle du ChĂȘne

La chapelle du ChĂȘne est un sanctuaire catholique et un lieu de pĂšlerinage marial, situĂ© sur la commune de Saint-Martin-de-ConnĂ©e, en Mayenne, dont la premiĂšre chapelle construite au XVIIe siĂšcle a laissĂ© place Ă  la chapelle actuelle, plus grande, qui a Ă©tĂ© bĂątie Ă  la fin du XIXe siĂšcle.

Chapelle du ChĂȘne
Image illustrative de l’article Chapelle du ChĂȘne
Présentation
Culte Catholique romain
Rattachement DiocĂšse de Laval
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Pays de la Loire
DĂ©partement Mayenne
Ville Saint-Martin-de-Connée
CoordonnĂ©es 48° 13â€Č 52″ nord, 0° 14â€Č 24″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Chapelle du ChĂȘne
GĂ©olocalisation sur la carte : Pays de la Loire
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Chapelle du ChĂȘne
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(Voir situation sur carte : Mayenne)
Chapelle du ChĂȘne

La Vierge Marie y est vĂ©nĂ©rĂ©e sous son titre de Notre-Dame des Douleurs, Ă  cause de la statuette miraculeuse placĂ©e dans le chĂȘne, aujourd'hui dessĂ©chĂ©, qui reprĂ©sente Marie tenant le corps de JĂ©sus descendu de la Croix.

Histoire

L'histoire de la chapelle du ChĂȘne est rapportĂ©e par l'ouvrage du missionnaire L. Pottier en 1902[1]. Cet ouvrage s'appuie sur un premier travail du PĂšre Augustin Bressin (1802-1883), curĂ© de Saint-Martin-de-ConnĂ©e (1847-1882), et de son vicaire, M. l'abbĂ© Lamarre, publiĂ© dans le Manuel du PĂšlerin Ă  Notre-Dame-du-ChĂȘne[2].

Origine de Notre-Dame du ChĂȘne et de la chapelle

Au XVe siĂšcle, la statuette est placĂ©e dans le chĂȘne, au milieu d'une prairie, sur la ferme de la Grande-MĂ©tairie.

Une lĂ©gende Ă©crite en octosyllabes rapporte qu'au XVIIe siĂšcle, un comte de Belin, seigneur d'Orthe, provoque un bƓuf dans cette prairie. Poursuivi, il invoque la protection de la Sainte Vierge, en promettant de se convertir et de construire une chapelle sur le lieu mĂȘme s'il s'en sort.

Le bƓuf lui ayant laissĂ© la vie sauve, il accomplit sa promesse. La premiĂšre petite chapelle est donc construite. Comme on ne trouve pas mention de l'existence de cette chapelle avant 1663[3], L. Pottier attribue de prĂ©fĂ©rence cette construction, ainsi que l'Ă©pisode du bƓuf, au dernier comte de Belin propriĂ©taire d'Orthe, c'est-Ă -dire Emmanuel-RenĂ© de Faudoas-Averton, comte de Belin (mort en 1667 au siĂšge de Douai[4]), et petit-fils de François II de Faudoas-Averton, comte de Belin, mort en 1638.

Histoire de la premiĂšre chapelle

Notre-Dame du ChĂȘne devient rapidement un lieu de pĂšlerinage pour les paroisses avoisinantes. Des peintures murales sont rĂ©alisĂ©es en 1681[5]. Comme la ferme de la Grande MĂ©tairie ne suffit pas Ă  accueillir les pieux voyageurs, plusieurs maisons sont construites et un hameau naĂźt, que l'on nomme alors « village de la Grande MĂ©tairie[6] Â».

Le 4 aoĂ»t 1774, la grĂȘle dĂ©vaste les toits des maisons et les champs Ă  moissonner sur une quarantaine de paroisses du Maine, dont celle de Saint-Martin-de-ConnĂ©e, mais s'arrĂȘte au niveau de la chapelle du ChĂȘne. Cet Ă©vĂ©nement renouvelle l'affluence des pĂšlerinages depuis les paroisses alentour.

Lors de la Révolution, la chapelle est vendue comme bien national. Le culte est rétabli par la suite, mais la statuette est perdue de vue.

RĂ©habilitation de la statuette et miracles

En 1860, la statuette est retrouvĂ©e dans le chĂȘne, en morceaux, par le vicaire M. Lamarre. Elle est alors restaurĂ©e par M. Foubert, sculpteur Ă  SillĂ©. À la suite de cette restauration, la statuette est reconduite en procession depuis l'Ă©glise de Saint-Martin vers la chapelle du ChĂȘne, le 21 octobre 1860, avec l'autorisation de Mgr Wicart.

À partir de cette date, de nombreuses faveurs ont Ă©tĂ© obtenues par les pĂšlerins, dont, plus marquants, les deux miracles suivants.

  • Le jour mĂȘme, guĂ©rison de Louise Chadeau, ĂągĂ©e de 6 ans. Atteinte d'hydropisie depuis 15 mois, sujette Ă  la fiĂšvre, le teint jaunĂątre, alitĂ©e depuis 15 jours, ne se nourrissant plus et en proie au dĂ©lire, elle entend les chants de la procession et demande Ă  sa maman, veuve, de la porter Ă  la chapelle. PlacĂ©e au pied du chĂȘne, elle est atteinte d'une crise, Ă  l'instant oĂč la statuette est replacĂ©e dans le chĂȘne, pendant la cĂ©lĂ©bration. Croyant qu'elle va mourir, sa maman la sort, Louise demande Ă  manger, on lui donne un pain, puis elle se lĂšve et rentre chez elle Ă  pied, guĂ©rie.
  • Le 2 juillet 1862, guĂ©rison de Mlle Élise Rondeau, ĂągĂ©e de 42 ans. Habitante de Montreuil-le-ChĂ©tif, lingĂšre, elle Ă©tait alors atteinte de plusieurs ulcĂšres mal soignĂ©s au dĂ©part, puis dĂ©clarĂ©s incurables par les mĂ©decins : depuis 5 ans, l'une de ses jambes rĂ©pandait du pus et du sang; une plaie s'Ă©tendait sur son front et son nez depuis 3 ans ; et un ulcĂšre rongeait une partie de sa poitrine; malgrĂ© les bandages, le tout rĂ©pandait une odeur fĂ©tide. ParticuliĂšrement faible Ă  cette pĂ©riode, elle trouve une place dans une voiture pour l'emmener au pĂšlerinage de sa paroisse du 2 juillet, auquel elle ne peut plus se rendre Ă  pied. La nuit suivante, lorsqu'elle se rĂ©veille, toutes les plaies ont disparu. La guĂ©rison, constatĂ©e par le pharmacien le 4 juillet, fait ensuite l'objet d'une enquĂȘte, d'un interrogatoire puis d'un procĂšs-verbal rĂ©digĂ© par M. Bressin Ă  l'intention de Mgr Wicart.

Construction de la chapelle actuelle

À la suite des multiples grĂąces obtenues Ă  cette pĂ©riode, une chapelle plus grande est bĂątie Ă  la place de l'ancienne. Les travaux commencent Ă  partir de 1867 par le chƓur et le transept, selon le plan de M. Leclerc, architecte Ă  Mayenne, exĂ©cutĂ© par M. Pillon, mais ne sont pas achevĂ©s faute de ressources.

Le 17 octobre 1878, le pĂšlerinage rĂ©gional est prĂ©sidĂ© par Mgr Vital Grandin, missionnaire au Canada et originaire du village voisin de Saint-Pierre-sur-Orthe, en prĂ©sence d'environ 5 000 pĂšlerins.

La fin des travaux est rĂ©alisĂ©e de 1896 Ă  1899 sur le plan de M. Jules Tessier, architecte Ă  Mayenne, et exĂ©cutĂ©e par M. Alfred Guimond, entrepreneur Ă  LouĂ©. Elle comprend la nef, la tribune intĂ©rieure, le campanile et le portique extĂ©rieur avec tribune, prĂ©vu pour cĂ©lĂ©brer la messe en plein air lors des pĂšlerinages rĂ©gionaux. Cette deuxiĂšme partie est particuliĂšrement remarquable, par la qualitĂ© et le relief de la façade en granit. La bĂ©nĂ©diction solennelle de la nouvelle chapelle a lieu le 5 septembre 1899, en prĂ©sence de 70 prĂȘtres et d'une foule nombreuse.

Histoire de la chapelle actuelle

La chapelle du ChĂȘne, bĂątie avant 1905, est concernĂ©e par la loi de sĂ©paration des Églises et de l'État. Au mĂȘme titre que toutes les Ă©glises, elle devient la propriĂ©tĂ© de la commune et de l'État. L'affectataire reste l'Église catholique.

La chapelle du ChĂȘne reste longtemps un lieu de pĂšlerinage annuel trĂšs frĂ©quentĂ©, Ă  diffĂ©rentes dates pour toutes les paroisses voisines, de la Mayenne et de la Sarthe. La diminution de la population locale et la sĂ©cularisation de la sociĂ©tĂ© expliquent une forte diminution de la frĂ©quentation depuis la fin du XXe siĂšcle.

  • PĂšlerinage du dĂ©but du XXe siĂšcle
    PÚlerinage du début du XXe siÚcle

Aujourd'hui

Les pĂšlerinages les plus importants ont maintenant lieu le jour de la fĂȘte de l'Assomption et le 2e ou 3e dimanche de septembre, dimanche prĂ©cĂ©dant ou suivant la fĂȘte de Notre-Dame des Douleurs. Le chĂȘne, dessĂ©chĂ©, qui se dresse encore dans la chapelle, est protĂ©gĂ© par une grille.

Peintures, vitraux, reliques

La chapelle est ornée de plusieurs peintures.

Dans le chƓur, deux peintures murales prĂ©sentant l'histoire du lieu, dont la pose initiale de la statuette,

Dans le transept Sud, un tableau reprĂ©sente le comte de Belin priant pour Ă©chapper au bƓuf,

Au-dessus du chƓur, la voĂ»te est ornĂ©e d'une fresque monumentale, reprĂ©sentant au centre la Sainte Vierge avec sur ses genoux le corps de JĂ©sus descendu de la croix, plusieurs personnages bibliques et des personnalitĂ©s de l'histoire locale :

Les vitraux, datant du XIXe siÚcle, représentent notamment les apparitions de la Sainte Vierge à travers la Mayenne et la France : Pontmain, Lourdes, la Salette.

Une petite chapelle latĂ©rale est dĂ©diĂ©e Ă  sainte ThĂ©rĂšse de l'Enfant-JĂ©sus, qui est nĂ©e Ă  Alençon, soit environ 35 km au nord de la chapelle.

Une relique du bienheureux Jacques Burin est conservée dans une reliquaire. La chapelle présente également de nombreux ex-voto, ainsi que les béquilles anciennes laissées par des boiteux à la suite de guérisons.

La sauvegarde de l'Ă©difice et de son patrimoine fait l'objet d'une association loi de 1901, le ComitĂ© de sauvegarde de la chapelle du ChĂȘne.

  • ChĂȘne vĂ©nĂ©rĂ© entourĂ© de ses grilles.
    ChĂȘne vĂ©nĂ©rĂ© entourĂ© de ses grilles
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  • PiĂ©ta dans le chĂȘne
    PiĂ©ta dans le chĂȘne
  • Ex-voto antĂ©rieurement accrochĂ©s Ă  la grille du chĂȘne
    Ex-voto antĂ©rieurement accrochĂ©s Ă  la grille du chĂȘne
  • Peinture du chƓur: piĂ©ta et personnages de l'histoire locale
    Peinture du chƓur: piĂ©ta et personnages de l'histoire locale
  • Tableau du chƓur: la statue dans le chĂȘne
    Tableau du chƓur: la statue dans le chĂȘne
  • Tableau du chƓur: construction de la chapelle
    Tableau du chƓur: construction de la chapelle

Notes et références

  1. Pottier L., "Notre-Dame-du-ChĂȘne, Saint-Martin-de-ConnĂ©e, Orthe", Collection "Monographies des villes et villages de France", Paris : le Livre d'histoire, impr. 2010, Fac-sim. de l'Ă©d. de : Paris : P. TĂ©qui, 1902
  2. Manuel du pĂšlerin Ă  Notre-Dame-du-chĂȘne St-Martin-de-ConnĂ©e, par l'abbĂ© A. Bressin, 1861
  3. Acte de vente du domaine d'Orthe par Emmanuel-René de Faudoas-Averton, comte de Belin, au seigneur Henry-François, seigneur de Vassé, baron de la Rochemabille
  4. Le crĂ©dit nobiliaire en France au XVIIe siĂšcle. Usages de la rente constituĂ©e chez les Belin et les Crevant d’HumiĂšres
  5. M.Bressin, contemporain de cette chapelle rapporte, dans son Manuel du pĂšlerin, la prĂ©sence d'un tableau formant le fond de l'autel et reprĂ©sentant le bƓuf et le seigneur de Belin de part et d'autre du chĂȘne. Ce tableau rĂ©cent Ă©tait la reproduction d'un autre extrĂȘmement ancien qu'il recouvrait, aux trois quarts effacĂ©. La date de 1681 figure sur le premier tirant de la vieille chapelle, en face de l'autel, et correspondrait aussi aux tableaux peints sur les lambris de l'ancienne chapelle, dont on n'a rien conservĂ© car, selon L. Pottier, toiles et bardeaux Ă©taient pourris.
  6. Acte de décÚs d'Anne Pottier, inhumée le 10 janvier 1700 à Saint-Martin-de-Connée, selon le registre paroissial

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