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Château de Pranzac

Le château de Pranzac, aussi appelé château des comtes des Cars[1], était situé sur la commune de Pranzac, en Charente, à 16 kilomètres à l'est d'Angoulême. Situé dans le bourg légèrement en hauteur et près de l'ancien logis seigneurial, seuls des vestiges en subsistent.

Château de Pranzac
Image illustrative de l’article Château de Pranzac
Les anciennes tours
Nom local Château des comtes des Cars
Type forteresse
Début construction XVe siècle
Destination initiale château fort
Propriétaire actuel privé
Destination actuelle ruines
CoordonnĂ©es 45° 40′ 16″ nord, 0° 21′ 04″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion historique Angoumois
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Charente
Commune Pranzac
GĂ©olocalisation sur la carte : Charente
(Voir situation sur carte : Charente)
Château de Pranzac
GĂ©olocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
(Voir situation sur carte : Nouvelle-Aquitaine)
Château de Pranzac
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Pranzac

Historique

Le château de Pranzac date des XIIIe et XVe siècles[2] - [3].

Il ne fut jamais un fief titré, dépendait du fief vicomtal de l'évêché d'Angoulême et de la châtellenie de La Rochefoucauld[3] - [Note 1].

Guillaume Jourdain (Willelmus Jordanus de Pranzaco), seigneur de Pranzac en 1140, a construit le château[4].

Plusieurs modifications et agrandissements ont été effectués à la Renaissance par Catherine de Clermont, puis vers 1637 par Alexandre Redon.

C'est Catherine de Clermont qui a fait construire au XVIe siècle le logis attenant, ainsi qu'une chapelle latérale à l'église[4]. Les armes des Clermont-Dampierre y apparaissent sur une clé de voûte[2].

En 1666, Alexandre Redon, marquis de Pranzac, était propriétaire du château. En 1682, sa fille, Marie-Barbe-Françoise Dreux Redon de Salens, épouse François de Pérusse, comte des Cars et de Saint-Bonnet[3] - [5]. C'est en ce lieu que Louis-François, dernier comte des Cars devenu marquis, adoptera la devise « Fais ce que dois, advienne que pourra ».

Les comtes des Cars possédaient aussi le logis de Chez Monot (de l'autre côté du Bandiat), qui était la métairie du château[Note 2].

À la Révolution, le comte des Cars émigra et ses biens furent morcelés et vendus comme biens nationaux. Le château fut abandonné et ruiné[3].

En 2018, les vestiges de ce modeste château ne sont étrangement ni inscrits, ni classés monuments historiques, et ni le château, ni le logis attenant ne sont décrits dans la base patrimoniale Mérimée[6].

Les seigneurs de Pranzac

Du XIIe au XVe siècle, les Jourdain étaient seigneurs de Pranzac. En 1142, Guillaume Jourdain est dit « de Pranzac »[7].

Vers 1480, Jean Renouard, écuyer, hérite de Messire Jourdain, seigneur de Pranzac, et rend hommage en 1481 à l'évêque d'Angoulême, suzerain de la seigneurie[8] - [9]. Il est toujours seigneur de Pranzac en 1520[10].

Au début du XVIe siècle, Catherine de Clermont-Dampierre[11] - [Note 3], acquiert la seigneurie de Pranzac, et rend hommage en 1554 à l'évêque d'Angoulême comme ayant-droit du défunt Pierre Renouard, mort vers 1513[12].

Catherine de Clermont-Dampierre mourut à l'âge de 100 ans[13]. En 1541, sa fille, Gabrielle de Mareuil, épousa Nicolas d'Anjou, marquis de Mézières[14], qui fut gouverneur de l'Angoumois au moment des guerres de Religion. Ils vécurent un certain temps au château de Pranzac, et eurent quatre filles, dont l'héritière Renée épousa François de Bourbon, duc de Montpensier, en 1566. Leur fils, né en 1573, Henri de Bourbon-Montpensier, vendit le château de Pranzac à François Redon[13] - [15], écuyer, sieur de Boisbedeuil et maire d'Angoulême en 1578.

En 1666, Alexandre Redon, marquis de Pranzac, perdit un procès tendant à faire reconnaître ses droits à un titre de prince de sang[Note 4]. Néanmoins, ses descendants pourraient conserver le titre de « seigneurs de Pranzac »[2] - [16]. Cependant il mourut vers 1685, sans héritier mâle, et sa fille Marie-Barbe-Françoise épousa en 1682 François Pérusse, comte des Cars (ou d'Escars), seigneur de Saint-Bonnet, Saint-Ibars, Juillac, la Renaudie, ... qui devient ainsi marquis de Pranzac.

Louis-Marie-François de Pérusse fut le dernier marquis de Pranzac. À la Révolution, il émigra en Angleterre où il mourut en 1814 sans descendant[17].

Architecture

Le château comprenait une vaste enceinte pentagonale dont une partie longeait le Bandiat[2] et jouxtait l'église au sud-est.

Le château était composé de trois tours circulaires et d'un donjon carré[4]. Seuls subsistent les vestiges de deux tours découronnées des XIIIe et XVe siècles, reliées par une courtine. L'une fait 16 mètres, l'autre 10 mètres de haut[3]. La « tour du moulin », la plus grosse des trois tours circulaires, à cheval sur le Bandiat et à l'angle nord-ouest, fait 15 mètres de diamètre. Elle a été rasée à hauteur d'un étage[2].

La tour circulaire dite « Jourdain », Ă  l'angle nord-est, a un diamètre de 8,5 m avec des murs de 1,5 m d'Ă©paisseur. Son intĂ©rieur offre des parois hexagonales. Elle possĂ©dait trois Ă©tages et une cave. Le rez-de-chaussĂ©e a pu ĂŞtre une chapelle d'après une clĂ© de voĂ»te montrant une main bĂ©nissante[4]. Les fenĂŞtres moulurĂ©es aux Ă©tages ont Ă©tĂ© ajoutĂ©es au XVe siècle, dans cette tour du XIIIe siècle[2].

Les caves présentant de trop grands dangers pour les riverains ont été remblayées[3].

Le château inclut chez certains auteurs le logis attenant qui date du XVIe siècle et qui possède une tourelle dont les créneaux sont ornés de coquilles[18].

En 2021, l'association les Secrets de Pranzac entreprend de restaurer la tour Jourdain, la courtine et le four à pain à sa base. Elle avait déjà restauré depuis 2018 une maison du XVIe siècle du bourg et y avait ouvert la maison du patrimoine de Pranzac[4].

  • Vestiges du château en 2009
    Vestiges du château en 2009
  • Tourelle du logis attenant
    Tourelle du logis attenant

Notes et références

Notes

  1. Le fief vicomtal était situé à La Rochefoucauld ; il comprenait les villages d'Olérat, Taponnat, Agris, Rivières et Bourg-Budeau, à l'emplacement de la Basse Ville.
  2. Ce logis, qui possédait une tourelle crénelée, fut hélas détruit en 1963-1964 (réf. Jacky Merle, p.557).
  3. Ne pas confondre avec Catherine de Clermont, dame de Dampierre et duchesse de Retz (1543-1603).
  4. Il avait la singulière prétention de se rattacher à la famille des Capets comme descendant de la branche royale de Dreux.

Références

  1. Carte IGN sous GĂ©oportail
  2. Charente Patrimoine 1993, p. 379.
  3. Jean-Paul Gaillard 2005, p. 555.
  4. Association "les Secrets de Pranzac", Dartagnans, « Restauration de la tour du château de Pranzac », sur dartagnans.fr, (consulté le )
  5. Léon de Givodan, Livre d'or de la noblesse européenne, , 428 p. (lire en ligne), p. 334
  6. « Pranzac », base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, Poitiers, Société des antiquaires de l'Ouest, (lire en ligne), p. 542-544
  8. Jean-Marie Ouvrard, « Blasons de la Charente - Renouard », (consulté le )
  9. « Jean Renouard », sur gw.geneanet.org (consulté le )
  10. Société archéologique et historique de la Charente, Mémoires pour l'année 1890, , 404 p. (lire en ligne), p. 32
  11. Jean-Marie Ouvrard, « Blasons de la Charente - Clermont », (consulté le )
  12. Revue de Saintonge et d'Aunis, vol. 13, , 538 p. (lire en ligne), p. 20
  13. Françoise Fils, « Deux mariages pour un amour », (consulté le )
  14. Jean-Marie Ouvrard, « Blasons de la Charente - Anjou-Mézières », (consulté le )
  15. H. Imbert, Mariage de Nicolas d'Anjou avec Gabrielle de Mareuil, Niort, L.Clouzot,
  16. Edmond Sénemaud in J.B. Dumoulin, Terres et fiefs relevant de l'évêché d'Angoulême en 1789, , 112 p. (lire en ligne), p. 74
  17. J.B. Dumoulin, Revue historique nobiliaire et bibliographique : recueil de mémoires et documents, vol. 2, Librairie héraldique, , 572 p. (lire en ligne), p. 360
  18. Jean-Paul Gaillard 2005, p. 556-557.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Jean-Louis BĂ©nĂ©teau et Jacky Merle in Jean-Paul Gaillard, Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente, Paris, librairie Bruno Sepulchre, (rĂ©impr. 2005), 893 p. (OCLC 908251975, prĂ©sentation en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Pierre Dubourg-Noves in Association Promotion Patrimoine, Philippe Floris (dir.) et Pascal Talon (dir.), Châteaux, manoirs et logis : La Charente, Éditions Patrimoines & MĂ©dias, , 499 p. (ISBN 978-2-910137-05-2 et 2-910137-05-8, prĂ©sentation en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Liens externes

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