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Château de Pierreclos

Le château de Pierreclos est situé sur la commune de Pierreclos en Saône-et-Loire, sur une terrasse verrouillant la vallée de la Petite Grosne.

Château de Pierreclos
Image illustrative de l’article Château de Pierreclos
Période ou style Médiéval
Type Château fort
Destination initiale Nécropole païenne, puis villa romaine, puis enclos ecclésiastique, puis résidence seigneuriale
Propriétaire actuel Personne privée
Destination actuelle Domaine viticole (certifié agriculture biologique)
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1984)
CoordonnĂ©es 46° 19′ 48″ nord, 4° 41′ 10″ est
Pays Drapeau de la France France
Ancienne province de France Bourgogne
Région Bourgogne-Franche-Comté
DĂ©partement SaĂ´ne-et-Loire
Commune Pierreclos
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Pierreclos
GĂ©olocalisation sur la carte : Bourgogne
(Voir situation sur carte : Bourgogne)
Château de Pierreclos
Site web https://www.chateaudepierreclos.com/

Il fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1]. Aujourd'hui, le château accueille différentes activités : domaine viticole (certifié agriculture biologique), mariages, réceptions, chambres d'hôtes, visite historique et boutique de produits régionaux.

Description

Entrée du château de Pierreclos.
Le portail de la cour.

Au bout d'une allée pavée en hérisson, une grille, entre deux petits pavillons couverts de toits à l'impériale, donne accès à une avant-cour qu'un passage voûté, desservi par une porte en plein cintre en bossage, surmontée des armoiries des Michon, sépare de la cour du château.

Des bâtiments en équerre entourent celle-ci des deux côtés. Au sud-est, se dresse une haute tour carrée couronnée des consoles d'un chemin de ronde ou de hourds disparus sous un toit en pavillon à égout retroussé. Contre elle, s'appuie un bâtiment rectangulaire, orienté nord-sud. Il englobe, sur sa façade occidentale, une tour carrée dans œuvre et est flanqué sur son angle nord-ouest d'une grosse tour carrée, cantonnée d'échauguettes rondes sur culots construites au XIXe siècle. Cette tour est coiffée d'un toit en pavillon.

Le corps de logis principal en retour d'équerre vers l'est comporte deux étages carrés dont les couvertures ont été très remaniées. Un bâtiment inachevé s'adosse contre lui au nord. Ces bâtiments sont desservis, dans l'angle qu'ils forment, par un escalier intérieur à vis suspendu dont les paliers sont couverts de voûtes d'arêtes retombant sur les piliers d'ordre toscan.

Des communs et les restes d'une ancienne église de la seconde moitié du XIIe siècle, dont il ne subsiste que le clocher et le chœur, complètent l'ensemble.

Le château est une propriété privée. Il est ouvert au public.

Historique

Pierreclos – tour nord-ouest.

Les origines

  • Le plus ancien seigneur connu du lieu est Hugues de BerzĂ©, Ă©voquĂ© dans une transaction concernant Petraclausa : Hugues II de BerzĂ©, fils de Roland Brescentis, descendant d’une famille ancienne et puissante du comtĂ© de Mâcon (Matisconens) Ă©teinte au XIVe siècle.
  • Après avoir appartenu Ă  partir de 1366 Ă  Guy Chevrier[2], Pierreclos passe Ă  Louis de Savoie, prince de MorĂ©e, qui par acte du donne « tout le fief du lieu et chastel de Pierreclos » Ă  Ymbaud de Bletterans — issu d’une famille sortie peut-ĂŞtre de la ville du Jura (Bletterans) dont elle portait le nom. C'est la première mention d'un château.
  • En 1422, alors que s’affrontent Armagnacs et Bourguignons, les premiers s’emparent du château qui sera finalement repris et rendu aux de Bletterans. Ă€ la mort d’Ymbaud de Bletterans en 1429, c’est son frère Pernet qui lui succède.

Maison de Rougemont

  • HĂ©ritière de la maison, la fille du prĂ©cĂ©dent, Catherine de Bletterans s’allie en 1434 Ă  Humbert de Rougemont, descendant d’une famille chevaleresque originaire du Bugey. Ă€ peine remis de la terrible lutte avec les Armagnacs, le château doit faire face en 1437 aux sanglants pillage des Écorcheurs.
  • Devenu Ă  son tour seigneur de Pierreclos, de Bussy et Bussières, Philibert de Rougemont, chevalier, deuxième fils de Humbert, voit son château envahi et en partie brĂ»lĂ© par les troupes de Louis XI, entrĂ© en lutte avec Charles le TĂ©mĂ©raire, duc de Bourgogne, en 1471. Il sera par la suite chargĂ© de faire avec ses sujets, en temps de guerre, guet et garde dans la ville de Mâcon. Philibert de Rougemont Ă©tait encore vivant en octobre 1479, car on trouve les traces d’une lettre patente de Louis XI le mentionnant.
  • Son fils Gaspard de Rougemont, puis le fils de ce dernier, Antoine[3], assurent la pĂ©rennitĂ© de la seigneurie, Ă  nouveau soumise aux assauts. Ce sont les guerres de Religion qui cette fois font rage, et, en 1562, le château est assiĂ©gĂ©, pillĂ© par les protestants qui se sont rendus maĂ®tres de Mâcon. Leur passage signifie par ailleurs la ruine de l’église.
  • MarquĂ©e par de nouvelles discordes civiles, la succession d’Antoine est assurĂ©e par son fils Jean de Rougemont, qui Ă©pouse BĂ©atrix de GrollĂ©e.
  • Ă€ la mort du prĂ©cĂ©dent, en 1596, la terre passe Ă  son deuxième fils Hugues de Rougemont. Compte tenu de la situation financière[4] de la maison après le dĂ©cès de ce dernier en 1644, sa veuve Isabelle d’Albon doit se sĂ©parer du fief en 1671.

Famille Michon

Clocher XIIe siècle de l'église du château de Pierreclos.
  • Remis Ă  un marchand de Lyon en 1664, le domaine est vendu l’annĂ©e suivante, le , pour 100 000 livres, Ă  noble Jean-Baptiste Michon, Ă©cuyer, conseiller et procureur du Roi au bureau des finances de la GĂ©nĂ©ralitĂ© de Lyon, issu de la branche lyonnaise d’une famille originaire de Paris. C’est son Ă©cusson que l’on retrouve avec la date 1665 sur le portail d’entrĂ©e du château. Le nouveau seigneur de Pierreclos, de Bussy et de Bussières — auxquels il rajouta en 1692, la Varenne — allait rapidement faire rĂ©aliser d’importants travaux. Il meurt en 1717.
  • Ses fils Antoine-Alexandre Michon, chevalier, et AimĂ©-Alexandre-Gabriel Michon, Ă©cuyer, Ă©largissent Ă  leur tour la seigneurie en acquĂ©rant le comtĂ© de BerzĂ©-le-Châtel, le fief de Saint-Sorlin (1713), la seigneurie de Milly (1719) et la baronnie de Cenves (avant 1713).
  • NĂ© Ă  Mâcon en 1737, le fils d’AimĂ©-Alexandre-Gabriel lui succède en 1747, avant d’épouser vers 1768 Marguerite Bernou de RochetaillĂ©e dont il aura deux fils et quatre filles. Jean-Baptiste Michon, trĂ©sorier de France au bureau des finances de la GĂ©nĂ©ralitĂ© de Lyon, se rĂ©vèlera un homme particulièrement rude et violent, voire autoritaire et cruel. C’est ainsi qu’Alphonse de Lamartine, ami d’enfance de son fils Guillaume, le dĂ©crit dans ses MĂ©moires, et c’est sans doute aussi ce qui explique l’acharnement des paysans de la rĂ©gion contre le château durant la pĂ©riode rĂ©volutionnaire.
  • Multipliant avant cela les diffĂ©rends avec les gens de Pierreclos et de la rĂ©gion, le nouveau seigneur subit en effet trois attaques successives lors de la Grande Peur de juillet 1789. Trois jours de suite, le 27, 28 et , le château est pris d’assaut par des bandes survoltĂ©es qui font mille dĂ©gâts, brisant et saccageant tout sur leur passage. Bien que le sieur de Pierreclos ait rĂ©clamĂ© plus tard le châtiment des coupables et la rĂ©paration des dĂ©gâts, Louis XVI, par un Ă©dit du mois de dĂ©cembre, abolit et pardonne les dĂ©lits commis en Mâconnais. Les deux inventaires dĂ©taillĂ©s du mobilier du château qui nous sont parvenus, l’un antĂ©rieur (1747), l’autre postĂ©rieur (1793) Ă  cette terrible jacquerie donnent une idĂ©e de l’étendue des biens de Pierreclos, et de l’ampleur du dĂ©sastre.
  • ÉchaudĂ© par les pillages de 1789, M. Michon de Pierreclos fait l'annĂ©e suivante descendre de ses greniers et armer de vieille pièces d’artillerie afin d’éviter une nouvelle surprise : ce dĂ©ploiement met tout le pays en Ă©moi et la municipalitĂ© de Pierreclos dĂ©cide le dĂ©sarmement de la citadelle. Dans la soirĂ©e du , un dĂ©tachement de 150 hommes de la garde nationale de Mâcon se prĂ©sente sous les murs du manoir. Le seigneur ne fait aucune rĂ©sistance pour remettre son artillerie dont on lui dĂ©livre un rĂ©cĂ©pissĂ© : deux pièces de canons d’une portĂ©e de quatre pieds de long, sept autres pièces appelĂ©es pierriers — ses douze fusils lui sont laissĂ©s. Alphonse de Lamartine a fait dans Confidences le rĂ©cit de cette expĂ©dition guerrière et du retour Ă  Mâcon, les canons Ă©tant traĂ®nĂ©s nuitamment par les hommes, faute de chevaux ! La RĂ©volution Ă©tant passĂ©e en 1793 sous le rĂ©gime de la terreur, et son fils aĂ®nĂ© BenoĂ®t-Guillaume (nĂ© le ) ayant Ă©migrĂ©, Jean-Baptiste Michon est arrĂŞtĂ© comme suspect en et emprisonnĂ©.
  • BenoĂ®t-Guillaume, rayĂ© de la liste des Ă©migrĂ©s, Ă©tant mort en 1809, ses domaines sont vendus Ă  partir de 1817 au profit de ses crĂ©anciers.
Anecdote : Le frère cadet de Benoît-Guillaume et ami de Lamartine, Antoine-Guillaume, épousa Anne-Joséphine Dézoteux-Cormatin et eut un fils, Jean-Baptiste-Léon Michon de Pierreclau, dernier du nom. Né le et mort de tuberculose en 1841, il est en réalité le fils du poète (qui s’était un temps épris de la "Belle Nina"), dont il épousa la nièce Marie-Joséphine-Alix des Glands de Cessiat, qui lui donna une fille unique, Léontine.

Famille Chaland-Thiolliere

Pierreclos est acquis le par Jacques Chaland, de Saint-Chamond[5]. Ses héritiers posséderont le domaine jusqu'en 1909.

Époque contemporaine

  • En 1909 et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le château appartient aux Darnat, soyeux de Lyon, puis Ă  M. Fouilloux qui accueille au château des colonies de vacances d’Aubervilliers jusque dans les annĂ©es 1970.
  • 1989 : le château appartient Ă  la famille Pidault, qui l'a restaurĂ© et rendu visitable (20 000 visiteurs en 1990 ; 30 000 visiteurs en 1991 ; 20 000 visiteurs en 2016 ; 14 000 visiteurs en 2017[6]).

Armoiries

Savoie-Piémont.
  • Savoie-PiĂ©mont : De gueules Ă  la croix d'argent brisĂ© d'un lambel d'azur en chef
  • Bletterens : De gueules Ă  trois molettes d'or
  • Rougemont (branche de Pierreclos) : De gueules au lion d’or, armĂ©, lampassĂ© et vilenĂ© d’azur
  • Michon : D’azur, Ă  un losange d’or, accompagnĂ© de trois besans d’argent, deux en chef et un en pointe

Notes et références

  1. Notice no PA00113392, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Guy Chevrier (Guiotonus ou Guido Caprarii), seigneur de Sancé et de Verzé. On retrouve les traces d’un Gui Chevrier, chevalier du comte de Mâcon, qui s’empare du château de la Roche de Solutré appartenant à des Chanoines en 1230, et qui est par la suite excommunié. Guy Chevrier descend donc d’une famille de chevaliers du Comte de Mâcon.
  3. On trouve mentionné Antoyne de Rogemont en 1560, « seigneur de Pierrecloux » qui « a baillé dénombrement de ladicte seignorie de deux cens soixante-neufz livres tournoiz de revenu.»
  4. En 1646, on trouve mentionné un Laurent de l’Aube possédant une partie de la seigneurie de Pierreclos, sous forme de rente.
  5. Vente Guillaume-Antoine Michon comte de Pierreclau à Jacques Chaland devant maître Garnier, Mâcon, 1er août 1829 (Arch. dép. Saône-et-Loire, 3 E 15039).
  6. Frédéric LAROCHE - Fanny TESSUTO, BILAN TOURISTIQUE 2017 EN SAÔNE-ET-LOIRE (lire en ligne)

Bibliographie

  • R. Oursel, Inventaire dĂ©partemental - canton de Tramayes, 1974.
  • L. Lex, Les fiefs du Mâconnais, 1897.
  • G. Taverdet, Noms de lieux en Bourgogne, 1994.

Voir aussi

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