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Centre belge d'Ă©tudes bourguignonnes (1400-1600)

Le Centre belge d’études bourguignonnes (1400-1600) est un centre de recherche crĂ©Ă© par les universitĂ©s Saint-Louis - Bruxelles et de Louvain en 1984. Il a pour but de stimuler le dĂ©veloppement et la diffusion des connaissances sur la sociĂ©tĂ©, la culture et la civilisation dans l’Europe du nord-ouest Ă  l’époque des quatre ducs Valois de Bourgogne (1384-1477) et de leurs successeurs immĂ©diats de la maison de Habsbourg. Cette pĂ©riode est celle de la fin du Moyen Age et de la Renaissance.

Centre belge d'Ă©tudes bourguignonnes 1400-1600
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Domaine d'activité
Pays

Objet d’étude

Entre la fin du XIVe siècle et le XVIe siècle, une structure Ă©tatique se dĂ©veloppe progressivement dans la vaste rĂ©gion dĂ©nommĂ©e anciens Pays-Bas (en nĂ©erlandais « de Nederlanden Â», en anglais « the Low Countries Â»), correspondant en termes actuels au nord de la France, Ă  la Belgique, aux Pays-Bas (en nĂ©erlandais « Nederland Â», en anglais « the Netherlands Â») et au Grand-DuchĂ© de Luxembourg[1]. Ce rassemblement territorial se fait sous l’égide des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, qui regroupent progressivement en une union personnelle les diffĂ©rentes principautĂ©s de ces rĂ©gions. Le cĹ“ur de leurs possessions est constituĂ© par deux principautĂ©s fortement urbanisĂ©es et d’un haut degrĂ© de dĂ©veloppement culturel et Ă©conomique, le comtĂ© de Flandre et le duchĂ© de Brabant. Ces rĂ©gions, dites Pays-Bas bourguignons par les historiens, rayonnent Ă  l’échelle europĂ©enne sur le plan Ă©conomique et sur le plan culturel, tant sur le terrain de la littĂ©rature que sur celui des arts plastiques (les Primitifs flamands, la miniature dite bourguignonne) ou de la musique (la Polyphonie flamande). Elles sont Ă©galement liĂ©es aux possessions mĂ©ridionales des ducs : duchĂ© de Bourgogne, comtĂ© de Bourgogne (actuelle Franche-ComtĂ©), seigneurie de Salins et seigneuries connexes. Les quatre ducs successifs sont Philippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles le TĂ©mĂ©raire (dit aussi Charles le Hardi). La dĂ©faite et la mort du TĂ©mĂ©raire Ă  Nancy en 1477 marque une modification de cet ensemble (le roi de France Louis XI s’empare dĂ©finitivement du duchĂ© de Bourgogne et le rattache au domaine royal) mais n’empĂŞche pas une continuitĂ© structurelle. La fille du TĂ©mĂ©raire, Marie de Bourgogne, Ă©pouse Maximilien d’Autriche. La maison de Habsbourg assure la continuitĂ© d’un « Etat bourguignon Â» dans les anciens Pays-Bas et en Franche-ComtĂ©, sous les règnes de Philippe le Beau, Charles Quint et Philippe II. Le règne de ce dernier verra les possessions du nord se dĂ©chirer en une longue guerre civile et de religion (RĂ©volte des Pays-Bas ou « Opstand Â» en nĂ©erlandais). Au terme de celle-ci, l’ensemble hĂ©ritĂ© des Bourguignons se trouve divisĂ© entre d’une part les Pays-Bas espagnols (grosso modo l’espace belgo-luxembourgeois et le nord de la France actuels) et la Franche-ComtĂ© (espagnole jusqu’à son invasion et Ă  son annexion par Henri IV), et d’autre part les Provinces-Unies (actuels Pays-Bas). Le Centre belge d’études bourguignonnes (1400-1600) a pour objet l’étude de la sociĂ©tĂ© et de la civilisation dans cet ensemble historique : son champ d’étude est axĂ© sur les anciens Pays-Bas, tout en intĂ©grant les possessions mĂ©ridionales (Bourgogne et Franche-ComtĂ©). L’influence et les relations de ces rĂ©gions dans un cadre plus large (royaume de France et Saint-Empire, notamment) sont Ă©galement prises en compte.

Origines (1954), création (1984) et structure

Le Centre belge d’études bourguignonnes (1400-1600) trouve son origine lointaine dans la Chaire d’études bourguignonnes fondĂ©e Ă  l’UniversitĂ© catholique de Louvain en 1954 grâce au mĂ©cĂ©nat du baron Marcel van Zeeland (frère de l’ancien premier ministre Paul van Zeeland) et au soutien de Luc Hommel (secrĂ©taire perpĂ©tuel de l’AcadĂ©mie royale de langue et littĂ©rature françaises de Belgique), alors que cette universitĂ© se trouvait encore dans l’ancienne ville de Louvain (Leuven). Cette chaire avait dĂ©jĂ  pour objectif la diffusion des connaissances relatives Ă  la civilisation Ă  l’époque des ducs de Bourgogne. Son principe reposait sur l’invitation de spĂ©cialistes extĂ©rieurs, chargĂ©s de dĂ©livrer des leçons publiques[2].

Après le transfert de l’universitĂ© Ă  Louvain-la-Neuve, les activitĂ©s de la chaire sont toutefois tombĂ©es en dĂ©suĂ©tude. Le Centre belge d’études bourguignonnes (1400-1600) a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1984 pour remĂ©dier Ă  cette situation. Il s’agit d’une structure dĂ©sormais commune aux deux FacultĂ©s de philosophie et lettres des FacultĂ©s universitaires Saint-Louis Ă  Bruxelles (dĂ©nommĂ©es UniversitĂ© Saint-Louis — Bruxelles Ă  partir de 2013) et de l’UniversitĂ© catholique de Louvain Ă  Louvain-la-Neuve. Elle est gĂ©rĂ©e par un Bureau composĂ© paritairement de professeurs des deux facultĂ©s, nommĂ©s par leurs recteurs respectifs. Ce Bureau est le seul organe du Centre, qui ne compte pas de membres au sens habituel du terme. De 1984 Ă  2012, le secrĂ©tariat du Bureau a Ă©tĂ© assurĂ© par le professeur Jean-Marie Cauchies, professeur Ă  l’UniversitĂ© Saint-Louis et professeur extraordinaire Ă  l’UniversitĂ© catholique de Louvain, membre de l’AcadĂ©mie royale de Belgique[3].

Objectifs et fonctionnement

Le Centre belge d’études bourguignonnes (1400-1600) a pour but de dĂ©velopper la connaissance de son objet d’étude (voir plus haut) en diffusant les connaissances, en permettant aux spĂ©cialistes de se rencontrer et en stimulant par lĂ  le travail de recherche. Ă€ partir de 1984,  la poursuite de ses objectifs est assurĂ©e par l’organisation de leçons publiques, ouvertes aux Ă©tudiants, aux chercheurs et au public intĂ©ressĂ©. Ces leçons prennent la forme, selon une alternance annuelle, soit d’une grande confĂ©rence, confiĂ©e Ă  un spĂ©cialiste Ă©tranger et tenue Ă  Bruxelles Ă  l'UCLouvain Saint-Louis, soit d’un cycle de leçons confiĂ©es Ă  un spĂ©cialiste belge d’abord, puis Ă©galement Ă©tranger, et tenu Ă  Louvain-la-Neuve Ă  l’UCLouvain. La formule a d’abord rencontrĂ© le succès auprès d’un public nombreux. Par la suite, après le tournant de l’an 2000, on constate un essoufflement de la formule. Il est vrai d’une part que les sollicitations se sont multipliĂ©es pour le grand public et que les nouvelles gĂ©nĂ©rations n’ont plus nĂ©cessairement le mĂŞme rythme de vie ni les mĂŞmes prĂ©occupations. D’autre part, le rythme universitaire s’est Ă©galement densifiĂ©, avec l’émergence d’écoles doctorales en sciences humaines et en facultĂ©s de philosophie et lettres, notamment. Un changement de formule s’avère donc nĂ©cessaire. Ă€ partir de l’annĂ©e acadĂ©mique 2013-2014, le Bureau du Centre opte pour le remplacement des classiques leçons publiques par une formule de sĂ©minaire, plus adaptĂ©e Ă  l’évolution du monde universitaire, qui permet d’intĂ©grer les activitĂ©s aux formations doctorales tout en les ouvrant aux Ă©tudiants, aux collègues extĂ©rieurs et au public intĂ©ressĂ©. Les activitĂ©s du Centre sont ainsi intĂ©grĂ©es dans le module de formation « Cultures et sociĂ©tĂ©s du bas Moyen Ă‚ge et de la Renaissance (ca. 1300-ca. 1600) Â» de l’Ecole doctorale FNRS ED4 Histoire, art et archĂ©ologie et dans le module « Langues, littĂ©ratures et cultures du Moyen Ă‚ge Ă  la Renaissance Â» de l’Ecole doctorale FNRS ED3 Langues et lettres[4].

Une approche interdisciplinaire et inter-période

Une des originalitĂ©s du Centre belge d’études bourguignonnes (1400-1600) depuis sa crĂ©ation en 1984 est de chercher Ă  dĂ©passer les cloisonnements traditionnels du monde universitaire. Compte tenu de son objet mĂŞme, il est impĂ©ratif de faire se rencontrer mĂ©diĂ©vistes et modernistes, quel que soit le moment (par exemple 1453, 1477, 1492, 1500 ou 1517) oĂą l’on place la cĂ©sure arbitraire entre Moyen Age et Temps modernes. De mĂŞme, les spĂ©cialistes de diverses disciplines sont visĂ©s : des historiens du droit (issus des FacultĂ©s de droit), des historiens de la sociĂ©tĂ© ou historiens « tout court Â» (issus des FacultĂ©s de lettres), des historiens de l’art, des spĂ©cialistes de la littĂ©rature et de la philologie. Cette volontĂ© d’ouverture et d’incessant dialogue se concrĂ©tise dans la composition du Bureau, dans le choix des orateurs Ă  qui la tribune est confiĂ©e et dans la composition du public assistant aux leçons publiques ou aux sĂ©minaires[5].

Liste des personnalités scientifiques ayant occupé la tribune du Centre

Liens externes

page web du Centre belge d'études bourguignonnes (1400-1600), hébergée par le site internet de l'Université Saint-Louis, http://www3.usaintlouis.be/4DACTION/rechw_detail_Unite/24/F

Notes et références

  1. Pour tout ce qui suit, voir: Bertrand Schnerb, L'Etat bourguignon, 1363-1477, Paris, Perrin, 1999; Wim Blockmans et Walter Prevenier, De BourgondiĂ«rs. De Nederlanden op weg naar eenheid, 1384-1530, Amsterdam/Louvain, Meulenhoff/Kritak, 1997.
  2. Alain Chardonnens, Une alternative Ă  l’Europe technocratique : le Centre europĂ©en d’études burgondo-mĂ©dianes (1958-1983), Bruxelles-Neuchâtel, Centre europĂ©en d’études bourguignonnes, 2005, p. 53-56 (essentiel et basĂ© sur des documents d’archives). Sur le contexte: Eric Bousmar, Siècle de Bourgogne, siècle des grands ducs : variations de mĂ©moire en Belgique et en France, du XIXe siècle Ă  nos jours, dans J.-M. Cauchies et Pit Peporte (Ă©d.), MĂ©moires conflictuelles et mythes concurrents dans les pays bourguignons (ca 1380-1580), Neuchâtel, 2012 (Publications du Centre europĂ©en d’Etudes bourguignonnes (XIVe-XVIe siècle), vol. 52), p. 235-250.
  3. Facultés universitaires Saint-Louis Bruxelles 2010-2011, [brochure-programme de cours annuelle], s.l.n.d., Bruxelles, 2010, p. 297, n° VII.
  4. FacultĂ©s universitaires Saint-Louis Bruxelles 2010-2011, [brochure-programme de cours annuelle], s.l.n.d. [Bruxelles, 2010], p. 297, n° VII ; UniversitĂ© Saint-Louis Bruxelles. L'universitĂ©, 2013-2014, [partie administrative de la brochure-programme de cours annuelle], s.l.n.d. [Bruxelles, 2013], p. 68, n° 4.15; UniversitĂ© Saint-Louis Bruxelles. L'universitĂ©, 2015-2016, [partie administrative de la brochure-programme de cours annuelle], s.l.n.d. [Bruxelles, 2015], p. 75, n° 4.13.
  5. Voir FacultĂ©s universitaires Saint-Louis Bruxelles 2010-2011, [brochure-programme de cours annuelle], s.l.n.d. [Bruxelles, 2010], p. 297, n° VII ; UniversitĂ© Saint-Louis Bruxelles. L'universitĂ©, 2013-2014, [partie administrative de la brochure-programme de cours annuelle], s.l.n.d. [Bruxelles, 2013], p. 68, n° 4.15; UniversitĂ© Saint-Louis Bruxelles. L'universitĂ©, 2015-2016, [partie administrative de la brochure-programme de cours annuelle], s.l.n.d. [Bruxelles, 2015], p. 75, n° 4.13; ainsi que la Liste des personnalitĂ©s scientifiques ayant occupĂ© la tribune du Centre ci-après.
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