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Centrale Menihek

La centrale Menihek est une centrale hydroĂ©lectrique conventionnelle situĂ©e sur les lacs Menihek, alimentĂ©s par la rivière Ashuanipi, au Labrador. Le barrage et la centrale Ă©lectrique sont situĂ©s dans la province canadienne de Terre-Neuve-et-Labrador, Ă  40 km au sud de la ville isolĂ©e de Schefferville et des deux communautĂ©s des Premières Nations de Matimekush-Lac John et Kawawachikamach au QuĂ©bec. La centrale, les deux lignes Ă©lectriques de 69 kV et les rĂ©seaux de distribution de chaque communautĂ© forment un rĂ©seau Ă©lectrique indĂ©pendant, situĂ© Ă  l’écart du rĂ©seau principal nord-amĂ©ricain.

Centrale Menihek
Intérieur de la centrale hydroélectrique
GĂ©ographie
Pays
Province
Coordonnées
54° 28′ 16″ N, 66° 36′ 45″ O
Cours d'eau
Objectifs et impacts
Vocation
Production Ă©lectrique
Propriétaire
Date du début des travaux
1951
Date de mise en service
1954
Barrage
Type
Longueur
228,6 m
Épaisseur en crête
m
RĂ©servoir
Nom
Altitude
475 m
Volume
423,8 millions de mÂł
Superficie
191,66 km²
Longueur
110 km
Centrale(s) hydroélectrique(s)
Hauteur de chute
10,4 (turbines Ă  aubes fixes)
12 (turbine Kaplanm
DĂ©bit d'Ă©quipement
395 mÂł/s
Nombre de turbines
3
Type de turbines
2 Ă  aubes fixes de 4 400 kW
1 Kaplan de 9 900 kW
Puissance installée
17,2
18,7 (maximum) MW
Production annuelle
35 GWh/an
Facteur de charge
26%

Source
RSW inc. 2001, p. 24–25
Cloutier et al. 2002, p. 30
GĂ©olocalisation sur la carte : Canada
(Voir situation sur carte : Canada)
GĂ©olocalisation sur la carte : Terre-Neuve-et-Labrador
(Voir situation sur carte : Terre-Neuve-et-Labrador)

GĂ©ographie

La centrale Ă©lectrique est situĂ©e Ă  environ 170 km au nord de Labrador City, au Labrador[1], dans une rĂ©gion inhabitĂ©e de la pointe nord-ouest du Labrador au centre de la pĂ©ninsule du QuĂ©bec-Labrador. La station se trouve juste au sud de la ligne de partage des eaux laurentienne entre les bassins versants de l'ocĂ©an Atlantique et de l'ocĂ©an Arctique, qui dĂ©limite la frontière entre le QuĂ©bec et Terre-Neuve-et-Labrador. Le climat de Schefferville, Ă  40 km au nord de Menihek, est caractĂ©risĂ© par une tempĂ©rature moyenne de -5,3 °C - pouvant chuter jusqu'Ă  -51 °C en hiver et monter Ă  34 °C en Ă©tĂ©. La pĂ©riode moyenne sans gel dure de la mi-juin Ă  la mi-septembre. La rĂ©gion reçoit en moyenne 833 mm de prĂ©cipitations, rĂ©parties plus ou moins entre pluie et neige[2].

Le terrain dans cette région éloignée est accidenté et le barrage n'est accessible que par un étroit chemin de terre en provenance de Schefferville. Un rapport d'Hydro-Québec de 2002 décrivait la route comme nécessitant des réparations urgentes[3].

Les lacs Menihek, créés par le barrage et traversés par la rivière Ashuanipi, s'étirent du nord au sud sur une longueur d'environ 110 km, à une altitude de 475 m au niveau du barrage[4].

Histoire

Les installations ont été construites entre 1951 et 1954 par la Compagnie Iron Ore du Canada pour répondre aux besoins en énergie de ses exploitations minières de minerai de fer sur le site du lac Knob, près de la cité ouvrière de Schefferville. Après la fermeture de la mine par IOC en 1982, la centrale a fonctionné pendant deux décennies pour les besoins de Schefferville. Cependant, au début des années 2000, la compagnie minière a avisé le gouvernement du Québec qu'elle cesserait d'exploiter l'usine et le réseau électrique à compter du 1er novembre 2002. Dans le cadre d'une entente de dernière minute, Hydro-Québec a accepté de payer tous les frais engagés par IOC pour gérer le réseau perdant de l'argent alors que les gouvernements du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador et les communautés autochtones tentaient de parvenir à un accord sur un moyen mutuellement acceptable de partager l'actif[5].

Le 14 décembre 2005, les deux provinces et leurs services publics ont franchi une étape importante[6]. IOC vendrait toutes les participations dans la centrale et une partie des lignes de transport à Newfoundland and Labrador Hydro (NLH), propriété du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, pour $, tout en transférant ses activités de travaux publics québécois à Hydro-Québec pour le même montant. Dans le cadre de cet accord, la centrale serait exploitée par des employés de NLH, mais par un comité d’exploitation composé de 4 personnes, composé du personnel des deux services publics[7].

En vertu du contrat de 40 ans[8], Hydro-QuĂ©bec est responsable des coĂ»ts d’exploitation, de maintenance et de remise en Ă©tat des installations du rĂ©seau appartenant Ă  NLH et s’engage Ă  acheter un volume ferme de 40 GWh/an Ă  ¢/kWh, le reste Ă  2 ¢. Les tarifs sont ajustĂ©s Ă  l'indice des prix Ă  la consommation pour la durĂ©e et NLH dispose du droit de rĂ©cupĂ©rer l'Ă©lectricitĂ© et de rompre le contrat avec un prĂ©avis de 6 ans[7]. L'accord a Ă©tĂ© finalisĂ© le 15 novembre 2007[9]

Barrage et centrale

Vue extérieure de la centrale et du barrage avec le chemin de fer

Le dĂ©veloppement Ă©lectrique sur le site de Menihek comprend un barrage poids en bĂ©ton de 228,6 mètres de long, une prise d’eau, la centrale Ă©lectrique et un dĂ©versoir Ă  4 vannes, d’une capacitĂ© de 4 247 m3/s[10]. Le dĂ©bit moyen au niveau du barrage est de 395 m3/s.

La retenue du lac Menihek, qui sert de rĂ©servoir, est complĂ©tĂ©e par trois digues en enrochement faites de till glaciaire, d'une longueur totale de 6,2 km. Le chemin de fer d'intĂ©rĂŞt local du Transport ferroviaire Tshiuetin (anciennement la subdivision Menihek du chemin de fer de la CĂ´te-Nord et du Labrador) reliant Schefferville Ă  Sept-ĂŽles utilise les digues pour traverser la rĂ©gion[11].

La centrale avait Ă©tĂ© conçue pour recevoir quatre unitĂ©s gĂ©nĂ©ratrices, mais deux seulement ont Ă©tĂ© installĂ©es lors de la mise en service de la centrale en 1954. Les unitĂ©s 1 et 2 sont Ă©quipĂ©es de turbines Ă  aubes fixes et d’une puissance de 4 400 kW avec une hauteur de chute (charge) nominale de 10,4 mètres. Chaque turbine est couplĂ©e Ă  un alternateur de 5 000 kVA. En 1960, IOC a ajoutĂ© l'unitĂ© 3, une turbine Kaplan de 9 900 kW sous une hauteur de chute de 12 mètres et son alternateur de 12 000 kVA[10].

Notes et références

  1. Nalcor 2008.
  2. Envir-Eau 2009, p. 9.
  3. Cloutier et al., p. 27-29.
  4. Gouvernement du Canada, « Menihek Lakes », sur Ressources naturelles Canada, (consulté le ).
  5. Hydro-Québec Distribution 2006, p. 10-11.
  6. Hydro-Québec Distribution 2006, p. 12.
  7. Hydro-Québec Distribution 2006, p. 18-20.
  8. (en) Newfoundland and Labrador Hydro et Hydro-Québec, « Agreement for the purchase and sale of electricity », sur http://www.regie-energie.qc.ca/, (consulté le ).
  9. (en) Newfoundland and Labrador Hydro, « Newfoundland and Labrador Hydro, Hydro-Québec and Iron Ore Company of Canada reach an agreement to supply electricity to three northern Québec communities », sur https://nlhydro.com/, (consulté le ).
  10. RSW inc., p. 24.
  11. Cloutier et al., p. 26.

Voir aussi

Bibliographie

  • [Cloutier et al. 2002] Jean Cloutier, Jocelyn Gagnon, Michel Labrèche, Phat Nguyen, Roland Ouellet et Yves Pleau, Audit de la centrale Menihek, MontrĂ©al, Hydro-QuĂ©bec Production, , 83 p. (lire en ligne)
  • [Envir-Eau 2009] (en) Envir-Eau, Hydrogeological Report DSO2 and DSO3 Sectors Schefferville (QuĂ©bec) and Elross Lake (Newfoundland and Labrador), Gatineau, Newfoundland and Labrador Department of Environment and Conservation, , 86 p. (lire en ligne)
  • [Hydro-QuĂ©bec Distribution 2006] Hydro-QuĂ©bec Distribution, Projet de prise en charge de l'alimentation Ă©lectrique de la rĂ©gion de Schefferville, phase I, MontrĂ©al, RĂ©gie de l'Ă©nergie du QuĂ©bec, , 35 p. (lire en ligne)
  • [Nalcor 2008] (en) Nalcor Energy, 2008 Business and Financial Report, Saint-Jean de Terre-Neuve, Nalcor Energy, , 78 p. (lire en ligne)
  • [RSW 2001] RSW inc., Étude sur la centrale de Menihek et ses rĂ©seaux de transport et de distribution. Rapport prĂ©liminaire, volet 1, MontrĂ©al, RSW inc., , 61 p. (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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