Accueil🇫🇷Chercher

Cassini (sonde spatiale)

Cassini est une sonde spatiale de la NASA pour les besoins de la mission Cassini-Huygens qui a pour but l'étude de la planète Saturne, de ses satellites et de ses anneaux. Lancée dans l'espace le de Cap Canaveral par une fusée Titan IV-Centaur, elle a commencé sa mission dans le système saturnien le et l'a achevée le en plongeant dans l'atmosphère de Saturne. La sonde a été construite par le Jet Propulsion Laboratory avec des contributions de l'Agence spatiale européenne, de l'Agence spatiale italienne (pour l'antenne de communication parabolique) ainsi que celles de nombreux laboratoires de recherche et universités américaines et internationales pour les instruments scientifiques. Elle transporte le petit atterrisseur Huygens qui s'est posé sur la surface de Titan en 2004.

Modèle 3D de la sonde Cassini-Huygens créé par le JPL.
En bleu les orbites depuis 2010. En orange, les 22 dernières orbites de la sonde.

Cassini est en 2017 la plus grosse sonde spatiale jamais lancĂ©e, par sa masse au dĂ©collage de 5 853 kilogrammes dont 3 627 kg d'ergols (hydrazine), 362 kg d'instruments et 350 kg pour l'atterrisseur Huygens. La sonde spatiale est stabilisĂ©e selon trois axes et l'Ă©nergie est fournie par un gĂ©nĂ©rateur thermoĂ©lectrique Ă  radioisotope produisant 885 watts en dĂ©but de mission. La sonde spatiale porte le nom de l'astronome Jean-Dominique Cassini (1625-1712), qui a Ă©tudiĂ© les anneaux de Saturne en dĂ©tail et dĂ©couvert certaines des principales lunes de la planète gĂ©ante (Japet, RhĂ©a, TĂ©thys et DionĂ©).

Conception de la sonde spatiale Cassini

Assemblage de Cassini.

Cassini devait être le deuxième engin de la série Mariner Mark II. Il a été conçu conjointement avec le premier, Comet Rendezvous Asteroid Flyby (CRAF). Toutefois, des coupes budgétaires ont conduit à simplifier sa conception, ce qui a conduit à un appareil plus spécialisé, hors de la série Mariner Mark II, et moins richement doté en instruments que ne le prévoyait ce programme.

Cassini-Huygens fait partie des sondes interplanĂ©taires les plus lourdes, les plus grandes et les plus complexes. Seules les deux sondes du programme Phobos envoyĂ©es vers Phobos par l'Union soviĂ©tique formaient un système plus lourd. Cassini seul pèse 2 150 kilogrammes Ă  vide, auxquels s'ajoutent les 350 kilogrammes de Huygens et 3 132 kilogrammes de carburant pour la propulsion (de l'hydrazine). Cassini mesure 6,8 mètres de haut et 4 mètres de largeur (diamètre de l'antenne HGA). La perche du magnĂ©tomètre mesure mĂŞme 11 mètres. Cette complexitĂ© est rendue nĂ©cessaire Ă  la fois par sa trajectoire vers Saturne et par les nombreuses observations prĂ©vues. La sonde comporte 1 630 circuits interconnectĂ©s, 22 000 connexions et 14 kilomètres de câbles.

En particulier, comme la distance entre la Terre et la sonde, une fois arrivĂ©e Ă  destination, Ă©tait comprise entre 8,2 et 10,2 unitĂ©s astronomiques, les signaux entre la sonde et sa base mettaient de 68 Ă  84 minutes pour arriver Ă  destination, ce qui rend impossible le contrĂ´le en temps rĂ©el, que ce soit pour les opĂ©rations normales ou pour les Ă©vènements imprĂ©vus. MĂŞme en rĂ©pondant immĂ©diatement, il fallait autour de trois heures entre le moment d'un Ă©vènement et le moment oĂą la base recevait la rĂ©ponse de la sonde Ă  ses commandes[1].

Sous-systèmes

La sonde Cassini est composée de 12 sous-systèmes :

Gestion des commandes et données.
Enregistreur Ă  semi-conducteurs.
  • Gestion des commandes et donnĂ©es (Command and data subsystem - CDS) : Il s'agit du système informatique de la sonde. Il enregistre et traite les donnĂ©es en provenance des autres sous-systèmes et instruments. Outre les commandes en provenance de la base terrestre, il est en mesure d'exĂ©cuter des logiciels de protection afin de maintenir la sonde en Ă©tat de fonctionnement. Le cĹ“ur du système est l'Engineering Flight Computer, conçu par IBM, qui s'interface avec le reste de la sonde au travers d'un bus unique.
  • Enregistreur Ă  semi-conducteurs (Solid state recorder) : Ce système enregistre les donnĂ©es scientifiques ainsi que les donnĂ©es concernant la situation et l'Ă©tat de la sonde. Cet enregistreur ne comporte aucune partie mobile, ce qui est une première. Il contient aussi des donnĂ©es de vol essentielles pour la suite de la mission. Les donnĂ©es scientifiques sont pĂ©riodiquement envoyĂ©es Ă  la base terrestre puis effacĂ©es.
Module de propulsion.
ContrĂ´les de l'orientation et de l'articulation.
  • Module de propulsion : Ce système fournit la poussĂ©e nĂ©cessaire aux changements de trajectoire et d'orientation. Le moteur principal est utilisĂ© pour les corrections de vitesse et de trajectoire, tandis que 16 moteurs secondaires Ă  hydrazine, disposĂ©s en quatre groupes de quatre, sont utilisĂ©s pour les corrections d'orientation.
  • ContrĂ´les de l'orientation et de l'articulation (Attitude and articulation control subsystem - AACS) : Le rĂ´le de ce système est triple. Le premier est de dĂ©finir l'orientation de la sonde selon les trois axes. Le second est de dĂ©finir l'articulation de la sonde et le troisième de dĂ©finir la direction vers laquelle doit pointer le moteur principal. Dans ce but, ce système est Ă©quipĂ© de trois unitĂ©s gyroscopiques, fabriquĂ©s par Hughes Aircraft Company, d'une unitĂ© Ă  rĂ©fĂ©rence stellaire, capable de repĂ©rer et de se positionner par rapport Ă  5 000 Ă©toiles, et d'un dispositif de pointage montĂ© sur trois roues octogonales, permettant de diriger le moteur principal sur les trois axes.
Alimentation électrique et système pyrotechnique.
Radiofréquences.
  • Alimentation Ă©lectrique et système pyrotechnique (Power and pyrotechnique subsystem - PPS) : Ce système fournit l'Ă©nergie Ă©lectrique et gère les Ă©vènements pyrotechniques, notamment ceux nĂ©cessaires lors du lancement de la sonde par le vĂ©hicule de lancement Centaur. L'Ă©lectricitĂ© est produite par trois gĂ©nĂ©rateurs thermoĂ©lectriques Ă  radioisotope (RTG, dont l'utilisation n'a pas Ă©tĂ© sans controverse) et est ensuite acheminĂ©e vers les autres systèmes.
  • RadiofrĂ©quences (Radio frequency subsystem - RFS) : Ce système, conjointement avec le sous-système des antennes, gère les tĂ©lĂ©communications avec la base terrestre. Certains Ă©lĂ©ments sont Ă©galement utilisĂ©s par les instruments scientifiques radios. La sonde communique avec la Terre sur la bande X, Ă  8,4 GHz. Le système module les donnĂ©es provenant du CDS, les amplifie Ă  20 watts et les transfère aux antennes.
Antennes.
  • Antennes (Antenna subsystem - ATM) : Ce système est composĂ© d'une antenne directionnelle (dite Ă  haut gain ou HGA) et de deux antennes omnidirectionnelles (dites Ă  bas gain ou LGA). La fonction primaire de l'antenne directionnelle est d'assurer la communication avec la Terre, mais aussi la communication avec le module Huygens sur bande S lors de son atterrissage et le fonctionnement du radar sur bande Ku et des instruments radios sur bande Ka. L'antenne directionnelle est composĂ©e d'un rĂ©flecteur parabolique de 4 mètres de diamètre, d'un sous-rĂ©fracteur montĂ© Ă  son point focal et de 6 branches reliant les deux. Afin de protĂ©ger les instruments scientifiques de la sonde des rayons du Soleil, la parabole Ă©tait dirigĂ©e au dĂ©but de la mission vers le Soleil, afin d'agir comme une ombrelle.
Structure.
Sous-système des dispositifs mécaniques.
  • Sous-système de structure (Structure subsystem) : En plus de ses fonctions de squelette de la sonde, ce système sert Ă  la conduction thermique au sein de la sonde, afin de rĂ©partir l'Ă©nergie et agir comme masse Ă©lectrique. Il protège Ă©galement les autres Ă©lĂ©ments de la sonde contre les radiations et les micromĂ©tĂ©orites. En outre, il est Ă©quipĂ© de points d'ancrage ayant servi Ă  la manutention au sol.
  • Dispositifs mĂ©caniques (Mechanical device subsystem - DEV) : Ce système comprend un certain nombre de dispositifs mĂ©caniques non asservis, comme le dispositif de sĂ©paration avec le vĂ©hicule Centaur, le dĂ©ploiement du bras du magnĂ©tomètre ou les dĂ©clencheurs des dispositifs pyrotechniques.
Ensemble Ă©lectronique.
  • Ensemble Ă©lectronique (Electronic package subsystem) : Ce système, qui comprend les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments Ă©lectroniques de la sonde, est constituĂ© d'un bus circulaire composĂ© de 12 baies contenant les modules Ă©lectroniques. Ces baies sont conçues de manière Ă  protĂ©ger les modules des radiations, des champs magnĂ©tiques, et Ă  respecter les nĂ©cessitĂ©s de centres de gravitĂ© et de liaison.
Contrôle de la température.
Câblage.
  • Câblage (Cable subsystem) : Ce système sert Ă  la liaison Ă©lectrique de tous les autres sous-systèmes, que ce soit pour l'alimentation ou la transmission de donnĂ©es. Ce système est passif et ne contient pas de dispositif Ă©lectronique. Sa fonction est de transfĂ©rer un signal Ă©lectrique sans l'altĂ©rer.
  • ContrĂ´le de la tempĂ©rature (Temperature control subsystem - TEMP) : Ce système a pour but de maintenir la tempĂ©rature de la sonde dans des limites acceptables. Quand la sonde a survolĂ© VĂ©nus, la tempĂ©rature Ă©tait jusqu'Ă  trois fois supĂ©rieure Ă  celle lors de sa prĂ©sence dans l'orbite terrestre, alors que dans l'orbite de Saturne, elle est jusqu'Ă  100 fois infĂ©rieure. La tempĂ©rature est maintenue Ă  l'aide de dispositifs spĂ©cialisĂ©s, mais aussi grâce Ă  des astuces simples, comme l'effet d'ombrelle obtenu en orientant l'antenne parabolique face au Soleil.

Instruments scientifiques

Cassini transporte à son bord douze instruments scientifiques représentant une masse totale de 362 kilogrammes[2].

Spectromètre à plasma de Cassini (Cassini Plasma Spectrometer - CAPS)

Cassini Plasma Spectrometer.

Le spectromètre Ă  plasma de Cassini, crĂ©Ă© par le Southwest Research Institute (SRI), a pour objectif de dĂ©terminer l'Ă©nergie et la charge Ă©lectrique de particules telles que des Ă©lectrons et des protons que rencontre la sonde. Ce dĂ©tecteur analyse les particules provenant de la vaste ionosphère de Saturne mais Ă©tudie Ă©galement la configuration du champ magnĂ©tique de la planète. Il analyse aussi le plasma dans cette rĂ©gion ainsi que le vent solaire dans la magnĂ©tosphère de Saturne. L'instrument se compose de trois capteurs : un spectromètre Ă  Ă©lectrons, un spectromètre Ă  faisceau ionique et un spectromètre ionique de masse. L'ensemble pèse 12,5 kilogrammes et consomme 14,5 watts. Les donnĂ©es sont transfĂ©rĂ©es au système informatique Ă  un dĂ©bit de kbit/s[3].

Analyseur de poussières cosmiques (Cosmic Dust Analyzer - CDA)

Analyseur de poussières cosmiques.

L'analyseur de poussières cosmiques, crĂ©Ă© par l'Institut Max-Planck de physique nuclĂ©aire Ă  Heidelberg, en Allemagne, est un appareil qui dĂ©termine la taille, la vitesse et la direction des poussières que l'on trouve Ă  proximitĂ© de Saturne. Certaines de ces poussières sont en orbite autour de la planète tandis qu'il est possible que d'autres proviennent de systèmes planĂ©taires diffĂ©rents. L'analyseur embarquĂ© sur Cassini a donc pour but d'aider Ă  percer le mystère de ces particules en rĂ©alisant leur analyse chimique. Il permet d'en savoir plus sur la nature de ce qui compose ces corps cĂ©lestes et par la mĂŞme occasion sur l'origine de l'Univers. L'instrument est capable de dĂ©tecter des poussières d'un micromètre et mĂŞme d'un nanomètre dans certaines circonstances. Cet instrument a Ă©tĂ© mis en fonction en 1999, bien avant donc que la sonde n'atteigne Saturne, et a commencĂ© Ă  fournir des informations. Dans l'environnement jovien, le CDA a dĂ©tectĂ© des poussières se dĂ©plaçant Ă  400 km/s Ă  travers le système solaire. Ces particules, provenant de Jupiter, sont continuellement Ă©mises et ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©es Ă  plus de 100 millions de kilomètres de Jupiter. Le CDA pèse 16,36 kilogrammes et consomme 18,38 watts. Il transmet ses donnĂ©es au système informatique avec un dĂ©bit de 0,524 kbit/s[4] - [5].

Spectromètre infrarouge composite (Composite InfraRed Spectrometer - CIRS)

Le spectromètre infrarouge composite, crĂ©Ă© en collaboration par le CEA, l'universitĂ© d'Oxford, la NASA, l'Observatoire de Paris et le Queen Mary's College, analyse la lumière infrarouge Ă©mise par Saturne et son atmosphère mais aussi par ses anneaux et ses satellites et en Ă©tudie leurs composition et tempĂ©rature. Cet instrument permet aussi de reprĂ©senter l'atmosphère de la planète en trois dimensions et de tracer des profils de tempĂ©rature et de pression en fonction de l'altitude, de la composition du gaz et de la distribution des nuages. Cet outil mesure Ă©galement les caractĂ©ristiques thermiques et la composition de la surface des satellites ainsi que des anneaux. Il facilite en outre la visualisation d'une partie de la structure interne de ces diffĂ©rents corps cĂ©lestes. Le CIRS, comme tout spectromètre, dĂ©compose le rayonnement (infrarouge, dans ce cas) et mesure la puissance des diffĂ©rentes composantes (couleurs) qui composent ce rayonnement. Il pèse 39,24 kilogrammes et consomme 32,89 watts. Il transfère ses donnĂ©es au système informatique avec un dĂ©bit de kbit/s[6] - [7].

Spectromètre de particules chargées et neutres (Ion and Neutral Mass Spectrometer - INMS)

Ion and Neutral Mass Spectrometer.

Le spectromètre de particules chargĂ©es et neutres est un instrument qui analyse les particules chargĂ©es telles que les protons ou les ions lourds ou bien les particules neutres tels que des atomes aux environs de Saturne et Titan afin d'en apprendre plus sur leurs atmosphères. Il dĂ©tecte Ă©galement les ions positifs et neutres des anneaux de Saturne et de ses satellites. L'instrument est capable de dĂ©terminer la composition chimique des particules ainsi dĂ©tectĂ©es. Il pèse 9,25 kilogrammes et consomme 27,7 watts. Son dĂ©bit est de 1,5 kbit/s[8] - [9].

Système de caméras (Imaging Science Subsystem - ISS)

Le système de camĂ©ras se compose de deux camĂ©ras. La première est une camĂ©ra grand-angle (Wide Angle Camera - WAC), ayant une focale de 200 millimètres et une ouverture de 3,5, destinĂ©e Ă  des vues gĂ©nĂ©rales, alors que la seconde, une camĂ©ra Ă  longue focale (Narrow Angle Camera - NAC), ayant une focale de 2 000 millimètres et une ouverture de 10,5, permet des plans rapprochĂ©s. Chaque camĂ©ra est Ă©quipĂ©e d'un capteur CCD d'un mĂ©gapixel. Elles sont capables d'enregistrer des sĂ©quences vidĂ©o et de mettre en place des filtres grâce Ă  un mĂ©canisme comprenant deux roues pour chaque camĂ©ra, servant Ă  intercaler une sĂ©rie de filtres. La camĂ©ra grand angle est ainsi pourvue de deux roues supportant chacune 9 filtres (soit un total de 18), tandis que la camĂ©ra Ă  longue focale possède deux roues pourvues chacune de 12 filtres (soit un total de 24). L'instrument pèse au total de 57,83 kilogrammes et consomme 59,9 watts. Il a un dĂ©bit de 365,568 kbit/s[10] - [11] - [12].

Magnétomètre à double technique (Dual Technique Magnetometer - MAG)

MAG est un instrument de mesure directe de l'intensitĂ© et de la direction du champ magnĂ©tique autour de Saturne. Le champ magnĂ©tique kronien est crĂ©Ă© dans le cĹ“ur de Saturne. La mesure de ce champ magnĂ©tique est un moyen de sonder ce cĹ“ur très chaud et très dense, malgrĂ© l'impossibilitĂ© d'y envoyer des instruments de mesure. L'objectif de MAG est de produire un modèle tridimensionnel de la magnĂ©tosphère de Saturne, de dĂ©terminer les propriĂ©tĂ©s magnĂ©tiques de Titan et des autres satellites glacĂ©s ainsi que d'Ă©tudier leurs interactions avec le champ magnĂ©tique de Saturne. L'instrument pèse 3 kilogrammes, consomme environ 3,10 watts et transmet ses donnĂ©es avec un dĂ©bit moyen de 3,60 kbit/s[13].

Instrument d'imagerie de la magnétosphère (Magnetospheric Imaging Instrument - MIMI)

Magnetospheric Imaging Instrument INCA.
Magnetospheric Imaging Instrument LEMM.

Cet instrument est conçu pour mesurer la composition, la charge Ă©lectrique et l'Ă©nergie des ions et Ă©lectrons, ainsi que les neutrons rapides de la magnĂ©tosphère de Saturne. Cet instrument fournit des images des gaz ionisĂ©s (plasmas) entourant Saturne et dĂ©termine la charge et la composition des ions. Tout comme le RPWS, cet instrument comporte trois capteurs : un système de mesure d'Ă©nergie faible de la magnĂ©tosphère (low-energy magnetospheric measurements system - LEMMS), qui quantifie la distribution angulaire des particules (ions, Ă©lectrons, protons), c'est-Ă -dire le nombre de particules venant de chaque direction, un spectromètre charge-Ă©nergie-masse (charge-energy-mass spectrometer - CHEMS), permettant une analyse de la composition et de la charge des ions, et une camĂ©ra ions et particules neutres (ion and neutral camera - INCA), servant Ă  obtenir une visualisation en trois dimensions des particules ionisĂ©es et neutres (neutrons) et de leurs vitesses. Cet instrument pèse 16 kilogrammes et a une consommation Ă©lectrique de 14 watts. Il transfère les donnĂ©es Ă  un dĂ©bit de kbit/s[14] - [15] - [16] - [17] - [18].

Radar (Radio Detection and Ranging Instrument)

Le radar de Cassini, comme tout radar, utilise la rĂ©flexion d'un faisceau de micro-ondes pour dĂ©terminer le relief et la conductance Ă©lectrique du terrain observĂ©, en mesurant le temps de retour du faisceau induit (relief), ainsi que son affaiblissement (conductance). Le radar de Cassini est prĂ©vu essentiellement pour l'observation de Titan (afin de dĂ©terminer l'existence d'ocĂ©ans Ă  sa surface et, dans ce cas, leur position), mais il est Ă©galement utile pour observer Saturne, ses anneaux et ses autres lunes. L'utilisation du radar est triple : un capteur Ă  perception synthĂ©tique, servant Ă  percevoir le profil des terrains Ă©tudiĂ©s, avec une rĂ©solution de 0,35 Ă  1,7 kilomètre, un altimètre, avec une prĂ©cision de 90 Ă  150 mètres, et un radiomètre, avec une prĂ©cision de 7 Ă  310 kilomètres, permettant d'utiliser le capteur du radar comme un capteur passif de micro-ondes. Les prĂ©cisions indiquĂ©es concernent les mesures effectuĂ©es Ă  la surface de Titan. Le radar fonctionne sur la bande Ku, Ă  une frĂ©quence de 13,78 GHz. Cet instrument pèse 41,43 kilogrammes et consomme 108,4 watts. Il transfère des donnĂ©es Ă  un dĂ©bit de 364,8 kbit/s[19] - [20].

Mesures plasmas et ondes radio (Radio and Plasma Wave Science - RPWS)

Radio and Plasma Wave Science instrument.

L'expĂ©rience RPWS est un instrument de mesure Ă©lectrique et magnĂ©tique. Elle est constituĂ©e de trois groupes de capteurs (antennes Ă©lectriques, antennes magnĂ©tiques et sonde de Langmuir) auxquels peuvent se connecter quatre rĂ©cepteurs : un rĂ©cepteur haute frĂ©quence (High-Frequency Receiver - HFR), un rĂ©cepteur Ă  large bande (Wideband Receiver - WBR), un rĂ©cepteur moyenne frĂ©quence (Medium-Frequency Receiver - MFR) et un rĂ©cepteur Ă  forme d'onde basse frĂ©quence (Low-Frequency Waveform Receiver - LFWR). L'instrument comporte aussi une unitĂ© de traitement numĂ©rique de donnĂ©es (Digital Processing Unit - DPU) et un convertisseur d'alimentation (Power Converter). L'expĂ©rience couvre la gamme de 1 Ă  16 MHz en frĂ©quence. Les instruments basses frĂ©quences (MFR, WBR et LFWR) sont dĂ©diĂ©s essentiellement Ă  l'Ă©tude des oscillations locales de plasma dans le milieu interplanĂ©taire et les magnĂ©tosphères planĂ©taires que Cassini traverse. Le rĂ©cepteur haute frĂ©quence (HFR, fabriquĂ© Ă  l'Observatoire de Meudon) Ă©tudie des ondes radio se propageant librement dans l'espace (rayonnement radio auroral par exemple). La sonde de Langmuir mesure aussi la densitĂ© et la tempĂ©rature du milieu ambiant. Les objectifs principaux de l'expĂ©rience RPWS sont l'Ă©tude de l'environnement magnĂ©tisĂ© et ionisĂ© de Saturne : Ă©tude du champ magnĂ©tique de la planète, mesure des conditions locales in situ, mesure Ă  distance de ces Ă©missions radio, dĂ©tection d'Ă©clairs d'orages dans l'atmosphère de Saturne (et peut-ĂŞtre de Titan). L'instrument pèse 6,8 kilogrammes, consomme en moyenne 7 watts et produit un dĂ©bit de donnĂ©es moyen de 0,90 kbit/s[21].

Sous-système scientifique à radio (Radio Science Subsystem - RSS)

Cet instrument est un Ă©metteur radio dont la frĂ©quence et la puissance sont très stables. Il envoie toujours son signal en direction de la Terre, oĂą l'affaiblissement du signal et d'Ă©ventuelles modifications de frĂ©quence sont mesurĂ©s avec prĂ©cision. On obtient ainsi des informations sur les matĂ©riaux que les ondes radio ont traversĂ©s, comme les particules des anneaux de Saturne ou l'atmosphère de la planète. Cet instrument est donc composĂ© d'une partie faisant partie de la sonde et d'une partie situĂ©e sur Terre. L'instrument pèse 14,38 kilogrammes et a une consommation Ă©lectrique de 80,7 watts[22].

Spectromètre à imagerie ultraviolette (Ultraviolet Imaging Spectrograph - UVIS)

Cet instrument est constituĂ© d'un ensemble de quatre tĂ©lescopes capables de percevoir le rayonnement ultraviolet. Il a Ă©tĂ© fabriquĂ© par le Laboratory for Atmospheric and Space Physics (LASP), de l'universitĂ© du Colorado, conjointement avec l'Institut Max-Planck de recherche sur le système solaire Ă  Lindau, en Allemagne. Les ultraviolets permettent de voir des gaz qu'il n'est pas possible de percevoir Ă  l'aide de la spectromĂ©trie en lumière visible, et cet instrument a dĂ©jĂ  donnĂ© lieu Ă  la dĂ©couverte dans le système de Saturne des corps comme l'hydrogène, l'oxygène, l'eau, l'acĂ©tylène et l'Ă©thane. Il peut ĂŞtre particulièrement fructueux de regarder une Ă©toile (surtout le Soleil) Ă  travers un objet non opaque, comme l'atmosphère d'une lune, ce qui a dĂ©jĂ  permis par exemple de dĂ©terminer prĂ©cisĂ©ment la composition et la structure de l'atmosphère de Titan. De plus, cet instrument dĂ©cèle dans les anneaux de Saturne des objets dix fois plus petits que ce dont le système de camĂ©ras est capable d'observer. Cet instrument pèse 14,46 kilogramme et a une consommation Ă©lectrique de 11,83 watts. Il transmet ses donnĂ©es au calculateur avec un dĂ©bit de 32,096 kbit/s[23] - [24] - [25].

Spectromètre à imagerie en lumière visible et en infrarouge (Visible and Infrared Mapping Spectrometer - VIMS)

Cet instrument est composĂ© de deux camĂ©ras spectromĂ©triques. La première dĂ©compose la lumière visible et la seconde le rayonnement infrarouge. Cet instrument permet de dĂ©tecter le rayonnement sur trois octaves et de capter 99 % du spectre du rayonnement solaire rĂ©flĂ©chi. Il capte le rayonnement sur 352 longueurs d'onde diffĂ©rentes, entre 0,35 et 5,1 micromètres. Il est conçu pour aider Ă  dĂ©terminer la composition, la structure et la tempĂ©rature des objets Ă©tudiĂ©s. Il a dĂ©jĂ  permis de dĂ©terminer la prĂ©sence d'un volcan de glace sur Titan et de glace fraĂ®che sur Encelade. De plus, il est utilisĂ© dans le cadre d'un projet Ă  long terme d'Ă©tude de l'Ă©volution mĂ©tĂ©orologique de Saturne. Cet instrument pèse 37,14 kilogrammes et consomme 27,20 watts. Il transmet les donnĂ©es collectĂ©es avec un dĂ©bit de 182,784 kbit/s[26] - [27] - [28].

Notes et références

Bibliographie

  • (en) Paolo Ulivi et David M Harland, Robotic Exploration of the Solar System Part 3 Wows and Woes 1997-2003, Springer Praxis, , 529 p. (ISBN 978-0-387-09627-8, lire en ligne)
    Description détaillée des missions (contexte, objectifs, description technique, déroulement, résultats) des sondes spatiales lancées entre 1997 et 2003.
    . Traduction française : Saturne & ses lunes, NASA, MN Editions, 2017 (ISBN 9780244033422).

Instruments

  • (en) Carolyn Porco et al., « Cassini imaging science: instrument characteristics and anticipated scientific investigations at Saturn », Space Science Reviews, Kluwer Academic Publishers, vol. 115,‎ , p. 363-497
  • (en) Larry Esposito et al., « The Cassini ultraviolet imaging spectrograph investigation », Space Science Reviews, Kluwer Academic Publishers, vol. 115,‎ , p. 299-361
  • (en) R.H. Brown et al., « The CASSINI visual and infrared mapping spectrometer (VIMS) investigation », Space Science Reviews, Kluwer Academic Publishers, vol. 115,‎ , p. 111-168
  • (en) F.M. Flasar et al., « exploring the Saturn system in the thermal infrared: the composite infrared spectrometer », Space Science Reviews, Kluwer Academic Publishers, vol. 115,‎ , p. 169-297
  • (en) D.T. Young et al., « Cassini plasma spectrometer investigation », Space Science Reviews, Kluwer Academic Publishers, vol. 114,‎ , p. 1-112
  • (en) R. Srama et al., « The Cassini cosmic dust analyser », Space Science Reviews, Kluwer Academic Publishers, vol. 114,‎ , p. 465–518
  • (en) J.H. Waite et al., « The Cassini ion and neutral mass spectrometer (INMS) investigation », Space Science Reviews, Kluwer Academic Publishers, vol. 114,‎ , p. 113-231
  • (en) M.K. Dougherty et al., « The Cassini magnetic field investigation », Space Science Reviews, Kluwer Academic Publishers, vol. 114,‎ , p. 331-383
  • (en) D.A. Guernett et al., « The Cassini radio and plasmawave investigation », Space Science Reviews, Kluwer Academic Publishers, vol. 114,‎ , p. 395-463
  • (en) S.M. Krimigis et al., « Magnetosphere imaging instrument (MIMI) on the Cassini mission to Saturn/Titan », Space Science Reviews, Kluwer Academic Publishers, vol. 114,‎ , p. 233-329
  • (en) C. Elachi et al., « Radar : The Cassini radar mapper », Space Science Reviews, Kluwer Academic Publishers, vol. 115,‎ , p. 71-110
  • (en) A.J. Kliore et al., « Cassini Radio Science », Space Science Reviews, Kluwer Academic Publishers, vol. 115,‎ , p. 1-70

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.