Accueil🇫🇷Chercher

Caserne Riberpray

La caserne Riberpray, ou Pionier-Kaserne, est une ancienne caserne d’infanterie. Construite pendant l’annexion allemande en Lorraine, elle est située rue Belle-Isle à Metz.

Caserne Riberpray
Pionier-Kaserne - 1918
Mudra-Kaserne - 1944
Image illustrative de l’article Caserne Riberpray
La Pionier-Kaserne avant 1919.

Lieu Metz
Type d’ouvrage caserne
Construction fin XIXe siècle
CoordonnĂ©es 49° 07′ 34″ nord, 6° 10′ 25″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Caserne RiberprayPionier-Kaserne - 1918Mudra-Kaserne - 1944
GĂ©olocalisation sur la carte : Lorraine
(Voir situation sur carte : Lorraine)
Caserne RiberprayPionier-Kaserne - 1918Mudra-Kaserne - 1944
GĂ©olocalisation sur la carte : Moselle
(Voir situation sur carte : Moselle)
Caserne RiberprayPionier-Kaserne - 1918Mudra-Kaserne - 1944
GĂ©olocalisation sur la carte : Metz
(Voir situation sur carte : Metz)
Caserne RiberprayPionier-Kaserne - 1918Mudra-Kaserne - 1944

Contexte historique

Alors que Metz devient un point stratĂ©gique majeur de l’empire allemand, l’état-major allemand poursuit les travaux de fortification entamĂ©s sous le Second Empire. De nombreuses casernes sont construites pour abriter la garnison allemande qui oscille entre 15 000 et 20 000 hommes au dĂ©but de la pĂ©riode[1], et dĂ©passe 25 000 hommes avant la Première Guerre mondiale[2]. Dans cette pĂ©pinière de gĂ©nĂ©raux[note 1], se cĂ´toient des Bavarois aux casques Ă  chenille, des Prussiens et des Saxons aux casques Ă  pointe et aux uniformes vert sombre, ou encore des Hessois aux uniformes vert clair[3]. Guillaume II, qui vient rĂ©gulièrement dans la citĂ© lorraine pour inspecter les travaux d’urbanisme et ceux des forts de Metz n’hĂ©site pas Ă  dĂ©clarer : « Metz et son corps d’armĂ©e constituent une pierre angulaire dans la puissance militaire de l’Allemagne, destinĂ©e Ă  protĂ©ger la paix de l’Allemagne, voire de toute l’Europe[4]. »

Construction et aménagements

La caserne Riberpray est construite à la fin du XIXe siècle, à Metz. À l’époque, elle est destinée à l’infanterie. L'architecte choisit le Rundbogenstil pour l'ensemble des bâtiments[5].

Affectations successives

Les bâtiments servent de lieu de casernement pour la garnison allemande jusqu’en 1918. Le Pionier-Bataillon Nr. 16 y a ses quartiers avant guerre. La Pionier-Kaserne, occupée par l’armée française à partir de 1919, est rebaptisée « Riberpray » en l'honneur du général de brigade Georges Riberpray (1861-1917)[6], tué sur le front. Le 9e régiment du génie y prend ses quartiers en 1920. En , l’armée allemande réinvestit la caserne, rebaptisée « Mudra-Kaserne » en l’honneur de l’ancien gouverneur de Metz Bruno von Mudra. En , l’armée française reprend ses quartiers dans la caserne. Aujourd’hui, la caserne est utilisée comme siège de la préfecture de défense et de sécurité Est..

Seconde Guerre mondiale

Fin , au début de la bataille de Metz, le commandement allemand intègre la caserne Mudra au dispositif défensif mis en place autour de Metz. Le , Metz est déclarée forteresse du Reich par Hitler. La place forte doit donc être défendue jusqu’à la dernière extrémité par les troupes allemandes, dont les chefs ont tous prêté serment au Führer[7]. L’offensive américaine, lancée le sur la ligne ouest des forts de Metz tourne court. Les troupes américaines s’arrêtent finalement sur la Moselle, malgré la prise de deux têtes de ponts au sud de Metz. Buttant contre des forts mieux défendus qu’elles ne le pensaient, les troupes américaines sont maintenant à bout de souffle[8]. Lorsque les hostilités reprennent début , après un mois pluvieux, les soldats de la 462e Volks-Grenadier-Division tiennent toujours solidement les forts de Metz[9].

En guise de prĂ©lude Ă  l’offensive sur Metz, le , l’Air Force envoie pas moins de 1 299 bombardiers lourds B-17 et B-24 dĂ©verser 3 753 tonnes de bombes, de 1 000 Ă  2 000 livres, sur les ouvrages fortifiĂ©s et les points stratĂ©giques situĂ©s dans la zone de combat de la IIIe armĂ©e[10]. La plupart des bombardiers ayant larguĂ© leurs bombes sans visibilitĂ©, Ă  plus de 20 000 pieds, les objectifs militaires ont souvent Ă©tĂ© manquĂ©s[11]. L’offensive reprend immĂ©diatement, ne laissant aucun rĂ©pit aux dĂ©fenseurs allemands. Au soir du , les forces amĂ©ricaines, ayant rĂ©ussi Ă  isoler la plupart des forts de Metz, attaquent maintenant la ville de Metz. Les FFI, « hĂ©ros de la dernière heure », sortent maintenant de l’ombre.

La situation est critique pour le gĂ©nĂ©ral Kittel, commandant de la place forte de Metz. Ayant Ă©tabli son quartier gĂ©nĂ©ral dans la caserne Riberpray, Kittel attend maintenant, arme au poing, le dĂ©nouement d’une situation qu’il sait dĂ©sespĂ©rĂ©e. BlessĂ© au cours des combats qui suivent, le commandant de la 462e Volksgrenadier division est Ă©vacuĂ© vers un l’hĂ´pital de campagne installĂ© dans les sous-sols de la manufacture des tabacs[12]. Ses hommes rĂ©sistent encore face Ă  la dĂ©ferlante de la 95e Division amĂ©ricaine. DotĂ©e de vĂ©hicules blindĂ©s et de pièces d’artillerie de 90 mm, les troupes amĂ©ricaines pilonnent maintenant la caserne, ne laissant aucune chance Ă  ses dĂ©fenseurs[13]. Après de rapides nĂ©gociations, les derniers dĂ©fenseurs du secteur se rendent dans la journĂ©e du . Bien que l’ensemble de la ville soit maintenant prise par les forces amĂ©ricaines, les derniers forts isolĂ©s au nord et Ă  l’ouest de la ceinture fortifiĂ©e de Metz continuent Ă  rĂ©sister, conformĂ©ment Ă  l’ordre de Hitler.

Notes et références

Notes

  1. Plus d'une trentaine de généraux et des dizaines d'officiers supérieurs allemands, actifs pendant la Seconde Guerre mondiale, verront le jour à Metz, avant 1918.

Références

  1. René Bour, Histoire de Metz, 1950, p. 227.
  2. L’Express, no 2937, du 18 au 24 octobre 2007, dossier « Metz en 1900 », d’après le professeur Philippe Martin de l’université de Nancy 2.
  3. François Roth, Metz annexée à l’Empire allemand : 1871-1918, (dir. François-Yves Le Moigne), Histoire de Metz, Privat, Toulouse, 1986 (p.362).
  4. Structurae.de, article « Poste principale », année 1893.
  5. Christiane Pignon-Feller : Metz impérial, Serge Domini Editeur, Vaux, 2011 (p.13)
  6. voir la page consacrée à Jacques Riberpray où un paragraphe retrace quelques éléments de la carrière de son fils Georges
  7. René Caboz, La bataille de Metz, Éditions Pierron, Sarreguemines, 1984, p. 132.
  8. Hugh M. Cole, The Lorraine Campaign, Center of Military History, Washington, 1950, p. 176-183.
  9. Hugh M. Cole, The Lorraine Campaign, Center of Military History, Washington, 1950, p. 256.
  10. Général Jean Colin, Contribution à l’histoire de la libération de la ville de Metz ; Les combats du fort Driant (septembre-décembre 1944), Académie nationale de Metz, 1963, p. 13.
  11. Hugh M. Cole, The Lorraine Campaign, Center of Military History, Washington, 1950 (p. 424)
  12. Hugh M. Cole : The Lorraine Campaign, Center of Military History, Washington, 1950 (p. 447)
  13. Anthony Kemp, Lorraine - Album mémorial - Journal pictorial : 31 août 1944 - 15 mars 1945, Heimdal, 1994.

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.