Caroline Monnet
Caroline Monnet est une artiste multidisciplinaire dâorigine algonquine et française, connue pour son travail se dĂ©veloppant dans les mĂ©diums de la vidĂ©o, de la sculpture et de lâinstallation.
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Université de Grenade Université d'Ottawa (licence (en)) |
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Biographie
Caroline Monnet est une artiste de Gatineau basĂ©e Ă MontrĂ©al dont la dĂ©marche artistique explore son double hĂ©ritage (pĂšre français et mĂšre anichinabĂ©e) puisquâelle a grandi entre les cotes celtiques de Douarnenez, en France (oĂč elle prend conscience de la rĂ©alitĂ© autochtone en voyant le documentaire Kanehsatake : 270 ans de rĂ©sistance (en) dâAlanis Obomsawin) et le territoire algonquien de la rĂ©gion de lâOutaouais au QuĂ©bec[1].
En 2006, elle s'installe à Winnipeg pour ses études. Sa carriÚre de cinéaste débute en 2009 avec le court-métrage Ikwé, présenté en premiÚre au Festival International du film de Toronto (TIFF).
L'année suivante, la galerie Urban Shaman Contemporary Aboriginal Art, de Winnipeg, organise sa premiÚre exposition, RESERVE(d). Un an plus tard, elle présente Anomalia, des sérigraphies au contenu critique, cette fois à la galerie Golden City Fine Art, toujours à Winnipeg.
Elle rĂ©alise ensuite Gephyrophobia, sur les tensions intercommunautaires, en 2012, film projetĂ© Ă Paris, au Palais de Tokyo dans le cadre des Rencontres Internationales Paris/Berlin/Madrid. Elle s'installe Ă MontrĂ©al en 2013 oĂč elle a rĂ©alise Roberta, son premier court-mĂ©trage de fiction, avec Marie Brassard et Julien Morin, dans lequel elle raconte lâhistoire dâune femme qui sâennuie et plonge dans lâalcool pour oublier que son mari la trompe.
En 2014, elle expose sa premiĂšre sculpture Amik (waa) Ă Winnipeg. En 2015, elle retourne au TIFF pour y prĂ©senter Mobilize, un portrait des autochtones des annĂ©es 60 et 70. Au festival FanTasia, elle projette La mallette noire, lâhistoire de deux enfants ayant subi le traumatisme des pensionnats pour Autochtones.
En 2016, elle expose Ă AXENĂO7, Ă Gatineau, Dans lâombre de lâĂ©vidence, sur les femmes autochtones disparues.
Son exposition Au nom du progrĂšs prĂ©sentĂ©e Ă la galerie Division en 2018 est remarquĂ©e. Plusieurs institutions acquiĂšrent ses Ćuvres. En 2015, elle gagne un prix Golden Sheaf au Festival du film de Yorkton pour le meilleur film expĂ©rimental avec Mobilize, utilisant des archives de lâOffice national du film du Canada, avec une bande sonore de la chanteuse inuit Tanya Tagaq[2] - [3]. Elle est aussi nommĂ©e pour un Prix Ăcrans Canadiens pour le meilleur court-mĂ©trage dramatique avec Roberta (2014) et le meilleur court-documentaire pour Tshiuetin (en) (2016)[4].
Son premier long-métrage, intitulé Bootlegger, produit par Microclimat Films, a été sélectionné en 2016 pour le marché de la co-production du CineMart et de la Berlinale[5] - [6]. En 2016, elle est choisie pour la prestigieuse résidence de la Cinéfondation du Festival de Cannes à Paris[7].
Elle est une des cofondatrices du premier centre d'artistes autochtones au QuĂ©bec, le Centre dâart daphne. Le centre est cofondĂ© par les artistes Skawennati, Hannah Claus et Nadia Myre[8].
En 2020, elle a participĂ© Ă la rĂ©daction du livre Dâhorizons et dâestuaires : entre mĂ©moires et crĂ©ations autochtones, oĂč il est question de lâavenir de lâart autochtone au QuĂ©bec [9].
Formation
Caroline Monnet est dĂ©tentrice dâun baccalaurĂ©at en communication et sociologie de lâUniversitĂ© dâOttawa et elle a aussi Ă©tudiĂ© Ă lâUniversitĂ© de Grenade, en Espagne[10]. Elle est une ââalumnusââ de la Berlinale Talent Campus et du TIFF Talent Lab en 2016[11]. Elle est principalement une artiste autodidacte[12].
Techniques et matériaux
Son travail se dĂ©marque par lâusage de matĂ©riaux industriels, combinant le vocabulaire visuel des cultures traditionnelles autochtones Ă lâimagerie populaire contemporaine pour crĂ©er des formes hybrides Ă lâesthĂ©tique unique, proche du modernisme abstrait[13].
Thématiques
Ă travers les mĂ©diums du film, de la peinture et de la sculpture, Caroline Monnet propose une approche culturelle et personnelle cĂ©lĂ©brant la communautĂ©, lâidentitĂ© et la mĂ©moire non conventionnelle par une relecture des expressions culturelles[14] - [15]. Elle met en scĂšne la dualitĂ© de son identitĂ© sociale, politique et spirituelle pour dĂ©velopper un cadre critique explorant lâinfluence de lâhistoire orale, des anciens modes de vie et de lâhĂ©ritage gĂ©nĂ©rationnel[12].
Elle sâintĂ©resse Ă©galement Ă la question de la reprĂ©sentation de lâautochtone Ă travers diffĂ©rents mĂ©dias (photographie, cinĂ©ma) et plus particuliĂšrement au potentiel transformateur de lâautoreprĂ©sentation des autochtones par les autochtones et pour les autochtones, en particulier les femmes. Cette idĂ©e se retrouve notamment dans les Ćuvres History Shall Speak for Itself[16] (2018) et Renaissance (2018), ainsi que dans les courts-mĂ©trages CrĂ©atura Dada[17] (2016) et Portrait of an Indigenous Woman[18] (2014), travaux oĂč elle sâallie avec dâautres femmes des PremiĂšres Nations (entre autres : Alanis Obomsawin, Dominique PĂ©tin et Nadia Myre) afin de (re)dĂ©finir lâimage de la femme autochtone, loin du regard europĂ©en, souvent rĂ©ducteur et catĂ©gorisant, qui a Ă©tĂ© projetĂ© sur elle [19].
Dans les courts-mĂ©trages Mobilize[20] (2015) et Tshiuetin[21] (2016), elle Ă©voque Ă©galement la prise en main des autochtones par et pour les autochtones, que ce soit par la manipulation dâimages dâarchives de lâONF avec Mobilize ou bien par la crĂ©ation dâune ligne de chemin de fer appartenant uniquement Ă des autochtones, la ligne de transport ferroviaire Tshiuetin [22].
Filmographie
Expositions
Individuelles
- 2021
- Ninga MÏnÚh, Musée des beaux-arts de Montréal[24]
- 2018
- Au nom du progrÚs ( Galerie Division, Montréal)
- Wanderlust (Sudbury, Canada)
- Like ships in the night (Walter Phillips Gallery (en), Banff, Canada)
- Twin Poems (Lantern Art Gallery,Winnipeg, Canada)
- Mobilize (Arsenal contemporary, New-York, Ătats-Unis)
- 2017
- Forbidden to Swim (Possibles +La Serre + Oboro, Montréal, Canada)
- Memories We Shouldnât Speak Of (Action art actuel, St-Jean sur Richelieu, Canada)
- 2016 : Standing in the Shadow of the Obvious, ( A X E N Ă O 7, Gatineau,Canada)
- 2015 : Unlikely Process ( Raw Gallery of Architecture and design, Winnipeg, Canada)
- 2014 : Amik(waa) ( Gurevich Fine Art, Winnipeg, Canada)
- 2012 : Modern Tipi ( Maison des artistes visuels francophones, Winnipeg, Canada)
- 2011 Anomalia ( Golden City Fine Arts, Winnipeg, Canada)
- 2010: RESERVE(d) ( Urban Shaman Contemporary Art Gallery, Winnipeg, Canada)
Collectives
- 2019
- Biennale du Whitney Museum of American Art, New York[25]
- 2018
- Contact Photography, (TIFF, Lightbox, Toronto, Canada)
- My Sister (Biennale dâart contemporain autochtone, Art MĂ»r, La Guilde, MontrĂ©al, Canada)
- Niigaanikwewag (Art Gallery of Mississauga, Canada)
- Transformer: Native Art in Light and Sound, Smithsonian, New-York, Ătats-Unis)
- Eye to Eye ( Arsenal contemporary, New-York, Ătats-Unis)
- 2017
- Nuit-Blanche Toronto ( Toronto,Canada)
- Insurgence, Resurgence (W A G, Winnipeg,Canada)
- Caroline Monnet +John Player+Ripley Whiteside (Pierre-François Ouellette art contemporain, Montréal, Canada)
- 2016 Culture Shift (Biennale of Indigenous contemporary Arts, Art mûr, Montréal, Canada)
- 2015
- E-merge, (Arsenal, Montréal, Canada)
- Capture photography Festival (Vancouver, Canada)
- 2014
- Les contemporains (MusĂ©e dâart contemporain de MontrĂ©al, Canada)
- Barn Swallows (Artspeak, Vancouver, Canada) A R T S P E A K (Vancouver)
- Reunion (Lehrter Zieben, Berlin, Allemagne)
- Throve, (Artspace, Toronto, Canada)
- 2013 Indigenous and urban ( Musée de la civilisation, Gatineau, Canada)
- 2012
- One Thoresby Street Gallery (Nottingham, Angleterre)
- Not forgetting ( Harbourfront center, Toronto, Canada)
- 2011 Wapahta ( Mangere Arts Center, Auckland, Nouvelle-ZĂ©lande)
- 2010 Last Call ( Kunstlerhaus Bethanien, Berlin, Allemagne)
Collections
- Musée des beaux-arts du Canada (Ottawa, Ontario, Canada)[26]
- Musée national des beaux-arts du Québec (Québec, Canada)[27]
- Centre dâart Banff (Banff, Canada)
- Collection Majudia (Montréal, Canada)
- Collection Alexandre Taillefer (Montréal, Canada)
- HĂ©ritage et tourisme (Winnipeg, Canada)
- Centre dâart autochtone (Ottawa, Canada)
Prix et distinctions
- 2020: Prix Pierre-Ayot[28]
Références
- (en) Rebecca Melnyk, « Six emerging Aboriginal artists in Canada who are inspiring change », National Post,â (lire en ligne)
- (en) « Mobilize », sur nfb.ca, (consulté le )
- (en) Stephanie Cram, « Filmmaker Caroline Monnet aims to show Indigenous people 'kicking ass on-screen' », CBC News,â (lire en ligne)
- (en) « Indigenous talent among 2017 Canadian Screen Award nominees », CBC News,â (lire en ligne)
- (en) « CineMart completes line-up for 33rd edition », sur iffr.com, (consulté le )
- (en) « Berlinale Co-Production Market Matches 36 New Feature Film Projects with International Co-Production Partners », SuppleMagazine,â (lire en ligne)
- (en) « 33th session », sur cinefondation.com (consulté le )
- Zone Arts- ICI.Radio-Canada.ca, « Daphne, le tout premier centre dâartistes autogĂ©rĂ© par des Autochtones, au QuĂ©bec », sur Radio-Canada.ca (consultĂ© le )
- LĂ©uli EshrÄghi et Camille LarrivĂ©e, Dâhorizons et dâestuaires : entre mĂ©moires et crĂ©ations autochtones, MontrĂ©al, Ăditions Somme toute, , 148 p. (ISBN 9782897941703)
- (en + et + fr) Sherry Farrell Racette et Parcs Canada, RĂ©silience : RĂ©sistance : Art metis, 1880 Ă 2011, Ottawa, Parcs Canada, (ISBN 978-1-100-19049-5)
- (en) Jeremy Kay, « Toronto film festival unveils Canadian selections », ScreenDaily,â (lire en ligne)
- (en) Jean-Philippe Deneault, « A Brief Conversation with Caroline Monnet », BlackFlash, vol. 33, no 2,â (lire en ligne)
- (en) « Statement », sur carolinemonnet.ca (consulté le )
- (en) Freja Dam, « TIFF 2015 Women Directors: Meet Caroline Monnet â âMobilizeâ », Indiewire,â (lire en ligne)
- Sarah Amarica, « Le soin, la fabrication et la rĂ©surgence de l'autochtonie dans les oeuvres et les techniques textiles de Caroline Monnet », Vie des arts,â (lire en ligne)
- History Shall Speak for Itself
- Créatura Dada
- Portrait of an Indigenous Woman
- Gabrielle Marcoux, « Dans toute son exubĂ©rance : affirmation de soi et autoreprĂ©sentation chez Caroline Monnet », Revue canadienne dâĂ©tudes cinĂ©matographiques,â , p. 110 Ă 121 (lire en ligne)
- Mobilize
- Tshiuetin
- (en) Caroline Monnet, « Cinema », sur https://carolinemonnet.ca/, (consulté le )
- « Bootlegger le film », sur bootleggerlefilm.com (consulté le )
- « Caroline Monnet : Ninga MÏnÚh | MBAM », sur www.mbam.qc.ca (consulté le )
- « Whitney Biennial 2019 », sur whitney.org (consulté le )
- « Caroline Monnet », sur www.beaux-arts.ca (consulté le )
- « Caroline Monnet | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
- Ăric ClĂ©ment, « Prix Pierre-Ayot et Louis-Comtois 2020 | Caroline Monnet et Chih-Chien Wang laurĂ©ats », sur La Presse, (consultĂ© le )
Voir aussi
Bibliographie
- « Un parcours d'exception », sur La Presse+, (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Site officiel
- VidĂ©o: Caroline Monnet. Se reconnecter Ă ses racines par lâart