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Capacité d'autofinancement

La capacité d'autofinancement (CAF) est un terme comptable qui désigne la somme du bénéfice net et de ce qu'on appelle les « charges non décaissées » (dotations aux amortissements et provisions pour risques et charges).

La CAF est utilisée pour investir (ou augmenter le fonds de roulement), rembourser des emprunts, épargner, ou encore verser des dividendes aux actionnaires. La CAF est toutefois différente du « cash flow » (ou flux de trésorerie), pour des raisons de temporalité (en cas de retard de paiement des clients par exemple, la CAF n'en est pas affectée, au contraire de la trésorerie).

Au cours des Trente Glorieuses, une grande partie de la capacité d'autofinancement des entreprises servait à la croissance durable des entreprises.

Enjeux et historique

Enjeux de la capacité d'autofinancement

La CAF est le flux potentiel de trésorerie (sans tenir compte des décalages temporels) dégagé par l'ensemble de l'activité normale de l'entreprise. La CAF n'est pas exactement un flux de trésorerie (cash flow en anglais). En effet, elle ne tient pas compte des encaissements et des décaissements effectivement réalisés au cours de la période.

La confusion entre CAF et flux de trésorerie est fréquente. Pour obtenir le flux de trésorerie issu de l'activité d'exploitation, il faut retrancher à la CAF la variation du besoin en fonds de roulement de la période. En retranchant de la CAF le montant des dividendes versés au cours de la période, on obtient l'autofinancement. Les banques, en comparant la CAF au montant des dettes financiÚres, mesurent la capacité de remboursement de l'entreprise. Elles sont attentives à l'évolution du ratio suivant : .

Ce ratio indique la capacité de l'entreprise à rembourser ses dettes. Par exemple, un ratio égal à trois indique que l'entreprise met trois ans à les rembourser.

Historique de la capacité d'autofinancement

En 1984 : le concept est ajouté à la mise en place du cadre comptable.

La marge brute d'autofinancement (MBA) est le concept qui avait été retenu avant que le plan comptable n'adopte celui de capacité d'autofinancement.

Toujours utilisée par l'Ordre des experts-comptables et par la banque centrale des bilans, la Marge brute d'autofinancement considÚre les dotations sur actifs circulants (net des reprises) comme une charge monétaire. Ce faisant, contrairement à la CAF, la MBA se révÚle dépendante de la politique de provision.

Méthodes de calcul de la capacité d'autofinancement

La CAF se calcule soit à partir de l'excédent brut d'exploitation (voir méthode soustractive ci-dessous), soit à partir du résultat de l'exercice (voir méthode additive).

Le bénéfice est le revenu disponible à l'entreprise, déduit de toutes charges, fiscalités, impÎts, taxes, achats, locations
 Les amortissements représentent les achats de produits à payer sur une courte, moyenne ou longue période. Déduits de l'entreprise à chaque mois, ces produits seront utiles à l'entreprise pour ses missions futures.

MĂ©thode Soustractive

Ce mode de calcul découle directement de la définition de la CAF. Il s'agit d'un calcul de la CAF selon son origine.

Ainsi, la CAF se calcule en faisant la diffĂ©rence entre les produits encaissables et les charges dĂ©caissables relevant de l'activitĂ© normale de l'entreprise, c’est-Ă -dire qui ne relĂšvent pas des opĂ©rations de financement ou d'investissement.

Un produit encaissable (respectivement une charge dĂ©caissable) est potentiellement gĂ©nĂ©rateur d'une recette (respectivement dĂ©pense). À l'inverse un produit (respectivement une charge) calculĂ© n'engendre pas de flux monĂ©taire.

En pratique, à l'excédent brut d'exploitation (EBE) sont ajoutés les transferts de charges d'exploitation et les autres produits encaissables de l'activité normale et sont soustraites les autres charges décaissables de l'activité normale.

calcul de la CAF Ă  partir de l'EBE (PCG 532-8) :

 Excédent brut d'exploitation (ou insuffisance brute d'exploitation)
+ Transferts de charges d'exploitation (791)
+ Autres produits d’exploitation (75 sauf 755)
− Autres charges d’exploitation (65 sauf 655)
+ Quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun (755)
− Quotes-parts de rĂ©sultat sur opĂ©rations faites en commun (655)
+ Produits financiers (76 et 796)(a)
− Charges financiùres (66)(b)
+ Produits exceptionnels (77)(c)
− Charges exceptionnelles dĂ©caissables (67)(d)
− Participation des salariĂ©s aux rĂ©sultats (691)
− ImpĂŽts sur les bĂ©nĂ©fices (695)
= Capacité d'autofinancement

(a) Sauf reprises sur dépréciations et provisions (786)
(b) Sauf dotations aux amortissements, dépréciations et provisions financiers (686).
(c) Sauf :
* produits des cessions d'immobilisations (775); * quotes-parts des subventions d'investissement virées au résultat de l'exercice (777); * reprises sur dépréciations et provisions exceptionnelles (787). (d) Sauf :
* valeur comptable des immobilisations cédées (675); * dotations aux amortissements, dépréciations et provisions exceptionnels (687).

Notons que les transferts de charges d'exploitation vers charges à répartir sur plusieurs exercices permettent l'activation de certaines charges. Ces derniÚres sont effectivement des dépenses, mais sont considérées comme un investissement.

Ces transferts de charges, bien qu'Ă©tant un produit calculĂ©, doivent ĂȘtre ajoutĂ©s Ă  l'EBE pour annuler l'impact de charges qui ne relĂšvent pas de l'activitĂ© normale de l'entreprise.

MĂ©thode additive

Cette seconde méthode de calcul est en général plus rapide que la premiÚre et par conséquent plus utilisée. Il s'agit d'un calcul de la CAF selon son affectation.

La CAF peut aussi se calculer à partir du résultat net auquel on ajoute les charges calculées (dotations aux amortissements et provisions) et auquel on retranche les produits calculés des reprises sur provisions et amortissements. Il faut de plus éliminer du résultat net l'impact des opérations de financement et d'investissement apparaissant dans le compte de résultat. PremiÚrement, il faut retrancher les quotes-parts de subventions d'investissement virées au compte de résultat qui sont des produits calculés. Secondement, il faut rajouter la valeur nette comptable des éléments d'actifs cédés (VNCEAC) et soustraire les produits de cession des éléments d'actifs (PCEA), puisque ces deux derniers éléments relÚvent de la fonction des investissements. De plus, la VNCEAC est une charge calculée. En revanche, les PCEA sont des produits encaissables et correspondent au prix de vente des immobilisations cédées.

Calcul de la CAF Ă  partir du RĂ©sultat Net Comptable :

RĂ©sultat Net Comptable
+ Dotation nette aux amortissements et provisions - comptes # 68 
− Autres produits non encaissables (reprises d'exploitation; financier; exceptionnel) - parmi les comptes # 78
− Produits de Cession d'ÉlĂ©ments d'Actif - comptes # 775
+ Autres charges non décaissables (dotation exploitation; financier; exceptionnel) - parmi les comptes # 68
+ Valeur nette comptable d'ÉlĂ©ments Actif CĂ©dĂ©s - comptes # 675
− Quote-part des subventions d'investissement virĂ©es au rĂ©sultat de l'exercice - compte # 777
= Capacité d'Autofinancement
− Distribution de dividendes
= Autofinancement

Amélioration de la Capacité d'autofinancement

IntĂ©rĂȘt d'augmenter la CAF

Une CapacitĂ© d'autofinancement Ă©levĂ©e permet Ă  la fois d'augmenter le fonds de roulement, de rembourser des emprunts, d'Ă©pargner, ou encore de verser des dividendes aux actionnaires. À l'inverse, une CAF trop faible engendre une capacitĂ© de remboursement Ă©galement trop faible et ainsi un risque de cessation de paiements.

À cet Ă©gard, lorsque la CAF d'une entreprise rembourse avec peine les diffĂ©rents emprunts, sa situation devient dĂ©licate et ainsi toute baisse d'activitĂ© est susceptible de la mettre en cessation de paiement. Une CAF Ă©levĂ©e est par ailleurs Ă©galement nĂ©cessaire dans la recherche de financements. En effet, les prĂȘteurs redoutant l'absence de remboursement, ceux-ci attendent des emprunteurs que leur CAF soit Ă©levĂ©e, de maniĂšre Ă  considĂ©rer le prĂȘt moins risquĂ©[1].

ManiĂšres d'augmenter la CAF

Il existe plusieurs méthodes visant à augmenter la capacité d'autofinancement, soit par augmentation du chiffre d'affaires, soit par diminution des charges fixes ou variables[2].

Par l'augmentation du chiffre d'affaires

L'augmentation du chiffre d'affaires (CA) est réalisable :

  • par l'augmentation des prix de vente. Toutefois, la hausse des prix ne doit pas conduire Ă  rĂ©duire le nombre de produits vendus pour avoir une incidence positive sur le CA. Ce pourquoi il peut ĂȘtre parfois plus efficace de rĂ©duire les prix, de maniĂšre que plus de clients acquiĂšrent les produits. L'efficacitĂ© de chacune de ces deux mĂ©thodes dĂ©pend du positionnement de l’entreprise ;
  • par l’acquisition de nouveaux clients. Une telle opĂ©ration doit permettre d'occasionner de nouvelles ventes ;
  • par l’amĂ©lioration de l'efficacitĂ© des campagnes de communication, l’embauche d'un nouveau commercial, etc. ;
  • par la fidĂ©lisation des clients. En effet, lorsqu'un client est rĂ©gulier, sa valeur vie client (ou Lifetime Value) augmente. Il est Ă  ce titre souvent plus simple et rentable pour une entreprise de fidĂ©liser ses clients existants que d'en acquĂ©rir de nouveaux. Pour cela, plusieurs mĂ©thodes existent dont celle de la carte de fidĂ©litĂ© ou de la lettre d'information ;
  • par le lancement d'un nouveau produit.

Par la réduction des charges, fixes ou variables

Pour amĂ©liorer la CAF, il est Ă©galement possible de rĂ©duire les charges fixes ou variables. Une telle rĂ©duction des charges financiĂšres Ă©vite de rĂ©duire les charges d’exploitation, qui peut en revanche avoir des consĂ©quences nĂ©fastes sur la qualitĂ© des produits. Toutefois, il est souvent plus rapide de rĂ©duire les charges fixes ou variables en achetant des matiĂšres premiĂšres moins chĂšres, en licenciant du personnel, en changeant de locaux, etc.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Cyrille Mandou, Comptabilité générale de l'entreprise, instruments et procédures, Bruxelles, de boeck, coll. « Questions d'économie et de gestion », , 184 p. (ISBN 2-8041-5650-8 et 9-782-8041-5650-3, ISSN 1378-4250), p. 157-164

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