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Cessation de paiements

La cessation des paiements est le statut juridique d'une personne physique ou d'une personne morale qui ne peut pas rembourser ses dettes parvenues Ă  Ă©chĂ©ances (passif exigible) avec ses liquiditĂ©s (actif disponible). Dans la plupart des juridictions, la cessation de paiements est imposĂ©e par une ordonnance pĂ©nale, souvent initiĂ©e par le dĂ©biteur et prononcĂ©e par le tribunal. La cessation des paiements correspond Ă  un Ă©tat, parfois momentanĂ©, d'illiquiditĂ©. Cet Ă©tat doit ĂȘtre distinguĂ© de celui d'insolvabilitĂ©, dans lequel l'ensemble du passif est supĂ©rieur Ă  l'ensemble des actifs, de telle sorte que la situation est dĂ©finitive.

Contenu de la notion de cessation de paiements

DĂ©finition

La cessation de paiement est une situation financiĂšre que traverse une personne morale, notamment une entreprise, pendant laquelle elle est dans une impossibilitĂ© de s’acquitter de ses dettes arrivĂ©es Ă  Ă©chĂ©ance avec ses ressources propres. Dans le langage courant, le mot faillite est utilisĂ© pour Ă©voquer la cessation de paiements. Cependant, une distinction est Ă  faire entre ces deux notions car la cessation de paiements peut ĂȘtre momentanĂ©e contrairement Ă  la faillite qui est dĂ©finitive.

L'Ă©tat de cessation de paiement doit ĂȘtre constatĂ©. En France, selon l'article 3 de la loi du : « la procĂ©dure de redressement judiciaire est ouverte Ă  toute entreprise qui est dans l'impossibilitĂ© de faire face au passif exigible avec son actif disponible. » Des apprĂ©ciations doivent ĂȘtre faites d'abord sur le passif exigible, et ensuite sur l'actif disponible :

  • le passif exigible ne recouvre pas le passif patrimonial (les dettes du patrimoine). Il ne prend en compte que la partie des Ă©lĂ©ments du passif du bilan visant les dettes dont le paiement est requis immĂ©diatement. il vise donc les dettes de l'entreprise, quelles que soient leur nature civile ou commerciale, dĂšs lors qu'elles sont :
    • certaine (dont l'existence est actuelle et incontestable),
    • liquides (dont la valeur est dĂ©terminĂ©e ou dĂ©terminable),
    • et exigibles (dont le terme est Ă©chu mĂȘme si les tiers crĂ©anciers n'ont rien rĂ©clamĂ©) ;
  • l'actif disponible est Ă©galement Ă  distinguer de l'actif patrimonial et n'inclut qu'une partie des Ă©lĂ©ments figurant Ă  l'actif du bilan, Ă  savoir :
    • l'actif liquide (qui correspond aux sommes en caisse, aux soldes crĂ©diteurs provisoires des comptes bancaires Ă  vue, aux effets de commerce Ă  vue, aux rĂ©serves de crĂ©dits ou aux moratoires accordĂ©s) par les crĂ©anciers,
    • et l'actif rĂ©alisable immĂ©diatement (c'est-Ă -dire convertible en argent qui correspond aux effets de commerce escomptables, aux valeurs mobiliĂšres cotĂ©es rapidement rĂ©alisables).

L'Ă©volution de la notion

La date de cessation de paiements est fixĂ©e par le tribunal. À dĂ©faut, elle correspond au jour du jugement d'ouverture de la procĂ©dure.

La date de cessation de paiements peut ĂȘtre reportĂ©e : en se rĂ©fĂ©rant Ă  l'arrĂȘt no 13-11509 du , la chambre commerciale de la Cour de cassation confirme le dĂ©lai d'un an pour le report de la date de cessation des paiements.

Lorsqu'une entreprise se trouve en situation de cessation de paiements, elle doit effectuer une dĂ©claration de cessation de paiements appelĂ©e « dĂ©pĂŽt de bilan », auprĂšs du tribunal de commerce ou du tribunal de grande instance dans les 45 jours suivant la date de cessation des paiements. Seul le reprĂ©sentant lĂ©gal de l'entreprise, ou le dĂ©biteur personne physique est habilitĂ© Ă  effectuer cette dĂ©claration. Il peut cependant ĂȘtre remplacĂ© par une personne de son choix Ă  condition que cette derniĂšre soit munie d'une procuration nominative. La dĂ©claration Ă©manant d'un gĂ©rant de fait ou d'un conjoint collaborateur sera refusĂ©e.

La preuve

La preuve[1] d'une demande de jugement de dĂ©claration de cessation de paiements doit s'appuyer sur des Ă©lĂ©ments chiffrĂ©s et fiables. Dans l'hypothĂšse oĂč c'est l'un des crĂ©anciers qui entame des dĂ©marches pour l'ouverture d'une procĂ©dure de redressement judiciaire, c'est Ă  lui qu'incombe d'apporter la preuve qui montre que l'entreprise est en situation de cessation de paiements.

Les actes antérieurs à la cessation de paiements

En France, l'article L.632-2 du Code de commerce apporte un Ă©clairage sur l'hypothĂšse des actes antĂ©rieurs : « les paiements pour dettes Ă©chues effectuĂ©es Ă  compter de la date de cessation des paiements et leurs actes Ă  titre onĂ©reux accomplis Ă  compter de cette mĂȘme date peuvent ĂȘtre annulĂ©s si ceux qui ont traitĂ© avec le dĂ©biteur ont eu connaissance de la cessation des paiements. Tout avis Ă  tiers dĂ©tenteur, toute saisie attribution ou toute opposition peut Ă©galement ĂȘtre annulĂ© lorsqu'il a dĂ©livrĂ© ou pratiquĂ© par un crĂ©ancier Ă  compter de la date de cessation des paiements et en connaissance de celle-ci ». Cette disposition reconnait donc la possibilitĂ© d'annuler les actes translatifs Ă  titre gratuit.

Les entreprises pouvant faire l'objet d'une cessation des paiements

Peuvent faire l'objet d'une cessation des paiements les personnes suivantes :

  • toute personne physique exerçant une activitĂ© soit commerciale (commerçant immatriculĂ© ou non), soit artisanale, soit libĂ©rale, soit agricole ;
  • toute personne physique ayant la qualitĂ© d'entrepreneur individuel ;
  • toute personne morale de droit privĂ©, dont principalement les sociĂ©tĂ©s (unipersonnelles[2] ou pluripersonnelles[3]) commerciale, les sociĂ©tĂ©s civiles, les groupements d'intĂ©rĂȘt Ă©conomique, les Ă©tablissements de crĂ©dit.

Les personnes exemptées

La cessation des paiements ne peut pas ĂȘtre appliquĂ©e aux personnes suivantes :

  • les particuliers en cours de procĂ©dure de surendettement ;
  • les Ă©tablissements de crĂ©dits ;
  • les personnes visĂ©es par l'extension d'une procĂ©dure collective dĂ©jĂ  ouverte vis-Ă -vis d'une sociĂ©tĂ©.

Bibliographie

  1. GIORGINI Giulio Cesare, VIDAL Dominique, Droit des entreprises en difficulté, Juriste 1950
  2. France Inspection générale des finances, Aspects économiques de la faillite et du rÚglement judiciaire étude des mécanismes, 1970
  3. Martin Jean-François et Lienhard Alain, Redressement et liquidation judiciaires prévention, rÚglement amiable, faillite personnelle, banqueroute, DALLOZ 8e éd. [à jour au ]

Notes et références

  1. Abdelhak, Imen et Auteur., La constatation de l'Ă©tat de cessation des paiements : la date et la preuve (OCLC 949252652, lire en ligne)
  2. Jean-Jacques Daigre, « La sociĂ©tĂ© unipersonnelle en droit français », Revue internationale de droit comparĂ©, vol. 42, no 2,‎ , p. 665–676 (ISSN 0035-3337, DOI 10.3406/ridc.1990.1983, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. Ruz, Gonzalo (1969-....)., Les statuts dans la société commerciale approche théorique et pratique en droit français et en droit comparé, s.n., (OCLC 492130316, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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