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Cap TĂ©nare

Le cap TĂ©nare (en grec moderne : ΑÎșÏÏ‰Ï„ÎźÏÎčÎż Î€Î±ÎŻÎœÎ±ÏÎż / AkrotĂ­rio TĂ©naro), aussi connu sous le nom de cap Matapan, est un cap du PĂ©loponnĂšse, situĂ© Ă  l’extrĂȘme sud de la pĂ©ninsule du Magne, en Laconie. Il baigne la mer MĂ©diterranĂ©e Ă  l'est et au sud, tandis que la mer Ionienne le borde Ă  l'ouest. C’est le point le plus mĂ©ridional de la GrĂšce continentale.

(Voir la carte topographique)
Cap TĂ©nare
Cap TĂ©nare
Localisation de la GrĂšce en Europe
(Voir la carte administrative)
Cap TĂ©nare
Cap TĂ©nare
Localisation de la GrĂšce en Europe
Carte de la GrĂšce, le point rouge marque le cap TĂ©nare ou cap Matapan.
Photographie du cap TĂ©nare
Le cap TĂ©nare.

Antiquité

Il Ă©tait considĂ©rĂ© par les Anciens comme une des entrĂ©es des Enfers, une caverne se trouvant Ă  son extrĂ©mitĂ©. Virgile dĂ©crit ainsi OrphĂ©e, « pĂ©nĂ©trant dans les gorges du TĂ©nare, profonde entrĂ©e de Dis[1] ». Les Spartiates ont construit plusieurs temples sur ce cap : le plus ancien est le sanctuaire de Poseidon, certainement antĂ©rieur aux invasions doriennes, ce qui explique que les Hilotes, descendants des populations prĂ©doriennes, le tenaient en grand honneur[2] ; Thucydide rapporte Ă  ce propos la demande faite par les AthĂ©niens aux Spartiates « d'Ă©loigner la souillure du TĂ©nare Â» : ils tenaient en effet les Spartiates pour responsables du grand tremblement de terre de 464 av. J.-C. en raison de leur violation du sanctuaire de Poseidon au cap TĂ©nare, oĂč des hilotes avaient trouvĂ© refuge en suppliants[3]. Ce sanctuaire possĂ©dait une filiale Ă  Sparte que Pausanias dans sa PĂ©riĂ©gĂšse, Ă©voque briĂšvement[4].

Jean-Philippe Rameau dans son Hippolyte et Aricie, livret de Simon-Joseph Pellegrin, montre le dieu des Enfers, Pluton, Ă©voquant la puissance de son domaine[5] :

« Qu’à servir mon courroux tout l’Enfer se prĂ©pare ;
Que l’Averne, que le TĂ©nare,
Le Cocyte, le Phlégéthon,
Par ce qu’ils ont de plus barbare,
Vengent Proserpine et Pluton. »

Sous l'empire byzantin, le temple fut converti en église chrétienne et des messes y sont encore célébrées de nos jours.

Batailles navales et naufrages

Le 19 juillet 1717, une bataille navale indĂ©cise se dĂ©roule au large du cap entre les forces combinĂ©es de Venise, des États pontificaux, de Malte et du Portugal contre les Ottomans.

Un phare y a été construit en 1892.

En 1915, le navire américain SS Californian (qui fut accusé de ne pas avoir porté assistance au Titanic lors de son naufrage) est coulé par les Allemands au large du cap.

Le 26 fĂ©vrier 1916, alors qu’il se rendait Ă  Salonique avec 1 700 hommes du 3e rĂ©giment colonial, le transport de troupes français Provence II est torpillĂ© au large du cap Matapan par le sous-marin allemand U 35. Le navire sombre en dix-sept minutes, faisant prĂšs de 1 000 victimes.

En mars 1941, au large du cap, une bataille navale, la bataille du cap Matapan, opposa la Royal Navy britannique à la Regia Marina italienne, qui conduisit à une réduction radicale des activités de la marine italienne en Méditerranée orientale.

Notes et références

  1. Virgile, Géorgiques [détail des éditions] [lire en ligne], chant IV, vers 467.
  2. Louis SĂ©chan et Pierre LĂ©vĂȘque, Les grandes divinitĂ©s de la GrĂšce, Éditions E. de Boccard, 1966, p. 115, note 101.
  3. Thucydide, La Guerre du PéloponnÚse [détail des éditions] [lire en ligne], Livre I, CXXVIII, 1.
  4. Pausanias, Description de la GrÚce [détail des éditions] [lire en ligne], Livre III, 12, 5.
  5. Jean-Philippe Rameau, Hippolyte et Aricie, Acte II scĂšne 3.

Annexes

Articles connexes

Lien externe

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