Accueil🇫🇷Chercher

Camp de concentration d'Omarska

Le camp de concentration d'Omarska, ville minière proche de Prijedor dans le Nord de la Bosnie-Herzégovine, était un camp de concentration dirigé par les forces Serbes de Bosnie où la population bosniaque et croate des environs de Prijedor était enfermée et atrocement torturée en 1992, pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine[1] - [2]. L'existence du camp est révélée à l'opinion publique internationale le par les images prises par une équipe de journalistes britanniques (Ed Vulliamy du journal The Guardian, Ian Williams et Penny Marshall de la chaîne TV ITN) accompagnés du cadreur Jeremy Irvin[3]. Le reportage est diffusé le soir même sur Channel Four et ITN.

Camp de concentration d'Omarska
Présentation
Gestion
Date de création 25 mai 1992
Dirigé par Forces Serbes de Bosnie
Date de fermeture 21 août 1992
Victimes
Type de détenus Bosniaques et Croates
Nombre de détenus plus de 6000
Morts 700
GĂ©ographie
Pays Bosnie-Herzégovine
Localité Prijedor
CoordonnĂ©es 44° 52′ 09″ nord, 16° 52′ 58″ est
Géolocalisation sur la carte : Bosnie-Herzégovine
(Voir situation sur carte : Bosnie-Herzégovine)
Camp de concentration d'Omarska

Administration

Les Serbes ont instituĂ© trois catĂ©gories de suspects : 1/ les personnes ayant directement participĂ© et organisĂ© la rĂ©bellion armĂ©e 2/ les personnes soupçonnĂ©es d'avoir organisĂ©, armĂ© et financĂ© la rĂ©sistance 3/ les personnes ne prĂ©sentant aucun intĂ©rĂŞt en matière de sĂ©curitĂ©. Selon un rapport serbe ont Ă©tĂ© dĂ©tenus Ă  Omarska 3 334 dĂ©tenus. Le camp est administrĂ© par le personnel du commissariat de police d'Omarska. Son commandant est Ĺ˝eljko MejakiÄŤ. Les gardiens sont rĂ©partis en trois groupes de trente hommes chacun.

Conditions de vie

La majorité des détenus résident dans un hangar. L'intimidation, la torture, l'extorsion et la violence physique sont choses courantes. Les conditions sanitaires sont très mauvaises. Un seul repas par jour est fourni, aucune assistance médicale n'est assurée. Les femmes font l'objet d'intimidation et de violences sexuelles. Dans le bâtiment dédié aux interrogatoires, un témoin rapporte « le sol est [...] recouvert de taches de sang. Sur le radiateur, il y a des cheveux, de la cervelle, des fragments de crâne [...] les membres sont sectionnés au niveau des coudes et des chevilles, et la gorge est pratiquement tranchée en deux »[4].

Le journaliste britannique Ed Vulliamy a déclaré que lors de sa visite au camp, les détenus buvaient de l'eau d'une rivière polluée par des déchets industriels et beaucoup souffraient de constipation ou de dysenterie. Aucune plainte pénale n'a jamais été déposée contre les personnes détenues dans le camp d'Omarska, et les détenus n'ont pas non plus été informés des charges concrètes portées contre eux. Apparemment, il n'y avait aucune raison légitime justifiant la détention de ces personnes[5].

Bilan des morts

Dans le cadre des opérations de nettoyage ethnique, les camps d' Omarska, Keraterm, Manjača et Trnopolje ont aidé le Comité de crise du district serbe de Prijedor à réduire la population non serbe de Prijedor de plus de 50 000 en 1992 à un peu plus de 3 000 en 1995, et encore moins par la suite[6].

Il est difficile de faire des calculs précis sur le nombre de morts dans ces camps. Le journaliste de Newsweek, Roy Gutman, a affirmé que des fonctionnaires du département d'État américain, ainsi que des représentants d'autres gouvernements occidentaux, lui avaient dit que 4 000 à 5 000 personnes, dont la grande majorité n'étaient pas des Serbes, avaient péri à Omarska[7].

Selon les enquĂŞteurs amĂ©ricains, sur les 13 000 qui y ont Ă©tĂ© internĂ©es, 5 000 personnes auraient Ă©tĂ© tuĂ©es, souvent dans des conditions atroces (bastonnades avec des barres de fer recouvertes de barbelĂ©s, Ă©masculation par arrachement des testicules au moyen d'un pare-chocs de voiture)[8].

Justice

Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie

  • Les commandants du camp, Miroslav KvoÄŤka, Dragoljub PrcaÄŤ, Milojica Kos , MlaÄ‘o Radić, et Zoran Ĺ˝igić, ont tous Ă©tĂ© reconnus coupables de crimes contre l'humanitĂ©. KvoÄŤka, PrcaÄŤ, Kos et Radić ont Ă©tĂ© condamnĂ©s respectivement Ă  cinq, six, sept et 20 ans; Ĺ˝igić a reçu la plus longue pĂ©riode de 25 ans[9].

Court of Bosnia and Herzegovina, Section I for War Crimes

  • Ĺ˝eljko Mejakić est reconnu coupable de crimes contre l'humanitĂ© (sĂ©questration, torture, agressions sexuelles, persĂ©cution). Il est condamnĂ© le par le tribunal spĂ©cial de Sarajevo Ă  21 ans de prison[10].
  • Momćilo Gruban est reconnu coupable de crimes contre l'humanitĂ© (sĂ©questration, torture, agressions sexuelles, persĂ©cution). Il est condamnĂ© le par le tribunal spĂ©cial de Sarajevo Ă  11 ans de prison[10].
  • Duško KneĹľeviÄŤ est reconnu coupable de crimes contre l'humanitĂ© (sĂ©questration, torture, agressions sexuelles, persĂ©cution). Il est condamnĂ© le par le tribunal spĂ©cial de Sarajevo Ă  31 ans de prison[10].

Ils sont tous trois reconnus avoir fait partie d'une entreprise criminelle commune.

Voir Ă©galement

Notes et références

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.