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Camille Henrot

Camille Henrot est une artiste française, nĂ©e le Ă  Paris, France. Elle vit et travaille Ă  New York, États-Unis. Ses Ɠuvres tĂ©moignent d'une grande variĂ©tĂ© de mĂ©diums (installations, sculptures, dessins et vidĂ©os). Lion d'argent de la meilleure jeune artiste Ă  la biennale de Venise 2013 pour son Ɠuvre Grosse Fatigue, le travail de Camille Henrot reconsidĂšre les typologies des objets et les systĂšmes de connaissance Ă©tablis.

Camille Henrot
Vidéo Grosse fatigue
Naissance
Nationalité
Activité
Formation
Représentée par
Galerie Kamel Mennour, Metro Pictures Gallery (en), Johann König (en)
Lieux de travail
Influencée par
Nam June Paik
A influencé
Pierre Huyghe
Distinction

Lion d'argent de la meilleure jeune artiste à la biennale de Venise 2013 Lauréate du Nam June Paik Award (2014)

Lauréate du premier Edvard Much Art Award (2015)
Site web

Biographie

Camille Henrot est la fille de François Henrot, banquier d'affaires français chez Rothschild et Maud Greder, artiste et graveur. Elle Ă©tudie Ă  l'École nationale supĂ©rieure des arts dĂ©coratifs de Paris et est durant l'Ă©tĂ© 2001 l'assistante de Pierre Huyghe. Elle produit ses premiĂšres vidĂ©os et rĂ©alise simultanĂ©ment des graphismes pour des films d'animation et des publicitĂ©s.

Ses premiĂšres expositions collectives se font en 2002 (dans le cadre de la premiĂšre Nuit blanche notamment). Elle multiplie dĂšs lors les expositions et performances.

Mise en avant ultĂ©rieurement par la galerie Kamel Mennour[1], nominĂ©e au prix Marcel-Duchamp en 2010, elle travaille depuis 2012 entre les États-Unis et Paris, Ă©tant artiste rĂ©sidente en 2012 Ă  l'International Studio and Curatorial Programa Ă  New York puis bĂ©nĂ©ficiant en 2013 d'une bourse d'Ă©tudes Ă  l'Institut Smithsonian, Ă  Washington. Cet institut est un organisme de recherche scientifique crĂ©Ă© par la volontĂ© posthume d'un scientifique britannique, James Smithson, et disposant des bases de donnĂ©es importantes, une encyclopĂ©die en ligne consacrĂ©e Ă  la biodiversitĂ© et Ă  la description de toutes les espĂšces. Dans le prolongement de son projet au sein de cet institut, Camille Henrot s'est vu confier en juin 2013 une animation par Massimiliano Gioni (conservateur au New Museum de New York, et commissaire d'exposition Ă  la Biennale de Venise 2013), au sein du pavillon international de cette biennale 2013, au milieu de rĂ©alisations dont le fil rouge Ă©tait le savoir encyclopĂ©dique. Pour y rĂ©pondre, elle a crĂ©Ă© une vidĂ©o sur l'origine de l'univers, Grosse fatigue[2].

Ce film fait alterner un grand nombre d'images fixes ou animĂ©es qui se superposent comme des fenĂȘtres de navigateur sur un fond d'Ă©cran d'ordinateur : images d'animaux ou plantes, de mains manipulant des livres, des objets anthropologiques ou des outils, de scientifiques au travail, etc. Grosse fatigue fonctionne sur le principe de la pensĂ©e analogique, et explore les phĂ©nomĂšnes actuels de la sĂ©rendipitĂ© et de la surcharge informationnelle, ainsi que les thĂšmes de l'irrationnel, de la folie ou de l'euphorie. S'inspirant de divers rĂ©cits de crĂ©ation de l'univers, le texte de la bande-son du film est Ă©crit en collaboration avec Jacob Bromberg et rĂ©citĂ© par l'artiste de spoken word Akwetey Orraca-Tetteh sur une musique de Joakim. Cette Ɠuvre a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©e du Lion d'Argent de la meilleure jeune artiste lors de la Biennale de Venise en juin 2013[2].

L'artiste et l'anthropologie

En 2011, Camille Henrot dĂ©clare au magazine Les Inrockuptibles : « Les savoirs se prĂ©sentent comme des autoritĂ©s, or ce qui domine ma pratique, c’est la curiositĂ©. J’aime assez l’idĂ©e d’ĂȘtre toujours Ă©tranger Ă  son propre domaine de spĂ©cialisation. C’est une libertĂ© de l’artiste de n’ĂȘtre pas tenu d’avoir raison et il doit user de cette libertĂ© de penser de maniĂšre dĂ©raisonnable. Cela dit, j’aimerais qu’il y ait plus de possibilitĂ© d’échanges entre les chercheurs et les artistes »[3].

Son parcours confirme cette curiositĂ©, son intĂ©rĂȘt pour les sciences et notamment pour l'anthropologie, du film CoupĂ©/DĂ©calĂ©, tournĂ© dans l’archipel de Vanuatu, en passant par les expositions Egyptomania ou sa participation Ă  l'exposition collective Paris-Delhi-Bombay, ses compositions qui dĂ©tournent l'art de l'ikebana (art floral traditionnel japonais) prĂ©sentĂ©s pour la premiĂšre fois Ă  la Triennale du Palais de Tokyo dans l'exposition Est-il possible d’ĂȘtre rĂ©volutionnaire et d’aimer les fleurs ?[4], avec Okwui Enwezor comme commissaire en chef. Elle explore constamment les champs d'activitĂ© et de crĂ©ation humaines, en aimant surprendre, et se passionne pour les mythes populaires anciens et modernes (King Kong, Frankenstein, etc.)[5] - [6].

Expositions

En France, son travail a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© au musĂ©e du Louvre[7], au Centre Pompidou[8], au palais de Tokyo[9], au musĂ©e d’art moderne de la Ville de Paris[10], Ă  l’Espace culturel Louis Vuitton, au Jeu de paume, et Ă  la Fondation Cartier. À l’étranger, au Museum of Modern Art, au New Museum of Contemporary Art, au Schinkel Pavillon (ChĂąteau de Charlottenburg), au NoMa (MusĂ©e d'art de La Nouvelle-OrlĂ©ans), au Museum of Contemporary Art de DĂ©troit, Ă  Bold Tendencies Ă  Londres, au MusĂ©e national d'art contemporain de SĂ©oul, au Centre pour l’Image Contemporaine de GenĂšve, au MusĂ©e d'art contemporain de Hara au Mori Art Museum Ă  Tokyo, au Sculpture Center Ă  New York, ou encore Ă  la Slought Foundation Ă  Philadelphie. Ses films ont Ă©tĂ© montrĂ©s et primĂ©s dans le cadre de festivals tels que la biennale Moving Images Ă  ICA Ă  Londres, le Festival international du film de Rotterdam, le Festival international du film de Clermont-Ferrand, la Quinzaine des rĂ©alisateurs Ă  Cannes et le festival Hors Piste au Centre Pompidou.

Des expositions personnelles lui ont été également consacrées par des galeries, en particulier par la galerie Kamel Mennour.

En 2016, elle inaugure Ma Montagne, une Ɠuvre installĂ©e dans la commune de Pailherols, dans le Cantal. Elle implante 38 sculptures blanches inspirĂ©es des barriĂšres mobiles traditionnelles qui servent Ă  fermer les parcelles d'estives sur les chemins de randonnĂ©es. C'est un hommage aux buronniers[11]. À l'entrĂ©e du village, une installation reprĂ©sente, le vestiaire du berger et marque le point de dĂ©part symbolique d'une montĂ©e aux estives. L'ensemble est un alphabet inspirĂ© des trigrammes du Yi King[12].

En 2017, Camille Henrot rĂ©alise une carte blanche sur 6000mÂČ au Palais de Tokyo, pour son exposition Days are Dogs[13].

Filmographie

  • Grosse fatigue, 2013, 13 min (vidĂ©o racontant l'Ă©volution de l'univers, en une succession de fenĂȘtres sur l’écran d’un ordinateur, sur un rythme slam). Bande-son de Joakim Bouaziz[14].
  • Le Songe de Poliphile / The Strife of Love In a Dream, 2011, 11 min 11 s.
  • Psychopompe, 2011, 50 min, vidĂ©o.
  • Million Dollars Point, 2011, 5 min 35 s, vidĂ©o.
  • CoupĂ©/DĂ©calĂ©, 2010, 35 min, vidĂ©o.
  • Cynopolis, 2009, 10 min, Super 8 film et DVCAM, projecteur.
  • Wolf Eyes, 2008, 5 min, vidĂ©o.
  • Spatial Film, 2008, 15 min, 16 mm transfĂ©rĂ© sur Digital BĂ©ta.
  • A Mountain for President, 2007, vidĂ©o musicale.
  • Lonely Hearts, 2007, 3 min, vidĂ©o musicale avec Joakim Bouaziz, chants Monsters et Silly, Verstatile/K7,
  • King Kong Addition, 2007, 90 min, vidĂ©o.
  • Le risque, 2006, vidĂ©o musicale avec Ben Ricour, Milk/ Warner.
  • Le rĂȘve de Ravalec, 2006, produit par Un monde meilleur/PH, Canal+.
  • Courage mon amour !, 2005, 3 min, vidĂ©o, musique de Florencia Di Concilio.
  • Le Grand Troupeau, 2005, vidĂ©o.
  • Dying Living Woman, 2005, 6 min 30 s, musique de Benjamin Morando.
  • Deep Inside, 7 min, 2005, vidĂ©o, musique de Benjamin Morando.
  • sCOpe, 2005, 3 min, vidĂ©o, musique de Benjamin Morando.
  • Vivre Ă  mĂȘme l’amour, 2005, vidĂ©o musicale Ben Ricour, Milk/Warner.
  • Les premiers instants, 2004, 3 min, film d'animation, musique par Bastien Lallemant, Nada/tĂŽt ou tard.
  • Hey Bonus!, 2003, film d'animation, musique par Octet, Metronomic/Diamondtraxx.
  • Metawolf, 2002, 3 min, vidĂ©o, musique par Octet.
  • Lansky, 2002, 3 min.
  • Branding, 2002, 3 min, film d'animation.

Distinctions

Prix

  • 2015 : laurĂ©ate du premier Edvard Munch Art Award.
  • 2014 : laurĂ©ate du Nam June Paik Award.
  • 2014 : finaliste du Hugo Boss Prize.
  • 2013 : Lion d'argent de la meilleure jeune artiste Ă  la Biennale de Venise.
  • 2010 : nomination au prix Marcel-Duchamp.

DĂ©corations

Notes et références

  1. Ottavi 2012.
  2. Ottavi 2013.
  3. MoulĂšne 2011.
  4. Cornell 2012.
  5. Lee 2013.
  6. Barachon 2013.
  7. "Une brĂšve histoire de l'avenir"; commissaires: Dominique de Font-RĂ©aux, Jean de Loisy (commissaire d'exposition), Sandra Adam-Couralet, Martin Kiefer
  8. "Prospectif Cinema"
  9. Exposition personnelle dans les "Modules" du palais de Tokyo en 2006 et exposition collective "Dynasty" en 2010, en collaboration avec le musĂ©e d’art moderne de la Ville de Paris.
  10. Exposition collective "Dynasty" en 2010, en collaboration avec le palais de Tokyo
  11. Chemcha Rabhi, « Exposition : les claies ouvrent la mĂ©moire des burons », www.lamontagne.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. « Ma montagne, une Ɠuvre de Camille Henrot Ă  Pailherols (Cantal) - MinistĂšre de la Culture », sur www.culture.gouv.fr (consultĂ© le )
  13. Elisabeth Frank-Dumas, « Camille Henrot, une semaine d’impairs », LibĂ©ration.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  14. Duponchelle 2013.
  15. ArrĂȘtĂ© du 23 mars 2017 portant nomination et promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Voir aussi

Bibliographie

Articles de journaux

Classés par date de parution décroissante (liste non exhaustive).

  • (en) Adrian Searle, « Camille Henrot's art: chaos, emptiness and a battery-powered snake », The Guardian,‎ (lire en ligne).
  • (en) Pamola M. Lee, « The whole earth is heavy », Artforum,‎ .
  • Philippe Piget, « Camille Henrot, la «meilleure jeune artiste» », L'ƒil,‎ (lire en ligne).
  • (en) Sam Thorne, « The Encyclopedic Palace », Frieze (magazine),‎ (lire en ligne).
  • (en) Jörg Heiser, « The Film Essay », Frieze (magazine),‎ (lire en ligne).
  • (en) « Questionnaire: Camille Henrot », Frieze (magazine),‎ (lire en ligne).
  • Charles Barachon, « La «Grosse fatigue» de Camille Henrot », Technikart,‎ .
  • Claire MoulĂšne, Jean-Max Colard et JudicaĂ«l Lavrador, « 55e Biennale de Venise : entre classicisme et propositions novatrices », Les Inrocks,‎ (lire en ligne).
  • Bernard Genies, « Camille Henrot : la collectionneuse », Le Nouvel Observateur - supplĂ©ment Obsession,‎ (lire en ligne).
  • ValĂ©rie Duponchelle, « Biennale de Venise: le Lion d'argent Ă  Camille Henrot », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  • Violaine Binet, « Camille Henrot, Cosmo girl », Vogue,‎ , p. 196-199.
  • Eric Loret, « Sehgal, le goĂ»t. La 55e Ă©dition de la Biennale de Venise attribue le Lion d'Or au performeur britannique et l'Argent Ă  la Française Camille Henrot. », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
  • Bettie Nin, « Camille Henrot », Paris Art,‎ (lire en ligne).
  • Marie Ottavi, « Camille Henrot sĂ©lectionnĂ©e pour la Biennale de Venise », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
  • (en) Karen Rosenberg, « A Throwaway? Not From This Angle, ‘A Disagreeable Object,’ at the SculptureCenter », The New York Times,‎ .
  • (en) Simone Menegoi, « Camille Henrot », Artforum,‎ (lire en ligne).
  • « Camille Henrot, la fleur au fusil », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Marie Ottavi, « Les fleurs et leurs Ă©tats d'Ăąme », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
  • Philippe Dagen, « Camille Henrot », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • (sv) Peter Cornell, « Camille Henrots etnografi : fascination och distans », Paletten,‎ (lire en ligne).
  • (en) Renaud Proch, « Roving Eye: Paris's Many Fences », Art in America,‎ (lire en ligne).
  • (sv) Peter Cornell, « Bilderna av den andre », Expressen,‎ (lire en ligne).
  • Claire MoulĂšne, « Camille Henrot: “Ce qui domine ma pratique, c’est la curiositĂ©â€ », Les Inrocks,‎ (lire en ligne).
  • (en) Alice Pfeiffer, « Flipping Through Portable Artwork », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  • Françoise-Claire Prodhon, « Jeunes artistes avec avenir », AD Magazine,‎ (lire en ligne).
  • Henri-François Debailleux, « Les nouveaux hybrides de Camille Henrot », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
  • (en) Tanaya Macheel, « Paris Exhibition Questions Where ‘Here’ Is », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  • Philippe Dagen, « L'archaĂŻque et l'actuel, dans les assemblages et installations de Camille Henrot », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Philippe Dagen, « Au plaisir des piĂšges temporels de Camille Henrot », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Henri-François Debailleux, « Camille Henrot, mordue de culture Ă©gyptienne », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).

Sources sur le web

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