Calotes versicolor
L'agame versicolore (Calotes versicolor), également appelé galéote versicolore ou lézard arlequin ou agame arlequin, est une espèce de sauriens de la famille des Agamidae[1].
- Agama versicolor Daudin, 1802
- Agama tiedemanni Kuhl, 1820
- Agama vultuosa Harlan, 1825
- Agama indica Gray, 1827
- Calotes cristatus Jaquemont, 1844
- Calotes viridis Gray, 1846
- Calotes gigas Blyth, 1853
- Calotes versicolor major Annandale, 1921
- Calotes versicolor nigrigularis Auffenberg & Rehmann, 1993
RĂ©partition
Cette espèce se rencontre en Iran, en Afghanistan, au Pakistan, en Inde, au Népal, au Bhoutan, au Sri Lanka, au Bangladesh, en Birmanie, dans le sud de la République populaire de Chine, au Cambodge, au Viêt Nam, en Thaïlande, en Malaisie péninsulaire, à Singapour et en Indonésie à Sumatra[1].
Elle a été introduite en Oman, aux Maldives, aux Seychelles, à Sulawesi, aux Mascareignes, en Floride et à La Réunion[2].
Habitat
Cet agame s'observe très aisément car il vit certes dans les forêts tropicales impénétrables sans un guide mais aussi partout dans les jardins, les parcs et le long des routes ; dans les arbres, les rochers et les bâtiments.
Description
C'est un saurien ovipare[1] diurne. Il peut vivre jusqu'Ă 4 ans dans la nature[3].
Il mesure de 30 à 40 cm de long. Il a une crête épineuse sur le dos et la nuque, une très longue queue et de longues griffes pour grimper. Sa queue lui sert de balancier quand il grimpe dans les arbres et escalade[4].
Cet agame présente un dimorphisme sexuel. Il est appelé lézard suceur de sang car les mâles dominants ont le menton et la gorge de couleur rouge.
- Agame versicolore mâle.
- Agame versicolore femelle.
- Agame arlequin mâle.
- Calotes versicolor femelle dans la province de Phang Nga en ThaĂŻlande.
Comme le caméléon, l'agame change de couleur non en fonction de son environnement mais en fonction de son humeur. C'est un moyen de communication entre agames. Il manifeste une grande variété de colorations et de motifs.
Normalement il est gris, brun ou jaune mais il est capable de devenir vert, noir ou rouge[5]. L'apparence des mâles de certaines populations est particulièrement spectaculaire et colorée quand il rencontre un rival ou une femelle.
Alimentation
Cet animal est carnivore. Il mange des insectes dont des criquets, des sauterelles et des fourmis et aussi de petits vertébrés dont des grenouilles, des oisillons et des lézards. Des observations indiquent que l'agame versicolore se nourrit de serpents juvéniles, comme le Xenochrophis piscator ou le Lycodon aulicus[6].
Reproduction
Pendant la saison des amours, la zone labiale des mâles devient rouge vif, laissant imaginer que ce lézard a sucé du sang. La compétition entre les mâles pour une femelle est parfois féroce. Elle peut provoquer des blessures voire la mort.
La femelle enfouit de 6 à 20 œufs dans le sol humide. Ils éclosent après 6 à 8 semaines. Les bébés agames grandissent vite et sont en âge de se reproduire dès l'année suivante[7].
Prédateurs
L'agame versicolore est principalement la proie d'autres reptiles, en particulier des serpents et des lézards de plus grande taille[8]. Des rapports rendent compte de sa prédation par D. kopsteini à Singapour ou par D. tristis au Sri Lanka[9].
Cet agame est aussi chassé par des rapaces[8]. Il arrive également qu'il soit parasité par des sangsues[10].
Liste des sous-espèces
Selon Reptarium Reptile Database (13 avril 2012)[11] :
- Calotes versicolor farooqi Auffenberg & Rehmann, 1995
- Calotes versicolor versicolor (Daudin, 1802)
Publications originales
- (en) Auffenberg & Rehmann, 1993 : Studies on Pakistan reptiles. Pt. 3. Calotes versicolor. Asiatic Herpetological Research, vol. 5, p. 14-30 (texte intégral).
- (en) Auffenberg & Rehmann, 1995 : Calotes versicolor nigrigularis Auffenberg and Rehman 1993 a junior primary homonym. Asiatic Herpetological Research, no 6, p. 28 (texte intégral).
- Daudin, 1802 : Histoire Naturelle, Générale et Particulière des Reptiles; ouvrage faisant suite à l'Histoire naturelle générale et particulière, composée par Leclerc de Buffon et rédigee par C.S. Sonnini, membre de plusieurs sociétés savantes, vol. 3, F. Dufart, Paris, p. 1-452 (texte intégral).
Notes et références
- Reptarium Reptile Database, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
- Jean-Michel Probst, Corentin Bochaton, Stéphane Ciccione, Grégory Deso, Maël Dewynter, Nicolas Dubos, Thierry Fretey, Ivan Ineich, Jean-Christophe De Massary, Aurélien Miralles, Annemarie Ohler, Nicolas Vidal et Jean Lescure, « Liste taxinomique de l'herpétofaune dans l'outre-mer français : VI. Département de La Réunion », Bulletin Phaethon, vol. 56,‎ , p. 57-87.
- (en) B.S. Jena, S. Das et B.K. Patnaik, « Effect of age on lipid peroxidation in a short-lived species of reptile, Calotes versicolor », Archives of Gerontology and Geriatrics, vol. 20,‎ , p. 263-272 (lire en ligne).
- Collectif (trad. de l'anglais par Michel Beauvais, Marcel Guedj, Salem Issad), Histoire naturelle : plus de 5000 entrées en couleurs [« The Natural History Book »], Paris, Flammarion, , 650 p. (ISBN 978-2-08-137859-9), Lézard arlequin page 381
- Marie-Paul Zierski et Philipp Röhlich, La grande encyclopédie des animaux, Terres éditions, , 320 p. (ISBN 978-2-35530-295-4), Agame arlequin page 121
- (en) Vedant Thite et Ashish Nerlekar, « Checkered keelback water snake Xenochropis piscator (Schneider, 1799) in the diet of Garden Calotes Calotes versicolor (Daudin, 1802) », Herpetology Notes, vol. 5, no 518,‎ (lire en ligne).
- Cris Mattison (trad. de l'anglais par Yvan Ineich et Annemarie Ohler), Serpents, autres reptiles et amphibiens : reconnaître plus de 430 espèces, Paris, Larousse, , 352 p. (ISBN 978-2-03-589883-8), Lézards- signaux visuels page 124 et Galéote versicolore page 128
- (en) Krishan Kumar Sharma, Vivek Sharma, Neha Sharma et Manoj Singh Rohilla, « Calotes versicolor (common garden lizard) avian predation », Herpetological Review,‎ , p. 645 (lire en ligne).
- (en) Ryan J R McCleary et Reyla Ichtiarani, « Predation of a non-native changeable lizard (Calotes versicolor) by the native Kopstein’s bronzeback snake (Dendrelaphis kopsteini) in Singapore », Herpetology Notes, vol. 8,‎ , p. 303-304 (lire en ligne).
- (en) Ht. Decemson, Hmar Tlawmte Lalremsanga, Lal Muansanga, Fanai Malsawmdawngliana, Gospel Zothanmawia Hmar, Lal Biakzuala et Vabeiryureilai Mathipi, « Calotes versicolor (Indian Garden Lizard). Ectoparasite. », Herpetological Review, vol. 52, no 3,‎ , p. 646 (lire en ligne, consulté le ).
- Reptarium Reptile Database, consulté le 13 avril 2012
Liens externes
- (en) Référence Animal Diversity Web : Calotes versicolor (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Calotes versicolor (Daudin, 1802) (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Calotes versicolor (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence Reptarium Reptile Database : Calotes versicolor (Daudin, 1802) (consulté le )
- (en) Référence uBio : site déclaré ici indisponible le 7 avril 2023