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Caban

Le caban, mot d'origine arabe utilisé d'abord par les pirates (XVe-XVIIe siÚcles), est un manteau court, chaud et imperméable. Il peut comporter une capuche, le col est large et les poches situées sur les hanches comportent généralement un rabat. Il est le plus souvent foncé (noir ou bleu marine) avec un boutonnage double et croisé et de six boutons souvent ornés d'une ancre.

« D'une ancre d'or entrelacĂ©e d'un cĂąble de mĂȘme » (Troupes de marine).
Exemple de caban de surplus militaire produit par un fournisseur de l'US Navy.

Historique

Ce sont les premiers navigateurs européens au XVe siÚcle qui en popularisÚrent l'usage[1]. Depuis l'Afrique du Nord, ils auraient repris et transformé une petite cape, appelée localement « qaba »[2] - [3], qui était portée par les pirates barbaresques.

Le caban est adaptĂ© dans la Royal Navy Ă  partir des annĂ©es 1800. En France, il est dĂ©crit pour la premiĂšre fois en 1845 dans une lettre du ministre de la Marine et adoptĂ© en 1848[2]sous le code interne 4502[4]. Initialement, il se caractĂ©rise par une rangĂ©e de dix boutons frappĂ©s d'une ancre comme les pointes de son col. Les matelots eux-mĂȘmes savaient le rendre impermĂ©able au moyen d’un apprĂȘt constituĂ© de goudron, de suif et d’huile de tĂ©rĂ©benthine. Il a remplacĂ© le paletot jusqu'alors en usage, en 1874. Long au dĂ©part, il se raccourcit et ressemble alors Ă  une capote plus qu'un paletot[5].

Le caban authentique contemporain, celui de notre siĂšcle et du siĂšcle dernier, se caractĂ©rise comme suit d'aprĂšs les normes imposĂ©es par la marine française, norme permettant aux marins de se reconnaitre entre eux, ou permettant de se diffĂ©rencier d'autres marines Ă©trangĂšres : c’est le vĂȘtement d’hiver des matelots de la Marine nationale, pas des officiers, on le porte toujours par-dessus la vareuse, cette grosse piĂšce de quart, toujours bleu marine, s’arrĂȘte Ă  mi-cuisse (plus long ce ne serait pas le caban), boutons de fer laquĂ© noir, gravĂ©s d’une ancre de marine (les boutons sont spĂ©cifiques pour chaque « marine », la dĂ©coration Ă©tant un signe de reconnaissance)[4].

Cette piĂšce de l'uniforme du marin est descendue « dans la rue Â» aprĂšs l'apparition des friperies. Si auparavant, elle Ă©tait prĂ©sente dans le civil, c'est parce que les anciens engagĂ©s ou conscrits pouvaient la garder, mais en enlevant les boutons symbole de la Marine nationale.

Depuis, le caban est passé d'un usage de tous les jours dans les milieux modestes à un statut de prestige[6] - [7].

DĂšs les annĂ©es 1950 et 1960, intellectuels et artistes l’ont adoptĂ©. Jean Cocteau, Boris Vian, Jacques PrĂ©vert, Jacques Brel, suivis plus tard de Lou Reed, des Rolling Stones, de Patrick Dewaere
[8] Figure emblĂ©matique du look de « loup de mer Â», ce vĂȘtement devenu classique, a Ă©tĂ© dĂ©tournĂ© par les grands couturiers et a fait une apparition gĂ©nĂ©ralisĂ©e dans les rues notamment pendant la saison 2006-2007.

Le premier couturier a l'avoir revisitĂ© fut Yves Saint Laurent en 1962. Puis Jean-Paul Gaultier, pour qui il Ă©voque « Le voyage, l’évasion, Querelle de Brest »[8], Yohji Yamamoto, Dior Homme, HermĂšs, Versace, Louis Vuitton, Burberry entre autres.

Le caban participe de la légende du personnage de Corto Maltese.

C'est de ce manteau que serait tirĂ© le nom de l'actuelle RĂ©publique gabonaise Gabon. En effet, quand les navigateurs portugais pĂ©nĂ©trĂšrent en 1472 dans l'estuaire du fleuve, ils le baptisĂšrent Rio de GabĂŁo, en raison, dit-on, de la forme des cĂŽtes de l'actuelle capitale Libreville et sa proche rĂ©gion, semblable Ă  un caban (gabĂŁo en portugais)[9]. Par la suite l'État du Gabon conserva cette appellation.

Usage

Le double boutonnage du caban permet de le fermer d'un cĂŽtĂ© ou de l'autre selon la direction du vent, suivant que l'on soit de la bordĂ©e bĂąbord ou tribord. Le collet est large, ce qui lui permet une fois relevĂ© de bien couvrir la nuque. Le caban peut s'utiliser dans des conditions extrĂȘmes de pluie, de vent et de froid[10] (jusqu'Ă  environ −15 °C). Ses poches ventrales permettent de se rĂ©chauffer les mains.

Notes et références

  1. M.N. Boutin-Arnaud, S. Tasmadjian, Le vĂȘtement, Éditions Nathan, 1997. (ISBN 2-09-182472-0)
  2. Scavini, « Le caban, c'est maintenant ! », Le Figaro Magazine,‎ semaine du 3 fĂ©vrier 2017, p.97 (lire en ligne).
  3. Qaba (Ù‚ŰšŰ§ŰĄ) signifie en arabe « capote, vĂȘtement de dessus ».
  4. « La véritable histoire du caban breton - Le manteau iconique du marin », sur www.cabans.fr (consulté le )
  5. Les marins font la mode : exposition musée national de la marine 24 février-26 juillet 2009, V. Alemany, D Allannic, V. Alliot, A. Paris, Gallimard, 2009. (ISBN 978-2-070124572)
  6. « VIDÉO - Comment le caban, vĂȘtement des pĂȘcheurs bretons, est devenu chic », sur LCI (consultĂ© le )
  7. FashionNetwork com FR, « Thierry Dalmard (Dalmard Marine) : "La touche française est ce qui joue le plus pour l’export". », sur FashionNetwork.com (consultĂ© le )
  8. Antoine Bienvenu, « Caban : l’irrĂ©sistible appel du large », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  9. Trésor de la langue française au Québec (TLFQ), L'aménagement linguistique dans le monde.
  10. Cap Bretagne: Guide d'achat caban.

Voir aussi

Annexes

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