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Bureau (meuble)

Un bureau est, au sens contemporain du terme, une table, souvent dotée de tiroirs, et qui permet à celui qui l'occupe d'effectuer un travail d'écriture ou de lecture.

Bureau Mazarin de style Louis XIV reposant sur huit pieds en gaine reliĂ©s par une entretoise en forme de « H Â». Il est muni en partie basse de deux caissons latĂ©raux Ă  deux tiroirs chacun, et un vantail dans le caisson central plus large et en retrait. Ces caissons sont couronnĂ©s d'une ceinture Ă  trois tiroirs qui surmonte un abattant dĂ©couvrant un intĂ©rieur en marqueterie Ă  tiroirs et un guichet. Il prĂ©sente un riche dĂ©cor constituĂ© d'encadrements Ă  frises de rinceaux.

Étymologie

Le mot bureau dérive de l'ancien français burel ou bure (du latin burellum) qui désignait une étoffe grossière au Moyen Âge[1]. Par la suite, il désigne un tapis de laine dont on recouvrait les tables pour les protéger de l'encre et pour les changeurs de monnaie, l'étoffe atténuant le bruit des pièces[2].

Prédécesseurs du bureau

Portrait de Jean Miélot, secrétaire, scribe et traducteur de Philippe le Bon.

Si le scribe dans l'Égypte antique écrivait assis au sol avec les jambes croisées, une position plus confortable fut acquise par la création d’un support adéquat au travail d’écriture et d’enluminure. Le bureau s’est imposé par le passage de la gravure sur tablette à l’écriture sur parchemin souple qui nécessite un support plus rigide.

L'écritoire, dont l’origine remonte logiquement à l’époque de l’écriture sur parchemin, évolue au fil des époques :

  • Le pupitre , du latin pulpitum : petit meuble formĂ© d’une ou deux planches inclinĂ©es, jointes par le sommet et portĂ©es par un ou plusieurs pieds, sur lequel on pose ce qu’il faut pour lire, Ă©crire, dessiner, etc., permettant Ă  un homme debout de pouvoir travailler. L’image populaire bien connue est celle des moines copistes qui reproduisaient les documents dans les scriptorium.
  • L’écritoire Ă  poser : Ă©volution du pupitre avec la tablette inclinĂ©e et articulĂ©e qui ferme un petit coffre dans lequel est entreposĂ© le nĂ©cessaire d’écriture (papier, encre, plume) et qui Ă©tait posĂ© sur une table. Cet ustensile, qui existe encore dans certaines contrĂ©es du tiers monde, est utilisĂ© par l’écrivain public pour Ă©tablir le courrier des personnes en difficultĂ©.
  • L’écritoire sur pieds : c’est le coffre (prĂ©cĂ©dent) muni de quatre pieds fixes ou d'un petit meuble plus Ă©troit contenant des Ă©tagères fermĂ©es par une porte ou des tiroirs.

DĂ©clinaison du bureau

Le bureau se décline sous diverses formes à partir du XVIIe siècle :

  • la table bureau apparue sous Louis XIII, aussi dĂ©signĂ©e sous table Ă  Ă©crire ou bureau Ă  plat. Elle se prĂ©sente sous la forme d’une table conventionnelle avec un coffrage comportant une rangĂ©e de deux ou trois tiroirs, puis deux rangĂ©es de tiroirs avec, pour la rangĂ©e infĂ©rieure l’absence du tiroir central qui permet de passer les jambes.
  • le cabinet , apparu Ă  la mĂŞme Ă©poque, il indique Ă  la fois un meuble et une pièce.
    • Selon le Dictionnaire de l’AcadĂ©mie française de 1684 on notait : « Cabinet : lieu de retraite pour travailler, ou converser en particulier, ou pour y serrer des papiers, des livres, ou quelque autre chose, selon la profession ou l’humeur de la personne qui y habite… ». Pour le distinguer du terme cabinet on l’appelle aussi cabinet Ă  Ă©crire.
    • Le cabinet est l’évolution de la table Ă  Ă©crire oĂą il reprend la structure avec en plus, sur l’arrière, un coffrage Ă©troit (20 Ă  30 cm), muni de tiroirs et d’étagère pour le rangement des livres et documents divers.
  • le secrĂ©taire (meuble) est un bureau oĂą l’on Ă©crit et oĂą l’on renferme des papiers[3]. Ce meuble prĂ©sente la particularitĂ© d’être entièrement fermĂ© avec verrouillage de toutes les parties amovibles. Construit en bois massif au dĂ©but du XVIIIe siècle aux panneaux Ă  particules au dĂ©but du Mobilier contemporain, on trouve tout un panel de structures et de styles diffĂ©rents :
    • SecrĂ©taire Ă  abattant , c’est une sorte d’armoire fermĂ©e d’environ 85 cm de large, 40 cm de profondeur et 1,50 m de haut, avec la mĂŞme structure de base : un tiroir haut, une partie avec l’abattant qui permet d’écrire, la partie basse fermĂ©e par deux portes ou avec des tiroirs, coiffĂ© d’un marbre, deux montants latĂ©raux, un piĂ©tement court ou inexistant, des ornementations en adĂ©quation avec l’époque.
    • SecrĂ©taire cylindre ou bureau cylindre : c’est un bureau composĂ© de la structure table bureau ou bureau plat, c’est-Ă -dire une table Ă  deux rangĂ©es de tiroirs surmontĂ©e, sur toute sa surface, d’un coffrage dont la partie avant est un volet arrondi qui s’ouvre en coulissant Ă  l’intĂ©rieur du meuble dĂ©couvrant ainsi toute une sĂ©rie d’espaces de rangement (Ă©tagères, tiroirs, etc.). Ă€ la base, entre le plateau de table et le coffrage, une grande tablette s’escamote vers l’avant pour servir de table de travail. Sur certains modèles, une petite tablette peut aussi ĂŞtre extraite sur le cĂ´tĂ© du meuble pour la dĂ©pose de documents, ainsi qu’un coffre tiroirs Ă©troit Ă  la partie supĂ©rieure.
    • SecrĂ©taire Ă  pente dit aussi bureau Ă  pente ou Ă  dos-d’âne, prĂ©sente la mĂŞme base que celui Ă  cylindre (table bureau) avec une conception plus Ă©conomique de par la substitution du volet cylindrique par un volet plat en pente qui sert directement de plan de travail.
    • le Bonheur du jour : inventĂ© au XVIIIe siècle, plus petit, plus lĂ©ger donc facile Ă  dĂ©placer, il est destinĂ© plus particulièrement aux dames pour servir de secrĂ©taire, de table de chevet, de coiffeuse ou meuble d’exposition.

Époque contemporaine

Bureau contemporain avec sa partie classeur Ă  trois tiroirs.
Bureau pour matériel de micro-informatique.
Bureau de travail vers 2005.

Au début du XXe siècle, avec l’industrialisation, le développement des services administratifs et commerciaux, le mobilier de bureau (immobilier) devient plus fonctionnel et fabriqué en grande série avec moins de fioritures, des matières moins nobles et moins coûteuses ; ce qui permet la rationalisation de l’espace de travail. Le meuble bureau perd son aspect privé (luxueux) pour un aspect public.

  • La forme la plus gĂ©nĂ©rale du bureau contemporain est celle d’une table avec, sous le plan de travail, des deux cĂ´tĂ©s de l’opĂ©rateur, une partie classeur Ă  plusieurs tiroirs : un petit pour le matĂ©riel d’écriture, un normal pour les feuilles et un plus haut pour suspendre les dossiers (chemises).
  • Avec l’apparition et le dĂ©veloppement de la bureautique (informatique) et du stockage centralisĂ© des donnĂ©es (bureau virtuel (travail)), le meuble bureau ne conserve plus qu’un caisson qui peut ĂŞtre fixe ou Ă  roulettes (desserte), composĂ© de tiroirs.
  • Ă€ partir de 1980, la micro-informatique et l’arrivĂ©e de l’ordinateur personnel, la configuration du bureau a Ă©voluĂ© vers un espace de travail un peu plus spacieux ou mieux organisĂ© pour permettre l’agencement du matĂ©riel. Si l’écran a sa place sur la table du bureau avec le tĂ©lĂ©phone, le clavier se loge sous celle-ci sur un Ă©troit tiroir amovible, l’unitĂ© centrale est logĂ©e, sous ou Ă  cĂ´tĂ© du bureau (en fonction du format du boĂ®tier), dans le caisson sur lequel est Ă©galement posĂ©e l’imprimante.

Bureaux scolaires

Pupitres-bancs d'Ă©cole.

Dans les salles de classe occidentales, l’évolution du mobilier scolaire a été plus simpliste, moins tape à l’œil que dans le domaine privé. Le bureau d’écolier tel qu’on l’entend, avec un ensemble pupitre-banc pour deux élèves (mais quelquefois individuel), entièrement en bois, avec plan de travail (relevable ou non) à encrier incorporé, légèrement incliné sur un coffre de rangement, a évolué vers une structure à piétement tubulaire métallique et table horizontale, avec coffre inférieur de rangement, puis sans coffre avec table et banc (ou chaise) individuels.

Le bureau du maĂ®tre est un bureau plat avec une partie rangement Ă  tiroir sur le cĂ´tĂ©. Longtemps montĂ© sur une estrade, une plate-forme de bois Ă  environ 25 cm du sol, il permettait Ă  l’enseignant (le maĂ®tre) de dominer la classe et ses Ă©lèves.

Bureaux renommés

Quelques exemples de bureaux anciens

  • Bureau mĂ©diĂ©val.
    Bureau médiéval.
  • Bureau de David Roentgen vers 1769.
    Bureau de David Roentgen vers 1769.
  • Bureau Ă  cylindres de David Roentgen vers 1775.
    Bureau Ă  cylindres de David Roentgen vers 1775.
  • Bureau secrĂ©taire bonheur-du-jour.
    Bureau secrétaire bonheur-du-jour.
  • Copie du bureau de George Washington.
    Copie du bureau de George Washington[4].
  • Bureau de Joseph Staline au musĂ©e Staline Ă  Gori.
    Bureau de Joseph Staline au musée Staline à Gori.
  • Bureau Ă  gradin de Jean-François Champollion sur lequel il a dĂ©chiffrĂ© les hiĂ©roglyphes Ă©gyptiens en 1822 MusĂ©e Champollion (Vif).
    Bureau à gradin de Jean-François Champollion sur lequel il a déchiffré les hiéroglyphes égyptiens en 1822 Musée Champollion (Vif).
  • Bureau crĂ©Ă© par Erich Dieckmann (v. 1924).
    Bureau créé par Erich Dieckmann (v. 1924).

Notes et références

  1. Bureau par Henry Havard.
  2. Joëlle Chevé, « Le bureau », Historia,‎ , p. 73 (ISSN 0750-0475).
  3. Dictionnaire de l’Académie française de 1798.
  4. Copie fabriquée durant la présidence d'Harry S. Truman.

Sources

  • Larousse universel, 1922 et 1923.
  • Tous les styles, du Louis XIII au 1925, Ă©d. Elina, Paris 1973, 1980.

Voir aussi

Articles connexes


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