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David Roentgen

David Roentgen (né le à Herrnhaag, mort le ) est un ébéniste allemand, qui a aussi travaillé pour la cour de France.

David Roentgen
Photographie d'une table réalisée par David Roentgen
Une table réalisée par David Roentgen (ca 1780-1790), au musée Nissim-de-Camondo à Paris (France)
Biographie
Naissance

Herrnhaag (en)
Décès
(Ă  63 ans)
Wiesbaden
Nationalité
Activités
Père
Abraham Roentgen (en)
Ĺ’uvres principales

Biographie

Son père Abraham Rœntgen (1711-1793) est un ébéniste réputé[1] qui a son atelier à Neuwied, une ville sur le Rhin, non loin de Coblence.

David Roentgen né à Herrnhag, une communauté des frères moraves (une branche du protestantisme) dont sa famille fait partie[1]. La vie y est communautaire et austère et l'esprit d'entrepreneur et le luxe de la production du père puis du fils créent quelques tensions avec les autres membres de la communauté[1]. David Roentgen débute probablement à l'atelier de son père et voyage beaucoup. Il se rend ainsi en Russie, en Hollande, en Autriche et en France[1]. En 1769, il reprend la direction de l'atelier paternel, peu après avoir organisé à Hambourg une grande vente aux enchères de meubles qu'il a fabriqués avec son père[1].

Après une première visite en 1774[1], ce virtuose de la marqueterie retourne à Paris en avec plusieurs meubles de sa fabrication et en compagnie de l'horloger Peter Kinzing. La Reine Marie-Antoinette et le comte d'Artois, frère du Roi (futur Charles X), lui achètent des meubles.

Ses confrères parisiens, jaloux, l'obligent à rejoindre la jurande des Menuisiers-Ébénistes. Il est reçu maître en 1780 bien que contrairement aux nombreux ébénistes allemands installés à Paris, il n'y aura lui jamais d'atelier[1]. S'il tente d'obtenir le privilège de vendre ses meubles auprès des membres de la cour sans être assujetti à la corporation des ébénistes, sa demande est rejetée et il est contraint de soumettre ses productions à la jurande qui pourra apposer son sigle aux côtés de sa signature. Étrangement, un seul meuble est aujourd'hui porteur de son estampille à chaud, un grand nombre est signé à l'encre et le sigle de la jurande est toujours absent, ce qui démontre un contrôle relatif de la corporation des ébénistes. Certaines signatures sont marquetées ou réduites au sigle R4 : r pour Roentgen et le 4 pour désigner la quatrième lettre de l'alphabet et désigner son initiale de prénom.

Il a fourni au roi Louis XVI, le meuble le plus cher jamais commandĂ©. Ce « cabinet du Roi Â», tout Ă  la fois commode, boite Ă  musique et pendule, fut dĂ©pecĂ© au XIXe siècle et transformĂ© en petits meubles plus facilement nĂ©gociables.

Il participera avec Peter Kintzing à la création de l'automate joueur de tympanon vers les années 1785.

Ses productions offrent une diversité de matériaux précieux et un art de la marqueterie atteignant une perfection rarement égalée. De nombreuses tables et cabinets montrent une articulation de multiples tiroirs, casiers, plateaux ingénieusement encastrés et pouvant se déployer à l'aide de mécanismes internes savamment dissimulés. Certaines serrures actionnent différents mécanismes par des tours de clés successifs dans des sens parfois inversés. Les ornements des garnitures de bronze font parfois office de boutons poussoir libérant des petits tiroirs secrets.

Aujourd'hui

Ses œuvres sont conservées dans les grandes Collections privées et publiques et notamment dans les Collections royales anglaises, à Versailles, au Louvre, au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, dans diverses résidences royales allemandes et dans les principaux musées américains.

Un musée dans la ville de Neuwied, le Roentgen-Museum (aussi dénommé Kreiss-Museum) regroupe un certain nombre de ses œuvres.

Au château de Versailles, on peut voir une table dont le plateau est un morceau du "Cabinet du Roi".

Notes et références

  1. Pierre Kjellberg, Le mobilier français du XVIIIe siècle : Dictionnaire des ébénistes et des menuisiers, Les éditions de l'amateur, , 887 p., p. 718 à 728
  • Manuel Mayer: Die Verwirklichung eines Möbels. Der Schreibsekretär von Abraham Roentgen in der Residenz zu WĂĽrzburg, in: Mainfränkisches Jahrbuch fĂĽr Kunst und Geschichte, Bd. 70, Archiv des Historischen Vereins fĂĽr Unterfranken und Aschaffenburg, Bd. 141, WĂĽrzburg 2018, (ISBN 978-3-88778-555-0), S. 239-259.
  • Melanie Doderer-Winkler: Abraham und David Roentgen (1711–1793; 1743–1807). In: Rheinische Lebensbilder. Bd. 17, hrsg. von Franz-Josef Heyen, Köln 1997, S. 57–78.
  • Dietrich Fabian u. a.: Roentgenmöbel aus Neuwied. Leben u. Werk von Abraham u. David Roentgen. Bad Neustadt 1986
  • (de) Peter Prange, « David Roentgen », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 21, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 731–732 (original numĂ©risĂ©).
  • W. F. Schmidt u. a.: Kinzing u. Roentgen. Uhren aus Neuwied. Leben u. Werk der Uhrenmacherfamilien Kinzing u. der Kunstschreiner Abraham u. David Roentgen. Bad Neustadt 1984
  • Andreas BĂĽttner, Ursula Weber-Woelk, Bernd Willscheid (Hg.): Edle Möbel fĂĽr höchste Kreise - Roentgens Meisterwerke fĂĽr Europas Höfe. Katalog Roentgen-Museum Neuwied 2007.
  • Wolfgang Thillmann, Bernd Willscheid (Hg.): Möbeldesign - Roentgen, Thonet und die Moderne. Roentgen-Museum Neuwied 2011.
  • Detlev Richter, Bernd Willscheid: Reinheit, Feuer & Glanz - Stobwasser und Roentgen. Kunsthandwerk von Weltrang. Roentgen-Museum Neuwied 2013.
  • Huth, Hans: Abraham und David Roentgen und ihre Neuwieder Moebelwerkstatt, Berlin 1928.
  • Josef Greber: David Roentgen, der königliche Kabinettmacher aus Neuwied, Neuwied 1948.
  • Achim Stiegel: Präzision und Hingabe. Möbelkunst von Abraham und David Roentgen, Ausstellungskatalog, Berlin 2007.
  • Michael StĂĽrmer: Handwerk und höfische Kultur, MĂĽnchen 1982.
  • Christian Zander: David Roentgen - berĂĽhmt, konkurs ... vergessen, in: Ders.: Das Tischlerhandwerk in Deutschland (1350–1870), Hamburg 2013, S. 239–270.

Voir aussi

Lien externe

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