Burattino
Le burattino (marionette en italien) est un type de marionnette dont le corps est en chiffon et la tĂȘte en bois ou autre matĂ©riau qui apparaĂźt sur la scĂšne Ă mi-corps, dĂ©placĂ©e d'en bas, par la main du marionettiste qui l'enfile comme un gant.
Le spectacle de marionnettes a souvent lieu à l'intérieur d'une cabane en bois, appelée chùteau.
En italien, le terme burattino se distingue du mot marionetta : cette derniÚre constitue un type particulier de marionnette (pupazzo), faite en bois ou d'un autre matériau, qui représente un corps entier apparaissant sur scÚne et qui, le plus souvent, est déplacée par le haut au moyen de fils.
Pinocchio, bien qu'Ă©tant une marionnette (marionetta) dans la terminologie moderne, Ă©tait dĂ©crit par son auteur Collodi comme burattino di legno (burattino de bois) car au moment de l'Ă©criture du roman (Les Aventures de Pinocchio, en 1881) le terme burattino avait le sens d'une marionnette Ă fils[1], alors que le terme « marionetta », peu rĂ©pandu, Ă©tait rejetĂ© par certains auteurs car considĂ©rĂ© comme trop français[2] - [3] . Au fil du temps, les termes ont changĂ© de dĂ©finition et Pinocchio peut aujourd'hui ĂȘtre classĂ© comme une marionetta (qui dans le rĂ©cit original se dĂ©place sans fil comme un automate).
Ătymologie
En italien, le nom burattino s'affirme au XVIe siÚcle (d'autres termes, comme capocciello, fracurrado, fantoccino, existent). Il dérive vraisemblablement de Burattino, un zanni de la commedia dell'arte, qui à son tour doit son nom à l'artisanat des buratini [4], tamis à farine, utilisés avec des mouvements rapides et répétitifs.
Ă partir du XIVe siĂšcle, le terme s'emploie aussi pour dĂ©signer la robe des marionnettes, puis les marionnettes-mĂȘmes. L' Ă©tymologie de marionnette comme « vĂȘtement » n'est pas dĂ©montrĂ©e, si ce n'est par l'opinion exprimĂ©e au XIXe siĂšcle par Yorick, pseudonyme de PC Ferrigni, journaliste de la Nazione, dans son Histoire des marionnettes (Florence, 1884). Dans les rĂ©gions oĂč la tradition est encore vivante, cet accessoire est appelĂ© sottoveste (jupon), vestina (petite robe) et jamais buratto.
Caractéristiques
La marionnette se compose essentiellement de trois parties, la tĂȘte, les mains et le vĂȘtement. Le matĂ©riau avec lequel les tĂȘtes sont fabriquĂ©es est souvent lĂ©ger : papier mĂąchĂ©, tissu, bois creux, argile. L'intĂ©rieur de la tĂȘte est creux pour permettre l'introduction des doigts qui soutiennent la marionnette : en Italie cependant, certaines marionnettes dont la tĂȘte est en matĂ©riau lourd comme le bois massif ou le plĂątre, ont une poignĂ©e placĂ©e Ă l'intĂ©rieur de la robe qui permet au marionnettiste de tenir la marionnette non pas de l'intĂ©rieur de la tĂȘte mais de l'appendice spĂ©cial[5]. De plus, les marionnettes fĂ©minines sont gĂ©nĂ©ralement dĂ©pourvues de la robe creuse, mais sont animĂ©es par le bas Ă l'aide d'un bĂąton : pour cette raison, elles ont moins de mobilitĂ© que l'antagoniste masculin.
La marionnette est manipulĂ©e par insertion de l'index dans le creux de la tĂȘte et du pouce et du majeur dans les deux bras. Comme alternative au majeur, l'auriculaire peut ĂȘtre utilisĂ©.
La robe peut ĂȘtre italienne, russe, lyonnaise, allemande, anglaise ou yougoslave[5], selon le type de marionnette. Le burattino, ayant une ascendance moins noble que la marionetta et s'adressant Ă un public populaire, possĂšde peu de traits caractĂ©ristiques qui permettent son identification : ainsi, les dĂ©mons portent un vĂȘtement entiĂšrement rouge, les princesses sont vĂȘtues de bleu ciel, Polichinelle de blanc, les mĂ©decins et juges noir, etc. Quelques accessoires complĂštent l'identification : l'Ă©pĂ©e pour le chevalier, la couronne pour le roi, etc.
Distinction entre marionetta et burattino
Les genres de spectacles sont distincts : la marionetta est réservée aux registres nobles et religieux, le burattino, humbles et populaires. Alors que la premiÚre imite la nature humaine voire la transcende, le second représente une caricature de la personnalité humaine et trouve son rÎle - comique ou tragique - dans sa propre impétuosité physique et verbale.
La relation avec le marionnettiste est aussi diffĂ©rente : tandis que la marionetta est manĆuvrĂ©e Ă distance, grĂące Ă un dispositif mĂ©canique complexe, le burattino est en contact direct avec le marionnettiste. Le mouvement du premier sera donc aĂ©rien et lĂ©ger, en quĂȘte constante de perfection, tandis que le second, plus nerveux et impulsif, reflĂ©tera directement la sensibilitĂ© du marionnettiste. Comme le dit le marionnettiste de burratino de Parme Italo Ferrari : « Entre le marionettista et le burattinaio, il y a alors une diffĂ©rence substantielle, un point de vue diffĂ©rent. Le mationettista a cru en l'Homme parfait et a fait un artiste Ă son image. Le burratinaio a Ă©tĂ© persuadĂ© de l'imperfection humaine, et voilĂ venir le burattino, sans forme, grotesque et dĂ©pourvu de jambes : peut-ĂȘtre⊠pour leur donner, c'est possible, plus de tĂȘte. »
Notes et références
- (it) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en italien intitulĂ© « Burattino » (voir la liste des auteurs).
- (it) *Nuovo dizionario della lingua italiana: 1.2, SocietĂ L'Unione Tipografico-Editrice, (lire en ligne) :
« Burattino. S.m. Quel fantoccio di cenci o di legno, con molti dei quali il burattinaio rappresenta commedie e farse, facendoli muovere per via di fili e parlando per essi. »
- (it) Dizionario delle origini, invenzioni e scoperte nelle arti, nelle scienze, nella geografia ..., A. Bonfanti, (lire en ligne) :
« I Francesi che ai burattini danno il nome di marionette, adoperato talvolta, o piuttosto usurpato nello stesso significato anche in Italia, pretendono che quei fantocci fossero conosciuti e adoperati dai Greci, non sotto il nome di automati come credettero gli Accademici della Crusca, ma sotto quello di neurospasti, parola che significa oggetti messi in moto da nervi o da piccole corde, con che sarebbe ben indicata la natura stessa ed il fine della cosa. »
- (it) Viani Prospero, Dizionario di pretesi francesismi e di pretese voci e forme erronee della lingua italiana con una tavola di voci e maniere aliene o guaste composto da Prospero Viani, Felice Le Monnier, (lire en ligne) :
« Marionetta « Per burattino, fantoccio, Ú francesismo. » Siamo d'accordo: ma le marionette, benché siano in effetti fantocci, non sono propriamente i burattini! »
- Da "bura", la stoffa rada dei setacci, detti ancora oggi in Toscana "buratti"
- Dora Eusebietti, Piccola storia dei burattini e delle maschere, Torino, SocietĂ editrice internazionale, , p. 2.
Bibliographie
- Patrizio Dall'Argine, Manuale per un burattinaio, Charleston, CreateSpace Ind. P. P., 2016