Buhl (Bas-Rhin)
Buhl est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Buhl | |
Ancienne Mairie Ă©cole de Buhl. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
RĂ©gion | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Haguenau-Wissembourg |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Plaine du Rhin |
Maire Mandat |
Sylvie Pouillard 2020-2026 |
Code postal | 67470 |
Code commune | 67069 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Buhlois [1] |
Population municipale |
505 hab. (2020 ) |
Densité | 115 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 48° 55′ 04″ nord, 8° 00′ 27″ est |
Altitude | Min. 125 m Max. 178 m |
Superficie | 4,4 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
DĂ©partementales | Canton de Wissembourg |
Législatives | Huitième circonscription |
Localisation | |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
GĂ©ographie
Buhl est située dans l'arrondissement de Haguenau-Wissembourg, dans le canton de Wissembourg (anciennement canton de Seltz), au nord de la forêt de Haguenau, dans cette partie de l'Alsace que l'on appelle l'Outre-Forêt.
Le village de Buhl est bordé au sud par le Seltzbach, petite rivière qui prend sa source à Mitschdorf, au pied des collines sous-vosgiennes, se jette dans la Sauer puis dans le Rhin. Les communes voisines sont Hatten, Stundwiller, Trimbach, Croettwiller et Niederroedern.
L'altitude moyenne est de 140 m.
Urbanisme
Typologie
Buhl est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [2] - [3] - [4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5] - [6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (92,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (91,1 %), zones urbanisées (8,4 %), zones agricoles hétérogènes (0,4 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Histoire
Le nom de BUHL vient du vieil-allemand BUHEL qui signifie tertre ou colline, ce qui semble conforme Ă la topographie des lieux.
D’autres communes portent le même nom (dans le Haut-Rhin, en Moselle et Allemagne -pays de Bade- en Suisse sous l’orthographe de Biel et différentes variantes…).
Aucune découverte archéologique ne permet de dater l’origine du village ni d'étayer l’hypothèse d’une présence romaine et pourtant on peut supposer la présence d'un poste d’observation ou d'un fortin sur les hauteurs du village permettait de surveiller la région ou la route romaine qui reliait Seltz (Saletio) à Altenstadt (Concordia).
Cf. Carte des voies romaines Ă©tablies par le Colonel de Morlet en 1848. (Source Gallica.bnf.fr)
Une tradition orale prétend qu’un petit château était érigé sur ces hauteurs, au lieudit Herrenreben (altitude 160 m). Ce château aurait été totalement détruit au cours de la guerre de Trente Ans, vers 1621.
La première mention de Bühelen date de 991 en référence à la construction du monastère de Seltz fondé par l’impératrice Adelaïde.
Les premiers seigneurs connus sont les comtes de Windstein puis le village passe aux comtes d’Ebersheim.
En 1360, Guillaume d’Ebersheim vend le village au baron Henri de Fleckenstein, vassal des puissants comtes de Deux-Ponts-Bitche.
Les différentes branches de la famille des Fleckenstein possédaient des nombreux villages dans l’Outre-Forêt, (autour de Lembach, de Soultz-sous-Forêt, Niederroedern, Beinheim, Weiterswiller…).
Les Buhlois, sujets des barons travaillaient pour leurs seigneurs, pratiquaient la religion de leurs maîtres. Les différentes guerres n’améliorent en rien leurs difficiles conditions de vie. La guerre de Trente Ans qui éclate en 1618 devait ensanglanter le village. Le château est détruit et on ne compte même plus une dizaine d’habitants à la fin de ce conflit.
Le village et toute la région dévastée se repeuplent avec des familles venues de Bohême, de Franconie, du pays de Bade, de Suisse et de France.
Les barons reconstruisent un château dans la rue des Seigneurs (Herrengasse). Cette demeure devait plutôt être une grande maison de campagne car les Fleckenstein préféreront habiter dans leur château situé à Niederroedern.
Si les Fleckenstein-Windeck n’ont sans doute pas souvent séjourné à Buhl, il est sûr que les derniers Fleckenstein, à savoir Frédéric-Wolfgang, baron du Saint-Empire germanique mais maréchal de camp pour le roi de France Louis XIV, son neveu Henri-Jacques et le fils unique de ce dernier Frédéric-Jacques ont été inhumés à Buhl, sans doute dans le chœur de l’église (Schlosskirche) détruite en 1768. Reconstruite mais légèrement déplacée, ces pierres tombales se retrouvèrent par la suite à l’extérieur, sous le gazon du cimetière.
Après la période trouble de la Révolution, la situation des habitants ne s’améliore guère. La population augmente mais la misère subsiste. On assiste alors à Buhl, comme dans d’autres villages voisins, à différentes vagues d’émigration, tout d’abord à partir de 1804 vers la Crimée puis vers l’Amérique du Nord (à partir de 1830) et vers l’Algérie.
En 1871, l’Alsace et la Lorraine intègrent à nouveau l’Empire allemand et la population connaîtra encore des nombreux drames avec la guerre de 1914-1918, les incorporations, les restrictions alimentaires, la confiscation de biens…
A la veille de Deuxième Guerre mondiale, la population de Buhl doit être évacuée vers la Haute-Vienne, à Le Dorat puis Nexon… pour ne revenir qu’à la fin de l’été 1940.
Le village connaîtra toutes les affres de la guerre, l’incorporation de force dans la Wehrmacht, le Reichsarbeitsdienst, le Volksturm….
Début décembre 1944, les Alliés arrivent et libèrent Buhl le 14 décembre 1944. Mais les Allemands lancent l’Opération Norwind et les Américains doivent rebrousser chemin. De terribles combats se déroulent durant plusieurs semaines et les obus tombent sur Buhl et les communes voisines. Buhl est délivrée le 16 mars 1945. On découvre sous les décombres sept victimes civiles.
Le village est détruit à 66 %.
Le 11 novembre 1948, le secrétaire d’Etat aux Forces Armées, Max Lejeune décerne à la commune de Buhl la Croix de guerre.
« Commune sinistrée à 66 % a été gravement touchées par les combats de la Libération., après avoir vaillamment résisté aux efforts de germanisation de l’envahisseur. Sa population a fait preuve d’un sang-froid remarquable au cours des combats et mérité d’être citée en exemple. »
Sources :
[9] Un Village Alsacien – Buhl (P. Stroh) Ed. Alliance Nationale 1956
Sur les rives du Seltzbach (R. Ball et P. Stroh) Ed. Coprur 1998
Revues l’Outre-Forêt : n° 42 – 177
HĂ©raldique
|
Les armes de Buhl se blasonnent ainsi : |
---|
Toponymie
- Buhile (1216), BĂĽhele (1222).
Du germanique bühel ou bühl « colline »[10].
- Bihl en francique méridional.
Politique et administration
DĂ©mographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[14].
En 2020, la commune comptait 505 habitants[Note 2], en diminution de 3,81 % par rapport Ă 2014 (Bas-Rhin : +3,17 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
- Temple protestant.
- Église Saint-Ulrich.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- https://www.habitants.fr/bas-rhin-67
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- P. Stroh, Un Village alsacien, ED. Alliance Nationale, .
- Ernest Nègre - Toponymie générale de la France - Volume 2 - Page 719 - (ISBN 2600001336).
- [PDF] Liste des maires au 1er avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.