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Brousses et prairies xériques éthiopiennes

La région des brousses et prairies xériques éthiopiennes est une écorégion terrestre définie par le WWF, appartenant au biome des déserts et terres arbustives xériques de l'écozone afrotropicale. Elle couvre une partie de l'Érythrée, de l'Éthiopie, de Djibouti et de la Somalie.

Brousses et prairies xériques éthiopiennes
Écorégion terrestre - Code AT1305[1]
Description de cette image, également commentée ci-après
Gazelle de Soemmerring dans la région Afar (Éthiopie) en novembre 2015.
Géographie et climat
Superficie[2] :
152 300 km2
min.max.
Altitude[2] :−160 m1 300 m
Température[2] :21 °C>30 °C
Précipitations[2] :100 mm200 mm
Conservation
Statut[3] :
Vulnérable
Aires protégées[4] :
4,68% %
Ressources web :

Localisation

Description de l'image AT1305 map.png.

Répartition

Cette région de la Corne de l'Afrique forme une bande de 152 300 km², le long de la mer Rouge et du golfe d'Aden, bornée à l'ouest et au sud par les hauts plateaux abyssins et au sud-est par les forêts claires xériques d'altitude de Somalie et la brousse à Acacia et Commiphora de Somalie. Le désert côtier érythréen forme une lisière étroite qui la sépare du détroit de Bab el-Mandeb. Elle s'étage en altitude de 160 m sous le niveau de la mer dans la dépression de Danakil jusqu'à 1100 ou 1300 m sur les confins montagneux. Elle est très sismique avec plusieurs volcans actifs à cause de la tendance à l'élargissement du rift est-africain. Le régosol d'origine volcanique prédomine presque partout. Le seul cours d'eau à peu près permanent est l'Awash qui se termine par une série de lacs à la frontière entre Djibouti et l'Éthiopie[5].

Climat

Le climat est très chaud et sec. Les précipitations varient de moins de 100 mm/an sur la côte à 200 environ dans l'arrière-pays. Les températures moyennes minimales varient de 21 à 24°C et les maximales dépassent les 30°C. La plupart des maisons sont construites en pisé pour se protéger des hautes températures[5]. Malgré la proximité de l'équateur, les vents de mousson, soufflant du sud-ouest de mars à septembre et du nord-est de septembre à mars, induisent des variations saisonnières notables. À Zeilah, la moyenne d'août est de 32°6. Dans le pays Afar, on compte habituellement deux saisons des pluies en avril et en août-septembre, avec de fortes variations d'une année à l'autre et parfois de longues sécheresses [6].

Flore

Hormis quelques îlots de mangrove sur la côte et au débouché des oueds, la végétation se limite à une herbe sèche d'allure steppique et à quelques buissons. Acacia mellifera et Rhigozum somalense dominent dans les champs de lave basaltique, Acacia tortilis, A. nubica et Balanites aegyptiaca dans les plaines sableuses. Des fourrés de Hyphaene thebaica se rencontrent dans les dépressions et le lit des oueds. À Djibouti, seul pays pour lequel on dispose d'observations récentes, le nombre d'espèces végétales était estimé entre 825 et 950 en 1999, y compris les massifs des monts Mabla et de la forêt de Day qui sont des avant-postes des plateaux abyssins[5].

Quelques espèces sont endémiques ou presque endémiques comme Dracaena ombet et Livistona carinensis[5].

Faune

Plusieurs ongulés survivent à l'état sauvage dans cette région. La dernière population viable d'ânes sauvages d'Afrique vit dans la péninsule de Buri en Érythrée. La gazelle dorcas, la gazelle de Waller, la gazelle de Soemmering, le dik-dik de Salt, l'antilope beira et l'oryx beïsa sont tous vulnérables ou en danger[5].

L'autruche d’Afrique (Struthio camelus) est répandue en Érythrée et Éthiopie à l'ouest de Djibouti et peut monter jusqu'à 2000 m d'altitude ; elle vit en groupe de 5 ou 6. Ses œufs attirent des prédateurs comme le vautour percnoptère, seul oiseau capable de casser leur coquille avec une pierre, et la hyène tachetée. L'autruche de Somalie (Struthio molybdophanes) vit plus à l'est, dans les étendues semi-arides et broussailleuses, généralement en couples isolés[7]. Le blongios nain (Ixobrychus minutus) est un migrateur hivernal venu de la zone paléarctique[8], comme la cigogne blanche (Ciconia ciconia)[9]. Le héron garde-bœufs (Bubulcus ibis) séjourne toute l'année, de préférence dans les pâturages et les champs cultivés[10].

Quelques petites espèces sont endémiques : une gerbille (Gerbillus acticola), une alouette (Heteromirafra archeri) et deux geckos[5].

Voir aussi

Références

  1. (en) D. M. Olson, E. Dinerstein, E. D. Wikramanayake, N. D. Burgess, G. V. N. Powell, E. C. Underwood, J. A. D'Amico, I. Itoua, H. E. Strand, J. C. Morrison, C. J. Loucks, T. F. Allnutt, T. H. Ricketts, Y. Kura, J. F. Lamoreux, W. W. Wettengel, P. Hedao et K. R. Kassem, « Terrestrial Ecoregions of the World: A New Map of Life on Earth », BioScience, vol. 51, no 11, , p. 935-938.
  2. (en) World Wildlife Fund, « The Terrestrial Ecoregions of the World Base Global Dataset », sur http://worldwildlife.org (consulté le ). Disponible alternativement sur : Loyola RD, Oliveira-Santos LGR, Almeida-Neto M, Nogueira DM, Kubota U, et al., « Integrating Economic Costs and Biological Traits into Global Conservation Priorities for Carnivores », PLoS ONE, (consulté le ), Table S1. Les données de température et de précipitations sont les moyennes mensuelles minimales et maximales.
  3. (en)World Wildlife Fund, « WildFinder: Online database of species distributions », , données et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation.
  4. (en) J. M. Hoekstra, J. L. Molnar, M. Jennings, C. Revenga, M. D. Spalding, T. M. Boucher, J. C. Robertson, T. J. Heibel et K. Ellison, The Atlas of Global Conservation : Changes, Challenges, and Opportunities to Make a Difference, Berkeley, University of California Press, (lire en ligne), données et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation.
  5. WWF
  6. Maurette 1905.
  7. Redman 2016, p. 34.
  8. Redman 2016, p. 50.
  9. Redman 2016, p. 58.
  10. Redman 2016, p. 52.

Bibliographie

  • Fernand Maurette, « État de nos connaissances sur le nord-est africain », Annales de Géographie, vol. 14, no 76, , p. 339-364 (DOI 10.3406/geo.1905.6413, lire en ligne, consulté le )
  • (en) Nigel Redman et Terry Stevenson, Birds of the Horn of Africa, Princeton University, , 512 p. (ISBN 978-0691172897, lire en ligne)

Liens externes

Articles connexes

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