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Brice Parain

Brice Parain (Courcelles-sous-Jouarre, - Verdelot, )[1] est un philosophe et essayiste français. À l’instar d’écrivains tels que Maurice Blanchot et Louis-René Des Forêts, il explore à travers son œuvre les liens entre silence et littérature[2].

Brice Parain
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  74 ans)
Verdelot
SĂ©pulture
Nationalité
Formation
Activités
Fratrie
Conjoints
Nathalie Parain (de Ă  )
Éliane Pérès (d)
Enfant
Tatiana Mailliard-Parain (d)
Autres informations
Membre de

Biographie

Brice Parain est ancien élève de l'École normale supérieure (promotion L1919)[3], agrégé de philosophie (1922)[4] et diplômé de l'École des langues orientales.

Il s'intéresse principalement aux grands mouvements intellectuels et politiques de son temps. Ses travaux portent notamment sur le communisme, le surréalisme et l'existentialisme, dont il anticipe l'échec dans certains de ses premiers ouvrages, tels Essai sur la misère humaine (1934) et Retour à la France (1936). Parain défend le journal Le Nouveau Détective, fondé par Joseph et Georges Kessel en 1928 et spécialisé dans l'évocation des faits divers.

Il est obsĂ©dĂ© par les problèmes du langage. Le critique Charles Blanchard le surnomme « le Sherlock Holmes du langage Â». Il ne cesse de scruter les mystères de l'origine et de l'Ă©volution des mots. En tĂ©moignent des essais plus tardifs, comme Essai sur le Logos platonicien (1942), Recherches sur la nature et la fonction du langage (1942) ou Sur la dialectique (1953).

Pierre Hebey a soulignĂ© ses ambiguĂŻtĂ©s sous l'Occupation et le soutien durablement apportĂ© Ă  Drieu La Rochelle. Son chapitre « Brice Parain, un tĂ©moin Ă  dĂ©charge » est particulièrement Ă©clairant (La Nouvelle Revue Française des annĂ©es sombres, p. 398).

Après-guerre, il s'engage aux côtés de Robert Antelme et d'André Breton, entre autres, au sein de la revue Le contre le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958. Il dirige le tome 1 de L'Histoire de la philosophie dans L'Encyclopédie de la Pléiade.

Durant toute cette seconde période, Parain publie beaucoup : entre autres, un roman, Joseph, une pièce de théâtre, Noir sur blanc, et des essais comme De fil en aiguille, France, marchande d´église et Petite métaphysique du langage.

Parain est l'un des principaux collaborateurs des débuts des éditions Gallimard (à partir de 1927), secrétaire et ami des frères Gallimard, en particulier de Gaston. Il est directeur de la collection « L'Encyclopédie de la Pléiade » et traducteur des grands textes russes publiés dans cette maison d´édition. Après les Langues Orientales, il reste très marqué par son séjour en Russie et son expérience russe.

Toute sa vie, il demeure en marge des intellectuels français attirés par le communisme. Il a connu sur le terrain toute la problématique de la Révolution russe ; il parle russe, il est en contact avec les écrivains du pays et il est très critique vis-à-vis du système.

Brice Parain résidera toute sa vie à Sceaux, lieu où il écrira une grande partie de son œuvre. Il possède une maison, Le Pressoir, à Verdelot, en Seine-et-Marne.

Il a épousé en 1926 l'illustratrice russe Nathalie Tchelpanova. Après la mort de cette dernière, il épouse en 1961 Éliane Pérès, une peintre, et leur vie commune durera de 1961 à 1971, date de la mort de l'auteur.

Il est enterré au cimetière de Verdelot auprès de sa première femme, Nathalie.

Brice Parain et le communisme

« DiplĂ´mĂ© des Langues Orientales, il devient attachĂ© culturel et effectue son premier sĂ©jour en URSS en 1925. Deux ans plus tard, il revient en France, rencontre Jean Paulhan, devient le secrĂ©taire de Gaston Gallimard. D’abord communiste au moment de son sĂ©jour en URSS, il se dĂ©tache de ces idĂ©es au dĂ©but des annĂ©es 1930 », explique Claire Gruson dans un article intitulĂ© « Benjamin Fondane lecteur de Brice Parain Â»[5].

JĂ©rĂ´me Garcin, dans le Nouvel Observateur du , affirme : « Un homme, un seul, fut fidèle Ă  Fontenoy, c'est l'Ă©crivain, philosophe et communiste Brice Parain. Ils s'Ă©taient connus sur les bancs d'un collège de Seine-et-Marne. Parain amena Jean Fontenoy Ă  la NRF et lui pardonna ses folies, jusqu'Ă  la guerre, oĂą leurs destins divergèrent. Après le suicide de son ami, l'auteur de La Mort de Jean Madec rendit un troublant hommage Ă  celui qui n'avait pas « trichĂ© avec la littĂ©rature Â» et qui prĂ©fĂ©ra « devenir une crapule plutĂ´t qu'un protĂ©gĂ© de Paulhan ». Tout est dit, en effet. Reste Ă  le prouver. Ce Ă  quoi s'emploie aujourd'hui GĂ©rard GuĂ©gan, avec une opiniâtretĂ© de dĂ©tective privĂ©. Il a relu les livres de Fontenoy, les meilleurs comme les moins bons, Ă©cumĂ© les archives et mĂŞme rencontrĂ© François, son fils unique. Â»

Cinéma

On peut voir Brice Parain dans Vivre sa vie (1962) de Jean-Luc Godard, où il s'entretient avec Anna Karina dans un café parisien, ainsi que dans l'Entretien sur Pascal (1965), d'Éric Rohmer[6] - [7].

Publications

  • Essai sur la misère humaine, Grasset, 1934
  • Retour Ă  la France, Grasset, 1936
  • Recherches sur la nature et les fonctions du langage, Gallimard, 1942 (thèse de doctorat ès lettres)
  • Essai sur le logos platonicien, Gallimard, 1942 (thèse complĂ©mentaire)
  • La Mort de Jean Madec, Grasset, 1945
  • L’Embarras du choix, Gallimard, 1947
  • La Mort de Socrate, Gallimard, 1950
  • Sur la dialectique, Gallimard, 1953
  • De fil en aiguille, Gallimard, 1960
  • Noir sur blanc, Gallimard, 1962
  • Joseph, Gallimard, 1964
  • Entretiens avec Bernard Pingaud, Gallimard, 1966
  • France, marchande d’églises, Gallimard, 1966
  • Petite mĂ©taphysique de la parole, Gallimard, 1969
  • Le Sophiste annotĂ©, suivi de l’InvitĂ© de Pierre Pachet, Le Nouveau commerce, 1995
  • Brice Parain, Georges Perros : correspondance, 1960-1971, Gallimard, 1998

Notes et références

  1. Alban Cerisier, Jacques Desse, De la jeunesse chez Gallimard : 90 ans de livres pour enfants : un catalogue, Gallimard, 2008, p. 6.
  2. Claude Perruchot, « La littérature du silence (À propos de Parain, Blanchot et Des Forêts) », Études françaises, vol. 2, no 1,‎ , p. 109-116
  3. « L'annuaire », sur ens.fr (consulté le ).
  4. « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 », sur cnrs.fr (consulté le ).
  5. Claire Gruson, « Benjamin Fondane lecteur de Brice Parain Â»
  6. « Entretien sur Pascal - Eric Rohmer, réal. ; Pierre Gavarry, prod. ; Brice Parain, Dominique Dubarle, participants », sur Gallica, (consulté le ).
  7. http://www.cndp.fr/media-sceren/catalogue-de-films/entretien_sur_pascal-3696.html

Liens externes

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