Brasserie Georges
La Brasserie Georges est un restaurant situé dans le 2e arrondissement de Lyon.
Brasserie Georges | ||
Façade de la brasserie. | ||
Présentation | ||
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CoordonnĂ©es | 45° 44âČ 54âł nord, 4° 49âČ 42âł est | |
Pays | France | |
Ville | Lyon | |
Fondation | 1836 | |
Site web | http://www.brasseriegeorges.com | |
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Présentation
La Brasserie Georges brasse sa biÚre depuis sa création, lorsque l'eau de Lyon était considérée d'une qualité exceptionnelle[1].
Sept cents couverts peuvent ĂȘtre servis Ă chaque service[1]. Le , Ă l'occasion de la FĂȘte des LumiĂšres, plus de 2 500 couverts ont Ă©tĂ© servis en un service[2].
Les habitués de l'établissement l'appellent la BG ou encore La Georges ou Chez Georges[3].
Histoire
La brasserie a Ă©tĂ© bĂątie en 1836, par Georges Hoffherr, un brasseur Ă©migrĂ© d'Alsace[4]. L'emplacement de la brasserie, sur un terrain gagnĂ© sur les marĂ©cages du confluent de la SaĂŽne et du RhĂŽne, fut choisi car il correspondait Ă l'Ă©tape des diligences sur lâaxe ParisâLyonâSaint-ĂtienneâMarseille. Le , la gare de Perrache ouvrit ses portes Ă cĂŽtĂ© de l'Ă©tablissement. La construction de ce restaurant est un dĂ©fi architectural : 600 m2 de plafond sont soutenus uniquement par quatre poutres en sapin, longues de 25 mĂštres, apportĂ©es de Chartreuse et du Vercors par chariots Ă bĆufs[5].
En 1873, aprÚs la mort de Georges Hoffherr, son gendre, Mathieu Umdenstock, reprend l'affaire. AprÚs la guerre de 1870, la Brasserie Georges emploie 18 servantes appelées Hébés (déesse de la jeunesse), d'origine alsacienne, pour la plupart. En 1879, la Brasserie Georges et la Brasserie Rinck sont, avec Antoine LumiÚre, les premiers de la ville de Lyon à faire fonctionner leur éclairage à l'électricité.
Les banquettes de moleskine rouge et les tables ont remplacĂ©, en 1890, les chaises en paille et les longues tables en noyer. Un fronton Ă lâeffigie de Gambrinus est encadrĂ© par deux tonneaux de biĂšre[5]. Ă la fin du XIXe siĂšcle, la brasserie possĂšde cinq billards et les murs sont peints dâun dĂ©cor vĂ©gĂ©tal avec des animaux comme le paon et le singe.
Dans le sas de l'entrée, quatre vitraux de Lucien Bégule représentent les arts[6].
En 1924, le peintre Bruno Guillermin a redĂ©corĂ© la salle de restauration dans un style Art dĂ©co. Il rĂ©alise notamment quatre scĂšnes champĂȘtres au plafond, orne les murs de bas-reliefs et Ă©claire le tout d'imposants lustres pesant chacun 250 kilos.
Entre 1942 et 1944, aprÚs l'invasion de la zone sud par les Allemands, la Brasserie Georges est réquisitionnée, et les forces occupantes en font un « Soldatenheim », sorte de lieu de détente pour les soldats allemands[7].
Devenu prĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral en 1985, Didier Rinck contribue Ă redonner du prestige Ă la brasserie qui fĂȘte son 150e anniversaire l'annĂ©e suivante. En 2002, l'Ă©tablissement est vendu au groupe HĂ©lĂ©a FinanciĂšre de Christian Lameloise[8].
Le décor actuel
L'entrée
Lâenseigne extĂ©rieure de la Brasserie Georges date de 1946. En façade, le portrait de Gambrinus, roi de la biĂšre, invite Ă rentrer. Dans lâentrĂ©e, quatre grands vitraux du dĂ©but du XXe siĂšcle reprĂ©sentent la sculpture, la gĂ©ographie, la peinture et la musique. Au-dessus de la porte dâentrĂ©e, on trouve une gigantesque vasque en cuivre au dĂ©cor de tĂȘte de lion.
La salle de restauration
La salle de restaurant est habillĂ©e de marbre. Le carrelage de 600 m2 est disposĂ© en fausse mosaĂŻque, avec des motifs gĂ©omĂ©triques Art dĂ©co. Dans la salle de restaurant, on trouve deux enseignes « BiĂšre Rinck », datant des annĂ©es 1950, Ă©clairĂ©es au fluo. Lâune est plaquĂ©e sur 32 m2 de miroirs juxtaposĂ©s. Lâautre est Ă©galement plaquĂ©e sur des miroirs, elle est dĂ©corĂ©e par des Ă©pis dâorge et des cĂŽnes de houblon. Au-dessus dâune autre grande glace murale est inscrite la fameuse devise de la Maison : « BONNE BIĂRE ET BONNE CHĂRE DEPUIS 1836 ». Toutes les grandes baies vitrĂ©es, dont cinq Ă guillotine, datent des annĂ©es 1930[5]. Un des salons particuliers a des vitraux 1900 Ă dĂ©cor floral.
Le plafond
Le Lyonnais Bruno Guillermin, peintre de lâĂ©cole lyonnaise, peint le grand plafond de la brasserie. Il exĂ©cute quatre scĂšnes champĂȘtres de grande dimension, sur les thĂšmes de la moisson, des vendanges, de lâeau et de la biĂšre, complĂ©tĂ©es par des motifs gĂ©omĂ©triques et de grands bouquets de roses. Les cinq lustres ont Ă©tĂ© fabriquĂ©s par les Forges de Vulcain. Ils pĂšsent chacun 250 kg et sont encore descendus tous les mois par quatre personnes pour nettoyage, grĂące Ă un treuil mĂ©tallique. Des onze grands bas reliefs en plĂątre, quatre reprĂ©sentent des angelots cĂ©lĂ©brant le vin et la biĂšre. Les deux piliers de marbre sont dĂ©coratifs, ils ne soutiennent pas le plafond.
Le grenier
Le grenier de 600 m2 est composĂ© de 3 « fermes » et possĂšde un enchevĂȘtrement de poutres unique en son genre, peut-ĂȘtre rĂ©alisĂ© par un disciple de Riondelet en 1836.
Les records
Record du monde de la plus grosse choucroute
Le record du monde de la plus grosse choucroute a Ă©tĂ© Ă©tabli par l'Ă©quipe de la Brasserie Georges[9], les cuisines Ă©taient dirigĂ©es par le jeune chef Ugo Yves, le , et homologuĂ© au Livre Guinness des records. La fabrication de cette choucroute record sâest Ă©tablie dans la salle du restaurant, oĂč 2 000 invitĂ©s lâont dĂ©gustĂ©e. Les entreprises partenaires ont construit, pour lâoccasion, un plat dâune demi-tonne (8 m de long pour 1,20 m de large), un systĂšme de chauffe-plats ainsi quâune balance.
Les conditions pour lâhomologation impliquaient que la choucroute soit dressĂ©e sur un plateau unique, que les proportions chou/cochonnailles soient respectĂ©es et que le poids exact soit clairement Ă©tabli. La choucroute a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e avec :
- 1 070 kg de chou
- 56 kg de saucisses de Francfort, 67 kg de saucisses de Montbéliard, 27 kg de saucisses à la biÚre
- 43 kg de saindoux pour aromatiser le chou
- 33 kg de pommes pour attĂ©nuer lâaciditĂ© du chou
- 43 kg dâoignons
- 109 litres dâeau et 43 litres de vin blanc
- 32 kg de sel, 22 kg de poivre
- 2 kg de geniĂšvre
- 220 grammes de clous de girofle
Record du monde de la plus grande omelette norvégienne
La Brasserie Georges a battu, le , le record du monde de la plus grosse omelette norvĂ©gienne[9]. Le record a Ă©tĂ© homologuĂ© au Livre Guinness des records. Didier Rinck a confiĂ© la rĂ©alisation de cette omelette Ă son chef, assistĂ© de sa brigade de 19 cuisiniers et pĂątissiers. La fabrication sâest dĂ©roulĂ©e sous les yeux du public en trente minutes environ. Une rampe de gaz montĂ©e sur roulettes a bruni l'omelette, qui a Ă©tĂ© flambĂ©e en derniĂšre minute pour ĂȘtre dĂ©gustĂ©e par 3 000 invitĂ©s.
L'omelette était composée de :
- 1 368 Ćufs
- 98 kg de sucre incorporés dans la meringue pour un poids de 174 kg
- une gĂ©noise de 30,6 kg dont 15,6 kg dâĆufs, 7,5 kg de sucre et 7,5 kg de farine
- 175 kg de glace vanille
- environ 5 litres de Grand Marnier pour flamber l'omelette
Sa longueur totale Ă©tait de 34 mĂštres (11 mĂštres de plus que l'ancien record), pour un poids de 380 kg.
Faits historiques
- Johan Barthold Jongkind, en 1876, a peint le dĂ©cor de la brasserie sur le dos dâun menu, Ă l'aquarelle. Lâoriginal se trouve aujourd'hui au palais Saint-Pierre Ă Lyon.
- Ădouard Herriot, fidĂšle client, aurait dĂ©clarĂ© en dĂ©jeunant avec LĂ©on Blum : « Ici, câest un resto populaire et câest une cuisine bourgeoise. VoilĂ ce que devrait ĂȘtre le socialisme[10]. »
- Le poÚte lyonnais Jean Sarrazin aurait clamé ses poÚmes aux clients en leur vendant ses olives de table en table.
- Le mage Sar PĂ©ladan a cru voir le diable Ă la Brasserie Georges, car les HĂ©bĂ©s Ă©taient vĂȘtues en jaune, couleur du malin (car du soufre).
Célébrités
Un grand nombre de célébrités ont fréquenté les lieux. La brasserie présente une liste descriptive qui contient également les numéros de tables dédiées à ces célébrités. Jean Wallet (organiste) est la derniÚre personne à avoir été ajoutée à la liste.
Notes et références
- « Brasserie Georges », sur L'internaute.
- Collomb: âLa FĂȘte des LumiĂšres est une opportunitĂ© en pĂ©riode de criseâ, sur lyonmag.com
- « Résumé du livre Brasserie Georges, Une brasserie au pays des bouchons », sur glenatlivres.com
- « Histoires de Lyon. La brasserie Georges », sur lyon-photos.com
- Lyon 2e arrondissement, Confluent, Verdun-Perrache (cours de) 28-30 ; Delandine (rue) - Brasserie (restaurant) : Brasserie Georges, sur culture.gouv.fr
- Vitraux de la Brasserie Georges.
- Schaul 2000, p. 29.
- Pascal Auclair, « Christian Lameloise s'offre la "Georges" », Lyon Figaro,
- Célébrités et Anecdotes, sur brasseriegeorges.com
- Brasserie Georges 1836, Le Petit Paumé.
Annexes
Bibliographie
- Jean-Louis André, Brasserie Georges. Une brasserie au pays des bouchons, Grenoble, Glénat, 2006, 208 p. (ISBN 2-7234-5567-X).
- Dora Schaul, « âRenĂ©e Fabreâ dans la RĂ©sistance », Le Monde juif, revue d'histoire de la Shoah, no 170,â ; propos recueillis en 1998 ; entretien reproduit dans Claude Collin, Le « Travail Allemand », une organisation de rĂ©sistance au sein de la Wehrmacht : Articles et tĂ©moignages, Paris, Les Indes savantes, 131 p. (ISBN 978-2-84654-352-1), p. 23-32