Boson Ier
Boson Ier dit aussi Boson (895-935) est le fils de Richard II de Bourgogne dit Richard le Justicier, duc de Bourgogne et d'Adélaïde. Il est le neveu de Rodolphe Ier de Bourgogne, du roi Charles le Chauve et aussi de Boson V de Provence[1].
Il est le frère du roi Raoul et du duc de Bourgogne, Hugues le Noir[2].
Boson est abbé laïc de l'abbaye de Moyenmoutier et de l'abbaye de Remiremont dans les Vosges.
Biographie
Il soutient Raoul lors de son expédition en Lotharingie à l’automne 923 et lui prête hommage[3] ; il tue le comte de Verdun malade dans son lit, le , pour s'emparer de Verdun[4].
En 924[5], à la suite d’un accord entre Raoul et le comte de Provence Hugues d'Arles, il épouse Berthe de Provence (913-965), comtesse d'Arles et d'Avignon et de Vienne, petite-fille de Lothaire II de Lotharingie, fille de Boson d'Arles et nièce d'Hugues, future comtesse d'Arles et d'Avignon[6] - [7].
Ennemi d'Otton[8], fils de Ricuin, il se voit obligé de reconnaître la suzeraineté d'Henri Ier de Germanie quand celui–ci envahit la Lorraine en 925[9].
En 928 il s'empare de domaines des évêchés de Verdun et Metz. Assiégé dans sa forteresse de Durofostum[10] sur la Meuse par Henri Ier, il doit lui promettre sous serment sa fidélité et restituer les biens spoliés. Il en obtient d'autres en échange. Il se réconcilie avec Gislebert de Lotharingie, son frère Régnier et tous les autres seigneurs lorrains.
Au printemps 929, il s’empare d'alleux de Rothilde[11], protégés par Hugues le Grand gendre de cette dernière. Herbert II de Vermandois, allié de Hugues, prend Vitry-en-Perthois, place forte de Boson. Un armistice est conclu jusqu’à fin-mai, suivi d’une paix définitive signée sur l'intervention du roi Henri l'Oiseleur.
Boson récupère Vitry au terme d’un accord conclu l’année suivante entre Herbert et Hugues le Grand, qui se sont brouillés, grâce à la médiation de Raoul. Mais Herbert reprend Vitry[12] par la défection d'Anseau, vassal de Boson. Boson s’allie alors à Gislebert de Lotharingie et à Hugues le Grand contre Herbert, entre dans Vitry et prend Mouzon, mais Herbert passe la Meuse vers Noël et reprend la place par surprise.
En 931, Boson se brouille avec Gislebert de Lotharingie[13] qui lui prend son château de Durofostum. Herbert de Vermandois se rapproche de Gislebert et Boson se soustrait à la suzeraineté d'Henri Ier, beau-père de Gislebert. Il appelle son frère Raoul, puis il tourne ses armes contre son voisin, l'évêque de Châlons, Beuves, proche du comte de Vermandois, qui avait exercé des cruautés sur plusieurs de ses gens. Châlons est pris et incendié. Puis[13] Boson accompagne Raoul au siège de Reims.
Après le départ de son beau-père Boson d'Arles en Italie vers 931, il s’occupe de la Provence dont sa femme est comtesse.
Lors de l’entrevue du sur la Chiers entre Raoul de Bourgogne et Henri Ier l’Oiseleur, Boson se soumet à Henri qui lui rend presque tous ses domaines lorrains[14].
Au titre de vassal du roi de Germanie, Boson prend part à une expédition des seigneurs lorrains contre Hugues le Grand qui refuse de restituer Saint-Quentin au comte de Vermandois[15]. Il meurt peu après le [16], quand selon un diplôme il a rencontré le roi à Attigny. Il est enseveli en l'abbaye royale de Saint-Remy de Reims[15], à laquelle il avait autrefois concédé Domrémy.
Un auteur comme Paul-Albert Février[17] identifie Boson Ier et Boson II, le père de Guillaume de Provence, comme une seule et même personne ; et de ce fait font décéder Boson Ier en 968. À l’encontre de cette affirmation gratuite, on constate que ce Boson aurait vécu 73 ans et aurait eu des enfants à un âge avancé, à presque 60 ans. De plus cela contredit les Annales de Flodoard, une source primaire fiable.
Notes et références
- Sa mère était la sœur du roi Rodolphe Ier de Bourgogne, son père était le frère du roi Boson V de Provence et de Richilde d'Ardennes qui fut concubine et seconde épouse de Charles le Chauve.
- Lauer 1910, p. 16.
- Lauer 1910, p. 48.
- Lauer 1910, p. 137.
- Les dates de 931 et 933 sont parfois avancées. Mais son épouse Berthe était déjà mariée lorsque son père partit en Italie en 931 ; la date de 924 est donc plus probable, malgré le jeune âge de la mariée.
- Lauer 1910, p. 94.
- Possible confusion de Berthe et de Boson ; cf. Boson II d'Arles.
- Flodoard 1905, année 924.
- Lauer 1910, p. 120.
- Flodoard 1905, année 928.
- Flodoard 1905, année 929.
- Flodoard 1905, année 930.
- Flodoard 1905, année 931.
- Lauer 1910, p. 233-234.
- Flodoard 1905, année 935.
- Dans le livre de Philippe Lauer, on peut lire ceci : « Après sa femme, Raoul perdit son frère. Boson avait pris part à l'expédition lorraine contre Hugues. Le 13 septembre 935, selon un diplôme, il (Boson) s'était rencontré avec le roi à Attigny. Peu après il mourut et fut enseveli en l'abbaye royale de Saint-Remy de Reims, à laquelle il avait jadis concédé Domrémy. C'était un précieux auxiliaire de Raoul et un utile représentant des intérêts français en Lorraine qui disparaissait. »
- Dans La Provence des origines à l’an mil (publié sous la direction de P.A. Février, page 487 – Éditions Ouest-France Université, 1989 – (ISBN 2737304563)), on peut lire : « C’est en 949, après la mort d’Hugues, qu’apparaît un nouveau comte d’Arles, Boson, sur l’identité duquel les historiens ont beaucoup hésité. Il a été finalement été identifié avec le premier mari de Berthe, la nièce d’Hugues, qu’il aurait répudié afin de dissocier son sort de celui des proches du marquis au moment de ses revers de fortune. Il aurait alors épousé Constance, une inconnue par ailleurs. Il en eut deux fils, Roubaud et Guillaume Boson (qui) avec son frère appelé aussi Guillaume, exercèrent de manière indivise l’autorité comtale, toujours unique, en temps (tant ?) que représentants de Conrad. Berthe, quant à elle, se remariait avec le comte de Rodez et terminait ses jours en Aquitaine. »
Voir aussi
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
- Philippe Lauer, Robert Ier et Raoul de Bourgogne, rois de France (923-936), Bibliothèque des Hautes Études, (lire en ligne)
- Flodoard, Annales, Paris, Édition Philippe Lauer,