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Bois du Cazier

Le Bois du Cazier, forme abrĂ©gĂ©e de « sociĂ©tĂ© anonyme des Charbonnages du Bois du Cazier Ă  Marcinelle Â»[1], est un ancien charbonnage situĂ© Ă  Marcinelle, actuellement section de Charleroi, en Belgique. Le , un incendie y fait 262 morts.

Bois du Cazier
Chevalements et carreau du Bois du Cazier.
Présentation
Type
Industrie
Partie de
Destination initiale
Charbonnage
Destination actuelle
Musée
Fondation
Surface
8 750 000 m2
Patrimonialité
Site web
Logo du patrimoine mondial Patrimoine mondial
Identifiant
Localisation
Pays
RĂ©gion
Commune
Coordonnées
50° 22′ 51″ N, 4° 26′ 34″ E
Carte

Le site est inscrit en 2012 au patrimoine mondial de l'UNESCO lors de la 36e session du Comité du patrimoine mondial avec trois autres charbonnages de Wallonie comme sites miniers majeurs de Wallonie[2]. En 2017, le site du Bois du Cazier est inscrit au Label du patrimoine européen.

Historique

Châssis à molette du Bois du Cazier. À l'avant-plan : rotor d'un moteur de compresseur.
Châssis à molette du Bois du Cazier.

Les origines du charbonnage remontent au , lorsque la concession houillère fut accordĂ©e par un arrĂŞtĂ© royal hollandais de Guillaume I Ă  une certaine Eulalie Desmanet de Biesme, nĂ©e Propper de Hun. Ladite Eulalie avait hĂ©ritĂ© du baron Jean-Baptiste de Cazier, entre autres choses, de deux bois, nommĂ©s respectivement Bonbois et Hublinbut, situĂ©s sur la commune de Marcinelle, ainsi que la houille qu'ils pouvaient contenir. Ce dernier, mort sans descendance en 1812, avait lĂ©guĂ© ses biens Ă  Mme Desmanet, famille par alliance, et Ă  un neveu, RenĂ©-Albert de Cazier. Ils se partagèrent l'hĂ©ritage par un acte notariĂ© datĂ© du . Les bois prirent le nom de « Bois De Cazier Â», en souvenir du baron. C'est peut-ĂŞtre Ă  la suite d'une erreur de transcription que « de Cazier Â» devint « du Cazier Â».

Le , une sociĂ©tĂ© est constituĂ©e sous le nom de leurs propriĂ©taires « Tournay, de Decker, Brichart et Cie Â» qui devient, le , la SociĂ©tĂ© anonyme du charbonnage du Bois de Cazier. La concession, pourtant bĂ©nĂ©ficiaire, est abandonnĂ©e en 1898, en raison de nombreux dĂ©gagements de grisou.

Le la concession est rachetée par S.A. des Charbonnages d'Amercoeur et exploitée par la Société Anonyme du Charbonnage du Bois du Cazier.

En 1904, les concessions du Bois du Cazier et de Marcinelle-sud sont rĂ©unies ; le , la concession du Bois du Prince vient agrandir la superficie exploitĂ©e par la sociĂ©tĂ©. Le , deux extensions sont accordĂ©es, portant la superficie exploitĂ©e Ă  875 ha. On y creuse deux puits au dĂ©but du XXe siècle. Un troisième puits Ă  1 175 mètres, dit « Foraky Â», creusĂ© en 1954, est toujours en cours de creusement lors de la catastrophe de 1956.

L'exploitation reprend huit mois après le drame. La société est mise en liquidation le . En 1963 on remet en fonction partiellement l'exploitation du Bois du Cazier pour la fermer définitivement le [3] - [4].

La catastrophe du 8 août 1956

La catastrophe du Bois du Cazier est la plus importante catastrophe minière survenue en Belgique, le . Elle causa la mort de 262 mineurs. La catastrophe fut couverte internationalement pendant de nombreuses semaines. Elle est ensuite à l'origine d'une prise de conscience de la condition des ouvriers mineurs et des normes de sécurité dans cette industrie.

Les musées du site

En plus de la visite du site des anciens charbonnages et du mémorial, les bâtiments du site du Bois du Cazier abritent les collections permanentes et les expositions temporaires de différents musées.

  • L’Espace 8 aoĂ»t 1956 est consacrĂ© Ă  l’histoire de la mine et des mineurs et, en particulier, au dĂ©roulement de la catastrophe.
  • Le MusĂ©e de l’industrie est consacrĂ© aux principaux secteurs industriels : les charbonnages, la sidĂ©rurgie, la verrerie, les fabrications mĂ©talliques, les constructions mĂ©caniques et Ă©lectriques, la chimie, l'imprimerie ; il propose des collections d’objets, d’outillages et de machines qui s’y rapportent. La vie sociale et le monde ouvrier sont Ă©galement reprĂ©sentĂ©s.
  • Dans les Ateliers, forges et marteaux-pilons permettent Ă  des artisans de rĂ©aliser des crĂ©ations originales et d’effectuer des dĂ©monstrations du travail de la forge Ă  destination du public.
  • Depuis fĂ©vrier 2007, l’ancienne lampisterie Ă  laquelle a Ă©tĂ© adjoint un nouveau bâtiment de verre et d’acier, accueille le musĂ©e du verre de Charleroi dont les collections proposent non seulement un aperçu de l’importante production locale de l’industrie verrière belge du XIXe et du dĂ©but du XXe siècle, mais aussi des pièces anciennes de toutes Ă©poques et provenance et des crĂ©ations de maĂ®tres verriers et d’artistes contemporains et actuels. Le site comprend Ă©galement un centre important de documentation dont les nombreux Ă©crits et archives tĂ©moignent de l'Ă©volution des diffĂ©rentes techniques de la production de verre.
  • Dans l'ancienne remise des locomotives : Se trouve 3 authentiques locomotives Ă  vapeur qui sont exposĂ©es au public (et certaines sont opĂ©rationnelles pour des dĂ©monstrations). Les trois locomotives sont :
    • La GV 59 : Locomotive Ă  vapeur dite "sans foyer" de type 020T. Construite par les "Ateliers mĂ©tallurgiques de Tubize" en 1941 (n°2259), 23T. Elle fut d'abord utilisĂ©e par la sociĂ©tĂ© "Dynamit AG" entre 1941 et 1948. TransfĂ©rĂ©e ensuite Ă  l'usine "Solvay" entre 1948 et 1954. Et enfin vers l'usine "Univerbel" entre 1954 et 1978. RachetĂ©e par un particulier en 1978 et prĂŞtĂ©e au CFV3V en 1979. Vendue et transfĂ©rĂ©e en 1995 au MusĂ©e de l'industrie (Ă  Marchienne-au-Pont) puis au musĂ©e du Bois du Cazier en 2001. Remise en Ă©tat de marche depuis 2020.
    • La Cockerill (Chaudière verticale) n°2647 : Locomotive de type 020T, construite par Cockerill en 1908. Elle fut d'abord utilisĂ©e par la "Sucrerie de Saulzoir" entre 1908 et 1921. Reprise par la sociĂ©tĂ© "Escaut-et-Meuse" entre 1921 et 1966. Puis elle est vendue en 1966 Ă  un particulier en France. Acquise par un autre particulier qui la rapatrie en Belgique en 2018. Et enfin elle est transfĂ©rĂ©e au musĂ©e en 2020.
    • L'Énergie (Chaudière verticale) n°283 : Locomotive de type 020T, construite par la sociĂ©tĂ© Énergie (Ă  Marcinelle) en 1912. RetrouvĂ©e totalement par hasard dans le jardin d'un particulier, elle a Ă©tĂ© reprise et transfĂ©rĂ©e au musĂ©e en 2021.
  • Plaque d'interdiction de circuler dans la mine (applicable dans les mines non gardĂ©es).
    Plaque d'interdiction de circuler dans la mine (applicable dans les mines non gardées).
  • EntrĂ©e de la mine du Bois du Cazier de Marcinelle après rĂ©novation.
    Entrée de la mine du Bois du Cazier de Marcinelle après rénovation.
  • Chevalements et bâtiment de recette.
  • Les mĂ©dailles des mineurs qui ne sont pas revenus.
    Les médailles des mineurs qui ne sont pas revenus.
  • GravĂ© dans le verre, le nom de tous les sauveteurs ayant participĂ© au sauvetage de Marcinelle.
    Gravé dans le verre, le nom de tous les sauveteurs ayant participé au sauvetage de Marcinelle.

Les visiteurs en transports en commun accèdent au site depuis la gare de Charleroi-Central puis avec le bus 52 direction Nalinnes, arrêt Cazier à Marcinelle (dimanche et fêtes : bus 1, arrêt rue des Pommiers).

Fréquentation

En 2018, 58 883 personnes ont frĂ©quentĂ© les trois musĂ©es prĂ©sents sur le site. Si le nombre est moins Ă©levĂ© qu'en 2017 (59 897), il prĂ©sente une progression de 17 % par rapport Ă  2015. Sur le total des visiteurs en 2018, 27 032 ont payĂ© l'entrĂ©e. Les entrĂ©es gratuites sont notamment celles du premier dimanche du mois. Ces visiteurs se rĂ©partissent Ă  part Ă©gal entre individus et groupes. Le nombre de groupes prĂ©sente une notable augmentation entre 2017 (616) et 2018 (855). Les recettes propres du site (billetterie, cafĂ©tĂ©ria, boutique, location de salle) Ă©tait de 367 000 euros en 2018[5].

Notes et références

Notes

    Références

    1. Tutti cadaveri, p. 30.
    2. « Les sites miniers wallons classés au patrimoine mondial », sur Le Soir,
    3. Detillieu 1994, p. 8-9.
    4. Ory 2006, p. 4-5.
    5. B. BT, « Le Bois du Cazier fait recette », La Nouvelle Gazette,‎ (lire en ligne, consulté le )

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Jean-Louis Delaet, Alain Forti et Francis Groff, Le Bois du Cazier : Marcinelle, Bruxelles, Éditions Labor / Dexia, , 135 p. (ISBN 2-8040-1798-2 et 2-87193-308-1).
    • Jean-Louis Delaet (coordinateur), Julie Van der Vreken (coordinateur) et al., Le Bois du Cazier : Patrimoine mondial, Le Bois du Cazier/Renaissance du Livre, , 175 p. (ISBN 978-2-507-05371-0).
    • Thierry Demey, Sur les traces du diamant noir : Histoire du bassin minier franco-belge, Bruxelles, Badeaux, coll. « Guide Badeaux / Histoire et patrimoine », , 645 p. (ISBN 978-2-930609-03-4).
    • GĂ©rard Detillieu, Il Ă©tait une fois, le pays noir, Charleroi, GĂ©rard Detillieu, , 124 p. (ISBN 2-9600073-0-1).
    • Alain Forti et Christian Joosten, CaZier judiciaire : Marcinelle, chronique d'une catastrophe annoncĂ©e, Ă©ditions Luc Pire, coll. « Voix du jour », , 282 p. (ISBN 287415606X et 978-2874156069).
    • Nathalie Michel et Pierre-Philippe Poliart, Bois du Cazier : l'histoire d'un symbole - les enfants du Cazier, , 205 p.
    • Anne Morelli (dir.) et Nicolas Verschueren (dir.), Retour sur Marcinelle, Bruxelles, Couleur Livres, (ISBN 978-2-87003-875-8).
    • Françoise Ory, Marcinelle : le 8 aoĂ»t 1956, 8h10…, Namur, Sudpresse, coll. « Les cahiers de Sudpresse », , 52 p.
    • Nathalie Vanmunster, « Le charbonnage du Bois du Cazier », dans Jean-Patrick Duchesne et Pierre Henrion (dir.), Patrimoine et rĂ©affectation en Wallonie, Namur, RĂ©gion wallonne - division du Patrimoine, (ISBN 2-87401-180-0), p. 81-84.

    Articles connexes

    Liens externes

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